prenez ce couteau

http://prenezcecouteau.tumblr.com

  • Comme je suis bloqué par jonkheer depuis fort longtemps je peu pas commenter les commentaires sur ses blagues sur les dyslexiques et les viols alors je le fait ici .
    https://seenthis.net/messages/718631
    Je remet le commentaire qui me fait réagir ;

    Marie-Lou Chatel :
    Risible, avec tout ce qu’il ingurgite par jour en vin et alcool, il y a longtemps que le kiki est rikiki, avec la langue peut-être...C’est tout de même saisissant toutes ces femmes qui soudain se souviennent avoir été violées par des hommes toujours (très) riches - et donc solvables - et célèbres ...Bon ! Je retourne à mes occupations.... :-))

    @marie_lou Le viol c’est pas obligatoirement avec un penis, le définition légale parle de « tout acte de pénétration » ca veut dire qu’un doigt, un objet suffit et que Depardieu puisse bander ou pas c’est pas le problème.
    Pour tes soupçons de mensonges de la part des accusatrices, est-ce que tu connait des noms de victimes de viol qui se sont enrichie en France en passant par les tribunaux ? On est pas aux USA, il y a pas des millions en dommages et intérêts, seulement éventuellement une condamnation de l’agresseur (très très rare entre 2 et 5% des plaintes https://www.bastamag.net/En-France-moins-de-2-des-affaires-de-viols-aboutissent-a-une-condamnation- ) et une humiliation publique de la victime y compris par tes soins.

    Avec le peu d’info qu’on a dans les journeaux, spontanément tu blâme la plaingante et tu innocente l’accusé. Sans aucun élément, tu prend parti non seulement contre une femme dont tu ignore tout, mais tu en profite pour jetter le discredit sur les femmes qui dénoncent des agressions contre des hommes puissants ("toutes ces femmes qui soudain ..."). Je te conseil de lire sur le stress post-traumatique pour que tu comprenne ce qui provoque ces plaintes « soudaines » et parfois longtemps après les faits. https://www.memoiretraumatique.org/assets/files/v1/Articles-Dr-MSalmona/2018-l-amnesie-traumatique.pdf

    Pour ta remarque tu la richesse des accusés, c’est un peu normal que seuls les cas d’hommes riches et puissants soient médiatisé, les 150000 agressions sexuelles par an commises en France ne sont pas toutes l’objet d’une médiatisation. La presse ne s’interesse qu’aux cas impliquant des célébrités.

    Sur les fausses accusations , Les études sur les fausses accusations faites en Angleterre, disent qu’il y en a autour de 2% à 8% des plaintes, c’est très peu mais ca en fait quant même un peu.
    Par contre se servir de ces cas minoritaires pour traiter de menteuses cupides les 95% des victimes c’est pas une démarche neutre, c’est une démarche qui perpétue les intérêts des violeurs et agresseurs sexuels. Même si c’etait plus que 5%, mettons 20%, ca reste de toute façon minoritaire vu la galère de porter plainte (va voire paye ta police pour les témoignages de comment les flics traitent les femmes qui viennent porter plainte https://seenthis.net/messages/716099 ), partir du principe que les victimes sont des maitresses chanteuses ca reste l’expression d’un parti pris pro-violeurs.

    Ici un article fait le point sur la culture du viol
    https://seenthis.net/messages/523508

    1) Qu’est-ce que la culture du viol ?
    La culture du viol est un concept féministe utilisé pour caractériser une société (la nôtre) où le viol, l’agression sexuelle et le harcèlement sexuel sont banalisé.e.s, voire encouragé.e.s. Une telle société crée un climat propice au contrôle du corps des femmes par les hommes. Voici certains de ses présupposés et conséquences :

    · Le viol est fréquent et banalisé, et ce, même si on prétend que le viol est un crime grave (double discours)

    · Les victimes de viol sont blâmées (victim blaming)

    · Les victimes de viol ne sont pas crues

    · Les stéréotypes sur le viol sont très présents

    · Le système exige des victimes de viol qu’elles rapportent le crime, tout en leur fournissant un processus hostile

    · Le viol est encouragé subtilement (ou pas) dans la culture populaire

    · Les violeurs sont glorifiés, ou du moins excusés (notamment, en raison de leur statut)

    · L’habillement et la présentation des femmes et des petites filles est contrôlé

    · Un sentiment d’insécurité est cultivé chez les femmes relativement aux inconnus et au monde extérieur (malgré que 80% des agresseurs soient connus de leur victime)

    · Les femmes ont la responsabilité de prévenir le viol

    · Beaucoup, beaucoup de personnes ignorent ce que signifie le consentement...

    #culture_du_viol #sexisme #vitctime_blaming

    • Sur les fausses allégations voire ceci :

      Alors, comprenez : je suis fais partie des statistiques de “fausses accusations de viol”. Lorsqu’ils ont écrit leurs rapports et ont envoyé les nombres au département de la justice pour compiler les informations, j’y suis inscrite comme une menteuse, une fausse accusation, même si aucune plainte n’a été portée à mon égard. (Je ne sais pas si c’est parce qu’ils ne pensaient pas pouvoir me faire un procès, ou parce qu’ils ne voulaient pas faire un procès à une fille de flic.) Et vous savez quoi ? Je ne suis pas la seule. C’est horrifiant, le nombre de femmes que j’ai rencontrées en groupes d’entraide et à des réunions d’activistes qui partagent des expériences très similaires. Elles aussi, elles sont des statistiques de fausses accusations de viol. Nous avons toutes été violées.
      Alors gardez cela en tête, lorsque vous citez le nombre de 6-8%, les statistiques de “fausses accusations”. Je sais qu’on doit se fier aux informations qu’on a, et j’utilise aussi cette statistique lorsque je discute de ça. Mais je me souviens toujours que ce nombre n’est certainement pas une représentation exacte. (Peut-être qu’elle devrait toujours être accompagnée d’un astérisque ?)
      S’il vous plaît, souvenez-vous de mon histoire lorsque vous voyez des statistiques de “fausses accusations de viol”. Souvenez-vous de mon amie, qui a avoué une fausse accusation dans le but de garder ses prestations d’ancien combattant après avoir été réformée (le bon pote de son violeur et supérieur direct a traité l’affaire ; un acquittement était inévitable). Souvenez-vous de cette femme d’âge moyen que j’ai rencontrée, encore traumatisée, qui, adolescente, s’est rétractée lorsque son violeur (et beau-père) a menacé de tuer sa famille. Et les nombreuses, nombreuses autres, toutes inconnues, toutes oubliées - même dans les strictes statistiques, qui sont souvent le seul testament de nos expériences. Au lieu de cela, nos histoires, nos traumatismes, sont utilisés pour stigmatiser et traumatiser davantage les nouvelles victimes. Ça me rend malade de savoir que les masculinistes peuvent prendre nos nombres et les utiliser pour justifier leur “ces salopes mentent, comme d’hab”. Je ne peux pas trouver les mots tant c’est dévastateur.

      http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/104337680803/alors-comprenez

      et le texte de Crèpe Georgette
      http://www.crepegeorgette.com/2014/10/13/fausses-allegations-viol

      La réalité autour des fausses accusations de viol

      En Angleterre, un rapport du Crown Prosecution Service relève qu’il y a eu 5651 procès engagés pour viol déposées entre 2011 et 2012 et 35 pour de fausses allégations de viol. Il y a eu au départ 121 personnes accusées de fausses accusations et sur ces 121 personnes, 35 ont été poursuivies. On constate que face à l’important nombre de personnes poursuivies pour viol, seul un très petit nombre de personnes est poursuivie pour avoir menti.La plupart des cas où les personnes étaient poursuivies pour avoir menti étaient des personnes très jeunes souvent vulnérables : 8% avaient moins de 16 ans. 13%entre 16 et 17 ans et 30% entre 18 et 21 ans.
      Le British Home Office sponsorisa une enquête sur les 348 cas de viol durant les 3 premiers mois de 1985. 8.3% furent déterminés comme faux.
      Une autre étude menée en 2005 souligna que 8% des accusations étaient fausses. les chercheurs remarquèrent que de nombreux préjugés de la part des policiers les avaient amenés à classer des affaires (victime ivre ou droguée, malade mentale etc). En retravaillant sur les cas, ils tombèrent à 2.5% de fausses déclarations.
      Une étude américaine de 2008 révisée en 2013 tend à démontrer qu’il y aurait entre 2 et 8% de fausses allégations. Sur les 2059 cas collectés par les services de police et de justice, 7% (240 cas) étaient faux.
      Une étude de 2010 menée auprès d’une université américaine en étudiant les archives de la police de l’université sur 10 ans, entre 1998 et 2007 révèlent que 5.9% des accusations étaient fausses.
      Une étude australienne a été menée sur 850 cas de viol : 2.1% étaient faux.
      Une étude menée par Theilade et Thomsen en 1986 à l’Institut de médecine légale de Copenhague entre 1981 et 1985 montrent qu’on oscille entre 1.5% et 10% de fausses déclarations.

      Une enquête, constatée rapportée, menée par Eugène Kanin en 1994 a étudié les plaintes pour viol dans une ville du midwest américain ; sur 109 étudiés, 40% seraient faux. De nombreuses études contradictoires ont montré que seuls les policiers avaient jugé de la véracité des témoignages sans que Kanin réétudie leurs critères pour classer une affaire. La proposition de faire passer les victimes au polygraphe peut, aussi, les intimider et les pousser à se rétracter. Kanin le dit lui même "Rape recantations could be the result of the complainants’ desire to avoid a « second assault » at the hands of the police. " (la rétractation peut être dû au désir de la plaignante d’éviter « un deuxième viol » de la part de la police).

      Des accusations de viol ont été jugées fausses car la victime était soûle ou droguée, avait tardé à porter plainte, avait omis des détails, ou était mentalement déficiente ou souffrait d’une maladie mentale. La sexualité de la victime, son passé avec celui qu’elle accuse sont aussi des éléments à charge pour dire qu’une accusation est fausse. Un manque de preuve peut aussi servir à déclarer qu’il y a eu mensonge.

      Une fausse accusation n’est pas le fait de ne pouvoir prouver qu’il y a eu viol. Une fausse accusation de viol sera avérée si et seulement on peut prouver qu’il n’y a pas eu viol.

    • @mad_meg Je n’ai pas de leçons à recevoir de toi.
      « Je crois qu’on a le droit de rire de tout. Mais rire avec tout le monde, ça, peut-être pas. Le rire est un exutoire et je ne comprends pas qu’on dise qu’il ne faut pas rire de ce qui fait mal . Ça fait moins mal quand on en a ri. » Pierre Desproges.

    • @mad_meg merci de nous amener à réfléchir sur notre soumission commune (les hommes comme les femmes) à la #culture_du_viol. Ces principes éducatifs de merde nous ont été si profondément entrés dans la chair que même des jeunes femmes peuvent ne pas se rendre compte qu’elles participent à glorifier les prédateurs sexuels et à humilier les victimes de viol.

      @marie_lou, je ne te connais pas, mais le fait de tenir de tels propos témoigne d’une certaine immaturité, en tout cas j’espère que tu es jeune ! Je vais donc y aller mollo pour que tu puisses relire sans animosité ce qu’a écrit @mad_meg et peut-être les propos que nous avons sur seenthis, sur le tag #féminisme. Ne rejette pas ces propositions en pensant que tu as de meilleures occupations, il me semble que c’est d’abord à toi que cela va servir et pendant longtemps :)

    • Bien bien, j’ai fait un gros effort, je me suis farcie Badinter :)
      Pauvre Elisabeth Badinter qui nage en pleine confusion, elle se pose en experte du harcèlement sexuel lorsqu’on lui parle des mouvements #metoo & Co, fait cet amalgame curieux et le dénonce dans le même temps, faudrait savoir de quoi on parle effectivement. Elle distribue les bons points, ce qu’il faut ou pas faire, mais surtout ne pas dénoncer, c’est mal, juste témoigner ça va suffire (scandaleux quand on connait les difficultés à porter plainte pour viol). Peu après elle hiérarchise le harcèlement en 3 catégories de lieu (public/travail/intime) comme si celui de la sphère intime n’était pas le plus dangereux pour les femmes. Comme si elle ne considère à aucun moment le sexisme comme systémique, elle tient un discours où « chaque femme est différente, chaque homme est différent » ce qui évite d’évoquer la #culture_du_viol ou le #patriarcat.
      Et pour finir, voila le #backslash avec le #blame_the_victim soit l’accusation du « discours victimiste des victimes » et descente direct vers « Les femmes ne sont pas des anges … les femmes sont aussi des harceleuses » "j’ai même entendu des femmes qui se plaignent de leur patronne."

      Elle n’a pas l’excuse de l’âge, parce qu’après tout, elle a toujours tenu ce discours accusateur contre les femmes (capture d’écran au-dessus) . Ici encore elle veut diviser les femmes. C’est très symptomatique que le terme « les femmes » l’irrite alors que pour beaucoup de féministes c’est le terme « la femme » qui est insupportable.
      Cette distinction individualistes entre les femmes qu’elle voudrait effectuer « car certaines femmes aiment se faire siffler dans la rue » lui permet d’éviter de parler du soutien du capitalisme au patriarcat, du système d’asservissement dans lequel LES femmes sont maintenues. Elle est même incapable de considérer si il faut ou non légiférer sur une question féministe et répond qu’elle ne sait pas, comme si encore une fois la réponse ne devait surtout pas venir du politique.

      Je ne sais sincèrement pas comment on peut l’écouter en trouvant constructif ce qu’elle dit, à part en rideau de soutien au patriarcat.

    • T’est bien courageuse @touti , @Marie-Lou n’a probablement lu aucun lien que j’ai fournis.

      @marie_lou Si tu m’interpelle et que tu me propose de débattre c’est pas possible que tu me bloque par ailleurs. https://seenthis.net/messages/719014
      Quand je suis bloqué je ne peu pas te répondre. J’ai pas spécialement envie de débattre avec toi, j’ai du travail et c’est pas interessant ce que tu dit sur la bite de Depardieu ou sur la vénalité des femmes. Je réagit seulement à tes propos misogynes et anti-féministes car ca me heurte en tant que femme. Je te bloque pas aujourd’hui au cas ou tu veuille répondre encore ici, mais je vais bientôt faire comme toi tu l’a deja fait.
      Sur ce bonne journée

    • Même chose que @mad_meg ! @marie_lou tu fais semblant de vouloir débattre avec moi et dans le même temps tu me bloques ? J’en conclus que tu es incapable de défendre les propos que tu tiens et qu’il vaut mieux que tu t’isoles pour t’en rendre compte par toi même.

    • Cette manie de coller des étiquettes sur tout le monde, beaucoup trop à droite, trop libéral, trop directrice...
      Si je vous ai bloqué, ce n’est pas, par malhonnêté. D’abord, c’est mon droit. Je ne supporte pas l’intolérance, je ne supporte pas non plus le féminisme de la troisième vague qui tire sur tout ce qui n’est pas d’accord avec elles.
      Juger les autres parce qu’elles ne parlent pas comme vous, n’utilisent pas les mêmes terminologies féministes, n’aident pas la cause.
      @mad_meg Tu me demandes la nuance ?
      Je suis pour défendre les intérêts spécifiques des femmes avec les hommes plutôt que contre eux, et en faisant passer le réel avant l’idéologie. Certaines y arrivent très bien, même en ayant vécu des situations pénibles, je suis fière d’en faire partie.
      Le féminisme victimaire, paranoïaque, obsédé par la théorie du genre et sa lecture patriarcale de la société, profondément sexiste. NON MERCI ! Avec ce féminisme, il n’y a plus de revendications d’une place égalitaire dans notre société, vous choisissez de déshumaniser, d’intimider et d’abuser des hommes en raison de vos propres insécurités.
      Donc en tant que femme, je ne me reconnais pas du tout dans ces discours. Je dois être d’une autre génération ou anti féministe... et donc, forcement voué aux gémonies.
      Ce sera ma dernière intervention, je n’ai plus de temps à perdre avec ces débats stériles et stupides. @touti

    • @marie_lou tu es gentille de faire la démonstration que tu te prends les pieds dans ton propre tapis. Tu apparais maintenant comme une gamine inculte et fière d’être aussi une conservatrice acariâtre. Revendiquer d’être antiféministe, hihi, excellent. Bon vent :)

    • Le seen à l’origine de cette discussion a été supprimé par @philippe_de_jonckheere et il explique pourquoi il l’a supprimé
      https://seenthis.net/messages/718977
      Pour la fonction du bloquer/débloquer sur Seenthis, indispensable à bon escient, pour ne pas se laisser submerger où couper court à la conversation et aussi censurer. J’en ai bloqué 2 ou 3 pour la première raison ou ne plus les suivre, ce qui est plus soft. Bloqué @touti (et réciproquement) une fois pour des broutilles. Merci @touti d’avoir résumé l’extrait de La Grande Librairie proposé par @marie_lou , j’ai essayé de me le fader au réveil et je suis un peu plus convaincu que madame Badinter est une #philosophe_sénile.
      Le flot de @mad_meg et ses nombreux seen sur le viol, le féminisme, les violences sexistes, le mégérisme... peut paraître rébarbatif pour certains·es mais pour un mec comme moi il est roboratif et m’évite de penser avec ma bite. J’ai bien quelques copines et des échanges avec elles au sujet de toute cette violence mais c’est plus construit avec @mad_meg et pertinent car je peux lire, relire, réfléchir et admirer ses dessins qui parlent beaucoup aussi.
      Merci mesdames et merci @seenthis

      https://www.heyheyhey.fr/fr/events

    • Merci @vanderling j’avais pas vu la réponse sur la dyslexie. J’ai pas mon mot à dire vu que je suis bloqué et de toute façon c’est comme je disait des le début : c’est le commentaire misogyne de Marie lou qui m’a fait réagir et j’ai expliqué longuement pourquoi. J’ai pas demander la censure du message d’origine et j’ai copié la partie sur laquelle je réagissait et j’ai bien fait vu que l’histoire a été ré-écrite. Sinon je pense que ça serait bien d’en rester là. Je vais bloqué Marie lou vu qu’elle a pu répondre et que je vais éviter de la lire dirénavant.
      Bonne fin de journée

  • pourquoi ils importunaient les femmes...
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/163822302955/lorsquon-leur-a-demand%C3%A9-pourquoi-ils

    Lorsqu’on leur a demandé pourquoi ils importunaient les femmes, la plupart des hommes ont répondu que le harcèlement atténuait leur ennui, était “marrant”, et leur donnait un sentiment de camaraderie avec les autres hommes ; beaucoup ont ajouté, sur la défensive, que ça ne faisait de mal à personne. Certains ont dit que leur intention était de complimenter. 20% ont dit qu’ils ne se livraient pas à cette activité en solitaire, le faisant que lorsqu’ils étaient dans un groupe d’hommes - une découverte qui soutient une explication du harcèlement basée sur la camaraderie masculine, une demonstration de solidarité et de pouvoir mutuel. Une minorité, approximativement 15%, qui étaient aussi dans le groupe qui employait des commentaires très graphiques et des menaces, ont explicitement dit qu’ils avaient pour objectif d’énerver ou d’humilier leurs victimes.

    #domination_masculine #fraternité #harcelement_sexuel

    • Les hommes violents sont souvent des individus qui n’arrivent pas à s’inscrire dans le monde et dans la société de façon satisfaisante : à la base de leur violence il y a une crise existentielle profonde qui les pousse à considérer les autres, et notamment les femmes, comme « rien », peut-être aussi parce qu’eux-mêmes n’arrivent pas à donner beaucoup de valeur à leur vie, et n’arrivent pas non plus à obtenir une considération adéquate de la part des autres (et notamment des femmes). La violence, de ce point de vue, apparaît comme le seul recours possible, comme le seul moyen pour s’imposer, en montrant ainsi à la société qu’il y a au moins les victimes de leur violence qui ont dû se plier à leur volonté et leur puissance.

    • non il disait pas ca. Il disait que les hommes quant ils font de l’éducation parentale, veulent transmettre ce qu’ils appelent leurs « valeurs » et surtout ils veulent les transmettre aux garçons.
      Après le texte que tu évoque était sur la parentalité donc oui c’est l’éducation vu par ce prisme et donc réduite au rôle principale des mères. Mais je rappel que l’éducation ca concerne pas que les enfants et leurs parents. Et a mon avis l’éducation à la violence masculine elle viens beaucoup des autres hommes, les potes avec qui tu mate du porno, tous les mecs complices qui vont s’échanger les photos humiliantes de leur exs sur facebook et tous les mecs qui disent des choses tel que « se faire baisé, » "sale enculé" « l’autres salope m’a fait un enfant dans le dos » ce sont pas les mères qui leur ont appris, c’est les mecs qui se l’apprennent entre eux.

    • Le libéralisme est allé jusque dans nos utérus pour mieux s’installer ensuite chez nous sous la forme de nos enfants. Juste pour tenter du comment s’opère la guerre contre les parents, contre les humains. Un combat inégal, d’un côté monts et merveilles si tu te soumets à la satisfaction manufacturée avec interdiction de la critique tandis que l’éducation apprend d’abord à gérer sa frustration, demande efforts et déplaisirs.
      L’ennemi de MacDo c’est la mère, pouvoir la remplacer, l’annihiler, être toujours là quand elle est défaillante, servir la même bouffe à toute heure, n’importe où sur terre. Guerre contre l’amour. Regarde Freud aussi, guerre contre les femmes qui veulent voler le pénis des hommes.
      Pour avoir vu des enfants qui menaçaient de frapper leur mère, des garçons qui reprochaient à leur père d’être noir, à armes inégales, reconnaitre le bazooka de l’ennemi.
      Donc oui, j’ai toujours dans ma poche le scénario d’un « ça commence tout petit », déjà quand on te donne à la maternité les produits industriels (l’usine ou travaillent les pères) qui doivent remplacer les productions de ton corps de mère.

  • prenez ce couteau ([TRAD] À LA RENCONTRE DES LESBIENNES PUNKS QUI ONT...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/161923004893/trad-%C3%A0-la-rencontre-des-lesbiennes-punks-qui-ont

    Au début des années 80, les jeunes femmes homosexuelles, dont beaucoup encore adolescentes, gravitaient autour de Londres, attirées par sa diversité et les expériences qu’elle promettait. Une sous-culture lesbienne grandit autour des squats de Brixton et de Hackney. « Vous pouviez deviner quelles maisons étaient des squats grâce aux portes peintes et aux couvertures sur les fenêtres » se remémore Siobhan Fahey. « Je voulais vivre à Brixton, donc j’ai tout simplement traîné dans les rues et demandé si je pouvais emménager ».

    Fahey était partie de Liverpool pour Londres lorsqu’elle était jeune. A l’époque, être gay pouvait être dangereux. Il venait tout juste de devenir légal pour les hommes d’avoir une relation sexuelle, et en 1988, Margaret Thatcher avait impulsé la Section 28, amendement qui prohibait la promotion de l’homosexualité comme un « prétendu modèle familial ». Les bâtiments vides de la capitale offrirent des espaces sécures pour la tolérance sexuelle, la créativité et l’activisme, et ainsi les Rebel Dykes – Comme Fahey les baptisa par la suite – naquirent. Affublées de vestes de bikers et de chaînes, leurs cheveux sculptés, rasés ou aux couleurs d’arc-en-ciel, les Rebel Dykes étaient aux antipodes du conservatisme des années 80. Elles aidèrent à établir des squats non-mixtes à travers la ville et ouvrirent le premier club lesbien fétichiste de Londres.

    #lesbiennes #punk #historicisation #musique

  • prenez ce couteau (Les Nazis {recrutent} les gamers. C’est un milieu...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/158194029468/les-nazis-recrutent-les-gamers-cest-un-milieu

    Les Nazis {recrutent} les gamers. C’est un milieu qui est rempli d’hommes solitaires et isolés qui sont réceptifs à leur message.

    Avez-vous déjà vu le film Fight Club ? Vous voyez comment chaque personne qui rejoint le fight club est un type super triste qui cherche un sens aux choses et un sentiment d’appartenance ? Montrez cela à n’importe quelle personne qui a vécu la Seconde Guerre Mondiale et elle vous dira directement “C’était comme ça que les Nazis recrutaient les gens. C’est comme ça qu’ils ont transformé des hommes normaux en Nazis. Ils les ont trouvés quand ils étaient faibles, ils les ont fait se sentir inutiles et les ont entièrement reconstruits”. À sa sortie, ce film a touché tous mes amis de vingt ans. C’est dur de le regarder maintenant, presque terrifiant.

    Maintenant, pensez à votre groupe d’amis gamers. En grandissant, vous connaissiez combien de personnes qui tentaient désespérément d’appartenir à quelque chose ? Qui voulaient se sentir utiles ? Parce que ces 5 dernières années j’ai regardé tout un tas de gens dans ma communauté de gamers compétitifs devenir de véritables nationalistes blancs. Un nombre inquiétant.

    #male_entitlment #fascisme #masculinisme #suprématisme_blanc #fraternité #misogynie #sexisme

  • prenez ce couteau (La pauvreté, comme le féminisme, est souvent...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/156599011388/la-pauvret%C3%A9-comme-le-f%C3%A9minisme-est-souvent

    « La pauvreté, comme le féminisme, est souvent présentée comme un problème identitaire. Comme si les pauvres n’avaient pas été créés par l’injustice mais qu’iels étaient plutôt une tribu égarée qui existait par hasard, et qu’iels pouvaient être sauvé.es à court terme par un système de réparation des injustices (administré par une ONG à un.e individu.e, personne par personne), et que la résurrection à long terme viendra d’une Bonne Gouvernance - sous le régime du Capitalisme Corporatif Mondial, bien sûr. »

  • This Smart Vest Lets the Deaf ’Hear’ With Their Skin
    http://singularityhub.com/2016/10/09/this-smart-vest-lets-the-deaf-hear-with-their-skin
    https://www.youtube.com/watch?v=4c1lqFXHvqI

    A modern incarnation of the pushpin dental chair is the sleek BrainPort, which sits on a blind person’s tongue and translates information from a wearable digital camera (similar in looks to Cyclops’ visor) into electrical vibrations on the tongue.

    With time, users are able to interpret the “bubble-like” patterns as the shape, size, location and motion of objects around them. They get so good that they can navigate through an obstacle course.

    “I do not see images as if I were sighted, but if I look at a soccer ball I feel a round solid disk on my tongue,” says one user, “the stimulation…works very much like pixels on a visual screen.”

    #sens #augmentation_sensorielle #braille #aveugles #substitution_sensorielle #post-humanité

    il y a un côté ravi de la crèche dans cette présentation (c’est TED…) mais c’est totalement bluffant

    La seconde vidéo montre comment marche la transposition du signal sonore (rapide et unidimensionnel) en toucher (lent mais bidimensionnel)
    https://www.youtube.com/watch?v=JTSGX6RYuiM

  • « Elles ne se respectent pas » http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/150087029033/elles-ne-se-respectent-pas

    Quant je parle du féminisme de Beyonce à mes amies blanches, féministes, et adeptes de Mona Chollet, leur première réaction est : « nan mais faut qu’elle arrête de se proclamer féministe hein, tu ne peux pas te dire féministe un jour et te balader en combinaison en latex le lendemain avec le fil du tampon qui dépasse hein, en tout cas, ça ce n’est pas MON féminisme ».

    Je suis d’accord avec ce qui est dit dans l’article mais ne comprend pas ce que Mona Chollet viens faire dans cette galère. J’ai pas vu de tels propos dans @beautefatale (bien au contraire puisque c’est cette lecture qui m’a ouvert les yeux sur ma misogynie intégrée, le colorisme, le femonationalisme et permis justement de ne plus juger les femmes sur leur apparence) et la il est question d’adeptes de Mona Chollet et non directement d’elle. J’ai l’impression que ni la personne qui écrit ce texte, ni les sois disant adeptes de Mona Chollet qui slut-shame Beyoncé, n’ont lu ses textes (ou alors j’ai raté un épisode) et ça fait un drôle d’effet de voire Mona cité comme féministe Blanche (blanche en principe ne designe pas la couleur de peau mais un feminisme raciste).
    @mona
    #feministes_blanches #racisme #slut-shaming

  • prenez ce couteau (Arrêtez De Condamner Ma Colère, Commencez À...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/149874815052/arr%C3%AAtez-de-condamner-ma-col%C3%A8re-commencez-%C3%A0

    Il y a quelques semaines, mon mari, mon fils et moi avons eu un petit accident de voiture. Nous nous en sommes sortis sans aucune blessure physique, et notre voiture n’a presque pas été abîmée. L’autre voiture, qui nous est rentrée dedans par derrière, a eu le capot écrasé. Nous nous sommes tous rabattus sur le bas-côté pour essayer de trouver quoi faire. Un homme qui passait par là au volant d’une dépanneuse s’est aussi arrêté.

    « Est-ce qu’on devrait appeler la police et faire un compte-rendu ? » a demandé l’homme qui nous était rentré dedans.

    « Vous pouvez essayer, mais ils ne viendront pas. Ils ne viennent pas par ici », a répondu l’homme en dépanneuse.

    « On n’a qu’à échanger les informations de nos assurances pour l’instant », a suggéré mon mari - nous avions eu une longue journée.

    Ils ont sorti leurs stylos et papiers tandis que je faisais les cent pas à côté en tentant de consoler le bambin frustré que je portais dans mes bras.

    « Regardez, voilà deux flics », a remarqué l’homme dans le dépanneuse. Il y avait deux voitures de police arrêtées à un feu rouge de l’autre côté de l’intersection où nous avions eu la collision.

    « Est-ce que je leur fais signe ? » a demandé l’homme qui nous était rentré dedans.

    « Vous pouvez essayer si vous voulez. Ils ne s’arrêteront pas. », a dit l’homme en dépanneuse..

    Le feu est passé au vert et les policiers ont commencé à conduire vers nous. Les deux hommes ont tenté de les faire s’arrêter. Le premier policier s’est approché jusqu’à ce que sa voiture soit juste à côté de la scène. Il nous a regardé - il a vu le capot froissé de la voiture, les hommes, moi, mon bébé. Il a fait le signe de la paix avec ses doigts d’un geste désinvolte, et a continué sa route. La seconde policière a continué à conduire derrière lui sans quitter la route des yeux. J’étais sidérée.

    « Qu’est-ce que c’est que ces conneries ? » ai-je dit à mon mari. « T’as vu ça ? »

    « Ça ne me surprend pas », a-t-il répondu.

    « J’vous avais dit qu’ils ne s’arrêteraient pas », a dit l’homme dans la dépanneuse. « Alors vous voulez que je traîne votre voiture jusqu’à mon magasin ? » a-t-il demandé, se tournant vers l’homme avec la voiture abîmée.

    Je suis restée debout et silencieuse, sidérée. Je ne sais pas comment faire taire la partie de moi qui est choquée à chaque fois que mon humanité est effacée, peu importe combien de fois ça arrive. Je sais ce à quoi je dois m’attendre, et pourtant, je m’attends à être traitée avec respect et décence. La réalité dont je venais de faire l’expérience semblait à la fois entièrement possible dans le climat de ce pays et complètement inconcevable.

    Au final, nous sommes rentrés dans notre voiture et nous sommes partis. C’est à ce moment-là que j’ai remarqué que je tremblais.

    « Ça va ? » m’a demandé mon mari, s’assurant que je n’avais pas été blessée d’une manière qu’il n’aurait pas remarquée.

    « Ouais, mais le comportement de ce policier m’a franchement énervée. C’est vraiment incroyable que non seulement il ne se soit pas arrêté, mais qu’en plus il ait fait tout son possible pour qu’on sache qu’il n’en avait rien à foutre de nous. Comment est-ce que tu peux passer à côté d’une femme enceinte, de son bébé et d’une voiture déglinguée sans t’arrêter pour t’assurer que tout va bien ? Tu imagines ce qu’il se serait passé si on avait tou.tes été blanc.hes ? Si j’étais une jeune mère blanche en détresse ? »

    « Ouaip. »

    « Et encore heureux qu’on n’ait pas été blessé.es, mais que ce serait-il passé si ça avait été le cas ? Et si j’avais cogné mon ventre, ou que quelque chose n’allait pas avec Miles ? Le policier ne pouvait pas savoir si on avait besoin de secours en urgence. Lui faire signe pour obtenir de l’aide sous-entendait qu’on en avait besoin. Il a décidé qu’on ne le méritait pas, ou qu’il s’en fichait trop pour qu’on le mérite. Miles a 17 mois et il vient juste de faire l’expérience d’un policier n’en ayant rien à foutre de sa vie. »

    « Ouais. Wow. Merde. »

    Mais maintenant, avant que vous me répondiez que « pas tous les policiers » sont comme ça, je voudrais vous dire qu’il ne devrait pas y avoir un seul policier se sentant assez à l’aise pour se comporter de la sorte (ou pire). Le policier n’a pas hésité à faire ce qu’il a fait, il savait que sous le système actuel il n’y aurait aucune conséquence au fait qu’il ignore l’humanité de ma famille. Et cela m’a rendue hors de moi, à juste titre.

    #racisme #ACAB #colère #discrimination #police

  • prenez ce couteau (mamie-caro : J’ai vu ce week-end le documentaire...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/149123788024/mamie-caro-jai-vu-ce-week-end-le-documentaire

    J’ai vu ce week-end le documentaire Musulmans de France, de Karim Miské, Emmanuel Blanchard et Mohamed Joseph, qui explore le rapport de la France aux musulman-e-s (ou perçu-e-s comme tel-le-s) de 1904 à 2009. Je l’ai trouvé très intéressant, surtout les deux premiers volets, pour voir le contexte historique, l’évolution (et les stagnations… voire les régressions) sur les questions de colonialisme, de contrôle et de représentations.

    Il est disponible gratuitement sur Youtube en 3 épisodes :

    https://www.youtube.com/watch?v=uF-Y1YKen50


    https://www.youtube.com/watch?v=P67WC7mXxoQ

    https://www.youtube.com/watch?v=WoACVB7kLz4

    Je les ai pas encore visionner mais ca à l’air interessant.

    • Le tumblr-prenezcecouteau est sacrément bien fourni et les 3 vidéos ci-dessus également. Pas encore visionné mais surement très instructif.

      Prenezcecouteau prône un #féminisme qui bénéficie à toutes les femmes. Il est important de comprendre et d’admettre qu’être une femme ne signifie pas qu’on a toutes la même expérience. Nous venons au monde avec des caractéristiques différentes : notre orientation sexuelle, notre race, notre classe sociale, notre religion, notre corps… par exemple, une femme handicapée n’aura pas la même expérience dans le monde qu’une femme valide, une femme trans n’aura pas la même expérience dans le monde qu’une femme cis… Les textes que je choisis de traduire dans ce blog ont pour but, la plupart du temps, de faire comprendre ces notions et ces subtilités. Certaines d’entre nous ont plus de privilèges que d’autres et c’est important d’en être conscientes. Ce blog est un espace qui je l’espère vous sera agréable, avec un esprit d’entraide. Si vous avez des questions, n’hésitez pas à m’écrire !

    • « Nous venons au monde avec des caractéristiques différentes : notre orientation sexuelle, notre race, notre classe sociale, notre religion, notre corps… »
      Donc on est assigné à un rôle indépassable et ceci dès la naissance ? C’est triste.

  • Féminisme impérialiste et libéral, Deepa Kumar - Prenez ce couteau...
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/148487558263/comme-lont-soutenu-plusieurs-f%C3%A9ministes-du-tiers

    "Comme l’ont soutenu plusieurs Féministes du Tiers Monde, une faiblesse historique du féminisme libéral occidental a été son attitude condescendante envers les femmes racisées qui ont été perçues non pas comme des alliées/ des personnes indépendantes mais plutôt comme des victimes ayant besoin d’être sauvées. Cette attitude prédomine à la fois dans la relation avec les femmes racisées dans les états occidentaux, et parmi les femmes des pays du Sud. C’est cela qui permet qu’on considère des personnalités telle que Madeline Albright et Hillary Clinton comme des sauveuses féministes en dépit du fait qu’elles aient toutes deux, dans leurs rôles de Secrétaire d’Etat, fait avancer l’impérialisme américain. C’est cette conception libérale de l’Etat comme un corps neutre, plutôt que comme un appareil coercitif utilisé pour faire avancer le capitalisme et l’empire, qui est à la racine de ce point de vue. Cependant, le féminisme impérialiste n’a pas été uniquement le domaine des élites blanches occidentales ; les compradors* intellectuel.le.s dans les pays du Sud ont aussi toujours joué un rôle productif. Aujourd’hui, dans l’ère “post-raciale”, ce n’est pas seulement les libéraux.les blanc.he.s et les féministes qui ont renforcé le féminisme impérialisme, des femmes racisées issues de classes sociales moyennes ou dirigeantes dans l’occident et dans les pays du Sud ont contribué activement à l’articulation de nouvelles formes et de nouveaux agents du féminisme impérialiste. Un exemple récent de la manière dont le féminisme impérialiste peut occasionnellement incorporer l’autonomie des femmes musulmanes est la grande attention médiatique occidentale portée sur la pilote émirienne Maryam al-Mansouri. Hautement encensée par les libéraux et les conservateur.rices aux Etats-Unis (à l’exception d’une blague misogyne sur Fox News), al-Mansouri est devenue un moyen de camoufler l’atroce bilan en matière de droits humains dans la monarchie du golf. Même tandis que l’image d’une femme pilote musulmane servait à compromettre l’image habituelle de la victime, l’histoire plus large était un récit où les Etats-Unis étaient placés comme des sauveurs menant une alliance de “bon.nes musulman.es” en guerre vertueuse contre l’Etat Islamique. À la place de Lawrence d’Arabie, on a Barack Obama. Le féminisme libéral a toujours vu la participation des femmes dans l’armée comme quelques chose de positif. En 1991, après la première guerre du Golfe, la féministe Naomi Wolf a félicité les femmes soldates de susciter “le respect et même la peur” et de faire avancer la lutte pour les droits des femmes. Ce dont elle n’a pas parlé, c’est des 200000 Iraquien.nes, hommes, femmes et enfants, qui ont été tué.es durant cette guerre. Les femmes Américaines ne peuvent pas accomplir leur libération sur les corps des victimes de l’empire, pas plus que les femmes Arabes ne le peuvent en faisant pleuvoir des bombes sur les Syrien.nes. L’empire ne libère pas, il asservit."

    Imperialist feminism and liberalism, Deepa Kumar (via empirescollapse http://empirescollapse.tumblr.com )

    As several Third World Feminists have argued, a historical weakness of liberal feminism in the West has been its racist, patronizing attitude towards women of color who have been seen less as allies/agents and more as victims in need of rescue. This attitude prevails both in relation to women of color within Western nation states, as well as women in the global South. This is what allows figures such as Madeline Albright and Hillary Clinton to be viewed as feminist saviors even while both, in their roles as Secretary of State, have advanced US imperialism. It is liberalism’s understanding of the state as a neutral body, rather than as a coercive apparatus used to advance capitalism and empire, which is at the root of such perspectives.Yet, imperialist feminism has not been the province only of white elites in the West; comprador intellectuals in the global South have always played a productive role. Today, in the “post-racial” era, it is not only white liberals and feminists that have bolstered imperialist feminism, middle and ruling class brown and black women in the West and the global South have actively contributed to the articulation of new forms and new agents of imperialist feminism.One recent example of how imperialist feminism can occasionally incorporate Muslim female agency is the widespread media attention in the West focused on the UAE female pilot Maryam al-Mansouri. Widely praised by liberals and conservatives in the US (not withstanding the “boobs on the ground” comment), al-Mansouri became a means by which to paper over the gulf monarchies’ atrocious human rights record. Even while the image of a Muslim female pilot served to disrupt the standard victim imagery, the larger narrative was one which cast the US as savior leading a coalition of “good Muslims” in a righteous war against ISIS. In place of T. E. Lawrence, we have Barack Obama.Liberal feminism has routinely viewed women’s participation in the military as positive. In 1991, after the first Gulf war, feminist Naomi Wolf praised US female soldiers for eliciting “respect and even fear” and for taking the struggle for women’s rights forward. What she failed to discuss is the over 200,000 Iraqis, men, women and children, who were killed in that war. US women cannot achieve their liberation on the bodies of the victims of empire any more than Arab women can by raining bombs on Syrians. Empire does not liberate, it subjugates.

    * définition de comprador
    https://fr.wikipedia.org/wiki/Comprador

    #féminisme #femmes #impérialisme #libéralisme #colonialisme #neo-colonialisme #comprador

  • Du caractère polymorphe et multicolore du relou en milieu urbain
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/146837766244/du-caract%C3%A8re-polymorphe-et-multicolore-du-relou-en

    “Non mais qu’ils ne respectent pas les femmes chez eux, c’est leur problème, mais ici, on est en France”

    “ Je suis pas raciste, mais j’en ai marre de me faire draguer dans la rue ! ”

    “ C’est dans leur culture, ils n’ont pas le même rapport à la séduction”.

    Ces déclarations n’ont pas particulièrement été tenues par des membres du FN ou même des personnes se disant (se pensant) racistes. Non. Ce sont des déclarations que j’ai entendues, que j’entends régulièrement, dès que l’on parle de harcèlement de rue.

    Parce que, comme en parlait récemment un article de rue89, c’est un fait : pour beaucoup de personnes, y compris les victimes de harcèlement de rue, les agresseurs de rue ne sont que des mecs de banlieue, de cité, de quartiers populaires. Que des immigrés, des fauchés, des lascars, des cailleras, des ouaich, des rebeus, des renois… Je parle souvent de harcèlement de rue, avec beaucoup de personnes. Et la récurrence des déclarations précédentes m’attriste.

    Non, elle me révolte, en fait. Elle me met hors de moi.

    Parce qu’en ne parlant que d’un type très spécifique de harcèlement, mes copines Blanches et/ou bourgeoises invisibilisent totalement un autre type de harcèlement que, pourtant, les femmes racisées vivent aussi fréquemment et avec autant de violence.

    J’habite dans un quartier très bourgeois qui est aussi le quartier des putes de la ville. Il y a quelques semaines, un homme d’une cinquantaine d’années se dirige vers moi. Rapidement, sans se présenter ni même me saluer (même pas un “ouaich la miss”), le mec me propose de baiser, il a de l’argent, il veut bien en mettre. Le temps de comprendre et de réagir, et je tente de m’éloigner en déclinant, agacée. Mais le monsieur m’attrape, me bloque contre le mur et insiste, en chuchotant “allez, j’ai envie, j’peux payer, laisse-toi faire, j’te trouve bonne…”, les supplications du gamin persuadé que le fait qu’il ait très envie justifie qu’il prenne. Il me faut encore quelque secondes pour réagir. Et puis j’explose. Je l’insulte de tous les noms que je connais, je le repousse, je me dégage, je hurle, je le pourris, il s’éloigne.

    Dans la rue, les passants sourient, amusés. Moi je tremble, je bouillonne et ne vois pas ce qui les amuse. Et, alors que je me remets en route, j’entends le vendeur du magasin de chaussures d’à côté (sorti pour voir ce qui se passait) déclarer à sa collègue “non, rien, juste une pute qui fait du scandale”.

    Une bourgeoise se serait fait coincer comme moi par un lascar ou un mec racisé, les gens se seraient empressés de lui demander si ça va ?, elle n’a rien ?, ne veut pas appeler la police ?. Mais je suis une meuf racisée en mini-short et collants troués qui décline les avances d’un monsieur qui doit porter trois mois de mon loyer sur le dos, et je ne suis rien d’autre qu’une pute qui fait du scandale. Parce que décliner les avances d’un homme de classe supérieure, c’est faire du scandale, faire l’intéressante, c’est moins légitime que de repousser celles d’un kéké, parce que pour un homme, argent est gageure de pouvoir de séduction, parce que l’époque où on renversait les gueuses dans un coin de ruelle sans en payer la moindre conséquence n’est pas si lointaine…

    Ils sont bien Blancs aussi, les mecs qui me suivent en voiture (avec parfois le siège bébé à l’arrière) jusque chez moi, même après que je leur ai dit et répété que non, je ne suis pas en train de travailler, juste en train de rentrer chez moi, laissez-moi maintenant.

    Ils sont toujours Blancs ceux qui croient que l’argent leur donne le droit de.

    Ils sont souvent Blancs ceux qui m’exotisent et projettent sur moi leurs fantasmes de néo-colons en accompagnant leur drague de tous leurs clichés sur les Noires. “Gazelle”. “Tigresse*”. “Lionne”. “Sauvageonne”. “Sauvage”. “Beyoncé”. “Rihanna” “ N’importe quelle Noire sexy et à la mode

    Ils sont bien blancs aussi les mecs de l’école de commerce du quartier qui viennent s’abreuver de bière virile au bout de ma rue. Ils étaient tous bien blancs et de polos vêtus le soir où, après que j’ai décliné leurs invitations à rejoindre leur table, ils ont commencé à m’appeler “Nafissatou” et à gueuler, de façon à ce que tout le monde l’entende, comment ils me prendraient quand j’aurais bu suffisamment ou laissé mon verre sans surveillance. Ils étaient une grande tablées de mecs Blancs de bonne famille à trouver hilarant de me menacer explicitement (mais pour déconner) de viol pour me punir de les avoir éconduits.

    C’est au cours d’une soirée d’école d’ingénieurs qu’après que j’ai poliment repoussé la drague polie d’un mec très poli, je me suis fait traiter de sale négresse et fait expliquer qu’il fallait pas que je me fasse de films, je n’étais qu’un choix de repli, les “filles comme moi” ne font partie que de celles qu’on veut baiser quand on s’est pris un stop par les meufs qu’on veut épouser.

    Dans le travail aussi. C’était un bon bourgeois qui, alors que j’étais encore stagiaire, m’appelait sur mon lieu de travail, saluait mes boss avant de leur dire “c’est à votre petite stagiaire que j’ai envie de parler”. C’était un grand bourgeois qui, un soir de vernissage a essayé d’obtenir de moi des gâteries dans la cuisine de la galerie, me promettant qu’il ferait de moi “quelqu’un”, comme si je n’étais personne. C’était un Blanc qui en réunion, devant mes collègues et mes supérieurs, s’amusait à commenter mon tour de taille et à se plaindre du fait que je refusais ses invitations à dîner. C’est un groupe de Blancs qui, après la réalisation d’un projet commun, a trouvé drôle de proposer de me “faire tourner” pour fêter notre succès. Ce sont toujours des Blancs qui m’ont menacée de “me griller dans le milieu” si ne me mettais pas à quatre pattes. Ce sont toujours des Blancs qui m’ont prise en otage et ont joué de leur position de pouvoir pour que je me sente coincée, humiliée, affichée, obligée. Ce sont toujours des Blancs qui m’ont fait sentir que, quoi que je fasse, quoi que j’accomplisse, à un moment ou un autre, on me remettra toujours à ma place de chatte sur jambes.

    Alors oui, je sais, il y a les “ouaich la miss” et les “madmouazel, t’es très très charmante”. Mais il n’y a pas de mystères les gens : si les banlieusards et les scarlas sont un peu en avance sur le harcèlement de rue, c’est que la harcèlement de bureau et le harcèlement de bar sont déjà pris. C’est qu’en fait, les banlieusards et les scarlas, on n’a pas trop envie de les voir ailleurs que dans la rue. Les banlieusards, les lascars et les ouaichs investissent l’espace qu’on leur laisse. Je ne dis pas que leur sexisme est moins grave ou moins violent. Je dis qu’il serait temps d’arrêter de ne parler que de celui-ci. Pendant qu’on s’acharne sur celui-ci, celui-là s’assied, déplie ses jambes et s’installe.

    Et de remettre les choses à leur place :

    Non, ce qui est révoltant, ce n’est pas de se faire draguer par un homme de classe inférieure. Non, ce qui est vexant, ce n’est pas qu’il me prenne pour une fille de son quartier.

    Non, le problème n’est pas que son vocabulaire ou sa répartie soit limitées et que sa drague manque de prose ou de mots à trois syllabes.

    Ce qui est révoltant c’est d’être sexualisée, tout le temps, tous les jours, dans tous les contextes.

    Ce qui est vexant, c’est la banalisation de l’insulte sexiste dans l’espace public.

    Le problème c’est que me sens moins légitime à aller et venir dans cet espace. Le problème c’est que malgré mon droit inaliénable de me promener, j’ai envie de m’excuser d’être présente, je me sens comme une intruse sur le pavé, comme une invitée suspecte dont on épierait les faits et gestes. Et le cul.

    Qu’on se le dise une fois pour toute : Le harcèlement de rue n’a pas d’origine géographique, de religion ou de culture (à part celle du viol). Le harcèlement de rue est la conséquence du patriarcat. Et le patriarcat n’est pas défendu par les seuls banlieusards, mais par tous ceux qui croient et affirment qu’il est le fait des autres. Le patriarcat porte autant le costard-cravate Hugo Boss que le survêt Lacoste ou le jean Célio. Mais il semblerait qu’il soit plus aisé de se plaindre de l’autre que de l’un…

    Chères personnes anti-sexistes : subir une oppression ne devrait jamais être un prétexte pour en exercer une autre. Se révolter, c’est (très très) bien. Le faire avec intelligence et sans ethnocentrisme, c’est mieux.

    Bisous

    * Moi je le sais qu’il n’y a pas de tigreSSE en Afrique. Ce sont les relous qui sont pas au courant

    #sexisme #racisme #harcelement #domination_masculine #féminisme_blanc #intersectionnalité #classisme

  • Maquillage
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/146646128689/dans-le-langage-des-magazines-de-mode-et-des

    Dans le langage des magazines de mode et des publicités de produits de beauté, se maquiller est typiquement décrit comme une activité esthétique au sein de laquelle une femme peut exprimer son individualité. En réalité, bien que les styles cosmétiques changent à peu près tous les dix ans et que certains changements de maquillage soient permis selon l’occasion, se maquiller le visage et, en fait, une activité hautement stylisée qui ne donne pas beaucoup de place à l’expression personnelle. Se peindre le visage n’est pas comme peindre une image. Au mieux, cela pourrait être décrit comme peindre la même image encore et encore avec des petites variations. La marge de manoeuvre permise est fine en ce qui concerne le maquillage considéré comme approprié pour aller au bureau et dans la plupart des évènements sociaux. En effet, la femme qui utilise des cosmétiques d’une manière véritablement novatrice et imaginative est nécessairement perçue non pas comme une artiste mais comme une excentrique. De plus, vu qu’un visage correctement maquillé est, si ce n’est une carte d’entrée, au moins un badge d’acceptabilité dans la plupart des contextes sociaux et professionnels, la femme qui choisit de ne pas se maquiller du tout fait face à des sanctions d’une nature qui ne sera jamais appliquée à quelqu’un-e qui choisit de ne pas peindre une aquarelle.

    Sandra Lee Bartky, Foucault, Femininity and the Modernization of Patriarchal Power

  • prenez ce couteau (Pourquoi le féminisme doit s’emparer de la...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/146352273063/pourquoi-le-f%C3%A9minisme-doit-semparer-de-la

    Aller chez le médecin m’a toujours plongé dans l’anxiété. Depuis que je suis un-e enfant, les médecins ont fait des remarques ignobles sur mon poids devant moi. Quand j’avais 8 ans, un médecin a dit à ma mère que mes allergies alimentaires devaient « marcher à l’envers » puisque j’étais « si grosse ». Et il a ri.

    Depuis cet incident, j’ai plus ou moins enchaîné les humiliations et les énervements.

    N’importe quel-le gros-se vous dira que trouver un médecin qui vous écoute ou qui prend vos soucis au sérieux est une entreprise pourrie. Parce que peu importe vos symptômes, on vous dira de perdre du poids. Vous avez la cheville tordue ? Perdez du poids. Une otite ? Perdez du poids ? La grippe ? Perdez du poids.

    Vous ne saviez pas que les personnes minces n’ont jamais d’otites ou de grippes ?

    Ce n’est donc pas une surprise si beaucoup de personnes gros-ses évitent au maximum de voir des médecins. Je suis coupable d’attendre que mes symptômes deviennent insupportables ou pire pour prendre rendez-vous.

    Mais il n’y a vraiment rien de pire qu’un gyneco qui déteste les personnes grosses.

    Mon précédent gyneco m’a donné une leçon humiliante. Il m’a expliqué à quel point il était dégueulasse d’être gros-se au milieu d’un frottis. Alors que j’étais dans une position dans laquelle n’importe qui se sentirait mal ou privée de pouvoir, j’ai été soumise à des commentaires vicieux et méchants à propos de mon poids et de mon ‘addiction à la bouffe’. Elle me posait des questions sur ce que je mange pendant qu’elle me grattait le col de l’utérus, et quand j’ai répondu, elle m’a dit que je mentais.

    J’étais en pleurs à la fin de cet examen. Je me suis sentie violentée et humiliée. Et je ne suis pas retournée chez le gyneco pendant 4 ans.

    Le manque de respect et la discrimination sont le quotidien des personnes gros-ses. C’est un sujet de discussion banal dans les cercles militants. Mais les maux et la violence causés par la grossophobie sont rarement discutés en dehors des cercles militants gros.

    Les gens adorent voir une personne gros-se portant des vêtements à la mode, ou s’assumant, mais ils ne veulent pas vraiment entendre à quel point nos vies sont impactées par la grossophobie.

    Il est temps que cela cesse.

    Les droits à la procréation sont au cœur du débat féministe, parce que sans la possibilité de contrôler quand, comment, nous avons des enfants, nous ne pourrions pas participer au débat politique, au monde du travail, ou plus largement à la vie publique.

    Quand on nous refuse notre droit de choisir, on nous refuse notre humanité primaire. Si nous n’avons pas ces droits, nous n’avons rien.

    Oui, les personnes gros-ses sont privées de leurs droits, de manière invisible, sans que cela ne préoccupe personne dans le grand mouvement féministe. Personne ne se préoccupe du fait que les personnes gros-ses sont impacté-es dans leur droits par la grossophobie.

    Mais je crois au pouvoir du féminisme, et je crois que nous pouvons nous saisir de ce problème, et commencer à envisager la problématique des droits reproductifs d’une manière plus nuancée et plus intersectionelle.

    Les féministes doivent reconnaître la discrimination contre les personnes gros-ses et considérer que ce problème est majeur. Nos vies sont réelles ; nos vies comptent.

    #féminisme #intersectionnalité #grossophobie

    • 1. Contraception d’urgence et contraception hormonale

      En Novembre 2013, nous avons appris que la contraception d’urgence (pilule du lendemain), perdait de son efficacité après 80 kilos, et ne serait sans doute pas du tout efficace pour les personnes de plus de 85 kilos.

      En France, les fabricants de pilules du lendemain (Norlevo) ont ajouté un avertissement sur la notice de ces pilules.

      En Juillet 2014, l’agence européenne de médecine a jugé que cet avertissement n’était pas nécessaire, il n’y aurait pas assez de preuves que le poids joue sur l’efficacité de la molécule. Cette agence n’a pas pris en compte les deux études qui ont été menées sur ce problème, et qui ont mené à la mise en place des avertissements par les fabricants.

      Les avertissements ont donc disparu des notices, et tout le monde a oublié cette histoire. Les gens continuent à penser qu’on peut prendre la pilule du lendemain efficacement à n’importe quel poids, parce qu’il n’y a pas d’avertissement sur les notices.

      C’est un problème énorme, parce la pilule du lendemain est très largement utilisée, et que c’est mettre beaucoup de foi dans quelque chose qui peut fonctionner ou pas.

      Cette polémique nous pose une série de questions : pourquoi les premiers tests sur la molécule n’ont-ils pas été réalisé sur une série de personnes de poids différents ? Cela aurait permis de représenter efficacement le très large panel de population qui utilise la pilule du lendemain.

      La femme américaine moyenne pèse 75 kilos. Nous avons donc une pilule du lendemain inefficace pour la majorité de la population qui en a besoin.

      La pilule du lendemain existe depuis des années, mais c’est seulement en 2014 que nous avons appris qu’elle ne fonctionnait pas pour certain-es. Pourquoi cette annonce n’est-elle pas suivie de tests ? et pourquoi personne ne met la pression à l’industrie pharmaceutique pour que ces tests soient faits ?

      Les personnes gros-ses sont en moyenne plus pauvres que les personnes minces, et moins capables d’accéder aux soins. Une solution contraceptive d’urgence qui ne fonctionne pas est une mauvaise blague.

      La contraception hormonale classique (pas d’urgence) pose les mêmes problèmes : des études ont montrées que les personnes gros-ses ont deux fois plus de grossesses non désirées sous pilule que les personnes minces. Le stéréotype selon lequel les personnes gros-ses ne sont pas aimées, désirées, ou actives sexuellement contribue à ce que les questions de contraception soient traitées comme peu importantes.

      Les personnes gros-ses attendent que leur contraception soit efficace. Si la contraception hormonale classique ne l’est pas, ou pose des problèmes, ils-elles doivent le savoir, et ils-elles doivent pouvoir faire le meilleur choix avec les meilleures informations possibles.

      Avoir accès à une contraception qui ne fonctionne pas, ce n’est pas avoir accès à la contraception.

      Chaque féministe qui se bat pour l’accès à la contraception devrait se battre pour que la contraception fonctionne pour tout le monde, non ?

      #contraception

    • 2 Avortement et poids

      Une étude américaine montre que 85% des professionnel-les qui pratiquent des avortements jugent que les personnes gros-ses posent des problèmes. Certain-es ont même commencé à faire payer des « tarif gros » pour leurs patient-es en surpoids.

      Les patient-es ont eux indiqué que leur poids était un facteur de délais dans l’accès à l’avortement. Ils-elles racontent avoir eu du mal à trouver un professionnel qui accepte de pratiquer l’avortement sur un corps gros. Plusieurs personnes racontent qu’on a refusé de pratiquer l’avortement à cause de leur poids.

      Une autre étude montre qu’il n’y a pas de différence significative de complications post IVG entre les personnes grosses et les personnes minces dans les avortements du second trimestre. Cette autre étude propose les mêmes résultats.

      Ces études recommandent clairement de ne pas envoyer les personnes grosses dans des services d’IVG à haut risque, car le transfert de service en service retarde la procédure. Ce délai supplémentaire peut entrainer des complications, l’augmentation du prix de la procédure, et limite parfois le choix des personnes.

      Peut être que la raison pour laquelle les médecins pensent que les avortements sont plus compliqués à effectuer sur des personnes grosses est simplement parce qu’ils refusent de mettre leurs compétences au service des personnes grosses ?

      Un corps gros est souvent présenté comme un barrage au traitement médical, mais les corps des enfants sont plus petits, ce qui rend leur traitement plus compliqué. On arrive néanmoins à trouver des manières de soigner les enfants, sans leur demander de grandir avant d’être soignés.

      La légende qui dit que les personnes grosses sont plus compliqué-es à avorter contribue aux difficultés d’accès aux soins de ces personnes. Cette légende ne se base pas sur une réalité médicale. Elle est le symptôme de la grossophobie banale du milieu médical, et peut avoir des conséquences désastreuses.

      Si les féministes sont engagé-es dans le combat pour l’avortement pour toustes, alors elles devraient aussi se battre pour le droit des personnes gros-ses à avorter.

      Ce n’est pas plus acceptable de dire à quelqu’un de perdre du poids pour accéder à leur droit fondamental qu’il ne l’est de lui dire d’aller dans un autre pays pour avorter.

      #IVG #avortement

    • 3 Pour quoi la grossophobie empêche les personnes gros-ses de se soigner

      Les personnes grosses vont moins facilement faire réaliser des frottis ou des mammographies, alors qu’elles sont plus concernées par les risques de développer un cancer.

      Dans une étude, 17% de médecins ont exprimé être répugné-es par l’idée de devoir réaliser un examen pelvien sur une personne très grosse, et 83% des médecins ont exprimé-e qu’ils le feraient à contre cœur s’ils sentaient de l’inquiétude ou du stress chez la personne grosse à examiner.

      Tout le monde peut être stressé ou inquiet ou aller faire un examen pelvien à contre cœur, ce n’est pas la chose la plus sympa du monde. Mais les personnes minces ont accès à cet examen dans de bonnes conditions, qu’elles soient perçues comme stressées ou non.

      Les personnes grosses sont confronté-es à des professionnel-les de santé souvent hostile et peu respectueux, ce qui les empêche souvent d’accéder aux soins. 24% des infirmièr-es dans une étude ont bien voulu admettre qu’ils-elles trouvaient les personnes grosses dégoutant-es. Dans une étude sur les préjugés, des professionnel-les de santé ont associé le mot gros avec les mots feignant, stupide et sans valeur.

      Même si les médecins et les infirmier-es pensent qu’ils cachent avec grâce leur dégout du corps gros, ils sont tout de mêmes discriminants. Comment peut-on vouloir le meilleur pour quelqu’un-e qu’on considère stupide et sans valeur ?

      Quand on rajoute à cela le manque d’équipement médical à toutes les tailles, le manque de blouses à toutes les tailles, la parade incessantes des sermons moralisateurs et humiliants, souvent administrés quand le -la patient-e est nu-e et sans défense, peut-on vraiment s’étonner que les personnes gros-ses n’aillent pas chez le gyneco ?

      C’est presque amusant que les personnes grosses soient blâmées pour leur taux de cancer élevé alors qu’ils sont aussi exclus des protocoles de soins qui peuvent détecter le cancer. Sauf que le cancer tue, et que ce n’est pas drôle.

      Dans notre culture de haine du gros, tous les problèmes de santé subis par les personnes grosses sont toujours mis en rapport direct avec le poids, mais jamais avec l’échec du système de santé qui qualifie leur existence même comme une épidémie à enrayer.

      Les gens adorent sermonner les personnes grosses à propos de leur santé, mais ils ne semblent pas se soucier que les personnes grosses sont privé-es de soins ou d’accès aux soins. C’est comme si ces gens ne s’inquiétaient pas vraiment de notre santé, ils utilisent juste ce levier pour nous punir et nous marginaliser.

      Pour que le féminisme soit intersectionel et inclusif des problèmes des personnes grosses, il faut qu’il y ai une réelle prise en compte et des actions mises en place pour aider les gros-ses à se battre contre la discrimination médicale.

      La grossophobie médicale cause des dommages physiques et psychologiques et nous tue parfois. Nous nous battons pour nos vies, et nous avons besoin d’aide.

      #violence_médical #discrimination #santé

    • 4 Refus des traitements d’aide à la fertilité et adoption

      Les droits reproductifs ne sont pas seulement les droits à décider de faire ou de ne pas faire un enfant. Ils s’étendent aussi aux droits égaux pour chacun-e à être aidé dans sa fertilité afin de concevoir.

      Malheureusement, ces droits sont aussi souvent refusés aux gros-ses.

      Plusieurs pays, comme le Royaume Uni, l’Australie, ont des limites de poids informelles liées à la capacité à adopter à l’intérieur du pays. La Chine et la Corée ont des limites de poids pour les parents adoptifs venant d’autres pays. Trop gros pour adopter.

      Pourquoi ne pas laisser les personnes grosses adopter ?

      La plupart des raisons données pour refuser l’adoption aux personnes grosses sont fausses, par exemple l’idée que les gros-ses vivent moins longtemps que les minces, ou que le gras est le signe que quelqu’un-e est en mauvais santé. D’autres raisons invoquées sont carrément haineuses et insultantes ; comme par exemple la notion que le corps gros est une indication claire d’un psychisme défaillant ou de maladie mentale, ce qui est à la fois grossophobe et psychophobe.

      Il semble que les gens ont peur que des parents gros puissent d’une manière ou d’une autre apprendre à leurs enfants adoptifs à être gros, ce qui n’existe pas.

      Des personnes préfèrent voire des enfants dans le système des foyers et familles d’accueil plutôt que de les laisser intégrer le foyer aimant de personnes grosses. Malheureusement, ces personnes sont en charge de décider qui peut adopter ou non.

      Dans plusieurs pays, il y a des poids limites pour accéder aux traitements à la fertilité : Royaume Uni, Nouvelle Zélande, Chine, malgré toutes les études qui prouvent qu’il n’y a pas de liens entre le poids et le nombre de naissances par FIV. Il y a un taux plus élevé de complications, c’est vrai, mais sans impact sur le nombre de naissances. En France, la plupart des centres de PMA refusent toutes les personnes qui ont un BMI supérieur à 30.

      Dans la plupart des pays qui refusent la FIV aux personnes grosses, il n’y a pas d’âge limite pour ce traitement. Alors que l’âge est un facteur documenté d’échec pour la FIV.

      Quand les personnes grosses sont enceintes et accouchent, ils-elles sont souvent traité-es de manière ignoble par les professionnel-les de santé, et on les oblige à faire des césariennes. 32% des accouchements aux USA se font par césarienne, alors que 50% des personnes grosses aux USA subissent une césarienne.

      Et ne parlons même pas du désastre des enfants retirés de leurs foyers à cause d’un état grossophobe. Un enfant qui présente un surpoids alerte les services sociaux, qui peuvent dans certains pays, choisir de retirer l’enfant à ses parents, s’ils ont eux-mêmes gros-ses.

      Il semble que les gens soient prêts à tout pour être sûr que les gros ne se reproduisent pas, même en séparant des familles et en traumatisant des enfants.

      L’adoption et les traitements de la fertilité sont déjà des procédures longues et compliquées, mais les personnes grosses doivent affronter des obstacles encore plus importants que les personnes minces dans ce parcours.

      Placer ces obstacles n’est pas fait par hasard : c’est une façon pour la société de punir et d’humilier les parents gros-ses, de les rendre invisibles et de limiter leurs droits, afin de « mettre fin au problème de l’obésité » ou autre rhétorique grossophobe.

      Le féminisme a un rôle à jouer : il doit s’assurer que chacun-e peut mettre en œuvre ses droits à porter et à élever des enfants. Quand les droits des personnes grosses sont bafoués, nos droits essentiels le sont aussi.

      #FIV #adoption

    • Je veux voir le féminisme s’intéresser vraiment aux droits reproductifs des personnes grosses, et prendre en compte les discriminations spécifiques qu’ils-elles subissent, et comprendre comment les besoins des gros-ses ne sont pas pris en compte.

      Je veux voir une pression accrue sur l’industrie pharmaceutique afin qu’elle produise des tests et des études sur tous les corps, y compris les corps gros.

      Je veux voir une pression accrue sur la problématique de la pilule du lendemain. Les chercheur-ses commencent à étudier comment doser de manière différente les hormones de la pilule, mais on doit s’intéresser de manière urgente à ce problème. La contraception doit fonctionner pour tout le monde, à n’importe quelle taille.

      Je veux que le féminisme s’indigne contre les limites de poids liées à l’avortement.

      Je veux que les personnes grosses aient accès à l’adoption, à la FIV, et puissent élever leurs enfants dans la paix et la sécurité.

      Il devrait y avoir une révolte permanente des féministes contre discriminations subies par les personnes grosses de la part des professionnel-les de santé.

      Les féministes minces ne veulent pas qu’on leur retire leur autonomie et leur droit aux choix. Nous non plus. Intéressez-vous à nos droits, et ne nous dites pas que nous devrions maigrir pour que vous commenciez à faire attention à nous.

      Les gros-ses ont aussi droit à l’autonomie.

      Et bien plus que tout, je veux que les féministes ouvrent les yeux sur les mauvais traitements reçus par les gros-ses. Même si c’est douloureux, parce que vous n’imaginez même pas que cela existe.

      Arrêtez de couvrir la voix des personnes grosses. Portez nos voix, mettez en lumière les militant-es gros-ses. Ne pensez pas que vous êtes des expert-es sur les questions grosses si vous n’êtes pas gros-se. Nous sommes les expert-es. Ecoutez nous.

      Je veux que le féminisme prenne en compte la grossophobie de manière intersectionelle, et nous rejoigne dans la lutte pour exiger le changement.

      Article traduit de Everyday Feminism

      http://everydayfeminism.com/2016/06/fat-people-in-reproductive-justice

      Auteure : Aly Thompson

  • prenez ce couteau (La Muse Tragique&Sexy - Maladies Mentales et...)
    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/138597245757/la-muse-tragiquesexy-maladies-mentales-et

    La Muse Tragique&Sexy, c’est Joon dans Benny & Joon, une femme malade mentale qui, pour paraphraser une merveilleuse critique de Carleen Tibbets, se révèle ne pas avoir tant besoin d’une aide professionnelle que d’un petit ami. C’est Marla dans Fight Club, avec son étrange regard fixe et sa tendance à assister à des groupes de soutien pour des maladies qu’elle n’a pas. C’est Gia Carangi dans Gia, un film dont le slogan est « Trop Belle Pour Mourir, Trop Sauvage Pour Vivre ». C’est Babydoll dans Sucker Punch, une ingénue à couettes vêtue de lingerie qui fait des moues sexy pour parvenir à s’échapper d’une institution psychiatrique. C’est Suzanne dans Suzanne de Leonard Cohen, une femme qui est « à moitié folle » mais qui peut « {toucher} votre corps parfait avec son esprit ».

    La Muse Tragique&Sexy fétichise la souffrance des femmes en dépeignant les maladies mentales invalidantes filtrées par le regard rêveur de l’homme. Ce trope rend glamour l’addiction et des maladies comme la dépression, le désordre bipolaire, et la schizophrénie - des pathologies qui sont très nettement ingrates pour celleux d’entre nous qui vivent avec. La Muse Tragique&Sexy est vulnérable, et sa vulnérabilité est sexualisée. Son incapacité à prendre soin d’elle-même ou à prendre des décisions pour elle-même est présentée comme un élément de son charme.

    Et peut-être que c’est la chose la plus frustrante avec la Muse Tragique&Sexy - le fait que ce type de personnage soit une chouette façon de supprimer l’autonomie d’une femme sans que le film, le livre ou la chanson soit vue comme ouvertement misogyne. Elle se tient à l’intersection entre le validisme et le sexisme, et ses maladies mentales sont dépeintes d’une façon qui rend louable, et même nécessaire, le fait que les autres prennent soin d’elle. On ressent de la gratitude envers les hommes qui se manifestent et la sauvent, parce qu’il est évident qu’elle ne peut pas le faire elle-même. On ressent de l’empathie pour les hommes qui rompent avec elle, parce qu’on voit qu’elle est difficile et volatile. On n’a jamais l’occasion de voir les choses de son point de vue ; souvent il est sous-entendu que ce serait impossible, parce que son point de vue est trop confus et fracturé.

    Il est vraiment démoralisant de voir tant de récits qui traitent des femmes malades mentales littéralement comme des objets - des objets qui existent seulement pour satisfaire les besoins des hommes. Notre souffrance et notre détresse ne sont pas là pour être chosifiées, réemballées dans un flou artistique rêveur, puis servies comme une sorte de panacée destinée à les soulager. Nous méritons le droit à l’autonomie sur nos vies. Nous méritons d’exister comme des personnes complètes, des personnes qui peuvent être en proie à des luttes, certes, mais dont la valeur ne dépend pas de la façon dont ces luttes peuvent profiter aux autres. Nous méritons le droit d’exister en tant qu’êtres sexuels sans avoir nos maladies sexualisées par celleux qui n’en font pas l’expérience. Nous méritons le droit d’exister, un point c’est tout, sans avoir besoin de qualificatifs supplémentaires.

    Il est important qu’il y ait une représentation médiatique des femmes malades mentales, mais toutes les représentations ne sont pas égales. Nous avons besoin de personnages qui reflètent les réalités diverses des gens qui vivent avec la maladie mentale ; nous avons besoin d’histoire qui montrent la portée complète de leurs vies - pas seulement les parties difficiles et douloureuses, mais aussi la joie et le triomphe de la survie malgré la tempête. Nous avons besoin d’histoires qui parlent de nous, et pas seulement de l’impact émotionnel que nous avons sur autrui.

    Après tout, nous aussi nous sommes humaines.

    #stéréotype #male_gaze #femmes #cinéma #validisme #sexisme
    @le_cinema_est

  • Quelques extraits de Bell Hooks, Ne suis-je pas une femme ? - Femmes noires et féminisme, 1981 via Prenez ce couteau http://prenezcecouteau.tumblr.com

    L’absence de solidarité politique de la majorité des réformatrices blanches avec les personnes noires a été mise en évidence lors du conflit qui a eu lieu autour du vote. Lorsqu’il a été clair que les hommes blancs pourraient accorder le droit de vote aux hommes noirs tout en laissant les femmes blanches privées de ce même droit, les suffragettes blanches n’ont pas réagi collectivement en exigeant que toutes les femmes et tous les hommes obtiennent le droit de vote. Elles n’ont fait qu’exprimer leur colère et leur indignation par rapport au fait qu’il semblait plus important pour les hommes blancs de maintenir les hiérarchies sexuelles que les hiérarchies raciales au coeur de l’arène politique.
    (…)
    Les suffragettes blanches avaient l’impression que les hommes blancs insultaient les femmes blanches en refusant de leur accorder les privilèges qu’ils s’apprêtaient à accorder aux hommes noirs. Elles blâmaient les hommes blancs non pour leur sexisme, mais pour leur intention de permettre au sexisme d’éclipser les alliances raciales. Stanton, comme d’autres militantes blanches pour les droits des femmes, ne souhaitait pas voir les Noir-e-s réduit-e-s en esclavage, mais elle ne souhaitait pas voir le statut des personnes noires amélioré cependant que le statut des femmes blanches ne changeait pas.

    –----

    Lorsque le mouvement des femmes a débuté à la fin des années 1960, il était évident que les femmes blanches qui le dominaient avaient l’impression que c’était “leur” mouvement, le moyen par lequel les femmes blanches pouvaient faire entendre leurs critiques envers la société. Non seulement les femmes blanches ont agi comme si l’idéologie féministe n’existait que pour servir leurs propres intérêts sous prétexte qu’elles avaient réussi à attirer l’attention du public sur les questions féministes, mais elles ont aussi refusé de reconnaître que les femmes non-blanches faisaient partie du groupe des femmes aux Etats-Unis. Elles exhortaient les femmes noires à rejoindre “leur” mouvement ou dans certains cas le mouvement des femmes, mais dans leurs discours et leurs écrits, leurs attitude envers les femmes noires était aussi raciste que sexiste. Leur racisme ne prenait pas la forme d’une haine ouverte ; il était beaucoup plus subtil. Il prenait la forme de l’ignorance pure et simple de l’existence des femmes noires, ou celle de l’utilisation dans leurs écrits de stéréotypes racistes et sexistes courants.
    (…)
    Dans la plupart de leurs écrits, l’expérience de la femme blanche états-unienne est rendue synonyme de l’expérience de la femme états-unienne. Alors qu’il n’est en aucun cas raciste d’écrire un livre parlant exclusivement des femmes blanches, il est en revanche fondamentalement raciste que soient publiés des livres qui ne s’intéressent qu’à l’expérience des femmes blanches états-uniennes dans lesquels on part du principe que cette expérience est l’expérience de LA femme états-unienne.

    –-----

    Dès que les femmes noires essayaient d’exprimer aux femmes blanches ce qu’elles pensaient de leur racisme, ou leur sentiment que les femmes à l’avant-garde du mouvement n’étaient pas des femmes opprimées, on leur répondait qu’“on ne peut pas hiérarchiser les oppressions”. L’insistance des femmes blanches sur “l’oppression commune” dans leur tentative d’interpellation des femmes noires afin qu’elles rejoignent le mouvement ne faisait qu’aliéner davantage ces dernières. Puisque de nombreuses femmes blanches du mouvement employaient des domestiques non-blanches et blanches, les femmes noires vivaient cette rhétorique de l’oppression commune comme une agression, comme l’expression d’un insensibilité bourgeoise et un manque de préoccupation pour la position des femmes des classes populaires dans la société.
    Parler d’oppression commune était en réalité une attitude condescendante envers les femmes noires. Les femmes blanches partaient du principe qu’il leur suffisait d’exprimer un désir de sororité, ou le désir de voir des femmes noires rejoindre leurs collectifs, et que les femmes noires en seraient ravies. Elles pensaient agir de manière généreuse, ouverte et antiraciste, et étaient choquées par les réactions de colère et d’indignation des femmes noires. Elles ne voyaient pas que leur générosité servait leur propre cause et qu’elle était motivée par leurs désirs opportunistes.
    Même s’il est démontré que les femmes blanches des classes moyenne et supérieure aux Etats-Unis souffrent des discriminations et des violences sexistes, elles ne sont pas, en tant que groupe, aussi opprimées que les femmes blanches PAUVRES, ou noires, ou jaunes. C’est leur réticence à faire la distinction entre les différents degrés de discrimination ou d’oppression qui a mené les femmes noires à les considérer comme des ennemies. Alors même qu’elles souffraient moins de l’oppression sexiste, de nombreuses féministes blanches des classes moyenne et supérieure tentaient d’attirer toute l’attention sur elles-mêmes ; elles ne pouvaient donc accepter une analyse qui postulait que toutes les femmes n’étaient pas également opprimées, certaines femmes pouvant utiliser leurs privilèges de classe, de race et d’éducation pour résister de façon collective à l’oppression sexiste.

    –------

    Lorsque les féministes blanches ont mis en avant le travail comme moyen d’accéder à la libération, elles n’ont pas prêté attention à ces femmes qui sont les plus exploitées dans la population active états-unienne. Si elles avaient mis en avant le sort des femmes des classes populaires, l’attention aurait été détournée de la femmes au foyer banlieusarde qui est allée à l’université et qui cherche à occuper les emplois dévolus aux classes moyenne et supérieure. Si l’attention s’était portée sur les femmes qui travaillaient déjà et qui étaient exploitées en tant que main-d’oeuvre de remplacement bon marché, cela aurait terni l’image de la quête d’un “emploi qui ait du sens” par les femmes de la classe moyenne. Sans vouloir minimiser l’importance de la résistance des femmes à l’oppression sexiste par l’entrée sur le marché du travail, il faut reconnaître que le travail n’a pas été une force de libération pour un grand nombre de femmes états-uniennes. Et il y a déjà longtemps que le sexisme ne les empêche pas de rejoindre la population active. Si les femmes blanches des classes moyenne et supérieure telles que Betty Firedan les décrit dans “The Feminine Mystique” étaient des femmes au foyer, ce n’était pas parce que le sexisme les avait empêchées de rejoindre la population active salariée, mais parce qu’elles avaient volontairement adopté l’idée qu’il était mieux pour elles d’être des femmes au foyer que de travailler. Le racisme et le classisme des féministes blanches étaient particulièrement évidents lorsqu’elles parlaient du travail comme force libératrice pour les femmes. Dans de telles conversations, c’était toujours la “femme au foyer” de classe moyenne qui était décrite comme la victime de l’oppression sexiste et pas les pauvres femmes noires et non noires qui étaient les plus exploitées dans l’économie états-unienne.

    –----
    #intersectionnalité #féminisme #blackfeminism #féminisme_blanc #racisme #historicisation #droit_de_vote #ségrégation

    • Dès le début du mouvement contemporain pour la révolution féministe, les militantes blanches ont tenté de minimiser leur position dans la hiérarchie raciale de la société états-unienne. Dans leurs tentatives de se distinguer des hommes blancs (de nier leurs connexions fondées sur l’appartenance à une classe raciale commune), les femmes blanches impliquées dans le mouvement féministe ont affirmé que le racisme est inhérent au patriarcat blanc et ont prétendu quelles ne pouvaient être tenues pour responsables de l’oppression raciste.

      (…)

      Pour les femmes noires, le problème n’est pas de savoir si les femmes blanches sont plus ou moins racistes que les hommes blancs, le problème est qu’elles soient racistes. Si les femmes engagées dans la révolution féministe, fussent-elles noires ou blanches, veulent un jour espérer atteindre une compréhension des “fortes connexions” (ndlt : citation d’une expression qu’a employé Adrienne Rich, féministe blanche, pour décrire les relations entre les femmes blanches et les femmes noires) existant entre les femmes blanches et les femmes noires, alors nous devons d’abord être prêtes à analyser la relation des femmes à la société, à la race et à la culture états-unienne telle qu’elle est vraiment et pas telle que nous voudrions qu’elle soit idéalement. Cela implique d’affronter la réalité du racisme des femmes blanches. La discrimination sexiste a empêché les femmes blanches d’endosser le rôle dominant dans la perpétuation de l’impérialisme racial blanc, mais cela ne les a pas empêchées d’intégrer, de soutenir et de prôner l’idéologie raciste ou d’agir individuellement en tant qu’oppresseures racistes dans diverses sphères de la vie états-unienne.

      Bell Hooks, Ne suis-je pas une femme ? - Femmes noires et féminisme, 1981

      (Source : prenezcecouteau)
      http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/134120494784/d%C3%A8s-le-d%C3%A9but-du-mouvement-contemporain-pour-la

  • Dans une relation homosexuelle, une personne violente peut encore plus se permettre de jouer la victime qu’un homme hétérosexuel violent.

    Lorsqu’un homme hétérosexuel prétend qu’une femme est violente avec lui, il se heurte souvent à un grand scepticisme - ce qui est légitime.

    Mais quand on observe deux personnes du même sexe, comment savoir laquelle abuse de son pouvoir ? Un regard furtif ne vous donnera pas de réponse. Le résultat est que l’agresseuse peut souvent convaincre les gens autour d’elle, et parfois même sa propre partenaire, qu’elle est celle qui est violentée. Lorsque les lesbiennes et les hommes gay vont à des organisations pour chercher de l’aide pour leur relation violente, il n’est pas rare que l’agresseuse dise qu’elle est la victime et que la victime dise qu’elle est l’agresseuse ! Parfois l’agresseuse parvient à obtenir le support et la sympathie pendant un bon moment avant que les personnes s’occupant de leur cas comprennent qu’elles sont en train d’assister la mauvaise personne.

    Lundy Bancroft, on abuse in same sex relationships in Why Does He Do That?

    The same-sex abuser may get even more mileage out of playing the victim than the straight male abuser does.

    When a straight male goes around claiming that a woman is abusing him, he often meets with considerable skepticism—as well he should.

    But when we look at two people of the same sex, how are we to tell which one is abusing power? A quick glance won’t give us the answer. The result is that a same-sex abuser can often convince people around her, and sometimes even her own partner, that she is the one being abused. When lesbians or gay men go to agencies for help with relationship abuse, it is not unheard of for the abuser to say that she is the victim and for the victim to say that she is the abuser! Sometimes the abuser succeeds in getting support and sympathy for quite a while before service providers catch on to the fact that they are assisting the wrong person.

    http://prenezcecouteau.tumblr.com/post/131950764070/dans-une-relation-homosexuelle-une-personne

    #violence_par_coinjoint #maltraitance