Je ne suis pas statisticien, ni politologue, ni démographe, ni même journaliste. Aussi, je ne peux parler de vérités vraies concernant l’immigration.
En revanche, je peux témoigner de mon cas personnel, celui d’un immigré arrivé en France en 1985, à l’âge de dix ans. Je suis Polonais, issu d’une famille aux revenus modestes à moyens, vivant essentiellement dans des quartiers populaires, à une époque même en HLM, mais aussi quelques quartiers chics, voire très chics.
Mon expérience personnelle m’incite à croire que l’éducation est la base de nos comportements. Cette éducation doit se faire à l’école, bien évidemment, mais aussi à la maison, ou encore en dehors, je pense notamment à l’éducation religieuse.
Cette dernière est la seule, à ma connaissance, où l’on aborde les problèmes du « bien » et du « mal », de ce qu’est l’honnêteté, la compassion, la tolérance, ou encore l’entraide, la résolution de conflits et j’en passe. En France, la religion dominante est la « laïcité républicaine » qui se résume à l’intolérance religieuse généralisée. Il devient honteux d’exprimer son appartenance à un groupe religieux. Les groupes religieux sont solennellement priés de se taire et de rester à l’écart de tout débat de société.
Par ailleurs, les liens sociaux culturels sont essentiels pour une bonne intégration, et ceux-ci doivent se faire dans les deux sens, à savoir qu’autant les immigrés doivent autant apprendre à découvrir et à respecter la culture nationale, que les nationaux doivent aussi s’ouvrir aux cultures étrangères dont ils accueillent les représentants, pour une intégration optimale dans l’intérêt de tous.
Dans ma vie, j’ai connu des hauts et des bas. Et mon éducation, scolaire, familiale, religieuse, culturelle, m’a toujours appris à rester droit, honnête, respectueux des autres. Si j’ai certainement eu des moments moins glorieux, le chômage, la maladie, des situations extrêmes, ne m’ont jamais poussé à la délinquance. Et ce n’était pas par manque d’opportunités, mais grâce à l’éducation dont j’ai bénéficié et des valeurs personnelles en lesquelles je crois et qui définissent mon caractère.
Enfin, si mon exemple personnel n’est certainement pas celui à suivre, je ne peux croire que la seule solution à la délinquance est le travail. Dans ce cas, la délinquance en col blanc, la délinquance financière, n’existerait pas. Ce qu’il manque, en complément, et on a tendance à l’oublier, c’est l’éducation, notamment morale, que les quelques notions d’instruction civique apprises au collège, ou encore éventuellement en cours de philosophie au lycée, ne suffisent pas à transmettre. Et ça, c’est un problème.