Les vrais fantasmes des faux-culs

/les-vrais-fantasmes-des-faux-culs.html

  • Les 400 culs : Les vrais fantasmes des faux-culs
    http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2011/08/les-vrais-fantasmes-des-faux-culs.html

    Le fantasme, de même, ne se résume pas à l’acte. Il est un spectacle total, qui engage non seulement des mots, des faits, des odeurs, des bruits, mais des pensées, le plus souvent sales, obscènes, parfois même choquantes. La majorité des fantasmes impliquent des relations de subordination : simulation de viol, fantasme de kidnapping, de prostitution forcée, d’abus sexuel, envie de recevoir des ordres ou des instructions : « Tu t’habilleras comme ça pour me recevoir dans la chambre Numéro XX que j’aurai réservée à telle heure dans tel hôtel », « Tu m’attendras dans telle position et ne retourne pas la tête, si ça se fait, je ne serai pas seul(e) », « Va acheter tel et tel objet, rejoins-moi à tel endroit, seulement vêtue d’une culotte sous un manteau / habillé en pute sous ton costard-cravate », etc.

    Certains hommes souhaitent être "plugés", réduits à l’état d’objet fragile et vulnérable, transformés en baby-pute, leurs "petits" trous auscultés et remplis. D’autres préfèrent mener le jeu, livrer leur partenaire à des inconnu(e)s ou le/la soumettre à des séances de “léchage” sanctionnées par des récompenses. Peu importe le lieu. Métro, chambre à coucher, bar d’un hôtel quatre étoiles ou cave… N’importe quel endroit peut devenir le lieu d’un vertige : il s’agit avant tout de (se) désorienter, jusqu’à en perdre même les sens. Dans Petite Anatomie de l’image, Hans Bellmer parle de ces hystériques qui, au 19e siècle, pouvaient transférer des sensations… L’une d’elle, âgée de 14 ans, « perdit la vision par les yeux en même temps qu’elle acquérait la faculté de voir par l’extrêmité du nez et le lobe gauche de l’oreille, tout en conservant la même acuité visuelle. Même transposition de l’odorat qui, plus tard, se déplaça au talon… » (Source : Lombroso, dans Transferts de sensation dans l’hystérie et l’hypnose). Une autre adolescente avait la capacité de voir distinctement avec sa main. « Elle lisait dans l’obscurité ».

  • Les vrais fantasmes des faux-culs
    http://sexes.blogs.liberation.fr/agnes_giard/2011/08/les-vrais-fantasmes-des-faux-culs.html
    Agnès Giard du blog « 400 culs » démonte l’un des marroniers d’été, « les vrais fantasmes des français ».

    Dans cette presse qui réduit notre libido à des résultats de sondages sans imagination, les fantasmes n’ont plus rien de très fantasmatiques. On n’éprouve à les lire aucun trouble. Seulement de l’ennui. Ce sont les ersatz de libido “désenchantée” d’une presse qui se croit libérée et qui proteste, paradoxalement, contre ce qu’elle appelle “le trop-plein de sexe”. Alors qu’en réalité, nous ne souffrons pas d’un trop-plein de sexe. Nous souffrons d’un trop-plein de bêtise. Tant qu’on réduira la notion de fantasme à ces sinistres énumérations, tant qu’on posera aux gens des questions “fermées” sur ce qui leur donne envie de bander et de mouiller, nous resterons au degré zéro du désir.