• Laurent Bonelli : « La figure du loup solitaire catalyse toutes les peurs » - Le nouvel Observateur

    http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/29/laurent-bonelli-figure-loup-solitaire-catalyse-toutes-les-peurs-253

    Intéressante (et compliquée) analyse de laurent Bonelli. Sur le loup solitaire : jusqu’à présent, en Norvège, ni la police, ni les services de renseignement ni personne n’ont réussi à trouver un quelconque réseau ou embryon de réseau au sein duquel Breivik aurai opéré. On lui trouve quelques liens éparses avec des crapules mafieuses, on a montré sa médiocrité dans les affaires assez troubles dans lesquelles il s’était lancé, quelques inspirateurs ultra-nationalistes, racistes ou xénophobes mais c’est tout. Pas l’ombre d’un réseau, d’une organisation réelle (au cours de son procès, Breivik a simplement montré dans son discours que l’ensemble de son action se place dans un imaginaire fertile et monstrueux, dans lequel il est profondément seul).

    Comme l’a dit Olivier Truc, le correspondant du Monde pour la Scandinavie qui a suivi son procès, "si ce type n’est pas fou, il n’est pas normal. Il est absolument inoui qui ait été déclaré sain d’esprit après son procès alors que le procès montrait largement tous les symptômes possible de psychose, de schizophrénie et/ou de psychopathie. Rien que d’entendre la bande son de ses deux appels téléphoniques à la police locale alors qu’il voulait se rendre aux autorités (j’y reviendrai), on comprend que Breivik est dans un autre monde, complètement ailleurs, qu’il st comme dans un jeu, qu’il n’a pas l’air de se rendre compte de ce qu’il est en train de faire, qu’il ne ressent absolument aucune bribe de culpabilité

    Les juges ont estimé que Breivik avait simplement "des troubles de la personnalité, qu’il était un peu antisocial et avait un fort penchant narcissique. C’est tout, c’est-à-dire pas assez pour le déclarer irresponsable. mais "pas de symptôme" trahissant une schizophrénie.

    Breivik semble seul, désespérement seul. On en vient presque à souhaiter qu’il fasse vraiment parti ’un réseau, que ls fameuses trois cellules ultra-nationalistes dormantes dont il parle et qui doivent prendre le relai de ses actions existent vraiment, parce que ce serait plus logique, parce que ç nous ferait moins peur, parce que ça ressemblerait plus à une situation contrôlable par un Etat. Mais là, rien de rien. Le loup solitaire, donc... Avec ses actes totalement imprévisibles, impossible à prévenir, un loup solitaire capable d’ébranler la confiance de tout un peuple. Comme dit Laurent, en effet, si comme Breivik il suffit de s’énerver seul devant Internet pour ensuite aller poser une bombe [et tuer en plus 69 personnes en moins de deux heures], la vie des services de renseignement va être très compliquée. Mais comme pour Breivik on a rien trouvé, La vie des services de renseignement est vraiment très compliqué, surtout en ce moment ---> voir : http://www.seenthis.net/messages/278882

    Et le « loup solitaire » ?

    La figure du « loup solitaire » et celle de l’individu « autoradicalisé sur Internet », très prégnantes dans le débat public, catalysent toutes les peurs. S’il suffit de s’énerver tout seul devant Internet pour ensuite aller poser une bombe, la vie des services de renseignement va être très compliquée. S’il n’y a plus de médiateur entre la conscience individuelle et le passage à l’acte, celui-ci devient imprévisible. En matière de violence politique, les sciences sociales ont néanmoins montré qu’il existe toute une série d’intermédiations, de dynamiques d’escalade qui séparent la révolte de l’action.

  • Laurent Bonelli : L’édifice antiterroriste développé par la France
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/29/laurent-bonelli-figure-loup-solitaire-catalyse-toutes-les-peurs-253

    Dès lors que des mesures sont prises pour lutter contre le terrorisme, elles apparaissent légitimes. La plupart du temps, les lois qui l’encadrent sont votées dans l’émotion et la peur qui suivent une vague d’attentats. Il est bien plus facile, dans ces moments-là, de construire un consensus politique et de réduire les libertés publiques en élargissant les pouvoirs coercitifs. Un peu comme en matière de délinquance, quand on fait passer une loi juste après un fait divers crapuleux. (...) Source : Rue89

  • Le projet fou de Out of Eden : de l’Ethiopie au Chili, sept ans de reportage à pied - Le nouvel Observateur
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/29/projet-fou-out-of-eden-lethiopie-chili-sept-ans-reportage-a-pied-25

    Une paire de chaussures, un ordinateur, un appareil photo. 35 000 km à parcourir pour suivre les migrations des premiers hommes. C’est le défi que s’est fixé Paul Salopek, un reporter américain double Pulitzer.

    Depuis janvier 2013, l’homme a parcouru près de 2 900 km sur un périple de plus de 35 000 km à travers le monde, qu’il prévoit de réaliser en sept ans. La feuille de route est gigantesque : de l’Ethiopie aux Terres de Feu (au Sud du Chili), en passant par le Moyen-Orient, l’Asie centrale, la Sibérie orientale et les Andes.

    Son but : redécouvrir la planète à son rythme, en réservant une place à l’humain et à l’histoire des territoires traversés lors des premières migrations.

    « Je marcherai environ 15 miles [environ 24 km, ndlr] par jour, soit cinq heures environ, six mois par an. Le reste du temps sera consacré à la logistique, la récupération et l’écriture. »

    Maigre, le visage rouge, Paul Salopek voyage aujourd’hui en compagnie de chameaux (qu’il va devoir bientôt quitter) et promeut le « slow journalism », un mouvement visant à contrer la réduction continue du temps de l’information et son traitement superficiel par un traitement long de l’information, en prenant son temps et en visant la qualité. C’est là tout l’apport d’un projet comme Out of Eden Walk (ou Marche hors de l’Eden), qui ne vit pas au rythme médiatique.

    #journalisme #découverte #marche_à_pied #temps
    Le site
    http://www.outofedenwalk.com

    Le parcours
    http://www.outofedenwalk.com/map-room

  • Pour trouver une cure, mieux vaut un enfant obèse qu’asthmatique
    http://rue89.nouvelobs.com/2014/06/29/trouver-cure-mieux-vaut-enfant-obese-quasthmatique-253163

    Traduction : les cures des enfants seront toujours remboursées mais l’hébergement et les repas, le suivi des soins et l’éducation thérapeutique (soit 1 800 euros pour trois semaines), ne seront plus pris en charge par la Sécurité sociale. Aux familles d’assurer le financement du logement de leur enfant pendant les trois semaines. Une des responsables de l’ARS Midi-Pyrénées rappelle :

    « L’hébergement des adultes curistes n’était pas pris en charge. Nous ne faisons qu’aligner le régime des enfants sur celui des adultes. En période de restriction budgétaire, la Sécurité sociale n’est pas là pour payer les activités de loisirs de ces colos. »

    #santé_publique