Lou Mestre d’Escolo : Comité national des instituteurs : région provençale

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  • Sur la Réforme de l’Enseignement (Lou Mestre d’Escolo, octobre 1944)
    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/cb32815350t/date

    http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/bpt6k8841902/f1.highres

    « Bien qu’elle ait beaucoup servi dans certains programmes électoraux, l’École Unique n’a pas été mise en pratique en France. Ce qui a été réalisé, ce sont des réformes de détail […]. La réforme avait de l’importance - une importance à la fois symbolique et pratique - pour la masse des petites gens, pour les classes moyennes de la ville. Pour la classe ouvrière, pour les paysans pauvres, il aurait fallu bien autre chose […]. D’autres corrections partielles atténuaient, sur tel ou tel point particulièrement sensible, le caractère de privilège et d’inégalité inhérent à maints points du système d’enseignement public. […] Mais il n’en reste pas moins que […] la structure fondamentale de l’enseignement français demeurait en place : sauf la correction d’un modeste système de bourse, la sélection des élèves admis aux écoles secondaires continuait à être pure affaire d’argent. Aptitude à étudier et possibilité d’étudier ne coïncidaient pas toujours. »
    « Un élève entré à 11 ans au lycée pouvait parcourir le cycle d’enseignement le plus long et le plus difficile, passer successivement le baccalauréat, une licence, une agrégation, sans recevoir absolument aucune vue tant soit peu approfondie sur l’histoire du travail et de l’organisation économique de son peuple ou sur les bases juridiques et sociales de la cité. Encore moins était-il question bien entendu, de lui donner une initiation aux gestes les plus généraux de l’activité manuelle et à la vie de l’homme de métier, ou un aperçu des notions fondamentales de technologie. Sauf quelques enseignements fragmentaires qu’il pouvait tirer successivement de l’histoire politique, de la géographie et de la littérature, rien ne préparait le lycéen au contact concret avec la société précise dans l’élite de laquelle il était censé entrer […] »
    « Les méthodes actives ne trouvaient pas d’emploi étendu […]. Une importance exagérée était fréquemment accordée, à tous les degrés de l’enseignement, aux examens et à leur préparation, aux compositions, aux manuels et aux cours dictés, à la pédagogie livresque. »
    « Ce qui se faisait dans un sens réformateur était le plus souvent dû à l’initiative privée : c’était l’œuvre des maîtres eux-mêmes (ou de leurs associations), et cette œuvre, loin d’être toujours soutenue par les pouvoirs publics, était à l’occasion combattue par eux. »

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