Carole Vigneron : « Je quitte la Sécu »

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    • Simple rengaine néolibérale en effet (la gestion individuelle est plus performante que la gestion collective), refrain connu du TPMG, et chimère des fonds de pension...

      Aujourd’hui, c’est à nous de préparer notre retraite. avec ce que l’on gagne, on peut aisément capitaliser. En France, on a une retraite sous forme de répartition. Nous, on change de système, on capitalise. Et un euro placé, c’est un euro rendu, avec les intérêts“.

      Au boulot j’ai une fonction de co-dirigeant, je suis employeur, et je regrette encore de nous être fait avoir bêtement en croyant bien faire : on a voulu mettre en place une mutuelle pour tous les employés, payée à 95% par l’employeur, et le courtier nous a dégoté une mutuelle incroyable niveau qualité-prix auprès d’un organisme inconnu (en fait un grand groupe : Henner).
      Tout le monde était emballé, chouette..
      Sauf que quand tu creuses, tu te rend compte que c’est facile, nos collaborateurs sont jeunes, économiquement confortables et en bonne santé. Et ça cause de cette mutuelle obligatoire, on a abandonné nos petites mutuelles locales, celles qui assurent les petites mamies du village, et qui pouvaient naturellement pas rivaliser.
      Tout le principe solidaire des assurances qu’on a bafoué...
      Prochaine négociation on va essayer de corriger notre erreur, mais ça va pas être facile avec notre équipe si les prestations doivent régresser..

    • Oui, c’est toujours la même histoire. Je suis tombée un jour sur un groupe québécois qui descendait le système de santé public et qui s’échangeait les bon plan d’assurances privées. Je leur ai fait remarqué que leur moyenne d’âge était sous 30 ans et qu’ils avaient l’air complètement incapables d’envisager que leur corps allait s’user et que les ennuis de santé allaient arriver pour eux comme pour les autres. Et que c’est à ce moment que l’assurance qu’ils ont payé rubis sur l’ongle pour trois fois rien comme remboursements pendant des années allait vite fait de commencer à pinailler quand elle allait voir arriver les prémices d’une dégradation de l’état général et de l’augmentation des frais.
      De la même manière pour la retraite, qu’on capitalise joyeusement quand on est jeune et très loin du « risque »... jusqu’au moment où on se rend compte que l’espérance de vie active est immanquablement supérieure aux #cycles de vidanges économiques. Autrement dit, qu’il n’y a aucune chance que leur capital leur arrive intact 40 ans plus tard.

      Mais voilà, Enron et les saisies de maison pour frais de santé, c’est bien connu, ce n’est que pour les autres.