Comment des start-ups nous mijotent des insectes

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  • #Insectophagie, la Tribune rencontre 3 startups

    Comment des start-ups nous mijotent des insectes
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    Cédric Auriol, le fondateur de Micronutris, à Toulouse, raconte que c’est après avoir lu les préconisations de la FAO qu’il a réuni, en 2011, un docteur en biologie, un entomologiste et un ingénieur agronome.

    « Pendant six mois, nous nous sommes posé des questions sur la stratégie à suivre, explique-t-il. Et nous avons décidé de proposer des produits élaborés à partir d’insectes et destinés au grand public. »

    L’entreprise a commencé à produire mi-2012 des grillons et des vers de farine. En 2013, elle a créé plusieurs produits contenant de la poudre d’insectes, comme des biscuits et des chocolats. Elle les vend, ainsi que des sachets d’insectes séchés, notamment via son site Internet.

    (…)

    Pas si vite : de toute façon, la consommation d’insectes est interdite en France !

    « En 2010, tout juste diplômé de l’Iseg, j’ai voulu lancer un restaurant entomophage à Paris, raconte Rémi Lantieri Jullien, cofondateur de Khepri. Mais je me suis aperçu que c’était illégal. »

    La commercialisation, même gratuite, d’insectes pour l’alimentation animale et humaine est interdite par le règlement européen novel food. En pratique, les autorités entretiennent un certain flou dans l’application de cette règle. Mais les trois fondateurs de Khepri ont préféré s’intéresser à l’élevage d’insectes dans les pays en développement.

    « Nous avons choisi le grillon, l’insecte le plus consommé en Asie du Sud-Est et qui se reproduit bien, indique Rémi Lantieri Jullien. Notre business model repose sur des partenariats avec des ONG et des populations locales. »

    Au Laos, Khepri s’est associé à Handicap International, qui finance des cages destinées à l’élevage, tandis que la PME fournit les souches de grillons puis achète la production, revendue ensuite sur les marchés régionaux.

    (…)

    Soucieuse aussi de respecter la loi, une autre start-up, Ynsect, s’intéresse à la production d’insectes pour l’alimentation animale, en particulier des poissons ou des volailles.

    « Donner un insecte à une truite ou à une poule, c’est la nature, explique Alexis Angot, un de ses cofondateurs. C’est donc la voie que nous avons choisie. Mais il ne sera jamais moins cher de remplacer de la farine de soja par de la farine d’insectes. Il nous faut donc démontrer que notre produit apporte une valeur ajoutée supplémentaire en matière de digestibilité, par exemple, ou de réduction de la mortalité. »