Un groupe d’experts de l’Onu a établi qu’une cargaison d’armement qui avait été saisie par la marine israélienne provenait d’Iran.
L’Iran est pourtant soumis à un embargo des Nations Unies sur les armes, selon un rapport confidentiel que Reuters s’est procuré vendredi. Les experts de l’Onu ont tiré ces conclusions à quelques jours de l’ouverture à Vienne, début juillet, du prochain cycle de négociations sur le nucléaire iranien, entre Téhéran et six grandes puissances, qui pourraient aboutir à une levée progressive des sanctions - et donc dudit embargo.
Selon le rapport de 14 pages, la cargaison saisie en mars en mer Rouge était destinée au Soudan. Jusqu’à présent, Israël assurait que le navire qui les transportait faisait route vers la bande de Gaza, ce dont le Hamas se défendait.
Les experts des Nations Unies ne s’avancent pas sur les raisons qui ont conduit l’Iran à vouloir expédier des armes au Soudan, mais on affirme de sources diplomatiques et proches des renseignements, que ce pays a servi dans le passé de voie d’accès vers l’Afrique pour des cargaisons similaires.
Les analystes missionnés par l’Onu ont pu monter à bord du navire, baptisé Klos C et battant pavillon panaméen, et consulter des documents relatifs à la cargaison.
« Le groupe d’experts conclut que la cargaison d’armes et de matériel de cette nature découverte à bord du Klos C constitue une violation des obligations de l’Iran contenues au paragraphe 5 de la résolution 1747 (de l’Onu) », peut-on lire dans le rapport, qui fait ici référence à l’embargo sur les armes.
La délégation iranienne aux Nations Unies n’a pas immédiatement répondu aux sollicitations de Reuters.
Lorsque la marine israélienne a arraisonné le navire, le Premier ministre Benjamin Netanyahu y a vu une preuve de double langage de Téhéran, à la table des négociations sur le nucléaire mais prêt à violer un embargo.
« Au moment même où il parle aux grandes puissances, où il sourit et leur dit tout un tas de mots mielleux, l’Iran envoie des armes létales aux organisations terroristes », avait-il dit.
Le document rédigé par les experts dresse la liste de l’arsenal dissimulé dans 20 conteneurs : plusieurs dizaines de roquettes, près de 200 obus de mortier de 120 mm et environ 400.000 munitions de calibre 7.62.
Rien ne permet en revanche de dire si certaines de ces pièces ont été fabriquées ou non en Syrie, comme l’affirme Israël.