Dès le départ de ce mariage de raison, le PCF s’est comporté en gros con en tirant la couverture à lui et en ne jouant pas du tout collectif. On savait que JLM jouait la carte de l’infrastructure en s’alliant au PCF. Le PCF est un parti sans électeurs (ce que JLM apportait dans la corbeille), mais c’est aussi un parti de militants organisés et structurés, avec une vraie stratégie de terrain, ce dont JLM était totalement dépourvu avec son électorat de dégoutés de la gauche ou de nouvellement convertis à la nécessité politique. Sans le PCF, il lui aurait fallu des années pour être suffisamment organisé au niveau national pour pouvoir faire campagne correctement et être audible.
Il faut voir les scores des autres formations alternatives ou de « démocratie spontanée » aux européennes pour comprendre.
Le problème, et tout le monde le savait sur le terrain — comme les gens de la FASE, par exemple — avoir le PCF dans son équipe est toujours casse-gueule, parce que contrairement à ce que son nom laisse penser, le PCF a tendance à jouer très perso.
Dès les premières réunions, les mecs du PCF ont commencé a vouloir prendre le pouvoir. Pour les premiers tractages — ils sont forts en tractages ! — ils se sont pointés avec des tracs dont le recto était FdG et le verso une gentille invitation à adhérer au PCF, avec logo et tout le bordel. Les autres orgas jouant le jeu de ne pas se mettre en avant, se fondant dans le collectif. Pour eux, le FdG a toujours été une opportunité médiatique de se refaire la cerise en pompant éhonteusement dans ce stock de nouveaux électeurs.
Avant même que les campagnes soient lancées, ils manœuvraient déjà dans l’ombre pour placer LEURS candidats sur les listes éligibles, squeezant toutes les places qui pourraient être rémunératrices pour réalimenter les pompes de leur parti. Et aux réunions, ils s’agrippent au micro et tordent tout le corpus idéologique du FdG pour qu’il ne soit plus que l’écho de leur propre vision du monde, très rétrograde : productiviste, anti-écolo et très peu portée sur la question des sexismes.
Bref, de parfaits vampires politiques qui n’ont eu de cesse de reproduire toujours les mêmes sales petites tambouilles en coulisses, celles-là mêmes qui ont dégoutté tant de citoyens impliqués, au point de déserter les partis et de se rabattre sur les collectifs, voire l’abstention.
Comme beaucoup d’autres gauchistes convaincus, j’ai fini par déserter le FdG pour ne plus me taper les manœuvres du PCF et leur idéologie moisie par la soif du pouvoir. Putain, quand je pense que c’étaient ce parti qui a résisté aux nazis et qui nous a filé l’État providence, ça fout la gerbe de voir ce que sont devenus leurs héritiers !
Dans leur course aux sièges, il n’y a qu’avec le FN qu’ils n’ont pas fait d’alliance. Et ils n’ont épargné les coups bas à personne.
On savait que ça gonflait JLM depuis un bon petit moment, mais il estimait que c’était un mal nécessaire, contrairement à beaucoup d’entre nous qui pensons que c’est une erreur stratégique majeure, aussi énorme que celle de Hénin-Beaumont. La sanction est tombée : on préfère rester à la maison plutôt que de voter pour les cocos opportunistes.
Dans mon bled, les gauchistes les plus enragés tentent de remonter un collectif sans cocos depuis quelques mois, mais du coup, on se retrouve dans la situation anté-FdG, avec 3 pelés et 2 tondus qui se rapprochent dangereusement de la DLC.
Et perso, j’ai du mal à y retourner quand on sait qu’un des responsables des alternatifs rouge et vert du Gers pour lesquels j’ai littéralement pédalé (▻http://blog.monolecte.fr/category/journal-d-une-candidate) pour les élections a choisi en loucedé aux dernières municipales de s’allier au PS pour conserver sa place d’élu...