• #Maurice, laboratoire de #biodiversité
    http://www.lemonde.fr/planete/article/2014/05/26/maurice-laboratoire-de-biodiversite_4426243_3244.html

    Car si Maurice est l’une des terres les plus tardivement colonisées par l’homme – en 1598 par les Hollandais –, elle est aussi l’une des plus abîmées écologiquement. Le matin même, Vincent Florens, écologue à l’université de Maurice, cheveux longs et couvre-chef d’aventurier, le rappelait d’un autre point de vue situé de l’autre côté du lagon, au sommet du mont Camisard : « A Maurice, 95 % des habitats terrestres ont été détruits par les plantations de cannes à sucre [70 % de la surface de l’île] et par la pression démographique », soit 648 habitants au kilomètre carré contre 113 en France.

    Ainsi les martins tristes, ces oiseaux sombres fréquents comme les pigeons à Paris, sont le fruit du premier essai de lutte biologique de l’histoire moderne. Originaires d’Inde, ils ont été introduits en 1762 par les Français pour contrôler les populations de sauterelles qui ravageaient les plantations. « Un succès mais qui s’est toutefois soldé par la prolifération des martins, peut-être au détriment d’oiseaux endémiques, même si cela reste à démontrer.

    #écologie #agriculture

    • Sous mon pied, un escargot gros comme le poing et pourvu d’une épaisse coquille conique. C’est l’escargot géant d’Afrique (Lissachatina fulica). Introduite (sans succès) pour soigner les douleurs de poitrine de la femme d’un gouverneur au début du XIXe siècle, l’espèce a proliféré, au détriment des mollusques locaux et des cultures. Un problème que les autorités mauriciennes ont tenté d’endiguer dans les années 1960 en introduisant deux autres espèces d’escargots carnivores, l’une africaine, l’autre américaine, censées manger les jeunes Lissachatina. « Mais cela n’a jamais fonctionné, continue Vincent Florens, ce qui n’a pas empêché le gouvernement mauricien de protéger ces deux espèces pendant plus de trente ans… » Jusqu’à ce que des scientifiques, comme le malacologiste australien Owen Griffiths, démontrent, en 1991,que les estomacs des escargots carnivores contenaient à peu près tout sauf de la Lissachatina. « En tentant de réguler une espèce invasive, on en avait ajouté deux autres. »