Le viol avec extrême violence : une arme de destruction massive

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  • « Le viol avec extrême violence : une arme de destruction massive »

    http://quebec.huffingtonpost.ca/guybernard-cadiere/viol-extreme-violence-arme-destruction-massive_b_5539021.html

    Le Kivu dans l’est de la République Démocratique du Congo est l’une des plus grande réserve de minerais précieux du monde, comprenant notamment l’or, le diamant et le coltan nécessaire à nos portables.

    Loin d’être une manne pour ses habitants, c’est une malédiction qui attire toutes les convoitises. Multinationales, pouvoirs occidentaux, voisins africains, élites locales, tous ont intérêt à ce que le Kivu reste un désordre, sans foi ni loi, où l’on peut piller loin des yeux du monde.

    Depuis quinze ans, des bandes armées ravagent les villages du Kivu. Ils utilisent le viol avec extrême violence comme arme de destruction massive pour terroriser la population et la réduire en esclavage. Le viol ne coute pas cher et est extrêmement efficace. Aux villageois du Kivu, on ne peut rien voler, ils ne possèdent pratiquement aucun effet personnel. On peut détruire les maisons, ils en reconstruiront d’autres. On peut les assassiner, ils serreront les rangs et resteront solidaires. En revanche, la société congolaise place la fertilité au-dessus de toutes les autres valeurs : avoir des enfants, c’est la seule vraie richesse au Congo. On se marie jeune et l’on ne tarde pas à fonder une famille.

    Le viol et la mutilation de la femme devant son mari touche le point faible des Congolais. La femme perd sa capacité à porter des enfants. Elle sera rejetée par son mari. Si celui-ci la soutient, ce sont les autres hommes qui feront pression sur lui : ils le mépriseront, car sa compagne « est devenue la femme de l’ennemi ». Dans la société traditionnelle des villages du Kivu, en perdant sa fertilité, la femme perd tout. L’homme aussi est déshonoré, car il n’a pas pu protéger sa femme. Tout le tissu social est ainsi désintégré.

    Une fois leurs crimes commis, les bandes armées ont le champ libre. Dans le village persécuté, la population est asservie, les maris honteux rejoignent la mine contrôlée par les violeurs eux-mêmes. Les bourgs voisins terrorisés se soumettent spontanément pour éviter de subir le même sort, les enfants orphelins sont réduits en esclavage. Ce que le meurtre et les flammes ne pouvaient donner au pillard, le viol et la mutilation le leur offre : un peuple déshonoré, désespéré qui courbe l’échine et obéit.

    Le Dr Mukwege, gynécologue, a fondé un hôpital au sud du Kivu. Cet hôpital nommé Panzi était destiné à être une maternité. Cependant, en 1999, il opère sa première victime de viol et de mutilation. Très vite il saisit l’ampleur du phénomène et Panzi se transforme en centre spécialisé dans l’accueil de victimes de viol. Depuis, il a soigné plus de quarante mille victimes