• La presse belge poursuit Google depuis 2006 pour contrefaçon. Le résultat du jour (15 juillet 2011) ? Le retrait de ses titres de Google Actualité et des résultats de recherche généralistes.

    Boycott : Google répond aux sites d’info belges : interview
    http://www.rtl.be/loisirs/hightech/actuweb/10135/boycott-google-repond-aux-sites-d-info-belges-interview

    La presse belge semble s’en étonner, mais... en quoi Google Actualités violerait la loi par un délit de contrefaçon, mais les mêmes pages référencées dans la recherche généraliste ne la violerait pas ? La décision de Google paraît censée et logique.

    Si l’on peut en effet se demander s’il n’y a pas un problème juridique avec les moteurs de recherche qui indexent, voire recopient partiellement ou intégralement les contenus tiers sur leurs serveurs, l’usage depuis 15 ans laisse à croire que c’est tout à fait admis et toléré, d’autant qu’il existe de nombreux standards, faciles à mettre en place et largement documentés, permettant de contrôler la diffusion de ces informations. Je pense notamment aux standards « robots.txt », balises HTML ou entêtes HTTP.

    Ce que je comprends de ce conflit, c’est qu’en gros, Cyberpresse veut qu’on parle d’elle, mais qu’à chaque fois qu’on parle d’elle et qu’on incite les gens à la lire, pouf, faire payer celui qui en parle. « Je veux bien que tu m’amènes des visiteurs, sous condition que tu me payes en plus. » Ben tiens.

    Bon, de toutes façons, faire des affaires avec du gratuit a ses limites. À un moment, il faut que quelqu’un paye. Et on en arrive à des situations grotesques.

    #presse #google #belgique #justice #seo

    • Un article complémentaire qui détaille la décision de justice :

      Google déréférence la presse belge de son moteur de recherche
      http://www.pcinpact.com/actu/news/64660-google-dereference-presse-belge-moteur-recherche.htm
      La Cour estime également qu’il ne peut être question d’application d’un régime « d’opt out » en cette matière, seule une autorisation préalable de reproduction n’est valable juridiquement.

      [...]

      La Cour établit clairement que les éditeurs et les auteurs ont bel et bien subi un préjudice en raison des contrefaçons de Google qui lui ont permis de se substituer à l’activité des éditeurs. La technologie utilisée par Google ne peut en aucun cas justifier qu’elle viendrait supplanter le droit ou que celui-ci devrait par principe s’y conformer.

      J’ai du mal à voir une quelconque contrefaçon de la part de Google. Google Actualités est une revue de presse au même titre qu’une autre, et ce type de communications échappe habituellement au droit d’auteur.

      Ceci dit, je peux comprendre l’argument expliquant que la possibilité d’un « opt-out » ne peut se substituer à une demande préalable de reproduction comme l’exige la loi, dans le cas où cette reproduction n’échappe pas au droit d’auteur.

      En revanche, je me demande bien que « préjudice » a bien pu subir la presse belge en étant référencée sur Google... Non, vraiment, je ne vois pas. J’ai beau me creuser la tête, mais quelque chose m’a échappé dans cette histoire.