One Path to Veganic Permaculture

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    • de mon point de vue, il y a beaucoup de choses qui se superposent et rendent la situation difficile à lire et interpréter.

      Le monde agricole, au travers de la FNSEA (pour faire court, très court), n’a pas fait grand chose et continue de ne rien faire pour se rendre sympathique.
      De même, des défenseurs des éleveurs à la J Porcher sont le pire genre d’alliés que les éleveurs peuvent souhaiter, vis à vis des végétariens ou antispécistes.
      D’un autre côté, bien des militants écologistes ont eu et ont encore tout à découvrir de la vie des agriculteurs.

      C’est un fils et petit fils de paysans qui l’écrit. J’ai grandi dans une ferme, j’ai mangé les poules et les lapins tués sur place.
      Je suis aujourd’hui végétarien, et j’accorde le plus haut intérêt aux fondements théorique du discours antispéciste. Je tiens qu’en dépit des difficultés humaines que les personnes qui travaillent dans le secteur agricole connaissent, leur activité est critiquable, et doit être critiquée. D’une manière générale, le rapport que le monde agricole entretient avec les animaux est critiquable. Que le monde agricole dans son ensemble ne saurait avoir la moindre prétention sérieuse à se prétendre à l’abri des remises en question. Que l’antériorité de telle ou telle pratique vis à vis de l’ère industrielle ne saurait constituer un argument en sa faveur.

      De là a dire « c’est bien fait pour vous », il y a un pas que je ne franchis pas. Mais ce n’est pas demain que les agriculteurs seront pour moi de possibles alliés.

    • Que l’antériorité de telle ou telle pratique vis à vis de l’ère industrielle ne saurait constituer un argument en sa faveur.

      Je suis assez d’accord avec ce que tu dis là @martin5
      Pour ma part je n’ai pas grandi directement à la ferme mais je l’ai côtoyée de près pendant mon enfance ; j’ai grandi dans une campagne qui s’est entre-temps périurbanisée. Je préférais les prairies à vaches plutôt que les lotissements en plastique qui ont remplacé beaucoup d’entre elles, même si dans l’absolu un paysage rural de #végéculture me plairait sans doute mieux.
      Sauf que ce que j’observe là où je vis c’est que ce qui fait le relatif dynamisme d’une agriculture moins industrielle et peut-être plus résiliente que dans bien d’autres lieux c’est la montagne http://seenthis.net/messages/328622#message333449 Et en montagne, le fondement de l’#agriculture depuis le néolithique c’est l’#élevage. Même si aujourd’hui on saurait faire de la végéculture y compris en montagne sous un climat rude (http://seenthis.net/messages/261830 - semblable à celui des Causses du Sud du Massif Central où c’est l’élevage ovin qui a façonné l’écoumène local) culturellement on n’y est pas. Dans le contexte culturel actuel, des montagnes sans élevage ne deviendraient pas des lieux de paysannerie végane tout aussi résiliente, mais des lieux de promenade pour urbains, des lieux photographiés mais non habités, et qui feraient un contrepoids de moins à l’#agro-industrie.
      Vu qu’aujourd’hui la disparition de l’élevage laisserait la place à bien pire (#agriculture_cyborg et #zootechnie), dans ce cadre là je suis du côté des éleveurs de mes montagnes, sans pour autant oublier les critiques que je peux faire à la #domestication et à ce qu’elle implique.

    • @koldobika

      je comprends ton point de vue, je crois, sans parvenir à m’y retrouver ni le partager.
      En fait le devenir immédiat de montagnes sans élevages ne me paraît pas la question. (De fait c’est le devenir immédiat de l’ensemble de la société qui me paraît très mal barré ; chacun de nous et moi avec).
      Ma position, disons, « végane », ne s’appuie pas sur la plus ou moins grande possibilité de faire des montagnes ou d’autres lieux des lieux d’agriculture végane (j’ai bien conscience des extraordinaires difficultés de l’entreprise, et je sais que seenthis est un lieu de discussions passionnées et documentées autour de ces questions), mais sur l’impossibilité morale de continuer à traiter la vie animale en moyen pour nos fins ; ce qui pose assurément des problèmes culturels (et pas seulement) plutôt extrêmement compliqués.
      Mais je ne me vois pas d’autre choix que celui de préférer la confrontation à ces problèmes plutôt que de me satisfaire de rechercher n’importe quelle solution plus « réaliste » ou « pratique » qui impliquerait que l’on continue à traiter des êtres vivants sentients comme des moyens, et que l’on continue à se dissimuler ce que nous nous faisons aussi à nous même ainsi. (Tout comme je pense que nous n’avons pas le choix de ne pas renoncer à la facilité de la dichotomie nature vs culture)
      (Pour pas mal de raisons, je ne suis pas très à l’aise avec le vocabulaire antispé, mais il m’est difficile d’en faire l’économie ici. Et de fait, je crois que c’est la première fois que j’essaie de mettre des mots là dessus)

    • @martin5

      Le monde agricole, au travers de la FNSEA (pour faire court, très court), n’a pas fait grand chose et continue de ne rien faire pour se rendre sympathique.

      hélas, j’ai bien peur d’être totalement d’accord sur ce point...

      De même, des défenseurs des éleveurs à la J Porcher sont le pire genre d’alliés que les éleveurs peuvent souhaiter, vis à vis des végétariens ou antispécistes.

      Je n’arrive pas à comprendre ce que tu veux dire par là...?

      Je tiens qu’en dépit des difficultés humaines que les personnes qui travaillent dans le secteur agricole connaissent, leur activité est critiquable, et doit être critiquée.

      Je suis d’accord aussi. Il faut critiquer (mais dans le sens constructif du terme) et remettre en cause. D’autant plus que non seulement ce genre d’élevage est un non sens mais il envoie tout le monde dans le mur, y compris ceux qui le pratiquent. Un comble, quand on y pense.

      Mais ce n’est pas demain que les agriculteurs seront pour moi de possibles alliés.

      C’est dommage, parce que ce serait sûrement le meilleur moyen de faire bouger les choses durablement. Le moyen le plus constructif, aussi... J’en suis de plus en plus persuadée.

    • @Philomenne

      Eh bien, j’ai lu trop de déni et d’arguments indéfendables chez J. Porcher pour ne pas juger ses prises de paroles pour la défense de l’élevage plus que calamiteuses.

      Se serait elle contentée d’arguer qu’elle défendait un gagne pain... mais venir prétendre que la domestication animale serait un préalable aux relations humaines et que sans exploitation animale, il n’y aurait plus d’Humanité avec un H majuscule, que les végans et antispés menacent donc l’Humanité, voilà qui me paraît vouloir pousser l’idéalisme de son argument un petit peu trop loin. Chercher à intimider, à faire taire les voix discordantes, bref, à s’imposer par la force, au mépris de toute honnêteté intellectuelle.

      Pour les agriculteurs... je crois que mon propos était maladroit. Que les conditions de survie qui leurs sont faites actuellement soient particulièrement implacables ne fait pas de doute. Dit autrement, ils ne sont pas à la bonne place. Comme tant d’autres...
      De fait je ne pense pas « trouver des alliés » nulle part plus aisément qu’ailleurs (Je ne demande qu’à rencontrer des gens, agriculteurs ou pas, qui éprouvent un profond malaise à la pensée de ce qu’ils sont et font, de ce que l’expérience sociale en cours fait d’eux, de leur propre contribution à celle ci.)
      De mon point de vue les agriculteurs ne sont ni pires ni meilleurs que n’importe quel autre groupe social (et nous sommes tous malmenés et pressurés plus que jamais, la guerre sociale se faisant à sens unique ces temps ci). Simplement, culturellement, et de part leur pratique quotidienne, ils ont un peu plus appris que beaucoup d’autres à considérer la vie comme un moyen, et à considérer que le « bien être animal » (ou l’amour d’un animal) pouvait impliquer l’exploitation de son corps comme son passage par l’abattoir.
      Ce avec quoi pas mal de personnes sont désormais en désaccord. Présenter ce désaccord comme « bourgeois » et causé par l’étrangeté avec le monde agricole, par l’artificialisation du monde, etc. est assurément une facilité mais je ne crois pas que celle-ci suffira toujours.

    • @martin5 Je ne me suis peut-être pas très clairement exprimé. La question n’est pas le devenir en lui-même des zones de montagne, mais la possibilité d’existence d’une agriculture non industrielle, et plus globalement de modes de vie non soumis à l’industrie, porteurs d’autonomie et fonctionnant sur un mode convivial (au sens qu’Illich donne à ce mot). Il se trouve qu’actuellement les montagnes sont ce qui se rapproche le plus de tels lieux. Si tout en étant critique sur l’élevage je défends ce qu’est concrètement l’élevage en montagne aujourd’hui, c’est parce-que son abandon dans le contexte actuel nous amènerait un cran encore plus loin de ce à quoi j’aspire, à savoir des modes de production (et des écoumènes) qui puissent être tout à la fois non-indus et sans domestication animale.
      L’abandon de l’élevage de montagne enlèverait un contrepoids à la zootechnie et également un contrepoids à la logique de la #wilderness. Tant qu’il y a des bergers qui font vivre un certain écoumène montagnard/paysan on peut débattre de la pertinence de l’élevage et de la possibilité d’alternative en ces mêmes lieux habités. Si les plaines industrialisées deviennent les seules régions où on produit de la bouffe, si le paysage devient divisé entre monocultures sous perfusion et usines à 1000 vaches d’une part, parcs « naturels » d’autre part, l’alternative sera à mon avis encore plus difficile à construire.

  • Veganism and Permaculture ? | Permaculture Magazine
    http://www.permaculture.co.uk/articles/veganism-and-permaculture

    This month we (Permanent Publications) are publishing The Vegan Book of Permaculture by permaculture teacher and author and our good friend, Graham Burnett. As publishers of Meat by Simon Fairlie and supporters and promoters of Regenerative Agriculture you are would be justified in asking: Why are we promoting veganism? This is why.

    Le livre en pré-commande :
    http://www.green-shopping.co.uk/the-vegan-book-of-permaculture.html

    Présentation du livre :
    http://www.chelseagreen.com/bookstore/item/the_vegan_book_of_permaculture:paperback

    How we eat is such a fundamental part of what we are; yet, in our present time-poor culture of prepackaged fast foods, food can become an expensive symptom of alienation and disempowerment. It doesn’t have to be this way! The Vegan Book of Permaculture gives us the tools and confidence to take responsibility for our lives and actions. Creating a good meal, either for ourselves or to share, taking time to prepare fresh, wholesome home- or locally grown ingredients with care and respect can be a deeply liberating experience. It is also a way of taking back some control from the advertising agencies and multinational corporations.

    In this groundbreaking and original book, Graham demonstrates how understanding universal patterns and principles, and applying these to our own gardens and lives, can make a very real difference to both our personal lives and the health of our planet. This also isn’t so very different from the compassionate concern for “animals, people, and environment” of the vegan way.

    Interspersed with an abundance of delicious, healthy, and wholesome exploitation-free recipes, Graham provides solutions-based approaches to nurturing personal effectiveness and health, eco-friendly living, home and garden design, veganic food growing, reforestation strategies, forest gardening, reconnection with wild nature, and community regeneration with plenty of practical ways to be well fed with not an animal dead! This is vegan living at its best.

    #permaculture #veganisme

  • Étiquetage de la viande : prend-on les consommateurs pour des veaux ? | Contrepoints
    http://www.contrepoints.org/2014/08/05/175839-etiquetage-de-la-viande-prend-on-les-consommateurs-pour-des-vea

    l paraîtrait que nos concitoyens, les plus démunis bien sûr ou les jeunes, qui se fournissent en viande dans les grandes surfaces, aux rayons viandes préemballées, ne comprendraient pas ce que signifient les mots « filet, bavette, plat de côtes, collier, échine, tendrons, escalopes… »

    Heureusement l’État est là : un arrêté à valeur réglementaire, remplacera ces mots « archaïques », qui n’ont aucun sens, dixit le représentant de l’Union des consommateurs sur une antenne de radio matinale par un « système simple et transparent » : une étoile, deux étoiles, trois étoiles ; on suppose que même les consommateurs illettrés savent compter jusqu’à trois et comprendront que trois étoiles, c’est mieux qu’une !

    Et de justifier le remplacement des mots poétiques, poire, merlan, hampe, basse côte, gîte, paleron, filet mignon, onglet par une « vraie évaluation de la qualité » ! On se demande d’ailleurs si ce brave représentant ne prend pas les consommateurs pour des imbéciles, quand il critique le fait que le morceau dit « poire » ait un nom de fruit ou merlan un nom de poisson. On ne sait jamais avec les gens du peuple, ils pourraient croire qu’ils achètent des filets de poisson !

    Le système est simple, simpliste même : aux morceaux à griller les trois étoiles, aux morceaux à bouillir l’étoile unique et aux intermédiaires, escalope ou morceau à braiser, deux étoiles. La qualité d’une viande disait ce brave homme, c’est sa tendreté et son moelleux. C’est tout !

    Oublieux de deux choses : selon le mode de cuisson, un morceau de basse côte lentement braisé ou un morceau de gîte cuit longuement dans un bouillon de légumes acquièrent une tendresse égale et conservent souvent un goût incomparable. Par ailleurs, les qualités de la viande, son goût, sa saveur, sa tendresse sont liés à la qualité de l’élevage (nourriture et mode de pacage de la bête), à la découpe (savoir faire des maîtres bouchers) et à la conservation de la viande au moins autant qu’au type de morceau de la bête.....

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    Et ceci au profit d’un fantasme d’étiquetage généralisé pour illettrés ne sachant plus distinguer un pot au feu d’une daube et une pièce de bœuf d’une escalope de veau.

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    Ce qui est triste, c’est de voir disparaître tout un pan de notre culture gastronomique

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    #Étiquetage
    #viande
    #classification
    #opération #marketing du #gouvernement qui #infantilise le #consommateur.

  • The Real Cost of a Hamburger » CounterPunch : Tells the Facts, Names the Names
    http://www.counterpunch.org/2014/05/09/the-real-cost-of-a-hamburger

    Quelques constats assez intéressants sur le coût écologique de l’élevage extensif de #montagne, dans les Rocheuses aux USA. Ou comment le caractère extensif et non industriel de l’#élevage n’est aucunement en soi une garantie qu’il soit soutenable.

    The American West is a grand landscape. It is also an arid, rugged, and unproductive landscape. Aridity is important to ponder. The West’s public lands are dominated by North America’s four or five major desert regions – the Sonoran, Mojave, Chihuahuan, Great Basin, and some include the Colorado Plateau as a fifth. Deserts are defined as regions with minimum precipitation and high evaporation – in other words, they are characterized by siring heat, cloud-less cerulean skies, minimum precipitation, and sparse vegetation. Now add in the fact that moisture roughly correlates with forage production – the less wetness a region receives the more land it takes to support a single cow or sheep.

    In the West, it takes a lot of land to raise one cow – and it takes even more of the public lands to provide enough forage to sustain a livestock operation. For instance, you can reasonably expect to raise a cow year round on a couple of acres of land in someplace wet and relatively flat, like Georgia, but in the arid and mountainous West you may need 200-300 acres to sustain a cow.

    Unfortunately if you are removing enough forage to economically sustain a ranching business, you are not leaving enough to sustain the land’s native wildlife or ecological processes, nor to provide protection for the fragile soils and plant communities. And therein is the problem. It’s ecologically impossible to economically sustain a livestock operation in most of the West if you consider the full ecological costs – statements by livestock advocates to the contrary.

    Some may ask how ranching has survived for multiple generations if it has been destroying the West? The answer is complex. First, ranching isn’t surviving – it has been in decline for decades. There are fewer ranchers today than any time since the West was first settled. The land simply can’t sustain as many livestock operations, in part because overall productivity of western landscapes has declined due to the long term degradation by livestock. And many of the ranchers that have remained in business have succeeded by taking on outside employment. The majority of small and medium size livestock operations today can more accurately be characterized as “hobby ranching” since the real income for most livestock operators comes from a job in town.

    C’est aussi ce qu’il se passait autour de chez moi dans ce qu’était la paysannerie juqu’aux années 1970 (aujourd’hui la donne est faussée par l’industrialisation et les subventions, aujourd’hui si les éleveurs en chient c’est en plus par abandon public et concurrence déloyale) : un élevage très consommateur de ressources et de temps de travail paysan, peu rentable écologiquement et économiquement, et obligeant à bosser à l’extérieur pour compléter les revenus, au détriment de la santé, de la vie familiale et sociale.

    En revanche je passe sur son discours libéral craignos dans les paragraphes suivants où il parle du coût pour la collectivité de maintenir des services public en zones de montagne peu peuplées. Peut-être que ça peut se justifier si les gros ranchers de là-bas sont comparables à nos céréaliers de la Beauce en terme d’usage de fonds publics, mais ça ne saurait se transposer à ce qui se passe ici dans les Pyrénées ou le Massif Central (voir entre autres http://seenthis.net/messages/263430 ).

    Sa conclusion aussi me semble triste, avec encore le modèle de la #wilderness sous-entendant que l’humain ne saurait vivre dans des zones montagneuses, qui seraient entièrement dévolues à la faune sauvage.
    Je trouve l’exemple d’Helen Atthowe http://seenthis.net/messages/261830 bien plus porteur en termes d’#écoumène montagnard (ça se passe dans le Montana à 1000m d’altitude), de vie en bonne entente avec les écosystèmes environnants et leurs ressources, et avec les animaux (sauvages) présents sur la ferme.

    • En matière d’#élevage il faut sortir du dualisme extensif/intensif. Toute la thèse de l’Holistic management (et d’autres courants) c’est de dire que l’extensif c’est une mauvaise gestion du broutage, et que la dynamique des écosystèmes paturés inclue un broutage sous forme de pulsation (broutage fort, rapide, et espacé dans le temps).

      Mais dans tous les cas je pense que les herbivores prennent de la place, et donc ils n’ont pas leur place partout. Près des zones habitées, les volailles et les porcs ont l’avantage de nécessiter moins d’espace et de se rapprocher du régime alimentaire humain car ils sont monogastriques et donc sont tout a fait pourvus pour absorber les déchets. je trouve que le cochon c’est l’exemple même de l’animal qui ne posait pas de soucis pour un gain maximal, contrairement aux vaches laitières, même si cette efficacité se faisait en partie au détriment du bien être de l’animal. Mais dans les zones moins peuplées, plus escarpées, les herbivores me semblent intéressants, et complémentaires aux forêts dans leurs productions (http://seenthis.net/messages/254739#message254751).