« Guerre Froide 2.0 » : un dangereux cache misère

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  • A propos de l’Ukraine (suite des liens proposés par cet ami journaliste) :

    Mise à disposition d’un dossier d’information pour démonter les affirmations de la presse dite « pro-occidentale »

    A - La Stratégie US en trois points

    1. Face à la montée en puissance des pays émergents et pour tenter de freiner leur déclin, les USA ont décidé de fracturer l’Eurasie pour empêcher tout rapprochement entre l’UE et la Russie. Le but est de court-circuiter définitivement la constitution pourtant naturelle d’un Bloc concurrent Euro-BRICs.

    2. L’idée est aussi de garantir sur le long terme la soumission de l’UE à l’égard de l’Oncle Sam tant sur les plans sécuritaire qu’économique. Administrativement, le Traité Transatlantique en préparation viendra bientôt parachever l’arrimage définitif de la docile Europe au Titanic étasunien.

    3. Le coup d’Etat de Kiev et le déclenchement de la crise ukrainienne représentent le coup d’envoi opérationnel de cette stratégie de division. Les Etats-Unis vont maintenant tenter de fixer une guerre de basse intensité à la frontière européenne pour pérenniser la détérioration des relations entre l’UE et Moscou. La propagande hollywoodienne et la presse-Système du corporate power ont été mobilisées pour convaincre les peuples occidentaux que la Russie est le grand méchant de l’histoire.

    B - Les préparatifs

    Encerclement de la Russie Depuis la fin de la Guerre froide et malgré la dissolution du Pacte de Varsovie, l’OTAN a été artificiellement maintenu en activités et les USA ont tout fait pour incorporer un maximum des anciennes républiques soviétiques dans le Bloc atlantiste au travers de leur intégration à l’UE et/ou à l’OTAN. Avec le développement parallèle de son fameux bouclier anti-missile, la Russie s’est ainsi retrouvée littéralement encerclée et stratégiquement menacée par les avancées militaires atlantistes.

    Pièce à conviction
    http://www.les-crises.fr/video-le-bouclier-antimissile

    5 milliards de dollars investis Dans une conférence sur le thème « Ukraine in Washington 2013 » Victoria Nuland, sous-secrétaire d’État pour l’Europe et l’Eurasie d’Obama, a confirmé qu’en 5 ans, les Etats-Unis avaient injecté plus de 5 milliards de dollars US pour pousser les cœurs ukrainiens vers l’UE…

    Pièce à conviction :
    http://www.youtube.co /watch ?v=eaR1_an9CnQ#t=17

    C- Le coup d’Etat

    Le facteur déclenchant (ou fenêtre d’opportunité) Le 21 novembre 2013 : l’Ukraine de Ianoukovitch (Président démocratiquement élu avec la bénédiction de l’OSCE) a rejeté le traité de libre-échange avec l’UE. Dans les négociations, l’UE avait notamment refusé à l’Ukraine un prêt de 20 milliards et le Traité européen aurait en fait décimé la base industrielle du pays. Il était de fait nettement moins attrayant que L’Union douanière proposée par Moscou.

    Le 18 décembre 2013, le président russe Vladimir Poutine annonçait d’ailleurs la levée des barrières douanières entre l’Ukraine et la Russie, ainsi que son intention de baisser le prix de son gaz et d’offrir au gouvernement ukrainien un prêt de 15 milliards de dollars.

    Les manifestations commencent donc sur Maïdan dès la fin novembre et ont immédiatement été présentées en Europe comme une volonté collective des Ukrainiens de la rejoindre (les 5 milliards investis par les USA ont porté leurs fruits en permettant une mobilisation rapide et massive grâce aux associations ainsi financées…).

    Soutien occidental aux néonazis Rapidement, les Occidentaux ont compris que c’était sur les partis d’extrême-droite, les néonazis, qu’ils allaient pouvoir s’appuyer pour radicaliser la crise. Tout le gotha de l’élite atlantiste a donc mouillé la chemise pour aller soutenir les franges radicales de l’opposition dans une manifestation d’ingérence d’une obscénité remarquable. Nuland, Ashton, McCain et consorts se sont ainsi relayés aux côtés des néonazis sans discontinuer durant des semaines.

    Pièce à conviction :
    http://www.les-crises.fr/ukraine-oaodvd-3-2

    Les USA choisissent le nouveau gouvernement L’interception et l’enregistrement d’une conversation téléphonique autour du 25 janvier 2014, entre l’ambassadeur américain en Ukraine Geoffrey Pyatt et Victoria Nuland, montrent que ces derniers travaillaient d’arrache-pied à la composition du nouveau gouvernement ukrainien à mettre en place sitôt le putsch réalisé. C’est accessoirement le fameux enregistrement dans lequel Mme Nuland se lâche en disant : « Au fait, vous savez : Fuck the EU ».

    Pièce à conviction :
    http://www.youtube.com/watch?v=9OUg5zsqouE#t=185

    Les snipers de Maidan étaient ceux de la vertueuse opposition Très vite, une violence organisée a pris le pas sur les contestations pacifiques de Maidan. Des armes sont apparues dans les rues jusqu’à ces fameux jours de la fin février où des snipers ont provoqué un bain de sang qui devait déboucher sur l’accord bidon entre Gouvernement et opposition, puis sur la fuite de Ianoukovitch.
    Des snipers présentés par toute la presse-Système comme membres de la police de Ianoukovitch bien sûr.

    Pourtant, très tôt et au plus haut niveau, de sérieux doutes apparaissent sur cette version.

    Dans une conversation piratée entre le ministre estonien des Affaires étrangères, Urmas Paet, et la cheffe de la diplomatie européenne, Catherine Ashton, le ministre révèle ainsi qu’on lui a montré des preuves que les snipers actifs à Maidan « tiraient sur les deux camps ». Et, surtout que « la conviction est de plus en plus forte que ce n’était pas Yanoukovitch qui était derrière les snipers, mais quelqu’un de la nouvelle coalition ».

    Pièce à conviction :
    https://www.youtube.com/watch?v=vEJFp0lUIQg

    Une enquête de la chaîne allemande ARD a récemment enfoncé très profondément ce clou.

    Pièce à conviction :
    http://www.dailymotion.com/video/x1qnu74_ard-qui-est-responsable-du-carnage-de-maidan-11-04-2014_webcam?

    D - L’après coup d’Etat

    Des oligarques corrompus pro-UE remplacent désormais des oligarques corrompus pro-Ukraine.

    Pièce à conviction :
    http://www.les-crises.fr/ukraine-oaodvd-5-2

    Une de leur première décision a été de libérer Timochenko, l’égérie de la première so called « révolution colorée » que l’UE adore, alors même que son parcours pue le souffre à plein nez (corruption massive, suspicion de meurtres, etc…).

    Pièce à conviction :
    http://www.les-crises.fr/timochenko

    Offensives anti-russes Une autre décision immédiate de la junte de Kiev aura été de supprimer la langue russe comme deuxième langue officielle du pays alors que toute la partie Est de l’Ukraine est massivement russophone. Pour la Russie, il était donc clair que cette « nouvelle Ukraine » pilotée par Washington serait fondamentalement antirusse, et qu’elle faisait dès lors peser sur sa sécurité une menace stratégique en compromettant la pérennité du stationnement de sa flotte en Crimée, et donc son accès aux mers chaudes.

    Pièce à conviction http://fr.ria.ru/world/20140223/200560426.html

    E- Le contre coup-d’Etat

    Rattachement (légal ?) de la Crimée. Dès lors, la réaction russe était prévisible. Et le référendum d’indépendance de la Crimée, puis son rattachement à la Russie, ont été la réponse du berger à la bergère, et qui plus est dans le respect de la légalité internationale, au grand dam des propagandistes occidentaux qui s’acharnent à faire croire le contraire.

    Pièce à conviction :
    http://www.youtube.com/watch?v=4ZIBy9vPbOg

    Propagande schizophrénique du Bloc. L’un des paradoxes que doivent gérer aujourd’hui les propagandistes atlantistes de l’opération est d’expliquer pourquoi, en janvier-février derniers, ceux qui érigeaient des barricades et mettaient le feu à des bâtiments administratif à Kiev étaient de vertueux démocrates, freedom fighters à leurs moments perdus ; alors que ceux qui le font aujourd’hui dans l’Est de l’Ukraine sont d’épouvantables terroristes à la solde de Moscou.

    F - Accusations sans preuve

    Des montages photos pour justifier les sanctions Dans l’Est de l’Ukraine, la situation est en train d’évoluer vers la guerre civile. De leurs côtés les pyromanes occidentaux ne cessent de jeter de l’huile sur le feu à coups de sanctions qu’ils justifient en accusant la Russie de fomenter ces troubles. Pour l’heure toutefois, ils n’ont pas été capables d’apporter la moindre preuve à leurs allégations, et ont dû se rabattre sur des montages photos ridicules pour étayer leurs accusations.

    Pièce à conviction :
    http://www.les-crises.fr/le-scandale-des-photos-ny

    G -L’accélération vers l’inéluctable

    Le Bloc atlantiste piloté par les Etats-Unis a donc construit, et continue de construire, de toutes pièces une situation explosive qui met aux prises des puissances nucléaires dont aucune ne peut désormais se permettre de plier l’échine.

    Mais il est clair que quoi qu’il advienne, la responsabilité en incombera complètement à l’agression étasunienne, et au suivisme et à la lâcheté des Européens.

    Notre conviction est toutefois que l’évolution logique de l’Histoire ne sera en rien contrariée par ces opérations, et qu’au contraire elles agiront comme une sorte d’accélérateur vers l’inéluctable.
    Et l’inéluctable c’est, à termes, l’implosion de l’OTAN, peut-être celle de l’UE, mais surtout l’effondrement des Etats-Unis et du Système qu’ils ont mis en place et qui a conduit le monde au bord du gouffre.

    http://www.entrefilets.com/guerre_froide_2.html

    #ukraine #russie #otan #europe #états-unis

    • Commentaire de cet ami journaliste avec ce dossier :

      je suis presque d’accord avec cette analyse, sauf quelques fortes simplifications d’une situation plus compliquée - le Maïdan était au départ une révolte légitime contre un régime pourri.

      Les motivations civiques et sociales étaient aussi considérables que le choix « pro-européen » mis en valeur par les médias occidentaux, ou que le choix « antirusse » exacerbé par les nationaux-fascistes locaux !

      Je ne mettrais pas les réactions russes, très compréhensibles, sur le compte des seules « réactions » légitimes. Poutine, qui a soutenu ce régime, n’est pas blanc comme neige, et il s’est laissé piéger.

      Le Kremlin a également sa stratégie qui, en réplique à l’offensive atlantiste relayée par les forces qui ont pris le pouvoir à Kiev, consiste à « récupérer » tout ce qui peut l’être de l’Ukraine avant qu’elle ne tombe entièrement dans le camp euro-atlantiste : la Crimée bien sûr, les régions russophiles et russophiles du Sud-Est, par la voie militaire ou en encourageant (et en soutenant activement) les révoltes locales.

      Autrement dit, la perspective est le démembrement de l’Ukraine, dont l’Ouest et le « Maïdan » (et les US et l’UE) sont certes les principaux responsables, mais Moscou n’a d’autre réplique que la force, les menaces, la fièvre chauvine, un aventurisme dont on peut douter qu’il soit profitable, à terme, à la Russie elle-même, menacée de séparatismes divers.

      L’idéologie « eurasiste » qui influence le Kremlin, dans le sens de la mobilisation de guerre mais aussi d’un conservatisme rétrograde [...] assurerait-il l’avenir de la
      grande « Union Eurasienne » dont rêve Poutine ? Il faudrait, au moins, que les bases économiques, et sociales, soient à la hauteur du projet. Il faudra bientôt faire un « nouveau bilan Poutine ». La seule certitude dans ses projets,
      c’est l’avènement d’un monde multipolaire. Mais quelles y seront les places de la Fédération de Russie, de l’Ukraine, des autres pays de l’ex-URSS ? Leur « crise ukrainienne » n’est pas près de s’achever, ni de révéler tous ses « secrets ».

      Pour l’essentiel, oui, nous assistons au dernier épisode de la stratégie de refoulement de la Russie déployée depuis une vingtaine d’années par les administrations américaines
      successives - en ce compris Obama qui a fait sous-traiter l’Ukraine par la néocon Mme Nuland - le tout selon les préceptes magnifiquement développés dès 1995 par le stratège Zbigniew Brzezinski [Un vieux Monsieur que l’on écoute encore un peu].

      On peut penser que cette tentative américaine est brouillonne, qu’elle mène au chaos, à la guerre, qui ne seront pas profitables non plus aux Etats-Unis, certainement pas à l’Union Européenne qui s’y est laissée entraîner et cherchera peut-être à s’en dégager.

      [...] On assiste à un grand remaniement des rapports mondiaux. Comme ce fut le cas en 1914, en 1939, en 1991.
      Un monde multipolaire est bien en vue ! A quel prix ?