Goldsmiths Institute, Londres, mai 2014 : à la sortie d’une conférence, vu par hasard au détour d’un couloir pas trop fréquenté une émouvante et magnifique exposition de photo :
« l’espace et le regard », conversations avec Jean Mohr et Edward Saïd en Palestine.
Nirmal Puwar, professeur à Goldsmith écrit à propos de cette expo :
Edward Saïd était un grand admirateur du travail que faisait jean Mohr avec John Berger. En 1983, alors qu’Edward Said travaillait comme consultant pour les Nations unies, il suggéra que Jean Mohr photographie la vie quotidienne en Palestine dans l’idée d’organiser ensuite une exposition pour une conférence à Genève. L’ONU accepta la proposition, mais demandait en même temps qu’il n’y ait aucun texte qui accompagne les photos, à part les dates et les lieux des prises de vue...
Saïd et Mohr décidèrent alors de transgresser l’interdiction, et de travailler ensemble en « pleine interraction » (comme l’a formulé saïd lui même) : Saïd en tant que Palestinien souffrant de son exil, et Mohr comme photographe témoignant de la vie palestinienne d’une manière « non conventionnelle, hybride et fragmentaire ». Ils avaient alors baptisé l’exposition « Après le dernier ciel », et un livre fût publié en 1986.
Lorsque je suis rentré en contact avec Jean Mohr pour lui demander s’il était possible d’utiliser les clichés pour une exposition dans les locaux du Goldsmiths Institute, voici ce qu’il m’a répondu : "Le musée de la croix rouge et du croissant rouge possède un exemplaire de l’exposition, mais les photos sont dans un très mauvais état. Vous trouverez un deuxième exemplaire de l’expo à Jérusalem, et un troisième à Bruxelles, mais là encore, les images sont tellement dégradées qu’elles sont, je crois, inutilisables. Il faudrait faire de nouveaux tirages. Et oui, une expo à Goldsmiths serait une initiative formidable"
Jean Mohr nous a donc envoyé les fichiers des images, et nous avons décidé de les présenter côte à côte avec les textes d’Edward Saïd tirés du livre « Après le dernier ciel », ce qu’avait interdit l’ONU... Ainsi s’égraine au cours de l’exposition ds histoires de diaspora, de frontières, de déplacements forcés, de travail, de migrations.
Depuis les années 1980 et l’implacable oeuvre de dépossession et de colonisation, beaucoup des lieux photographiés par Mohr ont été détruit et/ou renommés.
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