Les drones survoleront le festival Aucard de Tours

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  • A propos des essaims de drones autonomes…

    Intéressé par l’article de @larotative sur le festival alternatif survolé par un drone,
    http://seenthis.net/messages/257818
    je découvre dans la bio du fournisseur du festival, DroneContrast, que son principal technicien a bossé sur un projet d’"essaim de drones autonomes".
    http://www.dronecontrast.com/equipe.html
    En cherchant un peu, je m’aperçois que le ministère de la Défense a lancé en juin 2011 – peu avant le projet de fin d’étude du jeune ingénieur, d’ailleurs – le projet SUSIE, permettant à un opérateur unique de gérer ce type très particulier d’escadrille.
    http://www.defense.gouv.fr/actualites/economie-et-technologie/projet-susie-escadrille-de-drones-a-l-horizon
    http://www.dailymotion.com/video/xjfmut_recherche-exploratoire-susie-supervision-de-systemes-d-intellige

    On connaît le rôle et l’utilité des drones et autres engins autonomes sur les théâtres d’opération, et les enjeux qu’ils représentent pour l’avenir de la Défense. Mais si ces robots sont déjà au cœur des stratégies militaires, leur utilisation, très complexe, mobilise beaucoup de personnel. Aussi, la DGA a décidé de valider et soutenir le projet de recherche visant à explorer la façon dont un opérateur humain peut agir sur tout un groupe de systèmes autonomes

    Développé par la DGA en coopération avec Deev-Interaction, issue d’un incubateur breton, le projet a reçu le prix de l’innovation de l’Otan en 2012 : http://deev-interaction.com/2012/05/14/project-susie-wins-innovation-prize

    Mais la start-up ne compte pas s’arrêter à ces glorieux honneurs, et avec ses partenaires universitaires, toujours parrainés par la DGA, travaille à la suite du projet SUSIE. Voilà donc DAISIE, pour Design d’Applications Innovantes pour Systèmes d’Intelligence par Essaim http://www.agence-nationale-recherche.fr/projet-anr/?tx_lwmsuivibilan_pi2%5BCODE%5D=ANR-13-ASMA-0004

    Le projet DAISIE travaillera notamment sur l’implémentation concrète et la démonstration de mécanismes de communication locale au sein d’essaims de microdrones permettant d’effectuer différentes types de mission

    La page de l’incubateur Recherche Télécom Bretagne est instructive sur ces nouvelles évolutions de la robotique militaire :
    http://recherche.telecom-bretagne.eu/daisie/index.php?lang=fr_FR

    A propos des enjeux notamment :

    – un coût limité du fait de la simplicité de chaque engin ;
    – une présence constante et étendue sur zone pour des missions de recherche, détection, surveillance, etc. ;
    – une grande robustesse du système face aux aléas, dérives, pertes et ajouts d’engins ;
    – un caractère imprévisible du système par un observateur extérieur.

    Autrement dit, exit les drones Reaper de 20 mètres de large, place à un nouveau monde de petits drones.

    À l’heure actuelle un grand nombre d’opérateurs humains est nécessaire pour superviser la mission d’un seul drone (au moins un pour la plateforme et un autre pour la charge de mission), même si l’on ne tient pas compte du personnel nécessaire au lancement, à l’entretien, etc. Les futurs systèmes prévoient l’utilisation de plusieurs engins coopérant pour accomplir leur mission, et le ratio actuel entre le nombre d’opérateurs et le nombre d’engins ne sera plus viable. Il est donc nécessaire d’abandonner les modes actuels de contrôle (proches de la téléopération) pour donner plus d’autonomie à ces systèmes, et donc de partager l’autorité de décision sur certains éléments de la mission.

    Rendre les drones autonomes est une problématique qui peut être abordée selon deux approches. La première, la plus classique, consiste à planifier des parcours entre les lieux à surveiller puis de laisser les drones suivre les trajectoires pré-calculées. La seconde, au contraire, repose sur une auto-organisation des drones, qui fait émerger des parcours de surveillance en fonction de leurs interactions avec l’environnement.

    Pour ne rien gâcher, le projet s’intéresse également aux véhicules terrestres autonomes, objet de prédilection de l’#Otan pour les opérations de surveillance #Frontex.

    Si on revient à notre petite start-up tourangelle encouragée par la radio alternative locale, il est intéressant de voir qu’elle a bien avancé dans la conception d’un drone autonome de taille limitée (tout juste inférieure à 4 kg), homologué pour le vol en agglomération. http://www.dronecontrast.com/y6.html

    En tout état de cause, la distinction « petit robot civil » aux applications sympas vs « gros robot militaire » n’a jamais été aussi dépassée. Heureusement qu’Internet Actu est là pour nous rappeler le « potentiel ludique » de ces innovations pour nous remonter le moral.
    http://seenthis.net/messages/246566