• L’#antiterrorisme qui vient – Les mis en examen de Tarnac sortent du silence | Big Browser
    http://bigbrowser.blog.lemonde.fr/2014/07/22/lantiterrorisme-qui-vient-les-mis-en-examen-de-tarnac-sorten

    Cela faisait plusieurs mois qu’ils étaient silencieux. Alors que l’Assemblée nationale s’apprête à examiner le nouveau projet de loi antiterroriste ce mardi et que l’instruction sur les sabotages visant des trains est close, les mis en examen de l’affaire #Tarnac ont pris la plume.

    Dans un texte intitulé « On ne juge pas un ennemi, on le combat », publié par Libération, Julien Coupat, Yldune Lévy, Christophe Becker, Mathieu Burnel, Bertrand Deveaux, Manon Gilbert, Gabrielle Halleze, Elsa Hauck, Benjamin Rosoux et Aria Thomas proposent une définition du #terrorisme dans les démocraties modernes.
    http://www.liberation.fr/societe/2014/07/21/antiterrorisme-on-ne-juge-pas-un-ennemi-on-le-combat_1067810

    Sur le projet de loi, et d’autres similaires en Europe : http://seenthis.net/messages/274587

    • Oui, c’est désagréable, ce #paywall, mais il devrait sauter d’ici 24h. D’ici là, un souvenir…

      En ce moment donc, Cazeneuve présente son projet de loi à l’Assemblée, @laurent rapporte :

      « Le juge des libertés individuelles n’est pas le juge du blocage Internet : ce n’est pas son rôle » (B. Cazeneuve, 2014). #DirectAN

      Que le #FAI #censure directement, « à condition qu’ils le fassent vite », a-t-il ajouté.

      Cf. http://www.liberation.fr/politiques/2014/07/22/le-blocage-administratif-de-sites-glorifiant-le-terrorisme-fait-debat_106

    • ça y est on peut lire :

      Il n’y a pas de définition juridique du terrorisme, c’est pourquoi il y en a tant de par le monde - près d’une centaine, en fait. « Terroriste » n’est pas une catégorie juridique ; c’est l’impossible traduction dans le langage du droit de la catégorie politique de l’« ennemi ». L’idée d’un « droit pénal de l’ennemi » qui permettrait de justifier en droit toutes mesures « extrajudiciaires » dès lors que l’on a affaire à un terroriste est un non-sens malheureusement plein d’avenir. On ne juge pas un ennemi, on le combat. Traiter tel ou tel mouvement en ennemi, en terroriste, est au fond l’une des dernières décisions proprement politiques que prennent les gouvernements de nos jours ; eux qui sont si occupés à gérer les affaires courantes et à nous convaincre qu’il n’y a plus nulle part l’espace d’une authentique décision.

    • « Traiter tel ou tel mouvement en ennemi, en terroriste, est au fond l’une des dernières décisions proprement politiques que prennent les gouvernements de nos jours ; eux qui sont si occupés à gérer les affaires courantes et à nous convaincre qu’il n’y a plus nulle part l’espace d’une authentique décision. » : on sent le fond Schmittien de cette assertion. Je pense cependant qu’il faudrait se méfier d’une vision de l’antiterrorisme comme mouvement de sécuritisation au sens de l’Ecole de Copenhague à travers lequel certaines élites politiques désignent un ennemi pour justifier des mesures d’urgence. Nous sommes moins dans le registre de l’exception, de la suspension de la démocratie libérale bourgeoise où le pouvoir souverain s’exercerait directement sur la « vie nue » (Agamben) que dans une logique de suspicion, de gestion quotidienne des populations suspectes à travers des pratiques de sécurité routinières qui sont le fait d’une multitude d’acteurs sécuritaires insérés dans des assemblages et champs de la sécurité transnationaux (voir les travaux de Didier Bigo et de l’école dite Parisienne des études critiques de sécurité). LES DISCOURS POLITIQUES NE REFLÈTENT PAS FORCEMENT L’EFFECTIVITÉ DES PRATIQUES DE SÉCURITÉ MAIS RELÈVENT SOUVENT D’AVANTAGE DE STRATEGIES/TACTiQUES SPECTACULAIRES DESSERVANT LES INTÉRÊTS PARTICULIERS DES ÉLITES POLITIQUES (sorry pour le capslock TBN on sait que tu kiffes pas). Plutôt qu’une érosion de la démocratie libérale, nous sommes confrontés à des pratiques illibérales au sein de régimes libéraux mobilisant le narratif d’un continuum de la menace et du risque et visant à gouverner les populations selon une logique d’analyse et de calcul de risque. Le problème des débats sur l’antiterrorisme est que ces derniers se concentrent trop sur l’aspect strictement répressif de la sécurité occultant la dynamique principale des dispositifs de sécurité. En effet ces derniers opèrent avant tout en agissant sur et organisant l’environnement, en gérant les conduites des populations/groupes sociaux et en générant des régimes de liberté spécifiques fondés sur une vision de la liberté en termes de marché (voir l’analyse des dispositifs de sécurité dans Naissance de la Biopolitique). La sécurité n’est pas l’opposée de la liberté mais la condition de possibilité de la liberté dans son acception capitaliste. Peace.

    • @brunhilde

      Et puis de toute façon les mecs de Tarnac sont des bouffons.

      Des bouffons bien courageux je trouve, et qui écrivent assez clairement (d’une façon que je comprends, que je ne suis pas obligé de relire trois fois pour être certain d’avoir compris le propos, ce qui est un peu le cas de votre commentaire, je l’avoue humblement) à propos de sujets cruciaux, et dont ils sont manifestement capables de donner à lire les saines extrapolations, il m’apparaît également que leurs actes sont en adéquation avec leur pensée, ça je trouve cela exemplaire et je maintiens que la lucidité ne leur fait pas défaut.

      Ce propos lapidaire n’est pas très utile.

      LES DISCOURS POLITIQUES NE REFLÈTENT PAS FORCEMENT L’EFFECTIVITÉ DES PRATIQUES DE SÉCURITÉ MAIS RELÈVENT SOUVENT D’AVANTAGE DE STRATEGIES/TACTiQUES SPECTACULAIRES DESSERVANT LES INTÉRÊTS PARTICULIERS DES ÉLITES POLITIQUES

      Alors comment expliquer que la France soit un pays nettement plus productif que ses voisins en matière de terrosistes ?

    • Des bouffons bien courageux je trouve

      leurs actes sont en adéquation avec leur pensée

      C’est une blague ? Une bande de petits-bourgeois blancs se déclarant « en guerre totale avec l’Existant » dans leurs textes insipides mais n’hésitant pas à se vendre comme de gentils fermiers alternatifs afin d’obtenir le soutien de larges secteurs de la gauche soc-dem et citoyenniste pourtant largement méprisée et critiquée dans leurs productions théoriques.
      Je précise que je suis moi-même un petit-bourgeois blanc mais que, contrairement aux crétins de Tarnac et à tout un ensemble de groupes et d’individus polluant l’Autonomie française, je ne cherche pas à effacer mon extraction de classe,de race et de genre en me cachant derrière une figure abstraite, a-historique et universaliste du « Révolté », pendant radical du « Citoyen » républicain.

      qui écrivent assez clairement

       : c’est sûr, quand on s’exprime dans la presse bourgeoise, on change tout de suite de registre de langage ... allez donc consulter la prose pédante et embrouillée de Tiqqun 1 et 2 ...

      Alors comment expliquer que la France soit un pays nettement plus productif que ses voisins en matière de terrosistes ?

       : qu’entendez vous par « production de terroristes » ? production de narratifs terroristes et figures de l’ennemi par des professionnels sécuritaires à la Bauer ? ou bien souscrivez-vous à l’idée qu’il y aurait des « terroristes » ayant une existence objective, que le terroriste existerait hors du discours qui le désigne comme tel ? je précise que je ne cherche pas à nier une éventuelle matérialité de la violence mais entends dénoncer l’effet neutralisant des narratifs terroristes et plus généralement des narratifs du risque et de la menace. En effet, ces derniers opèrent en niant l’inscription contextuelle spécifique et les causes socio-politiques particulières de la violence.
      Veuillez pardonner ma prose quelque peu ésotérique mais je ne suis pas un journaleux. L’analyse des dynamiques complexes de la gouvernementalité sécuritaire requiert l’utilisation d’un outillage et langage conceptuel adéquat.