Depuis la signature de l’accord sur l’#assurance-chômage du 22 mars, la mobilisation des intermittents ne faiblit pas : certes, le régime spécifique des annexes 8 (techniciens du spectacle) et 10 (artistes) de l’Unedic a été préservé, mais certains droits ont été revus à la baisse (hausse des cotisations, plafond du cumul salaires/indemnités, etc.). Les intermittents veulent que les négociations soient rouvertes, sur la base des propositions alternatives élaborées par la Coordination des intermittents et précaires (CIP), et divers syndicats.
Ces contre-propositions ont été signées au début de 2014 par des élus de tous bords, parmi lesquels François #Rebsamen, quand il était maire de Dijon. Devenu ministre du travail au lendemain des élections municipales, il a fait savoir que le texte serait agréé. Et sa position ne semble pas avoir évolué. Du moins tel était le cas, lundi 2 juin vers 18 heures : « Le ministre ne va pas réagir à l’ultimatum du Printemps des Comédiens », indiquait-on dans l’entourage de François Rebsamen.
DEUX AUTRES FRONTS
Deux autres fronts sont ouverts : le 4 juin, le Conseil national de l’emploi doit se réunir pour examiner la Convention d’assurance-chômage – l’accord du 22 mars a en effet été réécrit et transposé en une « Convention », le 14 mai. Or, deux syndicats non signataires vont vraisemblablement faire « opposition », la CGT et la CGC. Cette opposition va retarder le processus d’agrément : « Le gouvernement va devoir justifier sa position sur l’agrément dans les quinze jours qui suivent », explique Denis Gravouil, secrétaire général de la CGT-spectacle. Le deuxième front est d’ordre judiciaire, ajoute-t-il. « Nous avons l’intention de saisir le tribunal de grande instance pour dénoncer l’accord du 22 mars, sur deux points : d’une part, il n’y a pas eu de réelles négociations ; d’autre part, le texte a été remanié entre le 22 mars et le 14 mai, notamment sur la question du différé. On veut mettre un grain de sable dans la machine », conclut Denis Gravouil.
La période s’annonce délicate pour Aurélie Filippetti. En effet, une « Charte des festivals » a été adoptée lors d’une assemblée générale au Théâtre de la Colline à Paris, le 12 mai, par la Coordination et divers syndicats. Elle déclare « persona non grata tous les membres du gouvernement dans les festivals ». En clair, les spectacles auxquels les ministres voudront assister n’auront pas lieu, « il en va de leur responsabilité », indique la Charte. Pour l’heure, la ministre de la culture n’a pas prévu de se rendre au Printemps des Comédiens, « mais ce n’est pas lié au dossier des intermittents », précise-t-on rue de Valois.