Urgence d’un changement civilisationnel face à la nouvelle ruée minière mondiale, entretien avec William Sacher

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  • Urgence d’un changement civilisationnel face à la nouvelle ruée minière mondiale, entretien avec William Sacher - Mouvements
    http://www.mouvements.info/Nouvelle-ruee-miniere-contre.html

    Cette soif accrue pour les #minéraux se traduit par la généralisation d’un nouveau modèle d’extraction, bien loin de l’image d’Épinal du chercheur d’or et de son tamis : celui de la méga-exploitation minière. Ce type d’exploitation concerne les gisements où les minéraux « utiles » se trouvent en très faibles concentrations. Dans ce contexte, les mines souterraines continuent de représenter une alternative rentable dans certains cas, mais la tendance actuelle est le recours aux mines à ciel ouvert, plus rentables, et aux dimensions inouïes : des cratères de plusieurs km de diamètre et de plusieurs centaines de mètres de profondeur.

    Les techniques d’extraction se sont perfectionnées (avec, par exemple, le recours quasi-systématique au cyanure dans les mines d’or) et, même si, à l’image des sables bitumineux dans l’#industrie pétrolière, les besoins énergétiques et en #eau liés à ce type d’exploitation sont colossaux, les prix des minéraux en hausse constante permettent d’exploiter avec de telles méthodes. Les #déchets générés, souvent toxiques, s’en trouvent démultipliés au point d’atteindre des proportions inimaginables. Une seule mine, OK Tedi en Papouasie Nouvelle-Guinée, génère chaque jour 200 000 tonnes de déchets, soit plus de que toutes les villes du Japon, de l’Australie et du Canada réunies [10]. Pour les métaux courants moins d’1% de la roche est traitée, les 99% restant se convertissant en déchets. Dans le cas de l’or, le ratio frise l’absurde, puisqu’on exploite actuellement des gisements contenant moins de 0.5 grammes d’or par tonnes de roches traitées.

    Les risques sont énormes en termes de #pollution chronique et accidentelle des eaux et des sols, par drainage minier acide, métaux lourds, et autres substances toxiques, ou encore par le bruit et la poussière, et les conséquences généralement dramatiques tant pour les écosystèmes environnants qu’en terme de santé publique [11] Le gigantisme de ce modèle d’#exploitation pose un problème pour la science : celui de son incapacité à diagnostiquer et à prévoir avec précision tous ses effets en terme d’extension spatiale et temporelle, due à la complexité des systèmes naturels ainsi physiquement et chimiquement perturbés (les phénomènes à représenter sont multilinéaires et souvent chaotiques). Ceci pose un vrai problème en terme d’héritage laissé aux générations futures.

  • Nouvelle ruée minière contre changement civilisationnel : entretien avec William Sacher (Relevé sur le net)
    http://www.mouvements.info/Nouvelle-ruee-miniere-contre.html

    comment le Canada est devenu un véritable « paradis judiciaire et réglementaire » pour les entreprises minières. Il contribue ainsi à une « nouvelle ruée minière » visant à satisfaire les besoins croissants en matières premières de nos modèles de consommation, sans tenir compte des conséquences environnementales, sociales et démocratiques sur les populations directement impactées par l’extraction. Là où, au contraire, un « changement de paradigme civilisationnel » serait nécessaire. (...)