• Thomas #Piketty riposte aux critiques du « Financial Times »
    http://abonnes.lemonde.fr/economie/article/2014/05/24/le-financial-times-fait-la-lecon-a-thomas-piketty_4425046_3234.html

    Mis en cause par le Financial Times, l’économiste français Thomas Piketty a maintenu les conclusions de son ouvrage « Le Capital au XXIe siècle » sur l’accroissement des inégalités dans le monde. Dans son édition de samedi, le quotidien britannique épingle les erreurs de calcul commises par l’économiste, admiré par les milieux intellectuels américains. Son ouvrage monumental est devenu un véritable phénomène d’édition.

    Publié en septembre aux éditions du Seuil en France, le livre s’était déjà vendu fin avril à plus de 200 000 exemplaires aux Etats-Unis et au Royaume-Uni alors que l’ouvrage n’était pas encore sorti dans les librairies britanniques. La presse parle même d’une véritable « Piketty-mania ».

    L’article du Financial Times, journal des milieux d’affaires, critique durement le contenu du livre :

    « Les données sous-tendant les 577 pages de la somme du professeur Piketty, qui a dominé la liste des meilleures ventes au cours des dernières semaines, contiennent une série d’erreurs qui ont faussé ses conclusions. »
    LE FT ÉVOQUE DES ERREURS DE CALCUL

    La thèse centrale de l’économiste français, selon laquelle les inégalités n’ont jamais été aussi fortes depuis les années qui ont précédé le premier conflit mondial en 1914, reposerait donc sur des calculs erronés :

    « Dans ses feuilles de calcul, (...), il y a des erreurs de transcription à partir des sources originales et des formules incorrectes. (...) l apparaît également que certaines données sont sélectionnées ou construites sans source originale. »
    Le FT va même jusqu’à évoquer les deux économistes de Harvard, Carmen Reinhart et Kenneth Rogoff, contraints l’an passé de publier une correction à leur étude controversée sur l’impact de la dette publique sur la croissance, après la mise au jour d’erreurs.

    « Les données qu’on a sur les patrimoines sont imparfaites mais d’autres comme les déclarations de succession sont plus fiables. Je fais cela en toute transparence, je mets tout en ligne », a réagi samedi l’économiste interrogé par l’AFP. « Là où le Financial Times est malhonnête, c’est qu’il laisse entendre que cela change des choses aux conclusions alors que cela ne change rien. Des études plus récentes ne font que conforter mes conclusions, en utilisant des sources différentes », a-t-il ajouté.

    LES ÉLOGES DE KRUGMAN

    Reçu mi-avril à la Maison Blanche et au ministère américain des finances, M. Piketty a écumé colloques et conférences aux Etats-Unis et en Europe, afin de dénoncer l’extrême concentration des richesses et de plaider pour une plus forte taxation du capital via un impôt mondial. Dans l’article du Financial Times, il explique avoir utilisé « de nombreuses sources différentes » qui seront « enrichies dans le futur ». « Mais je serai surpris que cela change les données sur l’évolution à long-terme de la redistribution de la richesse », déclare le français.

    S’il a pu être qualifié de nouveau marxisme, son imposant ouvrage (près de 1 000 pages dans l’édition française) a notamment reçu les éloges de Paul Krugman, Prix Nobel d’économie et influent chroniqueur du New York Times, qui a assuré que ce livre « changeait la manière de réfléchir sur la société et de faire de l’économie ».

    #FInancial_Times #Capital_au_XXIe_siècle