• Mohamed Moulay, l’homme au poignard de Le Pen, est mort
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    Quand Le Pen quitte le domicile des Moulay, à l’aube, laissant derrière lui un cadavre, il oublie sur place un poignard. L’un des jeunes fils du supplicié, Mohamed, 12 ans à l’époque, le trouve et le cache dans le placard du compteur électrique, « sans bien savoir pourquoi ». Le lendemain et le surlendemain, Jean-Marie Le Pen et ses hommes reviennent et mettent la maison à sac pour retrouver le poignard. En vain. L’enfant se tait.

    Devenu adulte, Mohamed Moulay gardera l’arme chez lui, pendant quarante ans. Le poignard arrivera en France, début 2003, dans la valise de l’envoyée spéciale du Monde à Alger. Il servira de pièce à conviction dans le procès que le leader du Front national a intenté au journal pour « diffamation ».

    Jean-Marie Le Pen perdra ce procès. Il perdra également son appel et verra son pourvoi en cassation rejeté. Le poignard se trouve toujours à Paris, dans le coffre-fort de l’avocat du Monde, Yves Baudelot. Il va repartir en Algérie d’un mois à l’autre pour rejoindre le musée des moudjahidine. C’était le vœu de Mohamed Moulay. Il s’agit d’un couteau des Jeunesses hitlériennes, fabriqué dans la Ruhr dans les années 1930. Sur le fourreau, on peut lire distinctement : J.M. Le Pen, 1er REP.