Michea : le meilleur, le bizarre et le pire, par Frederic Lordon

#message167689

  • La finance a-t-elle tué le covoiturage ?
    http://carfree.fr/index.php/2014/07/04/la-finance-a-t-elle-tue-le-covoiturage

    Tout ceci illustre la naïveté profonde à la fois des partisans du covoiturage et des partisans de la nouvelle économie collaborative en mode 2.0. Certains diront que ce sont là les “dérives” naturelles d’une prise de contrôle d’un projet “utopique” par un fonds d’investissement tellement capitaliste. Plus prosaïquement, on appelle cela, à défaut d’être précis, la “récupération par le système”.

    • Ils oublient quelques arguments chez carfree !

      C’est pourquoi, depuis très longtemps, c’est-à-dire à l’époque de la pré-histoire d’Internet, le #covoiturage avait déjà ses adeptes. A vrai dire, ces adeptes étaient peu nombreux et devaient communiquer par des petites annonces dans les journaux gratuits…

      Comme si rien n’existait avant internet et l’an 2000 ! c’est ignorer les systèmes de covoiturage par téléphone dans les années 90, et surtout le fait que partager une voiture ce n’est pas diminuer la pollution mais continuer d’y participer, bref, la question a aborder est amha avant tout politique. Car comment en est-on arrivé à tuer le transport public et même l’idée de rendre service sans mercantilisme, voir ce machin archaïque qui se nommait l’auto-stop.

    • J’ai beaucoup voyagé en stop en france et dans certaines parties de l’europe dans les années 80/90. Les seules qui m’aient fait chier ce sont deux nanas qui ont voulu aider une pauvre fille seule sur la route et m’ont emmené 10km plus loin pour me déposer à une entrée d’autoroute où il n’y avait personne, là j’ai attendu jusqu’à la nuit… moyen cool.
      Les camionneurs qui te proposent de passer à l’arrière, tu en as, mais tu les repères avant de monter, ou sinon tu as intérêt à les tenir en respect en leur faisant parler de leur famille, ça peut marcher.
      Le stop ça permettait de voyager gratis dans une voiture, pas besoin d’argent pour bouger ! tout le monde y participait, c’était un état d’esprit hérité des années 70, fallait bien sûr avoir le temps de faire les trajets, et savoir aussi qu’on risquait de dormir dehors, un truc de jeune ou de routard·e quand même. N’empêche Pte d’Orléans, il y a avait la queue des autostoppeurs et chacun·e tenant son carton attendait que la précédent·e soit parti·e, exactement comme pour les taxis. L’autostop a disparu avec les années Pasqua où il fallait apprendre à avoir peur.
      Après, quand j’ai eu une caisse, je passais toujours par la Pte d’Orléans mais il n’y avait plus personne pour que je puisse rendre la pareille.

      Pour caricaturer, ceux qui font encore du stop aujourd’hui sont le plus souvent des gros pauvres relous qui puent, et les covoitureurs sont plutôt petits jeunes bourges propres sur eux prêts à payer pour aller d’un endroit à l’autre confortablement.
      Quelque part, on y a perdu.