Arrêt sur images - décryptage de l’actualité des médias

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  • Plafonnement aux prud’hommes : une « destruction du droit du travail » ? - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/breves/2015-06-13/Plafonnement-aux-prud-hommes-une-destruction-du-droit-du-travail-id1

    « Quand le plancher devient le #plafond, c’est qu’on marche sur la tête ! » Sur son blog, l’avocat en droit du travail David Van der Vlist, membre du Syndicat des avocats de France (fondé par des avocats de gauche) et ancien responsable du syndicat étudiant Unef (proche du PS), décortique l’annonce de réforme du gouvernement sur le plafonnement des dommages et intérêts qu’un #salarié peut toucher après un #licenciement abusif devant les #prud'hommes. Une réforme éclipsée cette semaine dans les medias par l’affaire du vol Poiriers-Berlin du Premier ministre.

    Jusque là, le code du travail fixait un #plancher de réparation de 6 mois de salaire pour tout licenciement abusif (sauf dans le cas d’un salarié ayant moins de 2 ans d’ancienneté ou travaillant dans une entreprise de moins de 11 salariés). Pour Van der Vlist, ce plancher est indispensable : « si l’on veut que l’obligation de fonder le licenciement sur une cause réelle et sérieuse soit respectée, il est indispensable que les conséquences d’un licenciement injustifié soient véritablement dissuasives. [...] Or si un salarié ne peut espérer obtenir que 3 mois de SMIC (3300 € net environ), il aura peu intérêt à saisir un conseil de prud’hommes, a fortiori s’il doit prendre un avocat qu’il devra payer une somme similaire (sans certitude de victoire). A partir de là, l’employeur a un faible risque contentieux puisque peu de salariés risquent de l’attaquer [...] L’employeur peut alors licencier sans véritable motif et le #droit_du_travail est réduit à une déclaration de bonnes intentions. »

    « IL NE SERA, LA PLUPART DU TEMPS, PLUS RENTABLE D’ATTAQUER L’EMPLOYEUR. »

    Or, c’est précisément vers cette situation que la réforme conduit pour le blogueur. Pour tous les salariés qui ont moins de deux ans d’ancienneté, le juge ne pourra plus accorder plus de 3 ou 4 mois de #salaire d’#indemnités, en fonction de la taille de l’entreprise. « Il ne sera, la plupart du temps, plus rentable d’attaquer l’employeur. Dans plusieurs cas, l’ancien plancher devient le maximum. »

    #renard_libre_dans_le_poulailler_libre #économie

  • Les drôles de missiles de l’ambassade d’Israël en France : l’affaire Orange, et ses blocages collatéraux - Jean-Marc Manach - Arrêt sur images

    http://www.arretsurimages.net/chroniques/2015-06-10/Les-droles-de-missiles-de-l-ambassade-d-Israel-en-France-id7806

    La campagne de Boycott-Désinvestissement-Sanction (BDS) dénonçant le partenariat d’Orange avec un opérateur présent dans les colonies israéliennes complique sérieusement les relations entre la France et Israël. Elle a tellement enflammé les réseaux sociaux que Stéphane Richard, PDG d’Orange, a annoncé, puis démenti, la fin des liens avec son partenaire israélien, au grand dam du premier ministre israélien Benjamin Netanyhaou, qui a réclamé des excuses, et de Laurent Fabius qui, fermement opposé au boycott d’Israël, a tenté de calmer le jeu.
    L’ambassade d’Israël à Paris, de son côté, s’est étrangement prêtée à un drôle de petit jeu, en jetant de l’huile sur le feu.

  • France Culture remercie Colette Fellous et Sophie Nauleau
    http://www.telerama.fr/radio/france-culture-remercie-colette-fellous,127591.php

    L’une des voix emblématiques de #France_Culture ne viendra plus bercer les oreilles des auditeurs à la rentrée : Colette Fellous, 65 ans, ne fera pas partie de la nouvelle grille. Productrice à Radio France depuis 1980, elle a animé Les Nuits magnétiques de 1990 à 1999 et présente Carnet nomade, chaque samedi à 20h. Autant de voyages radiophoniques portés par son charisme  : « Je voulais faire de la radio comme on écrit, comme on rêve, comme on invente, comme on compose… », confiait la romancière l’année dernière à Télérama.

    Après le départ d’Alain Veinstein, animateur et producteur de l’émission littéraire Du jour au lendemain jusqu’en juin 2014, la direction pousse ainsi vers la sortie un autre pilier de la station. Après lui avoir reproché de fournir une émission « trop littéraire », son directeur Olivier Poivre d’Arvoir lui aurait toutefois proposé de réfléchir à une longue série d’été pour l’été 2016.

    Les amoureux des mots ne retrouverons pas non plus l’émission Ça rime à quoi produite par Sophie Nauleau, qui était à l’antenne depuis 2008. Le seul rendez-vous de #poésie à #Radio_France disparait lui aussi de l’antenne. « Olivier Poivre d’Arvor m’a dit que l’émission ne générait pas assez de #podcasts, rapporte Sophie Nauleau, dépitée. Et il estime que d’autres sujets méritent d’être davantage mis en avant, comme la photographie ». La productrice ne décolère pas : « C’est cavalier, et sans argument qui tienne la route ». D’une façon générale et pour des raisons d’économie, il semble que le nombre de producteurs doive diminuer sur France Culture.

    • La poésie, ça ne fait pas partie du cahier des charges de Culture, quelle que soit l’#audience ?!

      Sinon je n’avais pas vu la charge d’Acrimed contre Fellous la semaine dernière :

      Les éditocrates n’ont pas le monopole des échanges circulaires des invitations et/ou des gratifications. Le microcosme médiatico-culturel compte aussi ses spécialistes en la matière. Parmi eux, une virtuose méconnue, exemple exemplaire de cette pratique consistant à privatiser l’antenne du service public pour ses intérêts propres et ceux de ses amis : Colette Fellous, animatrice sur France Culture de « Carnet nomade », qu’elle devrait rebaptiser « Carnet d’adresses ».

      http://www.acrimed.org/article4683.html

    • Emission littéraire dézinguée par Acrimed, supprimée par France Culture - Arrêt sur images
      http://www.arretsurimages.net/breves/2015-06-06/Emission-litteraire-dezinguee-par-Acrimed-supprimee-par-France-Cultu

      Jointe par @si, Colette Fellous ne décolère pas contre l’article d’Acrimed : « Je suis choquée et dégoûtée par ce torchon. Evidemment j’ai invité Garcin, car j’ai aimé son livre. Haenel, je le connais depuis longtemps. J’aime suivre le parcours des écrivains, c’était aussi le principe de mon émission. Les gens de ma collection, je ne les ai jamais invités pour des livres que je publiais ». Et Fellous de nous raconter son entretien avec le directeur de France Culture, Olivier Poivre d’Arvor : « J’ai lu cet article le matin, et j’avais rendez-vous avec Olivier Poivre d’Arvor. Il m’a dit qu’ils étaient obligés de faire des économies, que ce n’est pas un problème de fond, même si,mon émission était parfois trop littéraire, un peu trop entre soi. Et il m’a dit qu’il y avait un truc qui circulait sur internet. J’ai bondi et il a reconnu que c’était effectivement malfaisant. Je ne sais pas qui est derrière cet article mais je crois que je vais porter plainte pour préjudice moral si ça a joué dans la décision ».

  • Quelques canulars mémorables, pour la science - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-06-02/Quelques-canulars-memorables-pour-la-science-id7770

    L’objectif déclaré de Bohannon : s’attaquer à la « pseudo-science » constituée par certaines études sur les régimes alimentaires, et à ses canaux de diffusion. Le journaliste-biologiste n’en est pas à son coup d’essai en matière de vraies-fausses études. En octobre 2013, il avait révélé comment il était parvenu à faire accepter la publication d’un faux article sur une méthode de lutte contre le cancer à 157 journaux (sur 304 sollicités).

    Rédigés en mauvais anglais, truffés d’erreurs et signés de pseudonymes générés automatiquement, les articles portaient sur une molécule présente dans le lichen, censée inhiber la croissance de cellules tumorales. John Bohannon ne les a pas soumis à n’importe quelles revues : il a ciblé les journaux scientifiques en libre-accès (en ligne). Ces derniers, nés en réponse au monopole des grands éditeurs scientifiques, sont l’objet d’un débat : côté pile, ils permettent à des lecteurs qui ne sauraient s’offrir les coûteux abonnement aux grandes revues (parfois plus de 4000 euros par an) d’avoir accès à des travaux de recherche, mais côté face, le système attire son lot d’entrepreneurs peu scrupuleux, qui font payer d’importantes sommes d’argent à de jeunes chercheurs en mal de publications, sans assurer de relecture par un comité de pairs. C’est sur ce second aspect que le canular de Bohannon a mis le doigt de façon spectaculaire.

    En plus d’un article (un vrai, cette fois), Bohannon a exposé son forfait dans une savoureuse carte interactive :

    liste des journaux selon l’outcome :
    http://www.sciencemag.org/content/342/6154/60/suppl/DC1
    papier :
    http://www.sciencemag.org/content/342/6154/60.full

  • La NSA suspend sa collecte des données téléphoniques des Américains
    http://www.lemonde.fr/pixels/article/2015/06/01/la-nsa-va-suspendre-la-collecte-des-donnees-telephoniques-des-americains_464

    L’Agence nationale de sécurité (NSA) a été #contrainte, dimanche 31 mai à minuit (6 heures à Paris), d’interrompre son programme de saisie des #métadonnées concernant les #communications téléphoniques passées aux Etats-Unis. Ce programme contenu dans la section 215 du Patriot Act, une loi #antiterroriste renforçant les pouvoirs des agences de #renseignement américaines, arrivait à expiration le 1er juin et les divisions du Parti républicain (GOP) ont empêché son renouvellement dans les temps.

    Après les révélations en 2013 d’un ancien membre de la NSA, Edward Snowden, concernant les excès auxquels le Patriot Act donnait lieu, le président des Etats-Unis, Barack Obama, avait souhaité en 2014 une réforme de la collecte de ces métadonnées (durée des appels, destinataires, localisation) afin qu’elle ne soit plus automatique. Le 13 mai, la Chambre des représentants avait voté à une forte majorité (338 voix contre 88) mêlant des voix démocrates et républicaines en faveur de cette réforme. Une semaine plus tôt, une cour d’appel fédérale avait d’ailleurs jugé « illégal » le dispositif en vigueur, estimant qu’il allait au-delà des intentions du législateur.

    #les_pieds_dans_le_tapis

  • « Grazia » glamourise les militantes FN - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-31/Grazia-glamourise-les-militantes-FN-id7773

    En feuilletant rapidement, on pourrait passer à côté. Car à première vue les photos de « Orlane, 19 ans », « Anaïs, 23 ans » ou « Iléna, 19 ans » ne tranchent pas vraiment avec les photos de mannequins et d’actrices qui prennent la pose dans les pages précédentes. La profusion de drapeaux bleu-blanc-rouge alerte tout de même, ainsi que celui, rouge vif, du Front national qui flotte dans le dos d’Iléna. C’est en se plongeant dans le texte qui les accompagne que l’on découvre qu’Orlane– « voix douce, style preppy avec un twist provençal »– est entrée au FN pour lutter « contre le racisme anti-Blanc », et qu’Iléna trouve "qu’au vu de l’histoire de France, Jean-Marie Le Pen n’a pas forcément tort quand il parle de « détail »."

    #mode #racisme #extrême_droite #presse_féminine

    • Pour illustrer ce dossier consacré aux #Arabes, Le Point a choisi une #peinturlure de Jean-Joseph Constant qui signait ses oeuvres sous le pseudonyme de Benjamin-Constant, à ne pas confondre avec l’écrivain Benjamin Constant.
      Benjamin-Constant-avec-un-tiret fut un #peintre fort célèbre en son temps qui peignit, entre autres, les plafonds de l’Hôtel de ville de Paris, ceux de l’Opéra-Comique de Paris itou, sans oublier quelques fresques ornant les murs de la Sorbonne. Mais avant d’être un barbouilleur officiel de la Troisième République, Benjamin-Constant-avec-un-tiret fut, avec Henri Regnaut dont il était tout récemment question dans une précédente chronique, l’un des derniers grands peintres #orientalistes. Et c’est l’une de ses oeuvres intitulée Dans le palais du sultan qui s’affiche cette semaine au fronton du Point, sublime peinturlure faite de clichés et d’approximations. Voici l’oeuvre, dans son entier :

      Benjamin-Constant-avec-un-tiret, qui fit un séjour de quelques mois au Maroc, réalisa pendant des années des toiles illustrant un #Orient_de_bazar à la #géographie_embrouillée. Dans Le palais du sultan, par exemple, nous voyons deux Marocains protégés par… un janissaire turc ! Mélange improbable, confusion, collage réunissant deux hommes avachis, inactifs (l’Arabe est volontiers paresseux), et un impavide guerrier casqué (car ne l’oublions pas, l’Arabe a aussi la fibre belliqueuse et tant pis si les Turcs ne sont pas des arabes, tout ça c’est de la vermine pareille).

    • C’est un peu dur accuser un peintre orientaliste du XIXème d’approximations et de préjugés. Après tout ils ne faisaient pas oeuvre de journalisme, mais au contraire ils représentaient un orient imaginaire et fantasmé... Cette peinture est tout de même magnifique et rend hommage à l’architecture arabe, ne pensez-vous pas ?

  • Non, chers juges, je n’ai pas volé le fichier de l’armée ! - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/chroniques/2015-05-26/Non-chers-juges-je-n-ai-pas-vole-le-fichier-de-l-armee-id7756

    Relaxé en première instance, condamné en appel, Olivier Laurelli (également connu sous le pseudonyme de #Bluetouff), a de nouveau été "condamné en cassation pour avoir téléchargé des documents via Google", comme l’a titré Le Parisien. J’avoue : j’avais moi aussi découvert il y a quelques mois, par hasard et via Google, des documents et données de l’armée française auxquels je n’étais pas censé pouvoir accéder. Pour autant, je ne suis pas un "voleur". Explications techniques à destination des magistrats (et de quelques autres).

    L’été dernier, j’expliquais comment j’avais retrouvé des dizaines de documents estampillés "#CONFIDENTIEL - NE PAS DIFFUSER" sur des sites web de l’administration et du gouvernement français. Il suffisait en effet d’entrer dans le formulaire de Google la requête "ne pas diffuser" inurl:gouv.fr filetype:pdf pour demander au moteur de recherche la liste de tous les fichiers .pdf qu’il avait indexé sur les sites web hébergés en .gouv.fr et comportant la mention "ne pas diffuser" (ce genre de mention se retrouve d’ordinaire plus facilement dans des fichiers .pdf que sur des pages web).

    Les #données contenues dans plusieurs de ces fichiers auraient pu valoir à ceux qui les avaient mises en ligne d’être poursuivis voire condamnés, mais je les avais contactés pour qu’ils retirent les fichiers, et personne -à ma connaissance- n’a été poursuivi.

    Olivier Laurelli, de son côté, avait découvert (et téléchargé) 8000 fichiers sur l’extranet non protégé de l’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (ANSES), puis mis en ligne un article sur la dangerosité des nano-matériaux sur Reflets.info, le site d’information indépendant qu’il a co-fondé, ce qui lui avait valu d’être cueilli à l’aurore par des agents du contre-espionnage, placé en garde à vue pendant 30 heures, et d’être poursuivi en Justice... quand bien même l’ANSES n’avait pas porté plainte contre lui (voir les explications de Bluetouff : La non-affaire Bluetouff vs ANSES, et l’analyse juridique de NextInpact,Affaire Bluetouff : la Cour de cassation consacre le vol de fichiers informatiques -réservé aux abonnés).

    Sa récente #condamnation à 3000€ d’amende m’incite aujourd’hui à raconter comment j’avais également trouvé des fichiers autrement plus sensibles, émanant de l’armée française. Sa condamnation me semble en effet relever de l’incompréhension, par certains magistrats, de ce que l’on peut faire (et trouver) sur le web, sans même le chercher.

    En première instance, on avait ainsi découvert que "la magistrate chargée de rappeler les faits semblait même ne pas connaître Google, prononcé à la française « gogleu », ni savoir ce que signifie un « login », prononcé « lojin »", le parquet reconnaissant de son côté que "la moitié des termes que j’ai entendus aujourd’hui, je ne les ai même pas compris".

    Il me semble donc important d’expliquer ce qu’il est possible de faire, et comment, dans la mesure où, sans être malintentionné, on peut se retrouver dans des situations délicates.

  • Et donc, troisième thème de la très belle campagne de communication d’ISIS pour la « libération » de Palmyre : le régime baasiste n’a jamais rien fait pour étudier, protéger ni valoriser le patrimoine historique syrien (et d’ailleurs, il n’y a aucune littérature savante sur ce sujet depuis 50 ans, et aucun historien étranger n’est jamais allé visiter l’endroit) :
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-21/Non-Assad-n-est-pas-le-protecteur-du-patrimoine-culturel-syrien-id77

    Comment ça se passe, vraiment, ami journaliste ? L’État islamique t’envoie un communiqué de presse et tu brodes là-dessus ?

    (Je vais te le dire : ça fait une semaine que les usual suspects de le rébellitude – ceux qui prétendaient que les drapeaux noirs d’Al Qaeda c’était juste pour faire viril – préparent le terrain sur Twitter.)

    Comme toute une partie de cette communication passe par Beyrouth, ami journaliste, peux-tu t’enquérir auprès de tes contacts du bureau de presse du 14 Mars comment le très démocrate Rafic Hariri a sauvé, étudié et valorisé le patrimoine historique du Liban ? (Je te fais gagner du temps : il a fait ça à la bétonneuse.)

    Résumons la très belle campagne de communication d’ISIS pour la libération de Palmyre :
    – comment les Occidentaux osent-ils s’inquiéter pour des vieilles ruines alors que Bachar a lui-même personnellement déjà tué 200.000 Syriens ?
    – pour les (vrais) Syriens, Palmyre n’est pas une cité antique mais une épouvantable prison où l’on torture les prisonniers…
    – et puis de toute façon, le régime Syrien n’a jamais étudié ni protégé le patrimoine historique syrien.

  • Non, Assad n’est pas le protecteur du patrimoine culturel syrien - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-21/Non-Assad-n-est-pas-le-protecteur-du-patrimoine-culturel-syrien-id77

    Pourquoi documenter ces destructions et pillages ? Après tout, ces exactions ne relèvent-elles pas du détail, en comparaison de celles opérés par l’EI ? Dans le cas du groupe djihadiste, l’intention de détruire systématiquement et intentionnellement est manifeste. Mais rendre au régime syrien sa part de responsabilité est nécessaire dès lors qu’il fait de son image de protecteur un argument politique. « L’objectivité exige de rappeler que des atteintes au patrimoine syrien ont été commises dans plus d’une demi-douzaine de villes bien avant que l’Etat islamique soit apparu dans l’est et le nord de la Syrie, observait ainsi en décembre 2014 l’ancien diplomate spécialiste de la Syrie Wladimir Glasman, et, surtout, avant que Da’ech soit devenu le porte-manteau commode d’une partie des crimes commis par les uns et les autres, et parmi eux par les partisans du pouvoir en place ».
    L’appel n’a manifestement pas encore été entendu par toute la classe politique française : face à l’avancée de l’EI vers la cité antique, la sénatrice UMP Joëlle Garriaud-Maylam écrivait, le 15 mai : « Peu importe ce que notre gouvernement pense de Bachar, il FAUT aider son armée à sauver Palmyre. »

    #Syrie

    • Ah, j’avais oublié celui-là : troisième thème de la très belle campagne de communication de la libération de Palmyre par ISIS. Avec du Glasman dedans, évidemment : ça fait une semaine que les usual suspects préparent le terrain sur Twitter) ; d’ailleurs :
      http://syrie.blog.lemonde.fr/2015/05/21/la-sauvegarde-du-site-de-palmyre-passe-par-la-conquete-de-damas-e

      J’ai vraiment hâte qu’ISIS libère le reste de la Syrie.

      Et donc, la Palme d’Or de l’euphémisation : « on sait en effet que les combattants de l’EI ont peu de goût pour l’art antique » (on dirait du Desproges).

    • Bon, histoire de quand même rappeler une grosse évidence : la Syrie est une dictature bassiste depuis cinq décennies. Je me demande comment la patrimoine syrien y a survécu aussi longtemps et comment, tout ce temps, des historiens de toute la planète sont allés en Syrie pour travailler.

      Recherche par exemple « missions archéologiques françaises en Syrie »…

    • @nidal

      la libération de Palmyre par ISIS

      C’est pas vraiment l’idée non plus, hein...

      Je me demande comment la patrimoine syrien y a survécu aussi longtemps et comment, tout ce temps, des historiens de toute la planète sont allés en Syrie pour travailler.

      L’article parle des pillages et destructions commis depuis le début de la guerre.

      Et les articles sur le bagne de Palmyre donnent moyennement envie de choisir entre la peste et le choléra
      http://geopolis.francetvinfo.fr/la-prison-de-palmyre-un-enfer-pour-les-opposants-au-systeme-as

    • Et si on laissait les Syriens choisir entre la peste et le choléra ? De façon assez notoire, voilà pas mal de mois qu’en France on fait tout, y compris illégalement (http://seenthis.net/messages/369173) pour que l’épidémie se répande, après n’avoir rien fait pendant 40 ans, si ce n’est inviter leurs responsables - de fait, « élus », ne convient pas bien - à honorer de leur présence nos festivités républicaines.
      Quant à la campagne de comm, elle me paraît aussi évidente qu’à Nidal. On continue d’ailleurs à nous expliquer de temps en temps que le régime a choisi de perdre Palmyre/Tadmor, comme il a choisi de perdre Jisr al-Choughour sans doute, et Idleb, et la liste peut être allongée...
      Pour revenir à la question archéologique, mettre en regard les « destructions » de l’armée syrienne et celles de Daesh relève clairement du « syndrôme Glasman » qui, pour des raisons qui lui appartiennent, n’est plus un observateur mais un militant depuis longtemps.
      (Ayant regardé le profil de Justine Brabant, je ne vois rien dans son CV, si c’est bien le sien, qui explique ses nouvelles compétences archéologiques. Quelqu’un, qu’elle n’a pas pensé à nommer, l’a par conséquent aidée à évaluer la datation des dégâts provoquer aux ruines. Il serait intéressant de connaître cette source.)

    • @gonzo, la journaliste a quand même nommé une de ses sources, ça donne d’ailleurs une tournure toute orwellienne à la notion d’objectivité : « L’objectivité exige … l’ancien diplomate spécialiste de la Syrie Wladimir Glasman ».

  • Les troupes d’Assad ont attaqué Palmyre bien avant l’Etat islamique - Non, Bachar Al Assad ne protège pas le patrimoine - Arrêts sur images

    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-21/Non-Assad-n-est-pas-le-protecteur-du-patrimoine-culturel-syrien-id77

    Quand le « protecteur » se faisait pilleur. Les images de la cité antique de Palmyre, en sursis avant de tomber aux mains de l’organisation Etat islamique (EI) ont fleuri dans les médias cette semaine. Face aux djihadistes, les soldats de l’armée syrienne ont été dépeints en héros d’une bataille pour la sauvegarde des vestiges. Mais les médias ont oublié de rappeler que ce régime a, lui aussi, sa part de responsabilités dans les destructions du patrimoine culturel syrien. Y compris celui de Palmyre.

    • « Ce nouveau concept repose sur l’idée de proposer à des acteurs de la ville - artistes, collectifs, associations- d’investir pour une période temporaire, de quelques heures jusqu’à 6 mois maximum, certains sites ferroviaires temporairement inutilisés, et d’y laisser libre cours à leur imagination. SNCF IMMOBILIER a identifié seize (16 sites) qu’elle est prête à mettre à disposition, dans leur état actuel, les équipes retenues faisant leur affaire personnelle des dépenses de toute nature nécessaires à la réalisation de leur projet. »

      Eh oui, ami artiste qui rêve de repeindre un château d’eau ou de réaliser une installation dans un ancien entrepôt pour les beaux yeux de la SNCF, tu devras payer avec tes petits sous les tonnes de peinture, les échafaudages, le camion-grue indispensables à la réalisation de ton chef-d’oeuvre périssable. Après, au bout de six mois maximum, tu devras tout remettre en état comme c’était avant. Alors mets bien de côté les gravats qui étaient là à ton arrivée :

      « le site devra faire l’objet en tant que de besoin d’une remise en son état initial, sauf accord du propriétaire ».

      Et comme ce n’est pas suffisant, ami artiste, sache que tu devras céder l’intégralité de tes droits d’auteur à la SNCF qui fera son biznesse avec ton chef-d’oeuvre sans te reverser l’ombre du moindre kopeck :

      « Le Candidat retenu s’engage à formaliser auprès de SNCF IMMOBILIER, par la signature d’un contrat de cessions de droits, la cession de la totalité de ses droits patrimoniaux relatifs aux œuvres qu’il serait susceptible de réaliser au sein du Bien mis à disposition pour la durée légale de protection des droits d’auteur telle que définie par le Code de la Propriété intellectuelle, ainsi que par les conventions internationales, y compris les cas de prorogation ou extension éventuelle de cette durée. »

      Et parce que tu es un peu neuneu, ami artiste, un peu tête-en-l’air, la SNCF reprécise dans son cahier des charges que l’occupation de l’un de ses sites ainsi que sa remise en état va te coûter un maximum :

      « Le Candidat retenu s’engage à accepter une prise en charge à ses frais exclusifs et sans recours contre SNCF IMMOBILIER ou le Groupe Public Ferroviaire des conséquences de la situation du Bien mis à disposition ».

      « Le Candidat retenu s’engage à prendre en charge les frais afférents à son occupation ».

      Si jusque-là tu n’as pas tiqué, ami artiste, alors pose tes fesses sur un tabouret avant de lire ce dernier article du cahier des charges ; car non content d’avoir payé ton matériel, d’avoir accepté de remettre l’endroit en son état initial à tes frais, d’avoir cédé tous tes droits, sache que tu devras louer à la SNCF cette friche industrielle où tu exerceras ton art. Lis bien tous les mots :

      « Le Candidat est informé du principe énoncé par les articles L 2125-1 et L 2125-2 du Code Général de la Propriété des Personnes Publiques selon lequel toute occupation ou utilisation privative du domaine public donne lieu au paiement d’une redevance tenant compte des avantages de toute nature procurés au titulaire de l’autorisation. Aussi le Candidat dont le projet porte sur une dépendance du domaine public s’engage à déposer une offre de projet comportant une proposition de redevance en adéquation avec ce principe de non gratuité. »

    • Et plus pour longtemps :
      Septembre 1960, la défection de deux agents de la NSA : traîtres ou lanceurs d’alerte ?

      C’est une étrange coïncidence : un demi-siècle avant Edward Snowden, deux lanceurs d’alerte, des whistleblowers, comme les nomment les Américains, ont eux aussi publiquement dénoncé les méthodes d’espionnage de leur pays et en particulier celles de la NSA, la National Security Agency. Et ils ont fini par se réfugier à Moscou ! Tout comme Snowden aujourd’hui. Et encore comme Snowden, ils ont été accusés d’être des traîtres par l’administration états-unienne. Il faut aussi observer que l’affaire Martin et Mitchell, du nom de ces deux lanceurs d’alerte, a entraîné de graves conséquences pour les services de renseignement américains et même provoqué un véritable scandale.

      Certes, le contexte historique était différent puisqu’on était alors en pleine Guerre froide… Mais on ne peut pas s’empêcher d’être frappé par la coïncidence. C’est pourquoi Monsieur X a décidé cette semaine de revenir sur l’histoire très étonnante de ces deux jeunes Américains qui, exactement comme Snowden, ont agi par idéalisme et n’ont pas cherché à en obtenir un quelconque intérêt personnel… Des idéalistes, donc, et également des naïfs. Comme semble l’être aussi Snowden !

      http://www.franceinter.fr/emission-rendez-vous-avec-x-septembre-1960-la-defection-de-deux-agents-d

  • Un blogueur en sécurité informatique condamné à 750 euros d’amende - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-11/Un-blogueur-en-securite-informatique-condamne-a-750-euros-d-amende-i

    Scandale dans le monde de la sécurité informatique : l’auteur du blog spécialisé Krach.in a été condamné fin avril à 750 euros d’amende. En cause, trois articles dans lesquels il détaille par exemple des procédures comme le piratage d’un réseau Wifi, pour mieux expliquer comment le sécuriser. Une condamnation un peu particulière puisqu’il n’y a eu ni procès… ni plainte.

    « Quand j’ai vu le devis, j’ai préféré aller en CRPC »

    « Mon avocat m’a conseillé de refuser la CRPC et d’aller au pénal, il m’a bien expliqué que c’est un ’plaider coupable’ à la française et que c’est comme si je reconnaissais ce qui m’était reproché, mais quand j’ai vu le montant du devis [pour le procès], j’ai préféré aller à la CRPC [400€ de frais d’avocat] et voir ce que j’allais prendre. Honnêtement je me voyais repartir avec une sorte de rappel à la loi », détaille l’auteur des articles dans un long document PDF.

    Un calcul risqué puisque le procureur proposait dans un premier temps « une amende et du sursis » et a comparé le comportement du blogueur « au fait de conduire une voiture à 250km/h alors que c’est interdit, juste pour montrer que cette vitesse peut être atteinte ». « Mon avocat a tout de même pu m’éviter le sursis ainsi que l’inscription au casier judiciaire. Mais j’ai quand même pris 750 euros d’amende ! »

    Une plainte déposée... par un robot ?

    Reste à savoir d’où venait la plainte, puisqu’aucune société ni aucun particulier n’étaient visés par les articles. « [Lors de la perquisition], le gendarme n’est pas agressif, il est même plutôt impressionné par les compétences et m’explique qu’ils sont obligés de traiter cette plainte car elle vient d’une sorte de bot [robot ndlr] qui scanne le WEB FR et [relève] des infractions » explique le blogueur.

    Un scan automatique à la recherche d’infractions ? Contactée par @si, la gendarmerie de Saint-Brieuc qui aurait pu être en charge du dossier indique n’avoir pas eu connaissance du cas du blogueur. Elle confirme toutefois que la division de lutte contre la cybercriminalité de la gendarmerie nationale basée à Rosny-sous-Bois procède bien à une « surveillance sur Internet » automatisée et peut saisir directement le parquet de Saint-Brieuc si elle constate une infraction. Le parquet peut ensuite confier l’enquête à une brigade locale ou la laisser dans les mains de la brigade de Rosny. Les dossiers qui suivent cette procédure, et dont les gendarmes de Saint-Brieuc ont connaissance, concernent cependant « en grande majorité » des cas d’échanges d’images pédopornographiques.

    Suite à la plainte, le domicile du blogueur a été perquisitionné (le domaine du site étant alors enregistré sous son vrai nom) et son matériel informatique saisi (avant d’être restitué). Mais ce n’est pas aux gendarmes que le blogueur en veut le plus, mais plutôt à la justice : « On est jugé par des gens ne comprenant rien à ce qu’ils jugent ».

  • La bande dessinée Maus de Spiegelman censurée en Russie
    http://www.arretsurimages.net/breves/2015-04-28/Le-Maus-de-Spiegelman-censure-en-Russie-id18863

    C’est un article de l’AFP, repris un peu partout dans le monde, qui nous l’apprend : plusieurs librairies de Moscou viennent d’enlever de leurs rayons le Maus d’Art Spiegelman. Plus fort : certaines librairies en ligne prétendent même ne jamais l’avoir eu en stock. Il s’en est pourtant vendu environ 10 000 exemplaires depuis sa traduction en 2013.

    #Bande_Dessinée #BD #Censure #Art_Spiegelman #Représenter_l'_Histoire #Histoire #WWII #Histoire_et_Bande_Dessinée #Histoire_et_BD #Histoire_dans_la_BB #Nazisme #Shoah #Mémoires_Douloureuses

  • Bruno Leroux était l’invité de France Inter ce matin.

    http://www.franceinter.fr/emission-interactiv-bruno-le-roux-2

    Il a parlé du projet de loi sur le renseignement.

    En substance, il est confiant car, selon lui, la loi ne sera liberticide qu’à la seule condition que les citoyens se choississent un gouvernement qui en ferait mauvais usage. Il nous conseille donc de ne pas voter pour un parti extrémiste...

    Voilà, voilà...

  • Caroline Fourest accusée de mensonge : les faits - Arrêt sur images
    http://www.arretsurimages.net/articles/2015-05-03/Fourest-accusee-de-mensonge-par-Caron-sur-France-2-les-faits-id7705

    Citation tronquée ? Réprimande du CSA ? Procès perdu ?

    "Fourest menteuse" : les réseaux sociaux sont sévères avec l’écrivain et polémiste Caroline Fourest, accusée de mensonge par le chroniqueur Aymeric Caron sur le plateau de l’émission de France 2, On n’est pas couché. Au delà du "clash" repris un peu partout entre Fourest et Caron sur le plateau de Ruquier hier soir, à propos du livre Eloge du Blasphème de la réalisatrice-polémiste, nous nous sommes penchés sur les éléments de la controverse : citation tronquée ou non ? Réprimande du CSA ? Condamnation pour diffamation ? Rappel des faits.
    "Ca me fait chier de parler avec quelqu’un d’aussi con que vous." Caroline Fourest a eu recours à l’insulte, sur le plateau de On n’est pas couché, sur France 2, samedi 2 mai 2015, où elle assurait la promotion de son dernier livre Éloge du Blasphème. Dans ce livre, elle répond à ceux qui ont critiqué Charlie Hebdo (journal auquel elle a collaboré jusqu’au départ de Philippe Val), avant et après les attentats de janvier. Interrogée sur plusieurs "affaires" par le chroniqueur de l’émission Aymeric Caron, la journaliste lui a répondu qu’elle refusait de débattre avec "quelqu’un d’aussi con".
    Le chroniqueur de l’émission lui reprochait pincipalement de vouloir régler des comptes avec tous ceux qui ne partagent pas sa vision de l’antiracisme et de la laïcité. Il s’étonne par exemple que le livre s’en prenne sur ce thème à Mediapart et Arrêt sur Images, que Caroline Fourest qualifie dans son livre "d’anti-laïques" (3:20 dans la vidéo ci-dessous, et le passage du livre est ici).

    Le premier reproche qu’adresse Caron à Fourest est celui de "déformer les propos" des personnes avec qui elle veut "régler des comptes". Le chroniqueur prend l’exemple de la militante antiraciste Rokhaya Diallo, avec qui Fourest s’oppose régulièrement (comme lorsque Diallo a remis un "Y’a bon awards" à Fourest). "Sur Rokhaya Diallo, quand vous expliquez qu’elle déplore que Dieudonné ne soit plus visible dans les médias parce qu’il tient des propos antisémites, ce n’est pas vrai", indique Caron.
    Mais que trouve-t-on vraiment dans les deux livres en question, celui de Caroline Fourest, et celui de Rokhaya Diallo ? Dans celui de Fourest, on peut lire que "Diallo s’émeut dans un livre qu’un humoriste passé de l’antiracisme à un antisémitisme obsessionnel ne soit plus si populaire dans les médias". A l’appui de cette affirmation, Fourest cite une phrase de Diallo : "Considéré comme un antiraciste à ses débuts, il a vu sa carrière basculer et son image publique se modifier après avoir tenu des propos antisémites". Une citation particulièrement neutre qui n’indique en aucun cas que Diallo le déplorerait. Reste à voir le contexte dans lequel Diallo a tenu ces propos.

    Dans son livre Racisme : mode d’emploi Diallo développe un passage sur la condamnation du racisme dans notre société. "Les personnes publiquement reconnues comme racistes, y compris celles qui ne le revendiquent pas, sont désavouées au point de voir leur crédit disparaître. L’humoriste Dieudonné en a récemment fait les frais. Considéré comme un antiraciste à ses débuts, il a vu sa carrière basculer et son image publique se modifier après avoir tenu des propos antisémites. Boycotté par la plupart de ses pairs et peinant à trouver des salles de spectacles, ses prises de position lui interdisent dorénavant l’accès à la quasi-totalité des médias. Son étiquette de « raciste » est devenue contagieuse : les personnes paraissant à ses côtés deviennent infréquentables. Dans ce cas précis, le dispositif social de rejet du racisme a montré son efficacité et a permis le rappel à l’ordre d’un fauteur de troubles", analyse la militante antiraciste, semblant saluer la mise à l’écart de Dieudonné. Mais elle juge aussi "regrettable que la sanction sociale se soit traduite par une forme de censure l’empêchant d’exercer son métier". De ce texte contradictoire, chacun tirera les conclusions qu’il souhaite.
    "LES GLOBES OCULAIRES" UKRAINIENS
    Le chroniqueur de France 2 fait ensuite référence à une réprimande du CSA à la suite d’une chronique de Caroline Fourest (@si vous en parlait ici). Le CSA avait été saisi de plaintes à propos de l’émission Le Monde selon Caroline Fourest le 6 mai, après une chronique sur l’Ukraine. Fourest y faisait état d’exactions commises, selon elle, à l’encontre d’officiers ukrainiens par des pro-Russes. On pouvait l’entendre dire que "les paramilitaires séparatistes venaient de leur arracher les globes oculaires avec un couteau". Une information qu’elle disait tenir d’un "journal ukrainien" mais que le CSA avait estimé trop peu fiable, "eu égard à sa sensibilité".
    CSA
    Fourest avait ensuite violemment attaqué le CSA, l’accusant de ne pas réprimander ces "confrères [qui] servent de relais, bêtes et neutres, à des intox ou à des propos mensongers". "Les radicaux, les démagogues et les désinformateurs professionnels peuvent dormir tranquilles. Le CSA veille à les protéger. Les pro-Russes, parfois aussi militants du Front national, peuvent aussi se réjouir", déplorait la journaliste.
    RABIA BENTOT ET L’AGRESSION ISLAMOPHOBE
    Surtout Caron a évoqué la condamnation judiciaire de Caroline Fourest en octobre dernier (dont @si vous parlait ici). Le litige remonte au 25 juin 2013 et une chronique de Fourest intitulée "Faut-il être féministe pour dénoncer l’agression des femmes voilées ?". Dans cette chronique, la polémiste mettait en doute les propos d’une jeune femme voilée, agressée quelques semaines plus tôt par deux hommes à Argenteuil. Fourest estimait que la police "doutait" de la version de la jeune fille, Rabia Bentot, et de celle de son père. "[La police] n’exclut pas un règlement de comptes familial, une opération punitive destinée à faire payer à la jeune femme son style de vie, jugé trop libre, ce qui changerait évidemment tout", expliquait Fourest, évoquant la possibilité d’une agression "bidonnée". Elle soulignait par ailleurs que le père de Rabia Bentot ne la laissait pas s’exprimer lors d’un entretien pour le site Oumma.com.
    Jugeant ces propos diffamatoires, la jeune femme en question, Rabia Bentot, a déposé plainte. La 17ème chambre du Tribunal de grande instance de Paris (spécialisée dans les affaires de presse) a donné raison à Bentot et condamné Fourest à verser 3 000 euros de dommages et intérêts à la plaignante, le 23 octobre dernier. Les juges ont estimé que pour sa défense Caroline Fourest "se bornait à produire quelques coupures de presse dont aucune n’évoque les faits sur lesquels elle appuie son imputation diffamatoire" et que les déclarations de la victime "figurant dans le PV ne diffèrent pas du récit qu’elle donne lors de l’interview diffusée sur oumma.com, au cours de laquelle son père, loin de lui couper la parole, explique qu’il n’était pas présent et que c’est à sa fille de s’exprimer".

    L’entretien de Rabia Bentot pour Oumma.com en juin 2013
    Sur le plateau de France 2, Fourest assure pourtant, à plusieurs reprises, avoir "gagné son procès". "Si elle dit qu’elle a gagné son procès, vous pouvez quand même la croire, abonde alors Ruquier. Demain tout le monde pourra vérifier". Problème : aucune des deux parties n’était immédiatement joignable ce matin.

    "L’AFFAIRE EN APPEL N’A PAS ÉTÉ JUGÉE"

    Mais avant même la diffusion de l’émission, Caron et Fourest s’opposaient sur Internet par blogs interposés, sur ce fameux procès. Le chroniqueur de France 2 a d’abord répondu sur le blog des "Invités de Mediapart". "Contactés cette semaine, la Cour d’appel de Paris et Maître Hosni Maati, l’avocat de Rabia Bentot, confirment deux choses : Caroline Fourest a bien été condamnée le 22 octobre 2014 pour diffamation et l’affaire en appel n’a pas encore été jugée. Le bulletin de la Cour d’appel concernant la procédure dans le dossier BENTOT/FOUREST, qui m’a d’ailleurs été transmis, établit en effet qu’aucune date d’audience n’est encore fixée", détaille Caron.
    Fourest a elle aussi publié une note, sur son blog, titrée "Droit de réponse à Mediapart et Aymeric Caron". Elle y regrette que Mediapart, ce "relais de la propagande de Tariq Ramadan et de ses alliés" vole au secours de Caron. Mais sur la condamnation, et son éventuelle victoire à un procès, comme elle l’affirme sur le plateau de France 2, elle entretient le flou. "[Le père de Rabia Bentot] a obtenu gain de cause en première instance à la très grande surprise de mes avocats, tout à fait confiants pour l’appel. L’avocat adverse doit penser la même chose. Il a délibérément laissé filer le délai de prescription pour que cet appel n’ait pas lieu, et abandonné les poursuites", avance Caroline Fourest.
    Problème : pourquoi, si elle a finalement "gagné ce procès", n’en a-t-elle jamais parlé (alors qu’elle enjoignait aux sites qui ont relayé sa condamnation de rectifier en cas de victoire en appel) ? Si la journaliste n’a pas fait appel de sa condamnation en première instance, comme c’est à elle de le faire pour contester la décision, elle ne peut s’estimer "affranchie de cette plainte" puisqu’elle a perdu le premier procès. Et si elle a bien décidé de faire appel (comme elle l’indiquait elle-même), il faudra attendre le procès en appel (dont la date n’a pas encore été fixée) pour savoir si oui ou non elle est condamnée. Et c’est d’ailleurs ce que semble indiquer l’avocat de Rabia Bentot, Hosni Maati, sur Facebook : "Contrairement à ce qui peut se dire, l’affaire est toujours en cours et Rabia Bentot ne nous a aucunement donné pour consigne de nous désintéresser de l’affaire l’opposant à Caroline Fourest. Notre détermination à voir la Cour d’appel de Paris confirmer le jugement du Tribunal de grande instance reste intacte."

  • La mairie de Tours supprime la gratuité dans les cantines pour les enfants les plus pauvres
    http://larotative.info/la-mairie-de-tours-supprime-la-983.html

    Quand le maire FN du Vaucluse a annoncé une telle mesure (cf fin d’article) toute la presse nationale en a parlé. Mais à Tours et Toulouse, où se sont des maires UMP aux commandes, la question ne passe pas le stade du local...

    Heureusement, cette suppression de la gratuité pour les plus pauvres est une mesure destinée à les aider ! C’est ce qu’ose expliquer Marion Nicolay-Cabanne, conseillère municipale déléguée à l’action sociale et vice-présidente du CCAS, dans les pages du quotidien local. Dans son idée, laisser un reste à payer à ces familles aura un effet bénéfique, puisque cela les encouragera à aller mendier des aides supplémentaires auprès de travailleurs sociaux :

    « Ce sont des familles en difficulté qui ont sûrement besoin d’être épaulées. C’est donc une bonne chose qu’elles rencontrent des travailleurs sociaux. Ce n’est pas satisfaisant pour nous de n’être qu’un guichet ; on est là pour aider, proposer des solutions à ces personnes que nos services ne connaissent pas forcément. »

    L’élue reconnaît que ce sont des familles en difficulté, mais prétend que supprimer la gratuité des repas va les aider... On reste bien dans la ligne annoncée par Olivier Lebreton il y a quelques mois, et qui justifie toutes les coupes : « Du social, on en fait déjà beaucoup ».

    Au webzine 37°, Nicolay-Cabanne démontre ensuite qu’elle prend les pauvres pour des démeurés, en confondant problèmes de budget et problèmes de revenus :

    « Pour certaines familles, la gratuité des cantines ne permet pas de comprendre ni de réfléchir aux déséquilibres qu’il peut y avoir dans le budget familial. »

    Cette décision de la mairie de Tours sera certainement saluée par Joris Hebrard, maire FN du Pontet, qui en juin dernier envisageait de prendre une mesure similaire. Dans cette commune du Vaucluse, un élu UMP expliquait au journal Le Parisien : « C’est une mesure anti-sociale. On touche les familles les plus défavorisées, monoparentales, les gens au RSA ou en fin de droit au chômage ». Mais à Tours, la droite n’a pas ce genre de scrupules.

    #salauds_de_pauvres #wauquiez_président

  • L’Art du Détail, un joli compte Twitter
    http://romainelubrique.org/art-du-detail-wikimedia-commons-domaine-public

    Découpe carrée dans des reproductions de peinture. L’originalité ? Wikimedia Commons, la haute définition et (évidemment) le domaine public !

    #Culture

    / #numérisation, #planet

    « https://twitter.com/SquareCropInArt »
    « http://commons.wikimedia.org »
    « https://twitter.com/search?q=ArtDetail »
    « http://fr.wikipedia.org/wiki/S%C3%A9rendipit%C3%A9 »
    « http://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Jardin_des_d%C3%A9lices »
    « 

     »
    «  »
    « http://fr.wikipedia.org/wiki/La_Descente_de_Croix_%28Rogier_van_der_Weyden%29 »
    « http://www.alexgross.com/paintings/six/ascent-descent.html »
    « http://wikimediafoundation.org/wiki/Nos_projets »
    «  »
    « http://scinfolex.com/2015/04/15/un-risque-de-voir-le-domaine-public-numerise-enseveli-sous-la-propriete-m »
    « https://www.google.com/culturalinstitute/project/art-project »
    « http://www.arretsurimages.net/breves/2015-03-24/Le-syndrome-de-la-Laitiere-jaune-id18738 »
    « http://commons.wikimedia.org/wiki/Category:Paintings_in_the_Rijksmuseum_Amsterdam »
    «  »
    « http://outreach.wikimedia.org/wiki/GLAM/fr »
    « http://www.wikimedia.fr »
    « http://fr.wikipedia.org/wiki/Primitif_flamand »
    « http://fr.wikipedia.org/wiki/Les_Proverbes_flamands »
    « http://fr.wikipedia.org/wiki/Art_acad%C3%A9mique »
    « http://fr.wikipedia.org/wiki/Copyfraud »