L’Expresso du 22 Juillet 2011

http://www.cafepedagogique.net

  • Bac 2013 : L’année de la fracture
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/07/12072013Article635092149783573926.aspx

    Le bac fait-il un nouveau bond ou un recul ? Faut-il regarder les +2,4% de réussite en plus ou les 3,4 points de moins de bacheliers dans une génération ? Faut-il se réjouir des 92% de réussite aux bacs généraux ou pleurer les 78% de reçus aux bacs professionnels ? Une certitude : le bac 2013 approfondit les fractures apparues dans les années antérieures. Le bac des riches et le bac des pauvres ont des destins divergents.
    […]
    – L’année des records ? […]
    – Changement d’identité pour le bac général […]
    – Le bac pro interrogé […]
    – Bac des riches et bac des pauvres […]
    – L’objectif des 80% s’éloigne […]

    #éducation #baccalauréat #inégalités #élitisme

  • Quand Petite Poucette écrit
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/06/19062013Article635072261688668540.aspx

    Petite Poucette aime écrire

    L’étude confirme combien l’écrit occupe une place centrale dans la vie quotidienne des adolescents. SMS, messageries instantanées, réseaux sociaux en sont les principaux vecteurs, mais il emprunte d’autres modalités : lettres, créations narratives, écrits fonctionnels du quotidien, citations ou poèmes recopiés, réflexions et notes personnelles via journal intime ou sur supports variés, y compris scolaires comme les cahiers et classeurs… La plupart du temps, soulignent les auteurs, « l’écriture apparaît davantage comme un moyen que comme une fin en soi. ». Il s’agit pour l’essentiel de communiquer, d’interagir avec les pairs, de produire du lien. Le SMS en particulier est « un moyen commode de se confier sans être réellement face à l’autre, de s’isoler en restant attaché au groupe, de créer de l’intimité tout en préservant la distance spatiale ». Cette importance de la communication influe sur les manières d’écrire et produit de nouvelles conventions : « Une dimension importante de la culture du « chat » ou « SMS » consiste à construire un langage susceptible d’être compris et « correctement » interprété en dépit de cette absence d’indices para-verbaux (intonation, ton de la voix, etc.) et non verbaux (expressions du visage, geste, etc.).

  • A la Une, la Twitgéographie par François Arnal

    http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lenseignant/schumaines/geographie/Pages/2013/142_laUne.aspx

    Une expérience très très intéressante

    A la Une, la Twitgéographie

    François Arnal (professeur de géographie en CPGE, lycée Claude Fauriel, St Etienne) propose (H-Français, 5 avril 2013) une intéressante réflexion sur l’usage des réseaux sociaux et de Twitter en classe préparatoire. Extraits :

    « L’utilisation de Twitter et des réseaux sociaux en classe prépa commence à se développer. C’est un lien entre le professeur qui suit l’actualité dans sa discipline et ses élèves. J’utilise Twitter comme un complément de cours et j’invite mes élèves à se créer un compte quitte à dédoubler son compte personnel (@franz42) et son compte professionnel avec un pseudo (@arnalgeo). Cela fait partie de l’initiation aux réseaux sociaux, acquis validé dans le cadre du C2I ou plus tard le C2i2e. […] Dans la prépa42 du Lycée Claude Fauriel, les TICE sont à l’honneur, intégrées à l’enseignement de l’histoire et de la géographie. J’ai eu l’occasion depuis deux ans de présenter ces démarches lors de précédents forums des enseignants innovants. j’ai détaillé mon travail l’an passé sur mon blog géofac. »

    #réseaux-sociaux

  • Les manuels scolaires au défi des discriminations

    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2013/04/22042013Article635022144938768201.aspx

    Signalé par Bénédicte Tratnjek

    Les manuels scolaires au défi des discriminations

    Dans la lutte contre les discriminations, les manuels scolaires doivent mieux faire. C4est le message qu’a fait passer le 19 avril, le thinktank République et diversité. Au terme d’un an de travail en lien avec le Syndicat national de l’édition, République et diversité conclue que la question des discriminations « est prise au sérieux » par les éditeurs scolaires mais que des « améliorations » sont nécessaires sur les questions de l’égalité entre hommes et femmes, de la diversité des origines et de l’orientation sexuelle. Preuves à l’appui, les préjugés et les stéréotypes sont encore bien présents dans les manuels.

  • « Le malheur français, c’est quelque chose qu’on emporte avec soi » (Rue89)
    http://www.rue89.com/2013/04/03/malheur-francais-cest-quelque-chose-quon-emporte-soi-241113

    En revanche, j’ai observé que les immigrés qui étaient passés par l’école en France depuis un très jeune âge étaient moins heureux que ceux qui n’étaient pas passés par l’école française. Ce qui me fait penser que les institutions de socialisation primaire formatent les choses assez lourdement.

    Quel rôle joue l’école dans la fabrication de la mélancolie française ?

    Avec les données dont je dispose aujourd’hui, je n’ai pas pu identifier les facteurs qui façonnent cette mentalité. On manque de données sur le bien-être des enfants. Je partage les conclusions des frères d’Iribarne, qui ont écrit qu’il y avait une contradiction dans le système français entre élitisme et égalitarisme. On dit à tout le monde : il y a égalité des chances.

    Mais on a un système super élitiste et unidimensionnel. On demande aux gens d’appartenir aux 5% des meilleurs (mais par définition, tout le monde ne peut pas y être), on les classe, et on considère que seuls le français, les maths et l’histoire comptent. On se fiche complètement qu’ils excellent en sport, en peinture, en musique, en conduite de projets...

    Il y a donc très peu de gens qui ont l’impression d’être vraiment au top. Ils se voient comme étant en échec ou moyens. A force d’être éduqués avec cette échelle de 0 à 20, beaucoup finissent par se voir au milieu de l’échelle. L’école française a plein d’avantages, elle produit des gens très bien formés, mais ce n’est pas l’école du bonheur.

    […]

    Et ça produit quoi ?

    Ça produit de l’estime de soi et de la confiance en soi. Précisément la base du bonheur. D’un point de vue rationnel, c’est intéressant de former des citoyens qui ont le courage d’affronter le monde, de prendre des risques, de se lancer en se disant qu’ils vont y arriver.

    #éducation #système_scolaire #bonheur

    • A propos de la « constante macabre »

      Le terme constante macabre a été inventé en 1988 par André Antibi, chercheur en didactique, et a été le sujet d’un livre éponyme paru en 2003.

      « Par "Constante macabre", j’entends qu’inconsciemment les enseignants s’arrangent toujours, sous la pression de la société, pour mettre un certain pourcentage de mauvaises notes. Ce pourcentage est la constante macabre1 »

      André Antibi dénonce2 ainsi à la fois le poids excessif qu’auraient la note et la systématisation des mauvaises notes dans le système éducatif français qui, d’après lui, sélectionnerait par l’échec avec comme conséquence le découragement et l’exclusion de nombreux élèves.

      (source : http://fr.wikipedia.org/wiki/Constante_macabre)

      Sur André Abibi et son ouvrage éponyme :
      http://ecolesdifferentes.free.fr/constantemacabre.html

      Le Mouvement contre la constante macabre a 10 ans. André Antibi et son équipe fête cet anniversaire à l’occasion d’un colloque organisé à Paris le 17 juin en partenariat avec le Café pédagogique. « L’utilité de notre combat contre l’échec scolaire artificiel et la souffrance de nombreux élèves, est très largement reconnue, et le MCLCM a contribué à l’amélioration de notre système éducatif dans ce domaine. Nous poursuivrons notre action avec conviction et militantisme », nous a dit A. Antibi.

      (source : http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/04/15042013Article635016060770042853.aspx)

      Le site du Mouvement Contre la Constante Macabre :
      http://mclcm.free.fr

  • Dix conseils pour bien gérer les relations parents-enseignants (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/08112012Article634879558935759373.aspx

    Nous sommes aujourd’hui dans une situation où aucun parent n’est assuré que son enfant vivra dans le futur mieux que lui. C’est une rupture profonde avec ce qui a existé depuis deux siècles où la notion mythifiée, fantasmée, de l’ascension sociale a été un moteur puissant de l’espoir dans le futur. Hier, on pouvait investir sur l’enfant, se projeter dans le futur en pensant que ses enfants allaient vivre toujours mieux que leurs parents.

    Cette perspective était un élément fondateur d’un projet collectif, d’une confiance dans l’école. L’école n’apparaît plus comme l’élément structurant d’un futur réussi quand ceux qui sont exclus précocement comme ceux qui ont mené leurs études jusqu’au bout se trouvent discriminés dans l’accès à l’emploi.

    Les parents sont souvent plus désemparés que démissionnaires. […]

    Nous sommes passés :
    – d’une société fondée sur des PROMESSES matérielles dans lesquelles l’école jouait un rôle clé en délivrant des diplômes reconnus sur le marché du travail
    – à une société pleine de MENACES matérielles où l’école joue souvent le rôle de bouc-émissaire.

    […] Depuis plus d’une génération, l’école apparaît en crise permanente de plus en plus incompréhensible. Qu’on se rappelle que depuis l’année 1974, il n’y a pas eu une année dans le système scolaire français où il n’y ait pas eu un ou deux niveaux connaissant une réforme des structures ou des programmes.
    […] Trop souvent, encore, c’est aux familles de tenter de décrypter les changements... Si les familles et notamment celles les plus éloignées de l’école ne sont pas accompagnées dans leur découverte du système scolaire actuel, il y a véritablement un risque que ces populations rejettent une école qu’elles ne comprennent pas et soient sensibles à toutes les campagnes visant à disqualifier l’école publique.

    1) Comment combattre et vaincre les peurs réciproques ?
    2) Comment gérer l’accueil des parents d’élèves ?
    3) Comment construire des relations de confiance entre parents et enseignants ?
    4) Comment aborder les différentes rencontres avec les familles ?
    5) Le jeune doit-il être présent lors des réunions parents-enseignants ?
    6) Comment se donner les moyens de réussir les réunions parents-enseignants ?
    7) Comment accueillir les parents non-francophones ?
    8) Comment permettre aux parents d’épauler, d’aider leurs enfants ?
    9) Comment annoncer une nouvelle « difficile » aux parents ?
    10) Comment montrer aux parents qu’il doit exister un « jardin secret » partagé dans la classe entre les enseignants et les élèves et que tout ne peut être dit aux familles ?

    #éducation #parents #enseignants

  • Famille et école : Des chiffres inquiétants (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/11/08112012Article634879558939191439.aspx

    La conclusion mettait en évidence que le « malentendu » entre les parents et les enseignants dénoncé par François Dubet en 1980 était toujours présent, que cette défiance réciproque nourrissait l’échec scolaire mais aussi la violence tant des adultes que des élèves et qu’elle entraînait un délitement des liens sociaux. En conclusion, l’importance bénéfique du partenariat famille / école était mise en évidence et cinq points d’ancrage partenariaux et bénéficiant d’une expérimentation étaient présentés.
    […]
    Pour ce faire, nous avons choisi 3 approches qui nous semblent significatives de l’état des lieux de ce partenariat : côté parents d’une part le thème source de conflits de l’orientation des élèves et d’autre part les griefs et plaintes déposés auprès du Médiateurs de l’Éducation Nationale ; côté enseignants et chefs d’établissement, les agressions des parents dont ils sont victimes et la fréquence des difficultés rencontrées avec les parents.

    #éducation #relation_familles_école

  • Pour le MEDEF le numérique doit changer l’École (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/25032013Article634997922186280585.aspx

    Quand le Medef organise un « forum éducation - entreprises », il se garde bien d’inviter des enseignants. […] Pour l’Éducation nationale, Jean-Paul Delahaye, directeur général de l’enseignement scolaire, rappelle le programme stratégique lancé par Vincent Peillon. Il vise non seulement à ancrer les compétences numériques des élèves mais aussi à développer une filière du numérique éducatif en France.
    […]
    C’est Michel Pébereau, chef de file du Medef pour l’éducation, qui conclut la journée. Pour lui le numérique sera « plus important que l’environnement » pour l’avenir des entreprises françaises dans la compétitivité mondiale. […] « L’école doit tenir compte des compétences numériques alors qu’elle ne reconnait que les compétences du 20ème siècles ». Elle doit accepter les compétences « inductives » du numérique alors qu’elle classe les élèves sur leurs compétences déductives.
    Il reprend ainsi les grandes lignes des propositions du Medef pour l’École. Le Medef est pour le socle et l’élévation du niveau général d’éducation. Mais il veut aussi une école qui prenne en compte les attentes des entreprises. C’est à dire qui intègre les compétences attendues par les entreprises comme l’esprit d’entreprise ou l’autonomie. Et le numérique est aussi un levier pour faire bouger l’École et revoir les compétences qu’elle évalue.

    #éducation #MEDEF #TICE

  • Loi d’orientation : Dans les mains de qui ? (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/20032013Article634993623125595473.aspx

    La loi est d’abord dans les mains des parlementaires. […] À plusieurs reprises, ils se sont surpris de ne pas pouvoir intervenir sur des points importants, comme le contenu du socle, qui relèvent du domaine réglementaire c’est à dire des décrets et circulaires que le ministre prendra. Si la loi est d’abord dans les mains des parlementaires […] l’essentiel de la réforme, ce qui la rendra visible sur le terrain, leur échappe.
    La refondation est déjà dans les mains des lobbys. On les a vu à l’œuvre à l’Assemblée où chacun - et c’est légitime - est venu défendre ses intérêts. Ce travail va continuer. On a vu les députés agir sur le texte à plusieurs reprises à leur demande. C’est que la loi a des conséquences économiques - sur le numérique par exemple. […]
    Surtout la refondation sera dans les mains des acteurs de terrain. Plus que les textes ce sont les réactions des enseignants qui feront de cette refondation un texte vide ou une véritable occasion pour l’École. […] Il faudra compter sur la bonne volonté des enseignants. Or ceux-ci sortent meurtris par des années noires. Ils ont nourri une insondable défiance envers l’institution.
    La refondation sera dans les mains des cadres. […] [Une étude] montre que la hiérarchie s’empare des réformes par rapport à ses propres intérêts et contraintes. […] D’autres exemples donnent à penser que des sabotages existent. On a vu par exemple comment la réforme du lycée a été sabotée au long de la chaine hiérarchique pour devenir à de nombreux endroits - mais pas partout - un cauchemar.

    « La réforme est un art d’application » disait Claude Thélot. On n’a donc pas fini d’observer et de suivre son chemin.

    #éducation #réforme #loi_orientation

  • L’école de la défiance (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/03/05032013Article634980631791787825.aspx

    « La défiance est au cœur de notre mal. Elle détruit inexorablement notre lien social.... Elle résulte d’un cercle vicieux qui nous distingue des autres pays. Le fonctionnement hiérarchique et élitiste de l’école nourrit celui des entreprises et de l’Etat ». Pour les auteurs le mal français, celui qui nous empêche d’avancer, a sa source dans l’école. […]
    Ainsi ils montrent la singularité des méthodes pédagogiques françaises à l’intérieur de l’OCDE. Ce qui distingue les jeunes Français c’est qu’ils passent leur temps à l’école à se taire et à gratter. […] 72% de travaillent jamais en groupe. La majorité des élèves dans PISA déclarent que le professeur ne donne jamais la parole. Ces trois caractères dessinent une école « verticale » pour les auteurs. […] Ce sentiment d’injustice est d’autant plus fort que l’évaluation est omniprésente et dessine le destin scolaire du jeune. Avec à la clé, une autre spécialité française : le redoublement qui en France prend une importance singulière.
    Ces méthodes ont des conséquences sur les résultats scolaires. Cette école où tout tombe d’en haut forme des élèves incapables d’initiative, perdus dès qu’il faut faire preuve d’autonomie et de confiance en soi. […] A plus long terme, pour les auteurs, cette école installe « l’obsession hiérarchique » tout au long de la vie professionnelle. Le salarié français se méfie plus que les autres de ses collègues. Il est moins autonome. Pour les auteurs on a là un réel handicap pour le développement économique, une sorte de taxe que l’on s’impose soi-même.
    L’école à la française serait donc responsable d’une certaine inadaptation au monde moderne et du déclin français. […] on retrouve dans la loi de refondation des points qui font écho aux préoccupations des auteurs. Et c’est bien la défiance bien installée qui se dresse sur la route de la refondation.

    #éducation #défiance

  • De la "Refondation" de l’école aux rythmes scolaires (revue de web subjective)

    – Sur les rythmes scolaires, tout n’a pas été dit ! (Guillaume Hamon, Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2013/02/Rythmesscolaires_toutnapasetedit.aspx

    Si on ne peut que souscrire au retour à 4 jours et demi d’école, on peut se demander pourquoi l’application de la réforme ne suscite pas l’adhésion de tous les acteurs et si elle respecte l’objectif d’allègement fixé au départ. Force est de constater que même chez les enseignants favorables à ce retour, de fortes réserves sont émises sur le projet actuel. En effet, celui-ci présente plusieurs défauts et soulève de nombreuses interrogations très concrètes.

    – Le temps de l’enfant ne se réduit pas à celui de l’école (Catherine Chabrun)
    http://seenthis.net/messages/114404

    Seulement, le décret de Vincent Peillon ne prend pas en compte le temps de l’enfant dans sa globalité, il le réduit au temps scolaire… et à la semaine scolaire.
    Le temps de l’enfant, c’est tous les jours, toutes les semaines, toute l’année. Ce temps devrait pouvoir s’étendre tranquillement sans pression, sans discordances avant, entre et après l’école (vacances comprises).

    – Rythmes scolaires : pourquoi je ne suis pas en grève (Sébastien Rome, blog Médiapart)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/sebastien-rome/110213/rythmes-scolaires-pourquoi-je-ne-suis-pas-en-greve

    J’imaginais bien qu’avec l’arrivée au pouvoir du PS, tout ne serait pas réglé et que les réformes devraient être vues avec un œil critique. Mais je n’imaginais pas que je serais en opposition totale avec ceux avec qui je manifestais ces cinq dernières années. Ceux qui appellent à la grève mardi 12 février tirent une balle dans le pied des enseignants et donc dans mon pied : autant dire pourquoi cela me fait mal.

    – Refondation de l’école : c’est le pédagogique qui est urgent. (Éveline Charmeux)
    http://www.charmeux.fr/blog/index.php?2013%2F02%2F13%2F216-refondaton-de-l-ecole-c-est-le-pedagogique-q

    Bien plus que l’organisation des semaines, c’est celle des journées qui importe, ce qu’on met dedans et pourquoi on l’y met. Une autre manière de travailler, une autre manière de penser le travail, une autre manière d’accueillir les enfants, un autre regard sur leurs erreurs.

    – Sarko reviens, tout est devenu flou ! (Sylvain Grandserre)
    http://seenthis.net/messages/116569

    Historiquement, les rythmes de l’école n’eurent jamais l’élève pour principal souci. Les congés d’été avaient pour priorité, dans une France encore paysanne, de restituer à leur famille une jeune main d’œuvre bien utile en période de récolte et de vendange. Plus tard arrivèrent les congés payés, puis le tourisme de masse organisant de vastes transhumances vers les pentes enneigées et les plages
    surpeuplées. Certes, on convint tardivement qu’une alternance de 7 semaines de travail et de 2 semaines de vacances permettrait de ne pas faire n’importe quoi en la matière, mais même cette mesure resta pour l’essentiel lettre morte.

    – Rythmes scolaires : le ministre doit résister ! (Alain Refalo, blog Médiapart)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/alain-refalo/191112/rythmes-scolaires-le-ministre-doit-resister

    Certes, la réforme des rythmes scolaires ne saurait résumer la refondation de l’école. Celle-ci doit se conjuguer notamment avec la refonte des programmes, un changement de paradigme dans l’évaluation des élèves et des enseignants, un renforcement de la formation pédagogique initiale et continue, la valorisation des méthodes participatives et coopératives au sein de la classe. Mais cette réforme est indispensable, y compris sur le plan symbolique car elle se heurte à des intérêts particuliers qui n’ont que faire de l’intérêt de l’enfant. Son aboutissement, malgré les réticences et les résistances, témoignera de la volonté du gouvernement de réellement refonder l’école de la République.

    – « Refondation » de l’École : erreurs et blocages (Philippe Watrelot, Les Cahiers pédagogiques)
    http://www.cahiers-pedagogiques.com/spip.php?article8263

    Pour comprendre la situation, il faut analyser les erreurs commises par Peillon et son équipe mais il faut aussi se garder comme on le fait si souvent en France de juger et condamner une politique avant même qu’elle soit mise en œuvre. De nombreux blocages existent et il faut les mesurer.

    – Le projet de loi, faire l’abeille du coche (Catherine Chabrun, blog ICEM)
    http://www.icem-pedagogie-freinet.org/node/32705

    Je comprends et je partage l’inquiétude et la déception des différents acteurs de l’éducation suite à la parution du décret sur les rythmes. Mais je ne suis pas leur demande quant à l’abandon de la loi d’orientation et de programmation.
    Certes, cette loi n’est guère ambitieuse et encore moins bouleversante ; je dirai juste qu’elle est bienveillante, qu’elle contient quelques petites avancées et beaucoup de manques à combler.

    – Rythmes scolaires : pourquoi Vincent Peillon ne parvient pas à rassembler (L’instit’humeurs)
    http://seenthis.net/messages/114129

    Les années Sarkozy ont laissé des traces. Durant 5 ans, Xavier Darcos puis Luc Chatel ont mené une politique agressive envers les enseignants, les dévalorisant fréquemment, les stigmatisant souvent, les pointant du doigt comme responsables de tous les maux de l’école, ils ont abîmé leurs conditions de travail, organisé un caporalisme stérile et stressant, et surtout réformé en toute méconnaissance de l’école et des besoins des élèves. Cette période noire pour l’école peut être élargie à une dizaine d’année, période sur laquelle le niveau général des élèves a baissé sensiblement, à mesure que baissait le pouvoir d’achat des profs, - 14 % depuis 1999.
    […]
    Lassitude, démotivation, colère, rancœur se sont durablement emparés de nombreux collègues. Les troupes sont à fleur de peau, ne sont plus en mesure d’accepter quoique ce soit, se réfugient dans des réflexes de protection – donnez-nous d’abord, nous verrons ensuite ce qu’on pourra, éventuellement, donner.

    – « Rythmes » et « territorialisation » (Claude Lelièvre, blog Médiapart)
    http://blogs.mediapart.fr/blog/claude-lelievre/110213/rythmes-et-territorialisation

    De nombreuses organisations syndicales ou proches de l’École ont pris des positions communes à propos de ce sujet (controversé) dans le cadre de l’Appel de Bobigny.

    – Rythmes scolaires : un vrai-faux débat ? (L’Humanité)
    http://www.humanite.fr/societe/rythmes-scolaires-un-vrai-faux-debat-513736

    En l’espace de deux mois, le relatif consensus autour de la nécessité de réformer les rythmes scolaires en primaire, devenus intenables depuis le passage à la semaine de quatre jours, a volé en éclats. Devant le manque d’ambition et les incertitudes entourant ce projet, enseignants, parents d’élèves et collectivités locales s’en sont peu à peu détournés, allant jusqu’à rejeter le projet de décret présenté début janvier devant le Conseil supérieur de l’éducation.

    – Rythmes scolaires : le précédent de 2008 (LeMonde.fr)
    http://seenthis.net/messages/114149

    La suppression du samedi matin, en 2008, pourtant critiquée par des représentants syndicaux et des chronobiologistes, n’avait, elle, suscité ni grève ni manifestation. Comment ce changement s’était-il passé ? Retour en trois actes sur le passage à la semaine de quatre jours en 2008.

    – Vive l’école le mercredi ! (Thomas Piketty, Libération)
    http://www.liberation.fr/economie/2013/01/28/vive-l-ecole-le-mercredi_877408

    Voici maintenant venu le temps des réformes dans l’école, avec en particulier la question de l’école le mercredi dans le primaire. Que l’on ne s’y trompe pas : il s’agit d’une réforme fondamentale, sans doute l’une des plus importantes du quinquennat.

    #éducation #refondation #réforme_rythmes_scolaires

    • Un peu de pédagogie dans ce monde de brutes (ou de management pyramidal) :

      On a parfois l’impression que tout est fait pour que ça rate. La frénésie de textes ne peut rien y changer, au contraire. Tachant de rattraper le retard pris dans la communication au peuple et aux enseignants, on sort un projet de décret par jour alors que les fondations n’ont pas été reconstruites sur un modèle nouveau.
      Il aurait pourtant été facile d’annoncer la suspension des programmes de 2008 qui ont été imposés brutalement, sans la moindre concertation, avec un autoritarisme débridé, et de donner une grande liberté aux enseignants pour reprendre ceux de 2002, pour expérimenter de nouvelles approches du savoir et en rendre compte, pour expérimenter. Il aurait été facile de suspendre les évaluations stupides et de faire confiance aux enseignants...

  • Quelle conception de l’acte d’apprendre avez-vous ? (Sylvain Connac)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/12/18122012_SConnac_extrait.aspx

    Consigne : chacune des onze questions suivantes interroge un domaine relatif à l’acte d’apprendre dans le cadre scolaire. Comme nous sommes, la plupart du temps, face à un écart entre ce que nous faisons réellement (F) et ce que nous espérons ou disons (D) de nos pratiques d’enseignement, il suffira, pour chaque item, de cocher la ou les réponses qui nous correspondent le mieux. Un tableau d’analyse permettra (peut-être) d’en savoir alors un peu plus sur ce que nous entendons par « apprendre à l’école »...

    #éducation #enseignants #apprentissage

  • Les professeurs français champions du monde de la perte de pouvoir d’achat (Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/LEXPRESSO/Pages/2012/10/15102012Article634858803492393831.aspx

    Contrairement à ce qu’on pourrait croire, l’univers éducatif est marqué par une nette hiérarchie salariale. […]
    Les inégalités salariales sont aussi importantes en Europe. […]
    Globalement les salaires de début des enseignants français sont parmi les plus bas d’Europe de l’ouest. […] Là la particularité de la France c’est que ses enseignants sont beaucoup plus jeunes que ceux des autres états européens. Le salaire moyen est donc en retrait par rapport à nos voisins. Mais la principale particularité de la rémunération des enseignants français c’est son évolution. De 2000 à 2010, les enseignants français et japonais sont les seuls de tous les pays de l’OCDE a avoir régressé. Partout ailleurs les enseignants ont gagné en niveau de vie […]. Depuis 2010, les enseignants français ont continué à voir leur niveau de vie décroitre. Mais du fait de la crise économique ils ne sont plus seuls. Les pays les plus gravement touchés par la crise financière ont baissé la rémunération des enseignants comme des fonctionnaires en général. […] Le dernier point remarquable des salaires des enseignants français c’est leur écart avec le salaire moyen d’un diplômé de l’enseignent supérieur.

    #éducation #salaires

  • Violence scolaire : "Je suis pessimiste" (Éric Debarbieux - Le Café Pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/larecherche/pages/2006/analyses_71_violencescolairejesuispessimistenousditericdebarbieux.a

    « Des solutions existent mais encore faudrait-il une volonté politique. »

    Toutes les enquêtes montrent que la violence à l’école est une violence de répétition, de rackett, de bagarres, de micro-violences. Ce que les anglo-saxons appellent le « bullying », le harcèlement entre élèves. Or cette forme de violence est très difficile à vivre.
    […] en ce qui concerne la montée de la violence, il faut souligner plutôt la stabilité : depuis 1993 en France on n’observe pas une progression globale. C’est ce que nous disent les enquêtes de victimation. La violence est ciblée sur quelques établissements en lien avec l’exclusion sociale. 4 à 10% des élèves, selon le établissements, sont victimes de la violence scolaire. La dureté de celle-ci varie selon les établissements.
    […] Au début des années 1990, le racket était individuel. Aujourd’hui il est de plus en plus souvent effectué par des groupes d’élèves. Ca a plusieurs conséquences. D’une part ça fait plus mal car en groupe on va toujours plus loin.
    […] Tout le monde est d’accord pour dire que la violence scolaire a plusieurs causes. La situation économique, familiale ont leur part mais il y a aussi des facteurs liés à l’institution scolaire. En particulier, il y a une forte corrélation entre la qualité du climat scolaire et la victimisation. Le climat scolaire c’est la qualité des relations entre adultes et élèves et entre adultes ; la capacité à avoir un dialogue et non un affrontement avec les élèves. C’est aussi la clarté des règles collectives. […] En France on continue à voir les familles comme des ennemies de l’Ecole et c’est dramatique. […] On n’affronte pas le problème. On a d’ailleurs tendance à tout mélanger. Par exemple les troubles de comportement et la violence scolaire.
    […] Je fais partie des sociologues qui pensent que les classes existent. Et je crois qu’une des violences les plus préoccupantes ce sont les violences d’origine sociale. A mon avis la violence scolaire participe du conflit des classes.
    […] En ce moment on voit bien comment on cherche à classer les jeunes et à les mettre dans des ghettos par exemple par une approche thérapeutique. Or ce qui marche ce n’est pas la rééducation behaviouriste mais au contraire une démarche qui fait avancer l’intelligence et le comportement ensemble.

    #éducation #violence #élèves

  • Apprendre à vivre ensemble pour apprendre, tout simplement
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2011/08/Apprendre.aspx

    Le succès des projets tient aussi et surtout parce que Monique Argoualc’h ne perd jamais de vue l’objectif premier d’un dispositif relais : permettre aux élèves de retrouver la voie de la normalité, de réintégrer une scolarité classique avec toutes les chances d’y réussir. Le dispositif est une halte de reconstruction où personne ne doit s’y installer, juste s’y reconstruire et avoir envie d’aller plus loin, d’aller ailleurs. Les projets sont là pour favoriser l’intégration en côtoyant des personnes à qui l’on n’aurait jamais parlé spontanément.

    #éducation #échec_scolaire #intergénérationnel #remédiation

  • « L’urgence c’est lutter contre les inégalités scolaires » (Jean-Yves Rochex, CaféPédagogique.net)
    http://www.cafepedagogique.net/lemensuel/lesysteme/Pages/2012/133_23.aspx

    Des dotations inégalitaires
    […] La dotation en moyens budgétaires et humains de toutes les écoles et établissements devrait, selon ce principe, être différenciée et varier de manière progressive en fonction des caractéristiques sociales et culturelles des populations qui y sont accueillies, selon des critères élaborés et mis en œuvre de manière transparente et démocratique. […]
    Il s’agit au contraire de mettre en œuvre un plan d’urgence et d’ampleur (une sorte de « plan Marshall » éducatif) au service de la réussite de tous dans les écoles et établissements les plus fragilisés. […]
    Réconcilier pédagogie active et explicite
    […] C’est dire, qu’au-delà des moyens indispensables, il n’y aura pas de réelle démocratisation sans examen critique rigoureux des modes d’élaboration, de définition et de transmission de la culture scolaire. […] Il faut œuvrer à concilier les acquis des pédagogies visant à ce que les élèves soient en activité intellectuelle et les exigences des pédagogies explicites et structurées, pour ne pas laisser à la charge des familles ou du hors l’école la construction de ce qui est nécessaire pour apprendre et réussir à l’école. […]
    Un toilettage conceptuel
    Plus largement, c’est le chantier de ce que doit être la culture scolaire qui doit être réouvert, bien au-delà du débat sur le socle commun et des modalités calamiteuses de sa mise en œuvre, pour faire que la culture scolaire et ses modes de définition, de découpage et de transmission soient culturellement plus pertinents et socialement moins inégalitaires pour les milieux populaires. […] Ce qui requiert non seulement de faire toute leur place aux « humanités techniques », mais également à la composante opératoire, productrice et fabricatrice de toute œuvre, de tout savoir et de toute culture.
    […]
    Pour conclure, précisons que tout ce qui précède serait vain sans une politique de défense d’un service public d’éducation, contre les logiques de concurrence et de ségrégation sociale entre boutiques de luxe et officines de pauvres. D’où la nécessité d’une politique inventive et offensive de redéfinition et de régulation de la carte scolaire qui ne pèse pas sur les seuls acteurs locaux, qui sache mettre en actes les principes d’unité du service public, de solidarité et de collaboration entre établissements, et les imposer à l’enseignement privé aussi bien qu’à l’enseignement public.

    #éducation #réformes #institution

  • Répondre à la promesse républicaine d’égalité (Le Café pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/06/04062012Article634743915834585659.aspx

    Une partie des réformes de l’école prévues par le nouveau gouvernement sont déjà connues : rythmes scolaires, révision des programmes de l’école élémentaire, formation des maîtres… Réformes urgentes tant, sur les dix dernières années, les constats des recherches #PISA sont alarmants : augmentation de la proportion d’élèves faibles, accroissement des inégalités de compétences entre élèves, origine sociale déterminant plus qu’ailleurs le destin scolaire. Toute la difficulté du redressement est, outre les réformes difficiles déjà programmées, de modifier en profondeur les spécificités du système éducatif français.
    […]
    Pour les élèves en difficulté, la note n’est pas seulement inutile, elle est aussi contreproductive. L’exigence institutionnelle de la note finit par se substituer à l’essentiel : aider, expliquer, apporter confiance et enthousiasme. […] L’élève n’est pas une performance qu’il faut évaluer mais une intelligence qu’il faut construire.
    […]
    De nouveau, sous couvert de différences individuelles, notre école de la République scolarise de plus en plus séparément les enfants des catégories aisées et populaires.
    […]
    L’individualisation se réalise parfois au détriment du collectif, parfois même contre certains élèves qui vont davantage progresser dans l’anonymat de la classe.
    […]
    Le fossé croissant entre la promesse d’égalité et la réalité grandissante de l’inégalité n’est pas seulement un renoncement à une école de la République digne de ce nom, elle détruit aussi, progressivement et en profondeur, le fondement même de la démocratie politique.

    #éducation #réforme #système_éducatif #évaluation

  • Pour en finir avec la ségrégation scolaire (Le Café pédagogique)
    http://www.cafepedagogique.net/lexpresso/Pages/2012/04/18042012_PMerle.aspx

    En ce début de siècle, le poids des diplômes et des voies de formation pèse sur les familles et nourrit la ségrégation. Or la ségrégation abaisse le niveau scolaire des plus démunis et entraine notre système éducatif vers le bas. […] Pierre Merle propose de lier le financement des établissements à leur mixité sociale.

    Ce n’est pas l’échec du principe du collège unique mais de sa pratique. Ce collège n’a plus d’unique que le nom. Dans la réalité, la mesure du recrutement social des collèges permet de découvrir une différenciation sociale considérable.[…] Dans les faits, le collège unique n’existe pas en raison de la ségrégation urbaine et de la politique de dérogations à la carte scolaire qui a accentué au-delà de la ségrégation urbaine la ségrégation sociale des établissements.
    […]
    Il faut supprimer le label Éducation prioritaire qui s’adapte d’ailleurs mal à une réalité urbaine et sociale changeante. Il y a des établissements qui rencontrent des difficultés importantes et qui ne sont pas classés prioritaires. La différenciation du financement, selon qu’il soit prioritaire ou non, n’est pas non plus satisfaisante. Il serait plus judicieux de mettre en place un financement qui prenne davantage en compte, de façon continue, le recrutement social des établissements.
    […]
    Il faut mener une politique exactement contraire à celle menée sur les dix dernières années. Il ne faut pas différencier l’offre pédagogique mais au contraire la rendre plus homogène. Plus l’offre est diversifiée, plus la concurrence entre établissements est accentuée, plus les logiques de choix des parents sont stimulées, plus la ségrégation scolaire augmente.

    #éducation #inégalité #ségrégation_scolaire #collège_unique #éducation_prioritaire