Euphémisation, toujours,…
A Odessa, la police ukrainienne n’a plus envie de se battre pour maintenir l’ordre
▻http://www.lemonde.fr/europe/article/2014/05/09/a-odessa-la-police-n-a-plus-envie-de-se-battre-pour-maintenir-l-ordre_441404
Les responsables politiques ukrainiens n’ont pas de mots assez durs pour dénoncer son incurie, voire sa complicité dans la mort de plus de 40 personnes, vendredi 2 mai.
Des heurts entre des manifestants prorusses et des partisans de Kiev avaient dégénéré, suivis par l’incendie de la Maison des syndicats où s’étaient abrités des prorusses.
Plus loin.
Jusqu’au 1er mai au soir, la veille de l’incendie, Ilena Balaba, animatrice du centre d’information du mouvement, parlementait encore avec des membres du camp prorusse.
« On cherchait à éviter les violences. La police faisait semblant de ne rien voir. Elle a prouvé qu’elle était de leur bord. » Aujourd’hui tout à son combat, Mme Balaba en oublie d’avoir un mot de compassion pour les morts.
Ilana Balaba confirme ainsi ce que décrit Tatiana Ivananko dans l’interview à RT (dans le tout premier billet).
Pour la deuxième partie, on peut se demander quels auraient été les résultats si la police n’avait pas été de leur bord. Tous les témoins anti-Maïdan décrivent une passivité absolue de la police pendant les "heurts" à l’intérieur de la Maison des syndicats.
« À Odessa, on s’est toujours battu pour acheter la police », dit un connaisseur, Edouard Gourvits, élu quatre fois maire de la ville depuis 1994.
À ce sujet, on peut remarquer que Maïdan était en tout premier lieu un mouvement de rejet de la corruption de l’ensemble de la classe politique ukrainienne. C’est sous ce thème que pouvait se retrouver un très large éventail de participants. Sur cette revendication commune, et sous l’influence de nombreux facteurs…, est venue se greffer la polarisation EU-Russie.
« C’est une ville corrompue par son port », dit-il, qu’aucun oligarque ne domine sans partage, contrairement à l’est du pays.
Avec l’entrée d’une rafraîchissante thématique sur les bas-fonds portuaires et de la corruption importée de l’extérieur, particulièrement pertinente dans la bouche du maire de la ville depuis 20 ans…