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  • Pendant la trève entre Israël et le Hamas, dans les décombres de Chajaya
    http://www.lefigaro.fr/international/2014/07/26/01003-20140726ARTFIG00143-pendant-la-treve-entre-israel-et-le-hamas-dans-le

    « Shahid ! Shahid ! » Perchés sur la montagne de décombres qu’ils fouillent à la main depuis plusieurs heures, quatre Palestiniens se redressent soudain pour appeler des renforts. Ils pensent avoir localisé l’un des dix « martyrs » enfouis ici, sous des tonnes de béton, depuis le dimanche 20 juillet à l’aube. Selon Issam al-Helou, un proche parent, c’est une famille entière qui a été tuée par une frappe de l’aviation israélienne. Il y avait Djihad le patriarche, sa femme Siham et ses deux fils. L’un d’eux avait trois enfants dont deux jumeaux âgés de cinq mois, Karam et Kareem. Une dizaine de jeunes hommes arrivent aussitôt pour prêter main forte, ainsi que deux secouristes professionnels. Au bout de quelques minutes, ces derniers affirment qu’il s’agit d’une fausse alerte. Les autres redoublent d’ardeur - non par espoir de trouver des survivants mais parce qu’ils sont décidés à exhumer les corps de leurs proches avant la fin du cessez-le-feu.

    Après dix-huit jours de guerre, la journée de samedi avait pourtant commencé sous le signe de la résurrection. Dès huit heures du matin (heure locale), à l’entrée en vigueur de la trêve décidée par Israël et le Hamas, des milliers d’habitants avaient réinvesti les rues de Gaza désertées depuis le début du conflit. De longues files d’attente s’étaient formées devant les banques, des carrioles chargées de légumes se bousculaient au marché et les embouteillages habituels s’étaient reconstitués en un clin d’œil. Sur les trottoirs de la place principale, les marchands de babioles étalaient leur sacs-à-dos Pokémon et les articles d’artisanat destinés à d’improbables touristes. Pour la première fois depuis que quatre enfants ont été tués sur la plage par des tirs israéliens, le 16 juillet dernier, quelques pêcheurs s’étaient même aventurés à jeter leurs filets à la mer..........

    Rue Beltaji, une forte odeur de brûlé supplante celle des bêtes en décomposition. Quelques flammes lèchent encore l’intérieur d’une usine de plastique dont les façades sont noircies. Au pied d’un immeuble dévasté, des adolescents chargent à la hâte des matelas à l’arrière d’une camionnette. « La guerre n’est pas finie, croit savoir Ahmed Abou Eisheh, et nous n’avons que peu de temps avant le retour des tanks israéliens ». Partout, ce qui reste de ce quartier raconte la violence des affrontements qui s’y sont déroulés. Des trous de toutes les tailles percent les murs et ajourent les façades. Les épaves de deux ambulances dévastées par des tirs stationnent l’une derrière l’autre. Assis sur le trottoir, Moayin al-Eijla peine à détacher son regard embués du bâtiment qui, il y a peu, abritait son épicerie. « Ils ont tout détruit, soupire-t-il. J’avais ici pour un demi-million de dollars de marchandises. »....

    #Israël
    #Hamas
    #Chajaya