• Les nanomatériaux : ennemis invisibles et omniprésents
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/05/15/les-nanomateriaux-ces-ennemis-invisibles-mais-omnipresents_4418874_3244.html

    RETARDS DE CROISSANCE ET MALFORMATIONS

    L’Anses s’est appuyée sur les travaux d’un comité d’experts permanent, qui a passé en revue les publications scientifiques internationales. Celles-ci reposent sur des tests menés in vitro et in vivo sur des animaux (rats et souris), et ne sont donc pas directement extrapolables à l’homme, pour lequel les études épidémiologiques font encore défaut.

    Le tableau clinique n’en fait pas moins froid dans le dos. Parmi les effets de certains nanomatériaux sur les organismes vivants figurent « des retards de croissance, des malformations ou anomalies dans le développement ou la reproduction chez des espèces modèles », ainsi que « des effets génotoxiques et de cancérogénèse », ou encore « des effets sur le système nerveux central, des phénomènes d’immunosuppression, des réactions d’hypersensibilité et d’allergie ».

    L’une des familles les plus répandues de nanomatériaux, les nanotubes de carbone (présents par exemple dans les articles de sport, les équipements automobiles ou les écrans souples), est particulièrement montrée du doigt.

    Certains d’entre eux « peuvent provoquer in vitro des effets génotoxiques, des aberrations chromosomiques, des atteintes cellulaires ou encore un processus inflammatoire ».

    #nanotechnologies #nanomatériaux #Menaces_sur_la_santé_publique

  • La toxicité des nanomatériaux confirmée par une étude américaine
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2013/05/07/la-toxicite-des-nanomateriaux-confirmee-par-une-etude-americaine_3172367_324

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    Même si les connaissances scientifiques restent lacunaires, un certain nombre de faits concernant la toxicité des nanomatériaux manufacturés sont établis. Des études avaient déjà suggéré que les nanotubes de carbone multiparois, mille fois plus fins qu’un cheveu et présents dans de très nombreux produits, pouvaient provoquer des mutations de l’ADN ou favoriser la transformation cancéreuse des cellules ayant subi de telles mutations.

    Le 11 mars, le National Institute for Occupational Safety and Health (Niosh), l’autorité de santé au travail des Etats-Unis, a publié sur son blog de nouvelles données « démontrant pour la première fois sur un modèle expérimental que ces nanotubes sont un promoteur du cancer ».

    Une autre substance nanoparticulaire, le dioxyde de titane, que l’on trouve notamment dans des crèmes solaires, a été classée en 2006, par le Centre international de recherche sur le cancer, dans la catégorie « cancérogène possible pour l’homme », sur la base de données expérimentales chez le rat.

    Mais l’évaluation de la toxicité est rendue difficile par l’insuffisance des méthodes de caractérisation des nanoproduits, par l’évolution qui peut se produire au cours de leur cycle de vie, ainsi que par la grande disparité des résultats obtenus par les laboratoires d’analyse. Une hétérogénéité souvent invoquée pour contester leur toxicité et retarder la mise en oeuvre de mesures de précaution.

    VASTE ÉTUDE SUR DES SOURIS ET DES RATS 

    C’est sur ce dernier point que le Niosh a voulu avancer, en mettant sur pied une vaste étude sur des souris et des rats, impliquant les chercheurs de treize universités américaines. Dans un premier temps, l’autorité de santé leur a demandé d’analyser trois formes nanométriques de dioxyde de titane et trois formes de nanotubes de carbone.

    « Les responsables de l’étude se sont aperçus qu’il existait d’énormes différences entre les laboratoires, décrit Dominique Lison, professeur de toxicologie à l’Université catholique de Louvain (Belgique). Ils ont alors identifié les sources de variabilité et mis au point un protocole d’analyse harmonisé qu’ont utilisé, dans un second temps, les laboratoires universitaires. »

    Cette fois, les chercheurs ont abouti à des résultats similaires et cohérents sur le type de réaction provoqué dans les voies respiratoires des rongeurs. Ils ont décelé les mêmes phénomènes inflammatoires (une augmentation des globules blancs « neutrophiles »), avec la même ampleur.

    « Cette étude démontre que, si on le veut, on peut avancer dans l’évaluation de la nanotoxicité », commente Dominique Lison. Les auteurs soulignent également, comme l’a fait en France l’Anses, le déséquilibre de la recherche, entre les travaux sur le développement et les applications des nanomatériaux et ceux sur leurs effets potentiels.

    Compte tenu du risque respiratoire, le Niosh a recommandé, le 24 avril, de limiter les concentrations des nanotubes et nanofibres de carbone à 1 µg/m3 d’air. C’est la plus petite valeur mesurable de manière fiable.