Je m’apprêtais à quitter ce local, ce vendredi soir, quand le rédac’chef m’a tendu une liasse de feuilles.
Je l’ai glissée dans mon sac, j’ai filé prendre mon train, toutes les places assises étaient prises, et là, les fesses à terre, repliée dans un coin, avec plein de monde autour, j’ai sorti les papelards :
« Comment ils nous ont volé le football »... C’était une blague ? Ça faisait partie du bizutage, ou quoi ? Manger du pâté et des chips à midi, vendre des Fakir en manif avec un tee-shirt pyjama, et maintenant corriger un bouquin sur le foot ? Mais j’en ai pas grand-chose à foutre, moi, du foot, des fois je fais semblant, pour m’intéresser, pour être sociable, mais au fond, non.
Oh la corvée du week-end ! Je pestais contre ces enfoirés.
Les années 60, c’est la préhistoire du foot-business : y a bien de l’argent, évidemment, un peu, mais sans les droits télé, sans les grandes marques. et c’est plutôt la géopolitique qui mène le jeu.
Dès les premières pages, je me suis dit : « Oh, c’est cool ! » Ça racontait la Coupe du monde 1966, et ça m’a rappelé mes cours de terminale sur la guerre froide