Dynamic Stalemate : Surveying Syria’s Military Landscape

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  • René Naba, pris les doigts dans le pot de chocolat, exagère en traduisant :
    http://www.brookings.edu/research/papers/2014/05/19-syria-military-landscape-lister

    The anti-government insurgency currently involves approximately 100,000- 120,000 fighters—roughly 7,000-10,000 of whom are non-Syrian nationals—divided among over 1,000 distinct armed units. A majority of these factions are further organized into an assortment of coalitions, fronts, and temporary local alliances known as “military operations rooms.”

    par :
    http://www.renenaba.com/rapport-syrie-brookings-doha-center-report

    « De 100.000 à 120.00 djihadistes dont 7.000 à 10.000 étrangers, repartis en un millier de formations combattantes, selon une déclinaison reflétant les segments de la société (Politique, religieux, confessionnel, ethnique et tribal) opèrent au sein de PC commun, indique le rapport dont ci-joint des extraits de ce document de 50 pages.

    Le texte d’origine indique « fighters », il traduit « djihadistes ». Hum.

    Thomas Pierret intervient dans le forum à ce sujet, Naba explique :

    Deuxio : Le texte signale que le Front Islamique, la plus importante fédération, comporte 60.000 combattants. Avez vous jamais entendu un combattant d’un Front Islamique qui soit autre que djihadiste ??? Vous devez être sans doute le seul titulaire de doctorat en islamologie à penser que les combattants du Front islamique sont d’aimables plagistes du Club med. Et les partisans de Dahec ?, De paisibles horticulteurs de Portofino.? Et Jaych al islam ?, des infirmiers du service de réanimation ?
    Le rapport réitère que les Freres Musulmans étaient sans doute la formation la plus modérée dans cette constellation, c’est dire le niveau de bienveillance caritative de cette charmante compagnie. Le rapport mentionne que la Turquie, l’Arabie saoudite et le Qatar ont poussé vers l’extrémisme……Tout concorde pour évoquer le djihadisme,………. non de joyeux vacanciers d’Acapulco.

    En revanche, le document de Brookings ne livre pas d’estimations sur le nombre de combattants d’Al Nusra et de l’EIIL, ni de l’Armée syrienne libre. Une autre page de Brookins reprend les chiffres dans un tableau, et du côté de l’opposition, en dehors de l’estimation du Front islamique, il n’y a pas de précisions :
    http://www.brookings.edu/blogs/brookings-now/posts/2014/05/a-glossary-of-forces-in-the-syrian-civil-war

    En mettant des estimations trouvées ailleurs bout à bout, je pense comme René Naba qu’on doit pouvoir arriver à des estimations de ce genre, mais stricto sensu, ce n’est pas ce qu’écrit le document cité. Je ne crois pas qu’on puisse dire que « même » Brookings affirmerait une telle chose.

    En revanche, sa façon de rentrer dans le lard des « islamophiles » (j’ai entendu des gens très bien reprendre cette expression ; attention, la renénabattitude se répand) est revigorante.

    • Vous prenez les gens pour des imbéciles : le texte arabe du rapport parle de 100.000-120.000 « muqatil », qui signifie « combattant » et non « jihadiste ». Il suffit de lire honnêtement le texte de Lister pour comprendre qu’il n’affirme nullement que tous ces rebelles sont des jihadistes puisqu’il réserve l’usage de ce label à Jabhat al-Nusra et à l’Etat Islamique.
      Pour le Front Islamique, vous m’excuserez de préférer la rigueur conceptuelle aux dichotomies idiotes en utilisant, pour catégoriser cette organisation, une typologie ne se limitant pas aux catégories « jihadistes » et « plagistes du Club Med ». Non, le Front Islamique n’est pas « jihadiste », même si certains de ses cadres sont issus de cette mouvance. Le « Mithaq al-Sharaf » récemment publié par le Front est aux antipodes de l’idéologie jihadiste.
      Je n’ai pas à « révéler » le rapport de Lister puisqu’il ne contient rien de nouveau par rapport à ce que je dis et écris depuis longtemps (à supposer bien sûr qu’on lise ce rapport et mes écrits avec un minimum d’honnêteté intellectuelle). Ce rapport est une bonne synthèse et analyse de la situation mais les informations supposément fracassantes qu’il contiendrait n’existent que dans votre imagination.
      Quand au reste de vos calomnies, je n’ai ni le temps ni la patience d’y répondre.

    • Oui, je sais bien que vous aimez la rigueur conceptuelle, mais même Michel Kilo, ce mois-ci, met explicitement tout ce petit monde dans le même sac qu’Al Nusra et l’EIIL, au rayon « islamistes violents » « alliés objectifs du régime » : Michel Kilo, l’ultime combat des laïques syriens.
      http://www.marianne.net/Michel-Kilo-l-ultime-combat-des-laiques-syriens_a238483.html

      La plupart des islamistes violents ont été relâchés six mois après le déclenchement de la révolution de leur prison de Sednaya. Abou Ahmed Djoulani, le chef du Front Al Nosra, Alouche, le chef du Front Islamiste, Abou Issa, le chef des Islamistes libres. Abou Anas Hachani, le chef de la sécurité de l’EIIL à Raqqa, était le chef des services politiques de Bachar dans cette même ville de Raqqa.

      Bref, quand ça arrange de dénoncer les extrémistes, on met Nusra, le Front islamique et l’EIIL dans le même sac (et on raconte que l’ASL combattrait à la fois contre le régime et contre les extrémistes), et quand ça arrange, on refait passer les alliés pratiques sur le terrain (Nusra, Front islamique…) du côté « islamistes modérés » (ce qui permet à Kilo, dans la même interview, d’annoncer qu’il n’y a que 20.000 extrémistes, pour 150.000 à 200.000 combattants de l’ASL – ce qui semble bien difficile si on ne refait pas passer les combattants du Front islamique du côté des « pas extrémistes »).

      Ce pinaillage sans fin dure depuis des années. Je me souviens très bien de Bab al-Hawa à la mi-2012 : les types agitaient le drapeau d’Al Qaeda, mais il fallait absolument rester précis et subtile, ne pas oublier qu’il y a des salafistes quiétistes, des jeunes qui admirent leur efficacité au combat, etc. Avec le Front al Nusra, c’est devenu grotesque : il passe d’un côté ou de l’autre de la ligne rouge en fonction des besoins. (Pour l’instant, le Front islamique est généralement présenté comme du bon côté, mais je me demande combien de temps ça va encore durer.)

    • Trêve de pinaillage et de subtilité donc ! Pourquoi s’embarrasser de catégories ennuyeuses ("jihadistes", « quietistes », « islamo-nationalistes ») quand on peut les ranger tous (al-Qaeda, Talibans, Da’esh, Front Islamique, Frères Musulmans, Hamas, Hezbollah) sous l’étiquette « fous de Dieu », par exemple ? Et puis pourquoi tenter de contextualiser le processus de radicalisation d’un jeune syrien d’Alep en 2012 ou d’un jeune libanais de Nabatiyye en 1982 quand on peut invoquer son essence culturelle ou la force intrinsèque de quelque obscure doctrine religieuse ?

  • Dynamic Stalemate: Surveying Syria’s Military Landscape | Brookings Institution
    http://www.brookings.edu/research/papers/2014/05/19-syria-military-landscape-lister

    The Syrian uprising has changed significantly since the first signs of localized armed resistance began emerging in late April 2011. Western states and regional countries opposed to President Assad’s rule failed to manage the formation of an organized and representative political and military opposition body over the past three years. Instead, fragmentation of first the opposition, and then the conflict as a whole, has come to pose numerous serious threats to regional and international security and stability.