TED : Ideas worth spreading

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  • Ô mon #français !

    J’ai passé ma jeunesse à suer sur des dictées à quatre points la faute, j’ai même fini par aimer ça. Suffisamment pour m’en infliger en dehors de l’école. J’ai le souvenir d’une dictée de Pivot, retransmise en direct à la télé, que j’avais tenu mordicus à faire. Télé vieillotte, en noir et blanc avec un écran qui crépitait et un son qui grésillait, dont il fallait ajuster la fréquence de la chaine à la main à l’aide d’un bouton-potentiomètre. Évidemment, je n’étais pas très fort, et j’enfilais les fautes comme les perles. Mais j’étais fier de faire mon maximum pour faire honneur à ma langue maternelle. Paternelle aussi, d’ailleurs. Et puis j’ai appris l’anglais, avec difficulté, tant bien que mal. Ça me paraissait au moins autant abscons et complexe que le français, mais c’était ainsi. Plus tard, j’étais en Italie, alors j’ai appris l’#italien. Également avec des efforts (je ne suis pas particulièrement doué pour les langues étrangères), mais le quotidien aidant, au bout de quelques mois (enfin, environ douze !) je fus capable de tenir une conversation. J’ai compris que l’italien était bien plus simple (et cela n’empêche pas les Italiens d’avoir une culture très riche !) que le français, ne serait-ce que parce qu’il se prononce quasiment comme il s’écrit (et inversement). Contrairement au français (et à l’anglais). De quoi avoir 20/20 à une dictée d’italien. Mais pour la peine, ça ne serait pas drôle. Donc il n’y a pas de dictée en italien.

    Plus tard je suis tombé sur la vidéo d’une courte conférence intitulée « la faute de l’orthographe » par deux profs belges (inventez un mot, puis calculez combien il y aurait – théoriquement – de manières de l’écrire en français). Cette vidéo m’a ouvert l’esprit. J’ai compris que l’orthographe n’était qu’un #outil. Que la langue n’était qu’un outil ; pour communiquer, transmettre des idées, en l’occurrence. Et que si l’outil était moins complexe à utiliser qu’il ne l’est, le temps incommensurable que l’on passe à l’étudier, à tenter d’essayer de l’apprivoiser, à éventuellement vouloir le maitriser, pourrait être dédié à faire des choses plus constructives. Des maths, de la physique, écrire, lire, réfléchir, jouer de la musique, ou avec son chat, faire du ski de rando ou grimper, bref, d’autres trucs. L’orthographe devait redescendre du piédestal sur lequel mes études l’avaient placé.

    Dans le même temps (ou avant, même, plutôt), cette histoire d’#écriture_inclusive commençait à infuser. Franchement, ajouter des points au milieu des mots dans une langue aussi complexe, ça n’allait pas aider. N’était-ce pas barbare ? En plus l’#Académie_française avait pris position contre cette incongruité. Alors…

    Et puis j’ai commencé à faire pas mal de vélo, je me suis acheté un casque à conduction osseuse pour pouvoir écouter des podcasts assis sur ma selle. J’en écoute à la pelle. Je suis tombé sur les émissions de Binge Audio, je ne sais plus trop comment, et surtout sur le podcast de #Laélia_Véron, « Parler comme jamais » (https://www.binge.audio/podcast/parler-comme-jamais). Notamment un épisode intitulé « Écriture inclusive : pourquoi tant de haine ? » que j’ai écouté par curiosité (https://www.binge.audio/podcast/parler-comme-jamais/ecriture-inclusive-pourquoi-tant-de-haine). J’ai compris alors que l’écriture inclusive ne se limitait pas au point médian, loin s’en faut. Il y a beaucoup d’autres choses à côté. Mais alors pourquoi autant d’efforts à vouloir peser sur l’usage ? Simplement parce que les linguistes ont montré qu’une #langue_genrée avait un effet pas du tout négligeable sur les #inégalités_de_genre dans la société. Le linguiste #Pascal_Gygax, auteur de telles études, conclut un article de vulgarisation ainsi : « L’histoire nous enseigne que la société patriarcale a eu un effet sur la #masculinisation de la langue et les données disent que la #masculinisation_de_la_langue a une influence sur notre manière de percevoir le monde. À partir de là, ce qu’il faut se demander, c’est : veut-on changer cela ? Si oui, alors le langage inclusif est un outil pour y parvenir » (https://www.revue-horizons.ch/2021/09/02/comment-le-masculin-forge-la-pensee-de-lenfant). Quand il a commencé à vulgariser son travail, il a reçu une flopée d’insultes. Décidément, touchez pas au français… Et pourtant, y toucher, volontairement, c’est changer potentiellement les rapports au monde de la moitié de l’humanité (tout au moins des francophones).

    L’oppression de la femme par l’homme ne date pas d’hier, et le langage a été modelé par l’homme en ce sens au cours de l’histoire (comme pour leur interdire l’accès à certaines professions, par exemple). Le #patriarcat a ainsi fait son œuvre notamment via ce moyen de communication entre les humains et les humaines. Il semble n’y avoir que peu de langues, dans le monde, tout au moins celui qui vit dans les sociétés dites occidentales (même si elles sont aussi à l’orient suite aux colonisations), qui ne sont pas genrées, et ainsi, masculinisées.

    Le patriarcat est une forme de #capitalisme. Ce dernier est l’#exploitation des ressources naturelles (ce que l’on nomme pudiquement externalités !) ad nauseam, qui génère des pollutions (autres externalités) ad nauseam, mais c’est aussi l’exploitation des humains (ressources « humaines »). Dans ce cadre, le patriarcat se fait un malin plaisir à exploiter un peu plus les femmes. Dès qu’il s’agit d’augmenter les profits et de trouver des marchés, le capitalisme n’a aucune limite, même si l’Histoire a tout de même réussi à mettre fin au marché de l’esclavagisme. Enfin, pas partout ; et les femmes y sont probablement les plus mal loties.

    Pour mettre fin à ce capitalisme destructeur (de la planète, des sociétés humaines, de l’humanité), et à ses avatars que sont les nombreuses inégalités, dont les inégalités de #genre sous la forme du patriarcat qui perdurent y compris en France, il n’y a pas qu’une façon de faire, une méthode idéale, tracée, parfaite, avec un protocole qui resterait à appliquer. Ce qui est sûr, c’est que sans aplanir ces inégalités, c’est voué à l’échec, comme en témoigne le mouvement des Gilets Jaunes. La « solution » est nébulaire et diffuse, c’est pourquoi il faut faire feu de tout bois et utiliser tous les leviers disponibles. La langue, qui est l’outil avec lequel nous communiquons, est dans cette lutte d’une capitale importance : elle fabrique et façonne notre société ainsi que les rapports que nous avons entre nous.

    La langue française actuelle (re)construite historiquement petit à petit par la classe bourgeoise masculine dominante comme un outil d’accès réservé à l’#élite (masculine) n’est pas immuable : l’outil peut très bien être retourné pour servir la cause. Et donc évoluer dans une direction souhaitable. Inclusive. En somme, un effort minuscule (changer à la marge notre façon d’écrire et de parler) pour un résultat immense : une diminution des inégalités de genre ! Le jeu en vaut certainement la chandelle d’autant qu’il est appuyé par les résultats de la #linguistique. Les enjeux écologiques de frontières planétaires que nous sommes en train de dépasser sont très liés à la question des #inégalités : toute l’humanité n’est pas responsable des pollutions diverses et variées, seulement une minorité, la plus riche. Inégalités de richesse donc, mais aussi, et c’est lié, de genre, de race, de handicap, de classe, de religion, nord-sud, et j’en passe. Dans le jeu de celui qui est le plus fort, ce dernier trouve toujours un moyen d’enfoncer les plus faibles ; et tous les coups sont permis.

    Quand on identifie un nouvel outil dont il est démontré [1] qu’il pourrait permettre de diminuer une partie de ces inégalités pourquoi s’enfoncer dans un #conservatisme mortifère ? Allons-y ! Qu’avons-nous à perdre ? Le #français_inclusif, même si les études scientifiques se trompaient sur sa propension à diminuer les inégalités de genre, n’en serait pas moins toujours le moyen de communication au sein des sociétés francophones. Quant au #point_médian, ce n’est jamais qu’un raccourci à l’écrit, il n’est pas obligatoire [2], alors pourquoi tant de haine ? Je vous conseille la lecture de « Eutopia » de Camille Leboulanger, un roman qui raconte une société où la notion de propriété privée est abolie (non seulement des habitations, mais aussi de la nature, et même la notion de famille est revisitée !), seule perdure la propriété d’usage. Le roman est écrit au féminin générique. Vous verrez, ça rafraichit !

    Mais la langue française n’attise pas les passions que sur les questions de genre. Je vous invite à lire le tract Gallimard « Le français va très bien, merci » par le collectif des Linguistes atterrés (https://tracts.gallimard.fr/fr/products/le-francais-va-tres-bien-merci). Quelques citations glanées çà et là pour un panorama de ce que j’en retiens : « Le français n’a jamais été homogène. Le #standard unique est un mythe. » 300 millions de personnes parlent français dans le monde, il fait partie des cinq langues les plus parlées sur la planète. « Le français n’est pas envahi par l’anglais. […] Le contact entre les langues ressemble davantage à un jeu à somme positive qu’à une guerre : ce que « gagne » l’une, l’autre ne le perd pas. […] Le #mélange, l’impur sont signe de vitalité pour une langue. Le séparé, le pur, une vue de l’esprit, un idéal, une langue statufiée. La langue se renouvèle d’abord parce que le monde change et qu’il faut le nommer, pour le meilleur et pour le pire (« covid » est-il un mot anglais ou français ?), mais aussi par besoin expressif, par jeu, pour faire place aux jeunes, aux autres, à l’altérité. » Autre idée reçue : « le français n’est pas règlementé par l’Académie française. » Elle n’a aucun pouvoir sur la langue, et ne renferme aucun (ni aucune d’ailleurs) spécialiste de la langue puisqu’aucun (ni aucune) linguiste n’y siège. Son dictionnaire est obsolète et sa grammaire encore plus. Dans leur ouvrage « Le français est à nous ! », les linguistes Laélia Véron et Maria Candea posent la question « Au XXIe siècle, à quoi sert l’Académie française ? » Elles répondent : « À rien. Rigoureusement à rien. C’est une institution d’opérette. […] qui sert encore à recycler confortablement des personnalités, grâce à un patrimoine exorbitant et à des finances opaques. » L’orthographe est compliquée : « Il est devenu pratiquement impossible d’écrire sans faire aucune faute. » Cela parce que l’orthographe n’a pas été réformée depuis quasiment deux siècles : la dernière réforme en date, celle de 1990 « peine à s’imposer dans les pratiques. […] Et si notre orthographe ne parvient pas à faire peau neuve, c’est parce qu’elle est devenue un #marqueur_social extrêmement puissant qui donne l’illusion de pouvoir juger des facultés linguistiques de quelqu’un sans entrer dans la complexité de la syntaxe, du vocabulaire ou de tout ce qui constitue la véritable qualité d’un texte écrit. » Bref. Convaincu que réformer l’orthographe est un nivèlement par le haut, j’ai décidé, depuis la lecture de cet opus, d’appliquer la réforme de 1990 au mieux. Pour cela, je m’aide du logiciel Antidote (https://www.antidote.info/fr/blogue/enquetes/redaction-inclusive), qui est également utilisé par les étudiantes et les étudiants à l’université au Québec, tout comme elles (et les nôtres aussi) utilisent la calculatrice. Il y a beaucoup d’autres choses dans ce petit livre, que je vous laisse découvrir. Car vous allez le lire, maintenant, n’est-ce pas ?

    [1] « Le langage inclusif […] a bien l’effet pour lequel il est préconisé : réduire les stéréotypes de genre et augmenter la visibilité des femmes. »

    [2] Même si : « L’usage du point médian permet de supprimer le biais de représentation vers le masculin. » selon le psycholinguiste Léo Varnet.

    http://gblanc.fr/spip.php?article780
    #langue #langue_française #orthographe 

    • La faute de l’orthographe | #Arnaud_Hoedt et #Jérôme_Piron

      Nous avons été profs de français. Sommés de nous offusquer des #fautes_d'orthographe, nous avons été pris pour les curés de la langue. Nous avons écrit pour dédramatiser, pour réfléchir ensemble et puis aussi parce que nous avons toujours pensé que l’#Académie_Française avait un vrai potentiel comique. « Les deux belges qui veulent simplifier la langue française » : tout est faux dans cette phrase. Pas « simplifier » mais bien faire preuve d’esprit critique, se demander si tout se vaut dans notre orthographe. Pas deux Belges, mais bien deux curieux qui veulent transmettre le travail des linguistes de toute la francophonie, pas même la « langue française », seulement son orthographe. Car l’orthographe, c’est pas la langue, c’est juste le code graphique qui permet de la retranscrire. Passion pour les uns, chemin de croix pour les autres, elle est sacrée pour tous. Et pourtant, il ne s’agit peut-être que d’un énorme #malentendu. Arnaud Hoedt et Jérôme Piron sont linguistes de formation. Ils ont vécu 25 ans sans se connaître, mais c’était moins bien. Ils ont ensuite enseigné pendant 15 ans dans la même école. Quand Arnaud participe à la rédaction des programmes de français en Belgique, Jérôme se spécialise en médiation culturelle. En 2016, ils écrivent et mettent en scène le spectacle « La Convivialité », au Théâtre National de Bruxelles. Ce spectacle conférence qui traite de la question du rapport dogmatique à l’orthographe tourne depuis 3 ans dans toute la francophonie. Dans la foulée, ils publient l’ouvrage « La faute de l’orthographe », aux éditions Textuel. Ils se définissent comme suit : « Linguistes dilet(t)antes. Pédagogues en (robe de) chambre. Tentent de corriger le participe passé. Écrivent des trucs. Vrais-Faux Comédiens. Bouffeurs d’Académicien ». A la question « est-ce que ça se dit ? » , Arnaud et Jérôme répondent invariablement « oui, tu viens de le faire ».

      https://www.ted.com/talks/arnaud_hoedt_jerome_piron_la_faute_de_l_orthographe
      #tedx

    • Comment le masculin forge la pensée de l’#enfant

      Les données disent que la langue masculinisée influence nos pensées. C’est du moins la conclusion du nouveau livre du psycholinguiste fribourgeois Pascal Gygax.

      Le cerveau pense-t-il au masculin ? C’est la question que pose Pascal Gygax, psycholinguiste à l’Université de Fribourg, en titre d’un livre* publié récemment avec la linguiste Sandrine Zufferey et la psychologue sociale Ute Gabriel. Pas de suspense inutile : la réponse est oui. L’ouvrage le montre à travers une multitude d’études suisses et internationales qui ont analysé l’influence du langage genré sur les représentations sexistes. « Sur ce sujet, il y a cinquante ans de recherches et quelque 200 études, explique Pascal Gygax, premier auteur. Il était temps d’écrire un livre grand public pour recadrer le débat, qui est devenu très passionnel. » Les réactions à l’ouvrage en attestent. « Depuis dix-sept ans que je travaille sur cette thématique, je n’ai jamais reçu autant d’insultes, confie le Biennois. Il s’agit surtout d’hommes blancs quinquagénaires ou sexagénaires dans des positions dominantes qui m’écrivent pour m’expliquer leur point de vue, souvent très peu documenté. C’est dommage, car le but était justement de prendre de la hauteur de manière scientifique. »

      Le livre se penche en particulier sur l’interprétation de la forme grammaticale dite « générique ». En français, en allemand, en anglais et dans d’autres langues, le genre masculin est également utilisé pour le genre « neutre », au singulier ou au pluriel (en plus de son sens « spécifique »). Exemple tiré du livre : « When a kid goes to school, he often feels excited on the first day » (« Quand un enfant va à l’école, il se sent souvent excité le premier jour »). Le « he » a ici fonction de générique. En français, on peut l’expliquer de la manière suivante : dans « Il y a beaucoup d’excellents chercheurs en Suisse », le mot « chercheur » devrait également inclure tous les genres. Problème : ce sens générique n’est pas perçu comme tel.
      Le générique n’est pas neutre

      En 1984, Janet Hyde, une chercheuse étatsunienne, a demandé à des personnes en formation d’âges différents d’écrire une histoire commençant par la phrase avec l’enfant citée au paragraphe précédent. Chez les universitaires, 21% des récits portaient sur un personnage féminin contre 7% chez les 5-12 ans. Pour l’immense majorité, le masculin a donc induit une représentation masculine.

      En 2008, une étude de Pascal Gygax et de ses collègues a montré qu’en français et en allemand, il était difficile d’appréhender des suites de phrases présentant des femmes après des amorces avec un métier ou une activité au masculin pluriel (« les musiciens », par exemple), donc pouvant agir comme générique. En clair : il est naïf de penser que le générique puisse être complètement détaché du masculin.

      L’ouvrage regorge aussi d’exemples qui témoignent à quel point la langue a été construite autour du masculin. Il n’est pas innocent que l’on dise « Adam et Eve » et « mari et femme ». Selon une méta-analyse réalisée en 2016 par Peter Hegarty et ses collègues, l’ordre de mention est souvent lié à l’importance perçue des entités mentionnées. Et cette masculinisation est au moins en partie intentionnelle, expose le livre. On apprend par exemple qu’aux Etats-Unis et en Angleterre, le pronom pluriel neutre « they » était utilisé jusqu’au XIXe siècle comme singulier lorsque l’on ne connaissait pas le genre d’une personne. Mais que des grammairiens ont imposé le pronom « he » (« il ») comme générique, le jugeant plus « digne ». Le « they » revient en force aujourd’hui.

      Ce langage activement androcentré « nous force à voir le monde au travers d’un prisme masculin », participant aux inégalités entre les genres, soutient l’ouvrage. C’est là qu’intervient le langage inclusif, boîte à outils permettant de « démasculiniser » l’expression orale et écrite. En français ou en allemand, les doublets (« écrivaines et écrivains ») ou les formes contractées des doublets (« écrivain·es ») peuvent par exemple être utiles pour réduire les stéréotypes associés aux métiers. Sabine Sczesny le confirme. Professeure de psychologie sociale à l’Université de Berne, elle a notamment réalisé des travaux mettant au jour un lien entre attitude sexiste et opposition au langage inclusif : « Les filles sont plus intéressées par les professions typiquement masculines lorsqu’elles leur sont présentées sous forme de conomination par rapport à la forme masculine. »
      Le chat des voisins

      Anne Dister, professeure de linguistique à l’Université Saint-Louis de Bruxelles, pense également qu’il est judicieux de mentionner les professions avec un double nom si elles sont stéréotypées masculines, et de mentionner les titres de postes masculins et féminins dans les offres d’emploi. Toutefois, elle juge inutile de vouloir systématiquement tout féminiser et plaide pour « l’économie du langage ». « Dans certains contextes, ce n’est simplement pas pertinent. Si je raconte que mes voisins ont adopté un chat, quel est l’intérêt de préciser leur genre ? »

      Anne Dister juge par ailleurs que le générique, dans les interactions langagières au quotidien, est très bien compris comme tel : « Qui pense sérieusement que les femmes ne peuvent pas traverser sur un passage pour piétons ? » Elle conteste aussi les affirmations selon lesquelles la langue aurait été entièrement masculinisée par les grammairiens : « Le lexique pour certains noms, assurément. Mais pas la grammaire. On prend d’ailleurs toujours les mêmes exemples. » Et de poursuivre : « Ce qui invisibilise, ce n’est pas tant le masculin que notre connaissance du monde. Aujourd’hui, le terme « ministre » qui est épicène n’active pas les mêmes représentations qu’il y a cinquante ans. » La linguiste sait de quoi elle parle. Avec Marie-Louise Moreau, elle a analysé l’évolution des termes utilisés par les candidates aux élections européennes en France et en Belgique pour se décrire depuis 1989 (« sénatrice » ou « sénateur », typiquement). Résultat : la féminisation est massive.

      Accordons-nous trop d’importance au langage ? N’est-il pas uniquement le reflet de la société et appelé à évoluer avec elle ? « Il ne sert presque à rien de se poser cette question, répond Pascal Gygax. L’histoire nous enseigne que la société patriarcale a eu un effet sur la masculinisation de la langue et les données disent que la masculinisation de la langue a une influence sur notre manière de percevoir le monde. A partir de là, ce qu’il faut se demander, c’est : veut-on changer cela ? Si oui, alors le langage inclusif est un outil pour y parvenir. »

      Les attaques personnelles subies après la publication du livre n’entament d’ailleurs en rien l’engagement du chercheur, très présent dans les médias : « J’ai toujours eu envie de sortir de la bulle académique. »

      *« Le cerveau pense-t-il au masculin ? », Pascal Gygax, Sandrine Zufferey, Ute Gabriel, Le Robert, 2021, 176 pages

      https://www.revue-horizons.ch/2021/09/02/comment-le-masculin-forge-la-pensee-de-lenfant

    • Le français va très bien, merci

      « Nous, linguistes de France, de Belgique, de Suisse, du Canada, sommes proprement atterrées par l’ampleur de la diffusion d’idées fausses sur la langue française. » Les Linguistes atterrées
      Les discours sur les "fautes" saturent quasiment l’espace éditorial et médiatique contemporain. Mais la différence entre une faute et une évolution, c’est la place qu’elle occupera à long terme dans l’usage. Et l’usage, ça s’étudie avec minutie. C’est le travail des linguistes. Face aux rengaines déclinistes, il devient indispensable de rétablir la rigueur des faits. Non, l’orthographe n’est pas immuable en français. Non, les jeunes, les provinciaux ou les Belges ne "déforment" pas la langue. Oui, le participe passé tend à devenir invariable. Non, le français n’appartient pas à la France. Oui, tout le monde a un accent, voire plusieurs. Dix idées reçues sur la langue, et surtout trente propositions pour en sortir.

      https://tracts.gallimard.fr/fr/products/le-francais-va-tres-bien-merci
      #Linguistes_atterrées

    • J’ai écrit : il meure. Tranquilou. Au bout de deux jours je me suis dit mmm il y a quelque chose qui ne va pas. J’ai cherché et trouvé : il meurt ! Me suis dit ,mais pourquoi écrire il meure comme ça ? Quelle raison logique ? Pas trouvé de réponses satisfaisantes . Il y a toujours moyen de faire des fautes, TOUJOURS ! C’est pénible.

  • Das Bundesministerium für Bildung und Forschung hat Ende April 2021...
    https://diasp.eu/p/12865404

    Das Bundesministerium für Bildung und Forschung hat Ende April 2021 den ersten Schritt für den Aufbau einer Nationalen Bildungsplattform unternommen. Ein piqd von Anja C. Wagner https://www.piqd.de/zukunft-der-arbeit/die-nationale-bildungsplattform-als-digitales-grossprojekt und der Artikel auf haufe.de: https://www.haufe.de/personal/hr-management/nationale-bildungsplattform_80_542294.html #Bildung

    • Die nationale Bildungsplattform als digitales Großprojekt

      https://www.piqd.de/zukunft-der-arbeit/die-nationale-bildungsplattform-als-digitales-grossprojekt

      Anja C. Wagner
      Freitag, 07.05.2021

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      Zum Ende der großen Koalition werden die seit Langem schwelenden Forderungen nach einer nationalen, überregionalen Bildungsplattform für die gesamte Bevölkerung nun seitens des BMBF mit einer ordentlichen Summe angeschoben.

      Was spricht dafür?

      Spätestens die Corona-Krise hat die digitalen Schwächen in den Verwaltungen und etablierten, öffentlichen Systemen offengelegt. Zwar haben es die Bildungsangebote für Erwachsene halbwegs realisiert bekommen, ihre Lehre, wenn schon nicht zeitgemäß asynchron, wenigstens digital synchron zu absolvieren. Die Videokonferenz- und „Mirokompetenz“ sind deutlich gestiegen. Gleichzeitig kämpfen die meisten gegen Ermüdungserscheinungen ob dieser doch sehr trägen Präsenzformate.

      Was fällt auf?

      Wir haben in der breiten Bevölkerung über die Jahre keine digitale Lehr- und Lernkompetenz entwickelt. Es existieren kaum Formate für die selbstorganisierte, asynchrone, informelle Bildung. Und es fehlt an geeigneten, attraktiven Inhalten ebenso wie an einer konsequenten Heranführung der Menschen an das Netz als Lernraum. Kaum jemand weiß, wie man das Netz für sich gewinnbringend für die eigene Weiterentwicklung nutzt.

      Woran liegt das?

      Das traditionelle Bildungssystem mit Lehrenden, die Lernende beschulen, hat sich institutionell verfestigt. Je nach nachgewiesenen Lernstunden und erfolgreicher Prüfung der gelernten Inhalte, erhält man ein Zertifikat, das den Lernfortschritt standardisiert dokumentieren soll. Inwiefern diese Zertifikate inter-institutionell anerkannt werden, obliegt meist der Willkür der jeweiligen Folgeinstitution. Eine synergetische Unterstützung der Lernenden, die sich je nach persönlichem Interesse mal hier, mal da bedienen, ist nicht vorgesehen für die Etablierung flexibler Bildungsbiografien. Das bräuchten wir aber angesichts einer Zukunft, die völlig ungewiss ist und auf die wir uns nicht mehr standardisiert vorbereiten können.

      Vielmehr ist es in der digitalen Transformation dringend erforderlich, in einen gesamtgesellschaftlichen Weiterentwicklungsprozess zu gelangen, der nicht die Einzelnen in die Pflicht nimmt, sondern auf die intrinsische Motivation im vernetzten Flow abzielt.

      Jetzt die große Frage: Hilft uns dabei die angedachte nationale Bildungsplattform?

      Angesichts der offensichtlichen Überforderung des föderalen Bildungssystems, den Bedarfen der Menschen zeitgemäß und agil entgegenzukommen, scheint es geboten zu sein, auch das Bildungssystem transformativ zu denken. Dies kann im ersten Schritt durchaus eine nationale Ebene sein. Hier einen zentralen Zugang mit unterschiedlichen, personalisierbaren Lernpfaden anzulegen, der alle bestehenden Lernangebote synergetisch integriert und zugänglich macht, sie somit individuell synchronisiert, kann sicherlich hilfreich sein für suchende Lernende.

      Wie das nun konkret ausgestaltet sein wird, muss die Zukunft zeigen. Dies wird der entscheidende Punkt sein, wie zukunftsfähig das System ist. So, wie es Karliczek darstellte, klang es sehr nach dem Versuch, ein adaptives Lernsystem entwickeln zu wollen, das Menschen dahin führt, was die Entscheidungsträger*innen für sinnvoll erachten. Das ist die entscheidende Trennlinie: Wer gibt den Lernpfad vor? Ist es die Industrie aka der Staat – oder ist es die Zivilgesellschaft, die sich vielfältig auf den Weg machen will?

      Standardisierte Lernpfade mit sicheren Zertifikaten für Bildungsmodule, wie klein auch immer gestaltet, die in einem individuellen Portfolio für die nächsten Jahrhunderte gespeichert sind, machen eigentlich im 21. Jahrhundert kaum mehr Sinn. Es scheint mir vielmehr die Verlängerung des Status quo mit einem digitalen Anstrich zu sein. Mit aller Überforderung und Selbstüberschätzung, die Zukunft der Menschen und der Welt vorhersehbar gestalten zu wollen.

      Was wir aus meiner Sicht stattdessen bräuchten, wäre eine selbstbestimmte Kompetenz von jede*r Einzelne*n, wie sie sich entlang ihrer eigenen Interessen weiterentwickeln möchte. Es gibt ja bereits die vielfältigen Angebote im Netz, die sich dynamisch weiterentwickeln. Die Menschen müssen insofern sich und ihre eigenen Talente besser kennen und verstehen lernen. Und dann gemeinsam ausbauen für die gemeinsame Zukunft. Dies lässt sich nicht mehr top-down regeln. Wir brauchen die Ideen der Crowd im dynamischen Netz. Nur dann lässt sich die kollektive Intelligenz der Bildungsrepublik Deutschland wirklich heben.

      Wenn dabei die nationale Bildungsplattform unterstützen kann, dann könnte sie sinnvoll sein. Ob sie dies angesichts der Geschwindigkeit der digitalen Transformation tatsächlich schafft, bis Ende 2023 im Prototypen und bis 2025 als „fertige“ Instanz zur Verfügung zu stehen, um die Menschen dann zeitgemäß zu unterstützen, muss zumindest infrage gestellt werden. Es wird sich zeigen, ob in staatlich geförderten, digitalen Großprojekten tatsächlich die benötigte agile Entwicklungsdynamik entstehen und sich weiter nachhaltig entfalten kann. Zu wünschen wäre es, keine Frage. Aber ist man sich der Folgekosten bewusst, diese Systeme immer und immer wieder neu aufzusetzen, zu restrukturieren, zu verwerfen und wieder in neuer Komposition bereitzustellen? Alles im Echtzeitbetrieb, möglichst von Beginn an mit Nutzer*innen, entlang derer Datenspuren man erkennt, was von ihnen gewünscht ist oder was sie überhaupt nicht schätzen?

      Die deutschen Großprojekte der letzten Jahre lassen Schlimmes befürchten. Und die digitale Entwicklungskompetenz jenseits von #Wordpress, #Drupal und #Moodle ist in Deutschland außerhalb der Start-up-Szene nicht sonderlich ausgeprägt. (Wobei letzterer meist der bildungspolitische Überblick für eine transformative Entwicklung fehlt.)

      Wenn es klappen sollte, eine lebendige, nationale, lernende Bildungsplattform im Sinne des 21. Jahrhunderts aufzusetzen, die smart und intelligent die Synergien nutzt, wäre es sicherlich ein großer Schritt in die richtige Richtung. Meine Zweifel bleiben bestehen. Zu groß ist der Druck privater Anbieter, die auf einer fundierten Datenbasis aufsetzen und den Menschen (!), die sich weiterentwickeln wollen, helfen, sich weiterzuentwickeln. Das werden die Lernenden dann für sich nutzen, wenn sie wissen, wie es geht – und den Anspruch haben, dass die nationale Plattform vergleichbar arbeitet.

      Also, bleiben wir kritisch wie zuversichtlich zugleich und bauen darauf, dass 450 Millionen Euro letztlich einen Beitrag leisten, die digitale Programmierkompetenz in Deutschland zu heben – auch wenn vermutlich wieder das meiste in den etablierten, großen Konzernen versandet.

      Und nebenbei wird die Entwicklung einer Meta-Plattform dazu beitragen, dass die Qualität der digitalen Angebote im nationalen Wettbewerb steigt, da nicht mehr in jedem Dorf derselbe Lerninhalt neu aufbereitet werden muss. Das wäre sicherlich ein Gewinn für alle

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      #initiative #éducation #formation #enseignement #platforme_numérique_nationale / #fédérale #Allemagne
      #école #individualisation #adaption_individuelle #personnalisation

      #privatisation

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      Dans les commentaire :

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      Personalisierte Lernpfade, ein Traum :) Und zwar so, dass Lernende trotzdem ohne Probleme Zertifikate, Abschlüsse und der gleichen absolvieren können; sowie Lehrer in die Lage versetzt werden das Ganze zu managen ohne dabei ein Burn-Out zu bekommen. Ohne elektronische Unterstützung geht das sicher nicht.

      Ich denke es gibt mittlerweile die Werkzeuge - es gibt ja auch Beispiele auf der Welt, wo so was umgesetzt wird. Siehe hier Khan-Academy https://www.ted.com/talks/sal_khan_let_s_use_video_to_reinvent_education?language=en oder das Schulsystem das R. Semler initiiert hat https://www.ted.com/talks/ricardo_semler_how_to_run_a_company_with_almost_no_rules, bridges Academy etc etc.. Es gibt SOOOOO viele Beispiele weltweit. Nur in Deutschland, einem der reichsten Länder der Welt, sind wir schultechnisch in der Zeit von vor einem Jahrhundert verhaftet.

      Wenn man dann noch die Erkenntnisse nutzen würde, wie man die Kinder, die lerntechnisch nicht der Norm (bzw. dem in der hiesigen Schule erwarteten Lerntyp) entsprechen (das sind ca. 1 von 6!!) von Anfang an bzw. sogar vor Schulstart clever unterstützen würde, dann hätte die Gesellschaft ein enormes Potenzial gehoben und den Kindern und ihren Familien viel Leid erspart. Man könnte sich z.B. bei Prof. Sharkardass https://www.ted.com/talks/aditi_shankardass_a_second_opinion_on_developmental_disorders?language=en oder bei Frau Pappa informieren wie das geht https://www.youtube.com/watch?v=4mNY6YZ-xqg

      .

      Im Kontext Schule muss das aber imho von oben kommen - denn solange es eine so unflexible Schulpflicht gibt (die an sich ja gut ist, aber eben in der Praxis viel zu rigide), kann ein Kind ja nicht wirklich von den bestehenden Angeboten im Netz oder vor Ort profitieren.

      [/]

  • Zeynep Tufekci : We’re building a dystopia just to make people click on ads
    https://www.ted.com/talks/zeynep_tufekci_we_re_building_a_dystopia_just_to_make_people_click_on_ads

    We’re building an artificial intelligence-powered dystopia, one click at a time, says techno-sociologist Zeynep Tufekci. In an eye-opening talk, she details how the same algorithms companies like Facebook, Google and Amazon use to get you to click on ads are also used to organize your access to political and social information. And the machines aren’t even the real threat. What we need to understand is how the powerful might use AI to control us — and what we can do in (...)

    #lutte #Twitter #microtargeting #surveillance #SocialNetwork #publicité #profiling #marketing #algorithme #Facebook #Amazon (...)

    ##publicité ##Google

  • #Kimberlé_Crenshaw

    Now more than ever, it’s important to look boldly at the reality of race and gender bias — and understand how the two can combine to create even more harm. Kimberlé Crenshaw uses the term “intersectionality” to describe this phenomenon; as she says, if you’re standing in the path of multiple forms of exclusion, you’re likely to get hit by both. In this moving talk, she calls on us to bear witness to this reality and speak up for victims of prejudice.

    https://www.ted.com/talks/kimberle_crenshaw_the_urgency_of_intersectionality
    #intersectionnalité #genre #race #exclusion #préjugés #conférence #TEDx

  • Jen Gunter : Why can’t we talk about periods ? | TED Talk
    https://www.ted.com/talks/jen_gunter_why_can_t_we_talk_about_periods

    “It shouldn’t be an act of feminism to know how your body works,” says gynecologist and author Jen Gunter. In this revelatory talk, she explains how menstrual shame silences and represses — and leads to the spread of harmful misinformation and the mismanagement of pain. Declaring the era of the menstrual taboos over, she delivers a clear, much-needed lesson on the once-mysterious mechanics of the uterus.

    #Jennifer_Gunter a trouvé plus tabou que les règles : la diarrhée qui va souvent avec. Je ne sais pas si elle en parle dans cette #vidéo TED.

    #gynécologie #règles #tabou

  • Comment les inégalités économiques nuisent aux sociétés (Richard Wilkinson, TED Talk, 07.2011)
    https://www.ted.com/talks/richard_wilkinson_how_economic_inequality_harms_societies?language=fr

    Nous ressentons instinctivement que les sociétés qui ont des écarts de revenus énormes vont mal dans un sens. Richard Wilkinson met en graphiques des données concrètes sur l’#inégalité économique, et montre ce qui peut empirer quand les riches et les pauvres sont trop éloignés : les effets réels sur la santé, la durée de vie, même des valeurs fondamentales comme la confiance.

  • Un code caché dans l’art de l’âge de pierre pourrait être la racine de l’écriture humaine.

    | New Scientist

    Bon n’exagérons rien : « code caché ». Ben voyons. C’est juste parce qu’on ne sait pas encore « lire » ces signes. Comme l’a dit Geneviève Von Petzingerdans sa conférence Tex, « ces signes voulaient dire quelque chose à l’époque du Paléolithique ». Il n’y a donc pas de « code caché ».

    J’ai fait quelques recherches car je ne connaissais pas du tout cette chercheuse de l’université de Victoria, BC, Canada.

    Voici donc cinq articles de G Von Petzinger :
    http://uvic.academia.edu/GenevievevonPetzinger , dont sa thèse partielle de Master of Art (diplôme de deuxième cycle, postgraduate), 2009 suite à son BA de 2005 : https://www.academia.edu/2638343/Making_the_abstract_concrete_the_place_of_geometric_signs_in_French_upper_ (si j’ai bien compris sa présentation...).

    Sa page sur researchgate : https://www.researchgate.net/profile/Genevieve_Petzinger

    et sa bio sur TED : https://www.ted.com/profiles/942423

    La page de la fondation Bradshaw
    http://www.bradshawfoundation.com/geometric_signs/geometric_signs_france.php
    La bibliographie est un peu datée... mais souhaitons que sa thèse de Phd en cours nous en apprendra plus.

    Les signes géométriques, une introduction
    Genevieve von Petzinger
    Département d’anthropologie, Université de Victoria (Canada)
    https://www.hominides.com/html/art/signes-geometriques-prehistoire.php

    Sinon, il y a des recherches en cours :
    https://www.sciencedirect.com/science/article/pii/S1040618216310588?via%3Dihub
    en dehors des signes (voir aussi Emmanuel Guy, « Ce que l’art préhistorique dit de nos origines » et Alain Testart « Art et religion de Chauvet à Lascaux » avec un chapitre consacré à l’analyse des signes cette fois-ci.
    –------

    https://www.newscientist.com/article/mg23230990-700-in-search-of-the-very-first-coded-symbols

    #Préhistoire #Paléolithique #Art_pariétal #signes #Von_Petzinger

  • « La technologie donne du pouvoir aux mouvements sociaux, mais elle les fragilise aussi »
    https://www.lemonde.fr/idees/article/2018/12/19/la-technologie-donne-du-pouvoir-aux-mouvements-sociaux-mais-elle-les-fragili

    Si les « gilets jaunes » ont surgi grâce à Facebook, celui-ci se révèle impuissant pour structurer le mouvement, note la conseillère en communication Claire Gérardin, dans une tribune au « Monde ».

    Par Claire Gérardin, conseillère en communication
    Publié le 19 décembre 2018 à 06h30

    Tribune. On parle beaucoup des infox qui circulent sur Facebook, des pulsions qui y priment sur la raison, ou encore des fausses rumeurs qu’il permet de véhiculer de manière virale. Mais que sait-on de son efficacité pour servir l’activisme social ?

    article sous #paywall, mais…

    • … repris intégralement sur son compte LinkedIn sous un titre différent (probablement l’original de l’auteure).

      Facebook rend-il vraiment service aux Gilets Jaunes ?

      On parle beaucoup des fake news qui circulent sur Facebook, de l’expression pulsionnelle qui y prime sur le rationnel, ou encore des fausses rumeurs qu’il permet de véhiculer de manière virale. Mais que sait-on de son efficacité pour servir l’activisme social ?

      Pour sa défense, on peut dire que, contrairement à ce que l’on entend souvent, Facebook ne favorise pas la propagation de propos d’extrême droite. Selon une étude de chercheurs en science de l’information et de la communication (Les Gilets Jaunes, des cadrages médiatiques aux paroles citoyennes, Rapport de recherche préliminaire, https://fr.scribd.com/document/394250648/Rapport-Gilets-Jaunes 26 novembre 2018, Laboratoire d’Études et de Recherches Appliquées en Sciences Sociales, Axe Médias et médiations socio-numériques - Université de Toulouse) décryptée par Arrêt sur images (Plus politiques que dans les journaux : les gilets jaunes dans le miroir de Facebook, https://www.arretsurimages.net/articles/plus-politiques-que-dans-les-journaux-les-gilets-jaunes-dans-le-miro 27/11/2018), on observe en effet dans les post et commentaires relatifs au sujet des Gilets jaunes une « très faible occurrence du vocabulaire raciste", et une "quasi-absence de terminologie d’extrême droite".

      Par ailleurs, si elle participe à la propagation de rumeurs - comme celles par exemple de la « vente de la France à l’ONU » ou de la venue de « mercenaires sur le sol français  »- la plateforme n’est pas à l’origine de leur lancement. Pour l’historien Jean-Noel Jeanneney, « la rumeur, intox, ou fake news, est un grand classique des périodes de troubles. On n’a pas attendu Facebook et les réseaux sociaux pour les faire circuler » (C Politique https://www.france.tv/france-5/c-politique/c-politique-saison-10/817483-c-politique.html , épisode du 09/12/2018). Il prend pour exemple l’épisode de la « grande peur » de juillet 1789 qui reposait sur une rumeur qui se propagea dans les campagnes et selon laquelle un groupe d’aristocrates allaient imposer de nouvelles taxes aux paysans. Avant que la vérité ne soit rétablie, les réactions furent violentes (pillages, émeutes, et incendies) et leur ampleur telle qu’elles participèrent au déclenchement de la révolution française.

      Par contre, Facebook n’est peut-être pas aussi efficace que l’on pense pour servir les intérêts des activistes. C’est ce que pense la chercheuse et techno-sociologue Zeynep Tufekci qui analyse le rôle des medias sociaux dans les manifestations. Pour elle, la technologie donne du pouvoir aux mouvements sociaux mais elle les fragilise aussi. Les messages des révoltes arabes, du mouvement des Indignés, ou encore d’Occupy ont fait le tour du monde, mais les réponses politiques obtenues n’ont pas été à la hauteur des énergies déployées. Par exemple, en 1955, le mouvement pour les droits civiques en Alabama avait obtenu des concessions politiques majeures car il avait réussi à s’organiser, et à braver les dangers et répressions grâce à la force du collectif et au temps passé à structurer le mouvement. Mais le mouvement Occupy, qui lutte contre les inégalités sociales depuis 2011, bien qu’il ait réussi à organiser des manifestations dans plus de 950 villes dans 82 pays, n’est pas parvenu à faire changer les politiques en place. Pour la chercheuse, cela est dû au fait que ces mouvements s’organisent vite et gagnent en visibilité grâce aux réseaux sociaux, mais ils ne pensent pas de manière collaborative, ne développent pas de propositions fortes, et ne parviennent pas à créer des consensus. Un peu comme les start ups qui se développent rapidement mais qui échouent tout aussi vite par manque de base organisationnelle suffisamment solide pour surmonter les obstacles.

      L’un des bénéfices des réseaux sociaux est de faciliter l’organisation logistique d’un mouvement. Mais c’est aussi sa faiblesse. En raccourcissant les délais d’organisation et en minimisant les réunions physiques, elle ne permet plus aux individus de forger une pensée collaborative et innovante, de construire des fondations solides qui leur permettront de résister aux obstacles – notamment ceux de la gestion des différences d’opinion - et de trouver l’endurance dont ils ont besoin. Car tout cela prend du temps, et implique de faire de la politique - au sens de Politeia, qui a pour vocation de structurer une somme d’individualités au service, notamment, d’une réflexion et action sociale. « Les mouvements d’aujourd’hui ne veulent pas d’encadrement institutionnel ni se mêler de politique par peur de la corruption et de la cooptation. Mais en opérant de cette manière, il leur est difficile de durer dans le temps et d’influencer le système ». (Zeynep Tufekci, TEDGlobal 2014, Online social change : easy to organize, hard to win https://www.ted.com/talks/zeynep_tufekci_how_the_internet_has_made_social_change_easy_to_organize_hard_to_win/transcript ),

  • Zeynep Tufekci: We’re building a dystopia just to make people click on ads | TED Talk
    https://www.ted.com/talks/zeynep_tufekci_we_re_building_a_dystopia_just_to_make_people_click_on_ads/transcript

    Allons un peu plus loin avec cet exemple de Las Vegas. Et si le système que nous ne comprenons pas déterminait qu’il est plus simple de vendre des billets pour Las Vegas aux gens bipolaires qui sont sur le point d’entrer dans la phase maniaque. De telles personnes ont tendance à dépenser et parier de façon compulsive. Ils pourraient le faire, vous ignoreriez que c’était là leur conclusion. Une fois, j’ai donné cet exemple à quelques informaticiens et après, l’un d’eux est venu me voir. Il était préoccupé : « C’est pour ça que je n’ai pas pu le publier ». J’ai dit : « Publier quoi ? » Il avait essayé de voir s’il l’on pouvait détecter le début d’une manie d’après les posts sur les réseaux sociaux avant les symptômes cliniques et ça avait fonctionné, ça avait très bien fonctionné, et il n’avait aucune idée de comment ça marchait ou ce que ça détectait.

    Le problème n’est pas résolu s’il ne le publie pas car il y a déjà des entreprises qui développent ce genre de technologie et beaucoup de choses existent déjà. Ce n’est plus très compliqué.

    #Zeynep_Tukekci #TED #Industrie_influence

    • Les deux références ci-dessous ont été citées dans le reportage d’arte :
      Plastic partout ! Histoires de déchets

      Les déchets plastiques s’amoncellent dans la nature et dans les décharges. Quels risques font-ils peser sur l’environnement et sur la santé, notamment des populations les plus pauvres ? Réalisée sur trois continents, une enquête fouillée sur une catastrophe annoncée.

      Sur sa planche de surf fabriquée avec de vieilles bouteilles plastiques, Merijn Tinga a entrepris un étonnant périple. Afin de sensibiliser le grand public à la pollution plastique, l’activiste hollandais a suivi sur 1 200 kilomètres le cours du Rhin, de sa source à Rotterdam. Militant pour un système de consigne qui permettrait collecte et recyclage des bouteilles usagées, notamment celles fabriquées en polytéréphtalate (PET), le défenseur de l’environnement n’est pas seul à monter au créneau. Tandis que son compatriote Dick Groot arpente la campagne pour géolocaliser avec son téléphone les innombrables déchets qui s’y trouvent, en Haïti, The Plastic Bank, une start-up sociale et solidaire créée par les Canadiens David Katz et Shaun Frankson, rachète les déchets plastiques rapportés par les habitants. Alors qu’un peu partout ils s’accumulent, les scientifiques sont eux aussi à pied d’œuvre. Dans leurs laboratoires, ils traquent les effluves dégagés par les jouets mais étudient aussi la redoutable prolifération dans les océans des microparticules laissées par les plastiques dégradés, leurs conséquences sur la faune marine et dans nos assiettes.

      Overdose
      Symboles de la société du tout-jetable, les plastiques sont devenus incontournables dans notre quotidien. Résistants, légers et peu coûteux à produire, ils sont néanmoins une plaie à collecter et à recycler après usage. Entre les dangers que leur abandon sauvage fait peser sur l’environnement, et les risques sanitaires, liés au recyclage rudimentaire, qu’encourent les populations les plus pauvres, principalement en Chine, cette enquête fouillée, réalisée sur trois continents, dresse un état des lieux plus qu’alarmant. Face aux puissants lobbies industriels et à la catastrophe annoncée, les politiques sauront-ils prendre les décisions qui s’imposent pendant qu’il est encore temps ?

      https://www.arte.tv/fr/videos/077392-000-A/plastic-partout

    • The surprising solution to ocean plastic

      Can we solve the problem of ocean plastic pollution and end extreme poverty at the same time? That’s the ambitious goal of The Plastic Bank: a worldwide chain of stores where everything from school tuition to cooking fuel and more is available for purchase in exchange for plastic garbage — which is then sorted, shredded and sold to brands who reuse “social plastic” in their products. Join David Katz to learn more about this step towards closing the loop in the circular economy. “Preventing ocean plastic could be humanity’s richest opportunity,” Katz says.

      https://www.ted.com/talks/david_katz_the_surprising_solution_to_ocean_plastic

  • La force cachée de l’économie globale : les envois d’#argent à la famille

    En 2013, les migrants internationaux ont envoyé 413 milliards de dollars chez eux, à leurs familles - soit trois fois plus que le total de l’aide étrangère globale (environ 135 milliards de dollars). Cet argent, connu sous le nom de versements, change la vie de ceux qui le reçoivent et joue un rôle considérable dans l’économie de nombreux pays. L’économiste #Dilip_Ratha raconte la promesse de ces dollars « emballés avec amour » et analyse la manière dont ils sont régis par des règles et des pratiques qui les étouffent.

    https://www.ted.com/talks/dilip_ratha_the_hidden_force_in_global_economics_sending_money_home?language=fr
    #remittances #asile #migrations #réfugiés