[Invité] Le cancer des ponts, par Alexis Kalogeropoulos (2014)
►https://www.les-crises.fr/le-cancer-des-ponts
#Économie #Béton
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La société américaine des ingénieurs civils, ASCE, prévoit dans son dernier rapport qu’un investissement de 1.7 billions (1 700 milliards) de dollars est nécessaire d’ici 2020 pour maintenir en état de fonctionnement le parc d’infrastructures routières américain. Cette somme représente un peu plus de 10% du PIB des USA.
Pourquoi une telle somme ? De quoi souffrent ces infrastructures ? Les infrastructures américaines seraient en mauvais état ? Et qu’en est-il des nôtres ? Quelles en sont les conséquences et les perspectives ?
Un peu d’histoire
De tous temps et dans toutes nations, les infrastructures routières ont été les artères des sociétés. Elles nous servent à nous déplacer et à transporter nos marchandises. Elles ont des implications dans nos vie quotidienne et dans notre économie, sans même que nous y prêtions attention. Elles sont là, sous la forme de réseaux urbains, autoroutes, ponts et tunnels. Nous connaissons tous l’expression, toutes les routes mènent à Rome ! Car l’empire romain avait construit sa puissance autours de son réseau de routes, permettant sans encombre le déplacement des armées, des biens et des personnes. Au fil du temps, ce réseau s’est étendu et densifié, mais depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale les choses ont changé. Nous avons vécu une mutation majeure de notre réseau routier. Jamais au cours des siècles précédents nous n’avons eu un réseau aussi rapide dense et étendu, avec des marchandises et des hommes se déplaçant chaque jour un peu plus.
C’est le béton armé qui a permis l’explosion du nombre et de la taille de ces infrastructures. Le béton est un matériau à la fois léger, résistant et peu coûteux ; il est venu remplacer les structures en acier et en pierre de taille qui dominaient le marché de la révolution industrielle. Un premier problème est que le béton peut vieillir vite et mal selon les conditions et que certaines structures construites depuis 1945 peuvent avoir une durée de vie inférieure à 50 ans dans les cas les plus sévères. Les coûts de démolition d’un pont et de reconstruction d’un nouvel ouvrage peuvent aller jusqu’à plusieurs centaines de fois le prix initial de l’ouvrage. Ce qui expose les propriétaires d’ouvrages à des situations financières critiques, au vu des sommes en jeu. La maintenance des infrastructures est la solution la plus économique, et elle est en règle générale à la charge du propriétaire de l’ouvrage, commune, région, ou état Le cancer du béton
Le second problème est qu’une partie de ces infrastructures est malade, affectée par ce que l’on appelle le « cancer du béton ». Le béton se désagrège localement, mettant à nu des pans entiers de structure laissant voir leurs armatures rouillées, cette maladie est causée par le sel. Le sel provient de deux sources, des sels de dégivrage répandus sur les routes en hiver et de l’eau de mer. Nous ne connaissons pas les chiffres de l’extension de cette maladie du béton, il est cependant certain qu’un grand nombre de structures dans le monde sont contaminées par l’une ou l’autre de ces sources de sel.
Le béton est un matériel poreux. Il absorbe d’importantes quantités d’eau salée qui migrent dans la structure au fil du temps, par capillarité, comme du café dans un bloc de sucre. Une fois dans les pores du béton le sel n’en ressort plus, il s’accumule au fil des hivers et des embruns. C’est lorsqu’il arrive au niveau des premières armatures, situées à quelques cm en dessous de la surface, que le sel va commencer son travail de sape. La rouille étant plus volumineuse que le fer, elle va faire éclater à force la couverture de béton. Une fois initiée, la corrosion ne s’arrête plus, le béton va alors lentement pourrir de l’intérieur et la structure va s’affaiblir........
Donc, le béton, c’est de la merde pas prévue pour durer... c’est bien ce que j’avais compris. #éphémère
Les archéologues du futur ne devraient pas retrouver grand chose de notre si prestigieuse civilisation.
Il y a eu un très bon reportage sur « le sable » sur Arte ▻http://www.arte.tv/guide/fr/046598-000/le-sable qui montrait le cycle du sable, son intérêt pour la construction (le sable du désert, trop rond, n’est pas utilisable en construction), l’effet de destruction de nos côtes et d’augmentation du niveau de l’eau en Malaysie (qui exporte son sable…), l’effet des barrages qui empêchent le renouvellement du sable marin à partir de l’érosion des montagnes. C’était un beau reportage, original qui montre que le béton doit être reclassé et/ou remplacé plutôt qu’acheté sauf à détruire les îles et les littoraux.
Ah oui @allergie, I’ve seenthis !-) c’est assez impressionant cet engloutissement du sable, la masse de travailleurs exploités, les plages qui disparaissent.
Et pour les habitations, c’est pas beaucoup mieux, le ciment qui a servi à faire des dalles dans des batiments restaurés anciens, provoque le syndrome des murs mous qui finissent par s’écrouler. La surface cimentée au sol empêche toute respiration des matériaux et l’eau remonte dans les murs par capillarité.
Et un #site_ressources pour les ouvrages d’art, avec le pont du Gard qui fête ses 2000 ans.
▻http://structurae.info
C’est de bonne augure aussi pour le nucléaire..
En tous cas, ça m’évoque toujours ce délicieux propos qu’on prêta à Coluche : les technocrates, tu leur files le Sahara, au bout de 2 ans il faudra qu’ils importent du sable..
►http://seenthis.net/messages/143775
#boulimie
#imprévoyance
Tiens en parlant de pillage, de #travaux_publics et d’ #incohérence, je cherche des infos pour savoir si effectivement le terreau d’une place Toulousaine vient d’Irlande, et ce, sous prétexte qu’il serait moins cher …
. ..En France, on recense un total de 266 000 ponts, dont 21 000 appartenant à l’état, 125 000 au département et encore 120 000 aux communes ; 73 % de ces ponts sont faits de béton. Source : ▻http://www.planete-tp.com. ...
Quid des dépenses publiques à venir ?
dans ma région : fissurations du pont de Bretonne -> ▻https://www.youtube.com/watch?v=ddJHsoc4Iuw
Tout va bien, l’élite de la france des ponts est formé dans une grande école accessible aux plus méritants du système.