Propositions pour une vraie Réforme Ferroviaire — Medium

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  • Proposition pour une vraie réforme ferroviaire - Medium
    http://alireailleurs.tumblr.com/post/89258632423

    Jean-Daniel Guyot, cofondateur de Capitain #train, publie sur Medium une longue et passionnante analyse du rail français et de son ouverture à la concurrence. Après avoir longuement et clairement expliqué les enjeux de la réforme ferroviaire, il détaille les opportunités de créer un service public fort sur l’infrastructure (qui assure sécurité, ponctualité, diversité des dessertes et stratégie) et une concurrence ouverte au profit du client. Long mais passionnant !

    #politiques_publiques #transport

    • Le gouvernement répète alors à qui veut l’entendre que fusionner RFF et SNCF leur permettrait de fonctionner mieux ensemble. Quand on dit ça, on sous-entend aussi de facto que les concurrents de la SNCF seront pénalisés dans leur relation avec RFF, puisque leur relation fonctionnera moins bien. Le gouvernement dit clairement qu’il est en train de donner un accès privilégié à une facilité essentielle au marché.

      La solution poussée dans le projet de Réforme Ferroviaire s’inspire ouvertement de la situation allemande, où DB Netz est filiale à 100% de Deutsche Bahn AG. Comme la concurrence existe en Allemagne (elle représente 16% du marché et a même permis de rouvrir des lignes abandonnées), la #SNCF peut dire que ce système fonctionne. C’est oublier que ce système a été mis en place en 1994 et que les recours des opérateurs auprès des juridictions compétentes se multiplient année après année. Un accès neutre aux gares, par exemple, est loin d’être gagné.

      Au final quand on parle des relations SNCF/RFF, c’est surtout le manque de pouvoir et de poids de RFF qui pose un problème. Il y aurait moins de débats si RFF était capable d’imposer sa vision à long terme du rail français et européen.

      La conclusion devrait donc être : Il faut créer une entité publique neutre et puissante capable d’attirer efficacement des transporteurs performants pour bien desservir le territoire français.

      https://medium.com/@jdguyot/propositions-pour-une-vraie-reforme-ferroviaire-849812ebbd86

      #infrastructure

      complément vu sur le twitter de l’auteur : « 30 fiches pour comprendre les enjeux de la #réforme_ferroviaire » (avril 2014, Yves Crozet)
      http://www.mobilettre.com/wp-content/uploads/2014/05/30-fiches-pour-comprendre-les-enjeux-de-la-r%C3%A9forme-ferroviaire.pdf

    • Merci pour cette mine d’or.
      En particulier l’historique synthétique, figurant au début (pas encore lu la suite), même si l’on voit déjà apparaître quelques orientations idéologiques.

      J’épingle ici quelques infos à ne pas oublier notre culture personnelle..

      Si on prend l’exemple de la France, le schéma en étoile centré sur Paris a été conçu en 1838 par Legrand et la première loi sur les chemins de fer promulguée en 1842, sous Louis-Philippe. Cette “Charte des chemins de fer” définissait un cadre public-privé où l’État était propriétaire des terrains et des bâtiments tandis que les différentes compagnies privées avaient la responsabilité de construire et gérer le reste de l’infrastructure, un peu sur le modèle des concessions d’autoroute toujours en place.

      #parigocentrisme

      Le but de cette loi était de rattraper l’Allemagne, la Belgique ou encore les États-Unis, bien en avance sur leurs réseaux respectifs. Le moins que l’on puisse dire est que cela a bien fonctionné. Si bien que l’État est allé trop loin, en voulant relier absolument toutes les sous-préfectures, poussant ainsi les compagnies ferroviaires à exploiter des lignes non rentables.

      #aménagement_du_territoire
      #service-public vs #rentabilité

      Le 31 août 1937, l’État crée la Société Nationale des Chemins de Fer pour sauver les différents acteurs du système, qui font face à la concurrence de la voiture et du camion, inexistante auparavant, sur un réseau beaucoup trop large. Les grandes compagnies ferroviaires sont alors réunies au sein d’une entreprise public-privée détenue à 51 % par l’État et à 49% par les anciennes compagnies. L’accord est le suivant : les anciennes compagnies donnent tout à la SNCF et celle-ci les rembourse pendant 45 ans, avec un taux d’intérêt de 6%. Ce système a ainsi perduré jusqu’en 1982, année à laquelle l’État est devenue actionnaire à 100% de la SNCF.

      correctif : les anciennes compagnies vendent tout à la SNCF et celle-ci les rembourse pendant 45 ans :-)

      À partir de 1938, la SNCF devient l’instrument de « l’État stratège ». Il l’était déjà car l’État définissait les lignes à réaliser et leurs tracés. L’exploitation des trains va aussi devenir un outil pour réaliser telle ou telle politique. Et quand on parle de stratégie étatique, on ne parle plus forcément de rentabilité financière : alors que les anciennes compagnies ferroviaires pouvaient se prévaloir de dividendes en cas de bénéfice, la SNCF nouvellement créée n’en verra jamais la couleur (il faudra attendre 2000 pour voir le premier résultat net comptable positif de la SNCF).

      Et Sarkozy en 2007 pour verser des dividendes à l’Etat alors que RFF était plus endetté que jamais...
      http://www.challenges.fr/entreprise/20080318.CHA0755/sncf-la-fnaut-inquiete-du-versement-d-un-dividende-a-l-etat.html

    • La concurrence est inévitable, elle apportera du dynamisme au marché, une offre plus riche, donc plus d’emplois et des avantages pour les clients. C’est l’histoire européenne.

      C’est beau le lyrisme libéral (l’article est tout à fait intéressant hein mais clairement situé)

    • oui, article qui montre clairement la couleur libérale de l’auteure, plein de lyrisme et d’entrain, mais qui montre aussi que la SNCF ne se prive pas du « faite ce que je dis pas ce que je fais » en jouant le jeu de la concurrence dans d’autres pays européeens.