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https://www.mediapart.fr

  • En Seine-Maritime, les manœuvres socialistes pour contenir LFI ressurgissent un an après
    https://www.mediapart.fr/journal/politique/130625/en-seine-maritime-les-manoeuvres-socialistes-pour-contenir-lfi-ressurgisse

    Il y a un an, le maire socialiste de Rouen Nicolas Mayer-Rossignol a tenté d’imposer à la députée insoumise Alma Dufour de s’engager par écrit à ne soutenir aucune liste aux municipales de 2026. En contrepartie, il promettait de ne pas présenter de candidat dissident dans sa circonscription.

    [...]

    Par sa menace de candidature dissidente, Nicolas Mayer-Rossignol est alors prêt à s’asseoir sur l’accord signé entre les formations de gauche au niveau national, dont le sien. « Tant que je n’ai pas le papier, je te mets une dissidence », martèle-t-il au téléphone à la députée, selon elle. « C’est une méthode odieuse », dit Alma Dufour.

    L’Insoumise dit avoir finalement signé ce fameux courrier. « Parce que j’ai peur des votes blancs du noyau dur des électeurs PS face au RN au second tour, comme cela s’était produit en 2022 », commente-t-elle.

    Sur le fond, la manœuvre du maire de Rouen est sans effet. Non seulement la députée n’est pas en mesure d’engager son parti pour les municipales de 2026, mais depuis « les ponts sont coupés » avec Nicolas Mayer-Rossignol, un des principaux partisans d’une ligne dure refusant toute alliance avec LFI.

    Ainsi devrait-il y avoir des listes LFI ou soutenues par elle dans les différentes communes mentionnées dans le courrier qu’Alma Dufour dit avoir signé « sous la contrainte ». « De quoi menacer très sérieusement le leadership, déjà fragile, du Parti socialiste à la métropole de Rouen après 2026 », estime un observateur attentif des arcanes intercommunaux locaux. « La prochaine fois, il n’y aura pas de pitié », lâche la députée LFI. « Les gens doivent ouvrir les yeux sur ce qu’est vraiment le PS », dénonce-t-elle.

  • [Juin 2025] Féminicide : une femme tuée de 27 coups de couteau, la police interpelle l’ex-conjoint dans l’Aisne
    https://www.courrier-picard.fr/id636590/article/2025-06-06/feminicide-une-femme-tuee-de-27-coups-de-couteau-la-police-interpell

    [Janvier 2025] FÉMINICIDE. Nasrine, 41 ans, égorgée par son mari : 15 coups de couteaux
    https://france3-regions.franceinfo.fr/nouvelle-aquitaine/gironde/bordeaux/une-femme-retrouvee-egorgee-par-son-mari-15-coups-de-cout

    [Mars 2025] Féminicide dans le Nord : une femme de 29 ans tuée à coups de couteau, son mari en garde à vue
    https://www.tf1info.fr/justice-faits-divers/nord-feminicide-a-bruay-sur-l-escaut-une-femme-de-29-ans-tuee-a-coups-de-cou

    [Avril 2025] Oise : Tentative de féminicide : « Le couteau s’est retrouvé dans ma main par magie »
    https://www.lebonhommepicard.fr/oise-tentative-de-feminicide-le-couteau-sest-retrouve-dans-ma-main-

    [Avril 2025] Tentative de féminicide près de Bordeaux : un homme assène plusieurs coups de couteau à sa compagne et se tue
    https://actu.fr/nouvelle-aquitaine/pessac_33318/tentative-de-feminicide-pres-de-bordeaux-un-homme-assene-plusieurs-coups-de-cou

    [Janvier 2025] Féminicide à Bordeaux : la cour d’assises de la Gironde juge l’ex-conjoint de Sandra Pla, tuée de 65 coups de couteau
    https://www.francebleu.fr/infos/faits-divers-justice/feminicide-a-bordeaux-la-cour-d-assises-de-la-gironde-juge-l-ex-conjoint-

    [Octobre 2024] 17 coups de couteau, 9 jours après être sorti de prison : l’auteur d’un féminicide retentissant devant la justice
    https://www.sudouest.fr/justice/17-coups-de-couteau-9-jours-apres-etre-sorti-de-prison-l-auteur-d-un-femini

    [Décembre 2024] Féminicide : un sexagénaire jugé à Rouen pour avoir tué sa compagne de 221 coups de couteau
    https://france3-regions.franceinfo.fr/normandie/seine-maritime/feminicide-un-sexagenaire-juge-a-rouen-pour-avoir-tue-sa-

    [Mars 2025] Une femme d’une trentaine d’années tuée à coups de couteau : le suspect toujours en fuite, il pourrait s’agir d’un féminicide
    https://www.midilibre.fr/2025/03/02/une-femme-dune-trentaine-dannees-tuee-a-coups-de-couteau-le-suspect-toujou

    Et ainsi de suite.

    Mais à ma connaissance, aucun ministre n’a proposé d’interdire la vente de couteaux aux hommes adultes.

  • Bateau pour Gaza intercepté : « Il y a eu des actes de maltraitance », témoigne le médecin Baptiste André revenu sur le sol français
    Publié le 10/06/2025 22:47 Mis à jour le 10/06/2025 23:13
    https://www.franceinfo.fr/monde/proche-orient/israel-palestine/bateau-pour-gaza-intercepte-il-y-a-eu-des-actes-de-maltraitance-temoigne-

    « Il y a eu des actes de maltraitance », a déclaré le médecin Baptiste André auprès de France Inter, mardi 10 juin au soir, à son arrivée sur le sol français, après avoir été expulsé d’Israël par avion. Il faisait partie des 12 personnes à bord du voilier humanitaire Madleen, arraisonné par Israël lundi alors qu’il tentait de rallier la bande de Gaza.

    Baptiste André attend d’Emmanuel Macron « qu’il fasse absolument tout pour la libération de [ses] collègues » et « qu’il fasse tout en termes diplomatiques pour accentuer la fin du siège à Gaza, qui est absolument insupportable ».
    (...)
    « Je n’ai pas les qualifications juridiques pour préciser ce qui s’est passé, mais il y a eu des actes de maltraitance » quand les militants sont arrivés au port israélien d’Ashdod afin d’être pris en charge par les services de l’immigration, a affirmé Baptiste André. Il précise qu’il n’y « avait pas eu d’actes de violence physique ».

    Mais le militant et médecin français dit avoir été témoin, « notamment sur Greta Thunberg », de « privation de sommeil ». « Dès qu’elle s’endormait, les services de l’immigration venaient la réveiller », décrit-il. Sans compter la musique qui « était aussi mise à fond et les services de l’immigration dansaient devant nous », sans compter « les moqueries », rapporte Baptiste André. Ce dernier raconte aussi des « difficultés d’accès à l’eau et à la nourriture ». « Il fallait trois heures pour obtenir un bout de pain », et les détenus n’ont eu « aucun accès aux sanitaires ».
    (...)
    Pour être rapatrié en France, Baptiste André a signé des documents d’expulsion, qu’il a qualifiés de « fallacieux ». Le médecin a choisi de les signer « pour des raisons personnelles et familiales, mais aussi pour témoigner » des événements survenus depuis l’arraisonnement du Madleen. Baptiste André n’a pas pu donner des nouvelles des cinq autres Français à bord du bateau, dont l’eurodéputée franco-palestinienne Rima Hassan. Le médecin la remercie « à la fois pour ses contacts et son courage, sa congruence et son intégrité » et dit « avoir peur pour ses collègues ». Cependant, pour la liberté, s’il devait refaire ce type d’action, il « recommencera ». (...)

    #Madleen

    • Charlies Ingalls Le Vrai 🤠🐑🐄🐔🐎🤓
      @CharliesIngalls
      🚨1:04 AM · 11 juin 2025
      https://x.com/CharliesIngalls/status/1932574567949873202

      « Je vais t’écraser la tête contre le mur si tu ne signes pas, et nous gérerons ça à notre manière », la députée Rima Hassan menacée par un officiel israélien.

      Omar Faied @OmarFaiad , journaliste d’Al Jazeera, était à bord de la #FlotilleDeLaLiberte. Il alerte sur les mauvais traitements dont pourraient être victimes les autres passagers toujours retenus par Israël.

      Arrivé hier en France, il raconte les conditions dans lesquels ils ont été retenus. Il explique notamment avoir entendu un officier israélien menacer @RimaHas qui refusait de signer les documents pour être expulsé du pays : « je vais t’écraser la tête contre le mur si tu ne signes pas, et nous gérerons ça à notre manière »

      https://video.twimg.com/amplify_video/1932574217544908800/vid/avc1/1280x720/6qNQ3tmGlXfEJ_Pt.mp4

    • Baptiste André, membre de l’équipage du Madleen : « On recommencera »
      Rachida El Azzouzi et Bérénice Gabriel | 11 juin 2025 à 07h00
      https://www.mediapart.fr/journal/international/110625/baptiste-andre-membre-de-l-equipage-du-madleen-recommencera

      Quatre des douze bénévoles de la Flottille de la liberté ont été expulsés vers leur pays d’origine. Parmi eux, deux Français, le journaliste d’Al Jazeera Omar Faiad et le médecin Baptiste André. Mediapart a rencontré ce dernier à la sortie de l’avion.

      https://www.youtube.com/shorts/2m9GYuXFLdQ

    • Rima Hassan
      @RimaHas. | 6:02 PM · 11 juin 2025

      https://x.com/RimaHas/status/1932830825864696066

      🚨 Messages de Rima et des autres membres de l’équipage de la Freedom Flotilla. ⬇️
      #freedomflotilla #freemadleen

      Rima nous a fait passer un message : elle a été placée en cellule d’isolement après avoir écrit Free Palestine sur les murs de sa cellule.
      Elle a entamé une grève de la faim en protestation.
      Thiago Ávila est également en grève de la faim.

    • Bateau pour Gaza : Rima Hassan et les trois autres militants français retenus en Israël vont être expulsés

      https://www.liberation.fr/international/europe/bateau-pour-gaza-rima-hassan-et-les-trois-autres-militants-francais-reten

      Leur retour dans l’Hexagone est attendu entre jeudi et vendredi soir à l’aéroport parisien de Roissy-Charles-De-Gaulle, a annoncé le Quai d’Orsay ce mercredi 11 juin.

      [...]

      Au total, 12 militants français, allemand, brésilien, turc, suédois, espagnol et néerlandais, dont la Suédoise Greta Thunberg, étaient partis d’Italie le 1e juin à bord d’un voilier pour « briser le blocus israélien » de Gaza, en proie à une situation humanitaire désastreuse après plus de 20 mois d’une guerre déclenchée par l’attaque sanglante du mouvement islamiste palestinien Hamas le octobre 2023 sur Israël. La marine israélienne a arraisonné le bateau lundi matin à environ 185 kilomètres à l’ouest de la côte de Gaza.

      Si Greta Thunberg a déjà été expulsée vers la Suède, l’ONG israélienne de défense des droits humains Adalah a déclaré ce mercredi que deux des militants pro-palestiniens arrêtés sur le voilier, dont Rima Hassan, avaient été placés à l’isolement. Le ministère des Affaires étrangères israélien n’a pas commenté ces informations.

      Sur son compte X, l’équipe de l’eurodéputée franco-palestinienne a affirmé qu’elle avait été placée en cellule d’isolement « après avoir écrit « Free Palestine » » sur les murs de sa cellule. Elle a entamé une grève de la faim en protestation », a ajouté la même source. L’ONG Adalah a par la suite précisé que Rima Hassan avait été sortie de son isolement.

    • Comment la flottille pour Gaza a réveillé la société

      https://www.mediapart.fr/journal/politique/100625/comment-la-flottille-pour-gaza-reveille-la-societe

      La détention en Israël de l’équipage de la Flottille de la liberté a déclenché une nouvelle vague de mobilisations en France. Des militants ayant participé aux précédentes expéditions expliquent la puissance de cette action de solidarité, qui donne du courage à toutes les autres.

      [...]

      « La flottille n’est pas une fin en soi, mais un moyen pour ramener au sujet fondamental : une population est en train d’être affamée dans le cadre du génocide, de manière pensée et réfléchie. Le contexte n’était pas aussi violent à l’époque », témoigne Olivier Besancenot.

      C’est l’une des raisons du retentissement de cette mission aux yeux de l’opinion publique. Alors que les massacres se prolongent à Gaza sans qu’aucune action politique ne semble être enclenchée pour y mettre un terme, l’action concrète, aussi symbolique soit-elle, force le respect et invite à dépasser le sentiment d’impuissance.

      « Tout le monde avait conscience du peu de chances que le bateau avait d’arriver à Gaza, mais c’est un acte concret qui montre qu’il est possible de ne pas plier face à la politique israélienne. Ça explique l’élan de mobilisation depuis deux jours », explique Annick Coupé, dont le bateau avait été arrêté en Grèce en 2011.

      [...]

      « Face à un gouvernement israélien prêt aux pires choses, il y a toujours un risque », observe Annick Coupé. En 2010, la première flottille s’était soldée par dix morts abattus par les commandos de l’armée israélienne.

  • Faux indépendants : #Deliveroo fait face à une pluie de #condamnations

    Plusieurs dizaines de décisions rendues récemment par la cour d’appel et les prud’hommes confirment que la plateforme de livraison aurait dû faire travailler les #livreurs en tant que #salariés, et non comme #autoentrepreneurs. L’entreprise assure que son modèle actuel est désormais légal.

    Année après année, et quel que soit le type de juridiction, la justice française dresse le même constat : la plateforme de livraison de repas Deliveroo aurait dû traiter comme des salarié·es les livreurs et livreuses qui, pendant des années, ont apporté leurs repas et leurs courses aux consommateurs et consommatrices.

    En les obligeant à exercer en tant qu’autoentrepreneurs alors qu’elle les maintenait dans une situation de #subordination, l’entreprise leur a fait porter le coût des #cotisations_sociales qu’elle aurait dû verser à l’Urssaf et les a privé·es des avantages liés à un #contrat_de_travail : paiement des heures supplémentaires, congés payés, droit au chômage, meilleure couverture sociale.

    Le 28 mai, la cour d’appel de Paris a rendu vingt-deux décisions donnant tort à Deliveroo et requalifiant en contrats de #travail les contrats liant l’entreprise à autant de livreurs ou livreuses. En première instance, l’entreprise avait été victorieuse dans plusieurs de ces dossiers. Neuf autres décisions, qui iront sans doute dans le même sens, sont attendues pour le mois de juillet.

    Interrogée par Mediapart, la société Deliveroo n’a pas indiqué qu’elle se pourvoirait en cassation, ces condamnations sont donc définitives. Tout comme vingt-quatre jugements prud’homaux de première instance, rendus en janvier dernier : Deliveroo avait fait appel des décisions, mais a renoncé à rendre ses conclusions à temps, laissant la procédure s’éteindre d’elle-même. Dans l’un de ces derniers dossiers, un livreur avait été licencié pour avoir fait grève, un droit pourtant à valeur constitutionnelle.

    La situation est embarrassante pour l’entreprise, dont la revente à #DoorDash, géant américain de la #livraison de repas, est en passe d’être finalisée, pour 3,4 milliards d’euros. En parallèle, une autre chambre de la cour d’appel a donné raison à quatre livreurs ayant travaillé pour #Foodora, une autre entreprise de livraison qui a quitté la France en 2018 et qui sera jugée au pénal courant 2026.

    L’avocat Kevin Mention, à la manœuvre dans tous ces dossiers, savoure en revanche le moment. « Ces décisions nous permettent d’affirmer que 100 % de nos recours sont favorables aux #coursiers après correction des quelques jugements de première instance, rendus par des juges non professionnels », se réjouit celui qui est un opposant historique à l’ubérisation des livreurs et coursiers.

    Il y a trois ans, le 22 avril 2022, Deliveroo avait été condamnée au pénal à 375 000 euros d’#amende pour les même faits : « le détournement planifié et généralisé » du #statut_d’indépendant entre 2015 et 2017, à une époque où l’entreprise s’installait en France et faisait donc travailler peu de monde – un peu plus de 2 000 personnes, contre au moins 60 000 aujourd’hui.

    En septembre 2022, trois des anciens dirigeants de l’entreprise ont vu leur #condamnation à des amendes confirmées en deuxième instance, tandis que leurs peines de prison ont été annulées. Deliveroo avait, elle, renoncé à faire appel.

    Volonté d’échapper aux cotisations

    Les jugements d’appel rendus fin mai concernent cette fois des dossiers individuels. « La cour d’appel a fait un travail énorme, en citant explicitement dans chaque cas plusieurs pièces issues des dossiers, là où des affirmations plus générales auraient été suffisantes, souligne Kevin Mention. J’y vois une volonté de montrer qu’elle accorde une importance à ces dossiers et que tout a été analysé avec précision. »

    Au fil des décisions, les juges ont pointé un à un les nombreux critères montrant que les livreurs n’étaient pas de vrais #travailleurs_indépendants.

    « Le livreur ne fixe pas librement ses tarifs, ne se constitue aucune clientèle propre, n’organise pas son travail, est contrôlé et est sanctionné dans le choix de ses horaires. Il est en outre soumis à une régularité de travail, sans qu’aucun élément ne permette d’établir qu’il choisisse lui-même ses horaires de connexion », écrivent-ils par exemple.

    « Les éléments relevés dénotent la direction et le contrôle exercés sur les livreurs qui font de ces derniers des #salariés », soulignent-ils ailleurs. Et ils rappellent les conséquences financières de cette stratégie, maintenue année après année : « L’évolution des contrats de prestations au fil des années alors que le fonctionnement de la société est resté le même établit la volonté de la société Deliveroo d’échapper au paiement des cotisations pour les livreurs qui étaient sous la subordination juridique de l’entreprise. »

    L’entreprise est donc tenue de payer elle-même les dizaines de milliers d’euros de cotisations sociales qu’elle s’était épargné de régler jusque-là. Quant aux livreurs et livreuses, ils et elles obtiennent chacun·e des dizaines de milliers d’euros – avec un record à presque 130 000 euros – sous forme de rattrapage d’heures supplémentaires non payées, de congés payés, de préavis de licenciement et d’indemnités diverses.

    « C’est une forme de #reconnaissance. J’ai été victimisée pendant des années, et là, la justice reconnaît notre souffrance », souffle Marie*, une intermittente du spectacle qui, la soixantaine passée, a enfourché son vélo en région parisienne de 2017 à 2021 « pour gagner des clopinettes ». Pendant plusieurs mois, elle a travaillé plus de quatre-vingts heures par semaine, « juste pour gagner le Smic », pleinement consciente de vivre « un #cauchemar ». Un mot qui revient avec insistance dans son témoignage.

    « Vous devenez une #esclave pour 30 euros par jour, vous entrez dans un #engrenage où vous bossez tout le temps, la nuit, le week-end. Tout en sachant que la manière dont l’entreprise vous fait travailler est illégale, témoigne-t-elle. Ils voulaient que je sois autoentrepreneuse pour ne pas payer de charges, mais ils me maintenaient en même temps dans une forme de #dépendance vis-à-vis d’eux. Ils voulaient gagner sur tous les tableaux. »

    Marie avait été déboutée aux prud’hommes, mais a gagné en appel, « très contente qu’ils se fassent démolir par la justice ». Plus flegmatique, Marc* est dans la même situation. Lui travaillait à scooter dans le Sud-Ouest, entre 2017 et 2021. « Le soir où ils ont supprimé mon compte de livreur, soi-disant parce que j’avais fait des doubles courses pour Deliveroo et Uber en même temps, j’ai écrit à Me Mention, dont j’avais repéré les messages dans les groupes de messageries de livreurs, raconte-t-il. J’étais confiant, la condamnation de l’entreprise est amplement méritée. »

    L’administration a validé le modèle actuel de Deliveroo

    Si elle ne s’étend pas sur les décisions de justice, Deliveroo insiste sur le fait que « les livreurs concernés par cette décision opéraient, pour l’essentiel, via un contrat historique », ancien. Depuis, assure la société, « le modèle opérationnel de Deliveroo a profondément changé et a été reconnu par les pouvoirs publics comme reposant sur une collaboration avec de véritables prestataires indépendants ».

    Cette question est au cœur du débat. Pour la plateforme de livraison, les raisons pour lesquelles elle a été condamnée pour ses pratiques de 2016 et 2017 ont disparu, et il n’existe plus de lien de subordination, et donc de contrat de travail entre elle et les livreurs et livreuses. Depuis 2020, elle a notamment supprimé les plannings et les différentes catégories de livreurs et livreuses qui pouvaient s’y inscrire en priorité ou non.

    Les sanctions en cas de refus de course ou de retards ont aussi officiellement disparu, tout comme les instructions directes pendant une course. C’est d’ailleurs ce qu’attestent des constats d’huissiers, établis en 2023, qu’elle a présentés dans les dossiers jugés par la cour d’appel – ils n’ont pas été pris en compte puisqu’ils concernent une époque postérieure aux faits qui étaient jugés.

    Mais l’avocat Kevin Mention prend ces affirmations avec circonspection. « Les jugements que nous avons obtenus concernent des faits qui se sont déroulés bien après ceux qui ont été jugés au pénal, et qui concernaient les débuts de l’entreprise jusqu’en 2017, rappelle-t-il. Nous parlons de coursiers qui ont commencé à travailler en 2018 ou 2019, et ils disposent de nombreux éléments montrant qu’au fond, les pratiques de Deliveroo n’ont pas changé. Les contrôles sur la vitesse et le parcours perdurent, par exemple. »

    Sur ce point, Deliveroo est ferme et met en avant un soutien de poids : « L’administration a reconnu que le modèle actuel de Deliveroo proposait bien un véritable #travail_indépendant, ce dont nous nous réjouissons », déclare la plateforme. Selon nos informations, elle a en effet obtenu que l’#Urssaf donne officiellement son accord concernant son modèle actuel, comme elle l’a affirmé à plusieurs reprises lors de diverses audiences.

    Cette prise de position de l’Urssaf est un revirement spectaculaire. C’est en effet cette administration qui avait lancé la procédure ayant finalement abouti au procès pénal de 2022. Et comme Mediapart l’avait raconté, elle avait aussi adressé au parquet de Paris un signalement pour la période postérieure. Elle avait aussi envoyé à l’entreprise une très lourde demande de redressement d’au moins 100 millions d’euros, visant à lui faire payer les cotisations sociales pour les dizaines de milliers de livreurs et livreuses dont elle estimait à l’époque qu’ils et elles auraient dû être salarié·es.

    Une menace existentielle pour Deliveroo, qui avait entamé avec l’Urssaf des négociations sous haute tension, embauchant comme avocat le maire de Meaux et ancien ministre Jean-François Copé et nommant une administratrice judiciaire pour mener les discussions en toute confidentialité.

    L’entreprise a désormais clos ce chapitre et envisage l’avenir de manière bien plus sereine. Elle se prépare tout de même à affronter d’autres épisodes judiciaires : d’ici l’automne prochain, une centaine de décisions concernant des livreurs et livreuses auront été rendues par les prud’hommes et la cour d’appel. Et surtout, Kevin Mention prépare le dépôt d’une #plainte pénale sur les pratiques de Deliveroo pour la période post-2017. Il annonce avoir réuni plus de cent ex-forçats des livraisons, prêts à unir leurs forces contre la plateforme.

    https://www.mediapart.fr/journal/economie-et-social/090625/faux-independants-deliveroo-fait-face-une-pluie-de-condamnations
    #ubérisation #justice #droit_du_travail #exploitation

  • Dans la #Manche, des morts sans identité, des familles sans réponses

    Procédures interminables, manque de coordination entre les services de police, absence de partage d’informations avec les proches : l’#identification des corps d’exilés anonymes retrouvés sur les côtes de la Manche reste très laborieuse. Et repose essentiellement sur le travail des associations.

    Le 6 octobre 2023, des restes humains, deux jambes, s’échouent sur une plage de l’île de Texel, au nord des Pays-Bas. Les premières analyses de ces restes de corps, dans un état de décomposition avancée, permettent d’établir l’hypothèse d’un lien avec un naufrage, survenu à 300 kilomètres de là, entre la France et l’Angleterre, deux mois plus tôt.

    Le 12 août 2023, six personnes, toutes d’origine afghane, meurent dans un naufrage dans la Manche. Ils essayaient de rejoindre les côtes anglaises dans un zodiac surchargé dans lequel avaient pris place plus de soixante personnes. Mais le bilan ne s’arrête pas là : Ahmadi Ahmad Jan, 29 ans, et Samiullah Abdulrahimzaï, 22 ans, sont portés disparus depuis.

    Dans les semaines qui suivent le naufrage, les noms des deux disparus sont connus, et leurs familles sont identifiées grâce à un homme, qui n’est ni enquêteur ni gendarme. Mohammad Amin Ahmadzai est le président de l’Association solidarité culture et insertion des Afghans (Ascia), qui vient en aide aux Afghan·es du nord de la France dans leurs démarches administratives ou organise des événements culturels. À partir d’août 2023, le président de l’association change drastiquement ses missions et devient l’intermédiaire privilégié des autorités durant tout le processus d’identification.

    Mohammad Amin Ahmadzai parvient à retrouver les familles des deux disparus en Afghanistan. Il leur explique les démarches à effectuer pour envoyer des échantillons d’#ADN et il fait la liaison entre les policiers néérlandais et ceux de la gendarmerie maritime française, chargée de l’enquête.

    Une brosse à dents et un casse-tête

    C’est dans une simple brosse à dents que la famille de Samiullah Abdulrahimzaï plaçait tous ses espoirs. Début 2024, elle se rend au Comité international de la Croix-Rouge (CICR) de Kaboul, la capitale du pays, contrôlée depuis août 2021 par les talibans. L’ONG est toutefois dans l’incapacité de réaliser un test ADN, « à cause de la situation du pays et par manque de moyens techniques », soutient Mohammad Amin Ahmadzai, en contact régulier avec les familles. Le président de l’Ascia leur conseille alors d’envoyer, par eux-mêmes, des échantillons d’ADN.

    Plusieurs frères du disparu glissent deux brosses à dents et un peigne dans un petit sac en plastique. Un cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, récupère le colis en Iran, puis le confie, en France, au président de l’ASCIA. À son tour, il le transmet, en septembre 2024, aux enquêteurs français chargés de l’affaire.

    Finalement, fin 2024, le résultat de la comparaison ADN tombe : il est négatif. Mais au sein de la police néerlandaise, une source bien au fait de l’enquête indique ne pas avoir de certitude quant à la qualité de l’échantillon ADN envoyé ni sur sa provenance, rendant ce résultat peu fiable. Contactée en juin 2025, le cousin de Samiullah Abdulrahimzaï, qui vit en France, indique ne pas avoir été prévenu, tout comme sa famille en Afghanistan.

    Un téléphone retrouvé dans la poche du pantalon encore accroché aux jambes a permis à la police française d’établir un lien avec Ahmadi Ahmad Jan, le deuxième disparu. Mais sans une comparaison ADN fiable, indique notre source au sein de la police néerlandaise, son identification ne peut être confirmée avec certitude.

    La famille d’Ahmadi Ahmad Jan n’a pas trouvé de moyen de faire parvenir un test ADN, bien que l’un de ses frères travaille dans un cabinet d’avocats à Kaboul. « Notre famille attend jour et nuit des nouvelles », confiait Muslim Hanafi Ahmadi, un an après le naufrage. Interrogé fin mai 2025, il n’avait toujours aucune information des autorités françaises : « Personne ne nous a contactés », regrette-t-il.

    Car si aux Pays-Bas, où les corps ont été retrouvés, la priorité est donnée à l’identification et à la remise des corps aux familles, en France, l’enjeu est tout autre. Pour faire la lumière sur le naufrage meurtrier du 12 août 2023, c’est la #juridiction_nationale_de_lutte_contre_la_criminalité_organisée (#Junalco) qui tient les rênes de l’enquête.

    Son objectif : remonter la filière de passeurs et faire porter aux organisateurs et aux petites mains la responsabilité des six personnes mortes lors du naufrage et faire peser, sur les organisateurs de la traversée et les petites mains, la responsabilité des six personnes décédées lors du naufrage et du corps nouvellement identifié.

    Selon la police néerlandaise, aucune analyse fiable, au regard des critères scientifiques dont répond la médecine légale, n’a permis d’identifier ces deux morceaux de corps. Pourtant, le tribunal judiciaire de Paris indique, fin mai, qu’un des corps retrouvés est « visé comme victime dans la procédure du 13 août 2023 ».

    L’enquête a été close le 5 mai 2025, et le dossier est désormais entre les mains du parquet de Paris. Parmi les huit personnes mises en examen, deux sont des exilés, présumés pilotes de l’embarcation et considérés comme « passeurs » aux yeux de la justice. Ils risquent dix ans de prison.

    Les associations de terrain, moteur des enquêtes

    Tous les autres dossiers d’identification liés à des naufrages dans la Manche sur lesquels Mediapart a enquêté entre 2020 et 2024, en lien avec des proches en attente, se caractérisent par cette lenteur procédurale, des lacunes dans le partage d’information aux familles et la multiplication des interlocuteurs.

    En théorie, la chaîne de l’identification en #France est claire. Lorsqu’un cadavre est retrouvé sur une plage du littoral, une enquête est ouverte par le procureur du territoire concerné et confiée au service de police ou de gendarmerie du lieu de découverte du corps. La dépouille est transférée dans un institut médico-légal, où l’équipe travaille elle aussi sous le contrôle du parquet.

    Par exemple, dans les semaines qui suivent le naufrage du 23 octobre 2024, dont le bilan officiel fait état de « seulement » trois victimes – Mediapart avait révélé que treize personnes étaient en réalité portées disparues –, la Manche recrache successivement des corps sur les plages du littoral de la côte d’Opale. Le 2 novembre, un cadavre est découvert sur la plage de Sangatte. Le 5 novembre, deux corps sont retrouvés en mer au large de Calais, un autre immergé près de Douvres, dans les eaux territoriales anglaises. Le lendemain, une dépouille est retrouvée sur la plage de Calais, tandis que deux nouvelles victimes sont repêchées en mer au large de la cité portuaire. Au total, entre le 23 octobre et le 21 décembre 2024, la Manche rejette quatorze corps.

    Différents services de police ou de gendarmerie sont alors mobilisés dans le but de collecter des éléments qui permettraient d’identifier les victimes. Dans les faits, les forces de l’ordre, qui ont pour habitude de procéder toutes les quarante-huit heures à des expulsions de campements d’exilé·es, se retrouvent rapidement démunies pour obtenir des informations auprès de compagnons de route ou des proches des personnes exilées mortes.

    Elles se reposent dès lors sur le tissu associatif local, dont les bénévoles sont en contact quasi quotidiennement avec les exilé·es sur le terrain, pour faire remonter des informations. Le service de rétablissement des liens familiaux de la Croix-Rouge joue également le rôle d’interface entre autorités et associations.

    « Les autorités laissent les personnes solidaires essayer d’obtenir des informations comme elles peuvent, déplore Flore Judet, coordinatrice de L’Auberge des migrants. Pourtant le seul moyen que les personnes solidaires ont, c’est de parler avec les exilés, d’essayer de faire du lien, une chose qui malheureusement n’est pas faite aujourd’hui par les autorités. »

    Les parquets, qui instruisent chaque acte de police ou de médecine légale nécessaire à l’identification, reconnaissent sans mal leur dépendance aux informations détenues et diffusées par les bénévoles des associations. « Le “milieu des migrants” a un rapport compliqué avec les services d’enquête, pour différentes raisons. C’est pour ça que j’ai peu de signalements de disparitions qui viennent naturellement », admettait Guirec Le Bras, ex-procureur de Boulogne-sur-Mer, interrogé sur le sujet en février 2024.

    Dans le cadre des procédures d’identification, « il y a des enquêtes qui sont faites dans les associations d’aide aux migrants présentes dans le Dunkerquois et le Calaisis, pour savoir si elles reconnaissent les personnes, exposait pour sa part le procureur de Saint-Omer, Mehdi Benbouzid. D’autres fois, ce sont elles qui viennent vers nous pour nous dire : on était censés avoir un appel d’Angleterre d’Untel, ça peut être lui qui a disparu. Ça va dans les deux sens. »

    Le dialogue n’est cependant pas aussi fluide, à en croire les associations. « Les contacts avec les autorités, c’est compliqué. C’est un peu de la pêche à la ligne, on ne sait pas qui est responsable de quoi », déplore une source souhaitant rester anonyme.

    Une nouvelle cellule à l’efficacité limitée

    Depuis peu, l’État tente d’améliorer son fonctionnement : une cellule de gendarmerie spécialement dédiée à l’identification des corps retrouvés dans la Manche a été créée : la #Nodens. Celle-ci est constituée de cinq enquêteurs, sous l’autorité de la préfecture maritime de la Manche et de la mer du Nord, et dont les actes d’enquête sont là aussi réalisés à la demande du procureur.

    Elle est impliquée dans l’identification des corps retrouvés dans les semaines ayant suivi le naufrage d’octobre 2024. Or, sept mois après, sur les quatorze corps retrouvés, dix demeurent non identifiés. Dans les pays d’origine, de nombreuses familles restent sans nouvelles de leurs disparus.

    C’est le cas de celle d’Amanuel, disparu dans le naufrage du 23 octobre 2024. « Je pleure toutes les nuits », confie son père, Terfe Berhe, qui est parti s’installer dès novembre dans la capitale de l’Éthiopie, Addis-Abeba, pour se signaler auprès de la Croix-Rouge éthiopienne, espérant l’envoi rapide d’un kit ADN pour identifier son fils parmi les corps retrouvés. Pendant tous ces mois, les meilleurs amis d’Amanuel, résidant eux-mêmes en Belgique, ont envoyé de l’argent à son père, « pour l’aider à rester à la capitale, où la vie est chère », racontent-ils.

    C’est la nouvelle cellule Nodens qui est chargée de son cas et de l’envoi postal du #kit_ADN. Or, fin février 2025, cinq mois après le naufrage, Terfe Berhe n’avait toujours pas reçu ce précieux colis. Il est donc reparti chez lui : « J’ai attendu tellement longtemps l’envoi de ce kit ADN. » En ce début du mois de juin, la situation n’a toujours pas évolué : le père d’Amanuel n’a toujours rien reçu et il n’a toujours pas d’interlocuteur identifié à qui s’adresser. La Nodens n’a pas donné suite aux sollicitations de Mediapart.

    Les lenteurs procédurales dans le cas d’Amanuel sont dues à plusieurs facteurs : l’absence d’un protocole clair d’envoi postal du kit ADN, la difficulté de coordination entre les différentes #Croix-Rouge éthiopienne et européenne, et surtout l’absence de lien direct entre les acteurs de l’identification et les proches d’Amanuel, pourtant susceptibles de fournir un test ADN. Selon nos informations, s’agissant des complications d’envois postaux, la cellule indique travailler avec La Poste pour faciliter le renvoi des kits ADN sans frais pour les familles.

    Des spécialistes de l’identification qui innovent

    Face à ces dysfonctionnements, de nombreux chercheurs, chercheuses et médecins légistes en Europe plaident pour le recours à de nouveaux moyens d’identification. Depuis Liverpool au Royaume-Uni, #Caroline_Wilkinson, professeure d’identification craniofaciale, dirige l’unité pour l’identification des victimes de catastrophes migratoires (#Migrant_Disaster_Victim_Identification). Cette unité structure un réseau qui identifie les personnes exilées dont les corps sont retrouvés dans certaines zones frontalières européennes.

    « Il s’agit de faciliter l’émergence de nouvelles recherches et innovations sur le plan de l’identification. C’est important pour composer avec les obstacles géopolitiques des pays d’origine et la disparité des réponses politiques données par les pays où les corps sont retrouvés », expose Caroline Wilkinson.

    Le réseau forme les acteurs de l’identification à ces nouvelles techniques. Là où les procédés d’identification aujourd’hui se concentrent sur l’ADN, la #denture et les #empreintes_digitales, de nombreuses autres pistes pourraient en fait être explorées, telles que les images qui circulent sur les réseaux sociaux, l’analyse des courants marins ou encore des caractéristiques visuelles aujourd’hui considérées comme « secondaires » (tatouages, piercings, etc.).

    En Espagne, La Croix-Rouge utilise depuis 2023 un nouvel outil technologique développé par le #CICR et l’Institut national des sciences appliquées de Lyon. Baptisé #Scan (pour Share, Compile and Analyze, « partager, compiler et analyser »), celui-ci repose sur le partage d’informations en temps réel sur les naufrages, la collecte de témoignages des rescapé·es et la mise en relation avec les acteurs de la société civile recevant les alertes des proches. Il permet d’apporter des réponses aux proches sur les circonstances des disparitions et d’aider à l’identification des corps retrouvés.

    Médecins légistes, chercheurs et chercheuses insistent sur la nécessité d’un partage plus approfondi des compétences et sur la mise en place d’une coordination européenne sur ces enjeux. « À un niveau européen, si on avait plus de possibilités d’échanger les données, ce serait plus facile », abonde Tania Delabarde, médecin légiste à l’IML de Paris. Pour les exilé·es qui meurent dans la Manche, « les moyens ne sont pas mis » : « Nous, on voudrait réveiller les consciences : ces gens-là sont morts, et en plus, on leur nie leur identité. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/060625/dans-la-manche-des-morts-sans-identite-des-familles-sans-reponses
    #mourir_en_mer #mourir_aux_frontières #morts_aux_frontières #France #Calais #Angleterre #La_Manche #GB #identité

  • Israël a exporté en 2024 pour 14,7 milliards de dollars d’armes, un record | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/fil-dactualites/040625/israel-exporte-en-2024-pour-147-milliards-de-dollars-d-armes-un-record

    Les exportations d’armes d’Israël ont atteint 14,7 milliards de dollars en 2024, un niveau record selon le ministère de la Défense, malgré les critiques internationales concernant la guerre menée par le pays à Gaza depuis près de vingt mois.

    « Israël a de nouveau atteint un sommet historique pour les exportations dans le domaine de la Défense en 2024 », a déclaré le ministère de la Défense, qui supervise et approuve les exportations des industries d’armement israéliennes, dans un communiqué publié mercredi.

    La majorité des contrats signés (56,8%) étaient des « méga-contrats » d’une valeur d’au moins 100 millions de dollars chacun, a détaillé le ministère, ajoutant que les « résultats opérationnels » dans la guerre contre le mouvement islamiste Hamas dans la bande de Gaza avaient stimulé la demande.

    Depuis le début de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du Hamas le 7 octobre 2023, le ministère a déclaré qu’il fonctionnait en « mode d’urgence, se mobilisant pour l’effort de guerre avec une production de Tsahal 24 heures sur 24 tout en maintenant la fabrication pour les clients étrangers ».

    « Les résultats opérationnels de la guerre et les performances avérées des systèmes israéliens sur le champ de bataille ont suscité une forte demande internationale pour la technologie de défense israélienne, ce qui a permis de conclure l’année 2024 sur une note remarquablement élevée avec des contrats d’exportation record », a-t-il souligné.

    Selon le ministère, la demande de missiles, de roquettes et de systèmes de défense aérienne a « atteint une nouvelle étape importante » et représente environ 48% du volume total d’exportations, contre 36% en 2023.

    En outre, « les exportations de satellites et de systèmes spatiaux ont connu une croissance substantielle, représentant 8% des transactions en 2024 contre 2% en 2023 », selon la même source.

    La répartition des régions vers lesquelles les armes ont été exportées montre que les pays européens représentent plus de la moitié des exportations.

    Les ventes aux pays qui ont conclu des accords de normalisation avec Israël (accords d’Abraham) — Emirats arabes unis, Bahreïn et Maroc — semblent avoir fortement augmenté, passant de 3% en 2023 à 12% l’année suivante.

    « C’est précisément au cours d’une année de guerre difficile et complexe que Israël a battu un record historique en matière d’exportations de matériel de défense », a commenté le ministre de la Défense, Israël Katz, dans le communiqué.

    « Le monde voit la force d’Israël et cherche à en être le partenaire », a-t-il ajouté.

  • Un lycée de la Loire interdit à ses élèves de débattre d’un projet de centrale à bitume
    https://www.mediapart.fr/journal/france/050625/un-lycee-de-la-loire-interdit-ses-eleves-de-debattre-d-un-projet-de-centra

    La direction du lycée de Boën-sur-Lignon (Loire) a annulé un débat organisé par des élèves portant sur un projet contesté de centrale à bitume dans la ville. Une censure justifiée par le caractère « sensible » du sujet, dont il est interdit de parler au sein de l’établissement.

    On imagine qu’il s’agit de ne pas heurter la « sensibilité » d’un éminent membre de la « communauté ».

  • « La guerre d’anéantissement d’Israël à Gaza est bien pire que la Nakba »

    Jean-Pierre Filiu a passé un mois à Gaza. Il publie « Un historien à Gaza », un récit qui mêle son témoignage, les voix des habitantes et habitants de Gaza et l’analyse de la guerre menée par Israël dans l’enclave. Il est l’invité d’« À l’air libre ».

    https://www.mediapart.fr/journal/international/030625/la-guerre-d-aneantissement-d-israel-gaza-est-bien-pire-que-la-nakba

    #international #palestine

  • À l’Assemblée, une atmosphère de « #chasse_aux_sorcières » contre les collaborateurs insoumis

    La #commission_d’enquête de #Laurent_Wauquiez sur les « liens » entre La France insoumise et les « réseaux propageant l’idéologie islamiste » a été jugée irrecevable après un vote très serré. Mais les collaborateurs parlementaires ciblés, tous racisés, dénoncent le fantasme d’un « #complot_musulman » dont ils font les frais.

    La commission d’enquête parlementaire contre #La_France_insoumise (#LFI) voulue par Laurent Wauquiez n’aura pas lieu. Le président du groupe Droite républicaine (DR) à l’Assemblée nationale l’avait annoncée en grande pompe à la mi-mai sur Europe 1, radio du groupe Bolloré, suscitant la joie de la fachosphère. Elle ciblait explicitement le mouvement de Jean-Luc Mélenchon et était censée mettre au jour ses « liens » avec « des organisations et réseaux soutenant l’action terroriste ou propageant l’#idéologie_islamiste », selon son intitulé.

    Mais elle a été jugée irrecevable lors d’un vote très serré en commission des lois mardi 3 juin (lire encadré). « C’était le va-tout de Laurent Wauquiez avant le congrès du parti Les Républicains », rappelle la députée communiste Elsa Faucillon, membre de la commission des lois. « Au-delà même du contenu crasse de son exposé des motifs, la forme n’était pas recevable : non seulement les éléments sont très opaques, mais cela revenait à utiliser les moyens de l’Assemblée pour un agenda politique personnel », explique-t-elle.

    La nouvelle a provoqué un « ouf » de soulagement dans les rangs de LFI, où le vote était guetté avec inquiétude. Depuis plusieurs mois, des tentatives de proscription de plus en plus officielles se multiplient et marquent de simples militant·es au fer rouge. « Je suis abasourdie, je me demande si un jour un ministre de l’intérieur ne va pas appeler à notre dissolution, alors que jusqu’à présent cela relevait de la fiction », témoigne Manon Monmirel, collaboratrice parlementaire du député insoumis Éric Coquerel.

    Le texte de Laurent Wauquiez ciblait sans les nommer – mais explicitement – certains collaborateurs et collaboratrices parlementaires du groupe présidé par Mathilde Panot. Sans aller aussi loin que le dossier du magazine d’extrême droite Frontières, qui avait jeté en pâture une dizaine de noms au mois d’avril en leur imputant le plus souvent des informations partielles – voire fausses – ou de simples messages politiques, il reprenait à son compte le même soupçon « d’#entrisme par des organisations ou militants islamistes dans la perspective des futures échéances électorales », notamment les municipales de 2026.

    La difficulté à se défendre

    Celles et ceux dont les noms avaient été diffusés dans le magazine s’attendaient donc à être auditionné·es, avec tout ce que cela comporte de risques en matière d’exposition à la vindicte sur les réseaux sociaux. « C’était à nouveau le risque de subir du cyberharcèlement, d’avoir des problèmes d’employabilité, sans moyen de se défendre juridiquement », commente Louise Brody, membre du bureau de la CGT collaborateurs et collaboratrices parlementaires, invoquant le coût financier des poursuites pour diffamation.

    –-

    La #commission_Wauquiez échoue de peu

    Le coup est passé tout près. À l’issue d’une heure de réunion, la commission des lois a finalement jugé irrecevable la proposition de résolution de Laurent Wauquiez visant à créer une commission d’enquête sur « les représentants de mouvements politiques […] soutenant l’action terroriste ou propageant l’idéologie islamiste ».

    Vingt-trois députés se sont prononcés contre, autant pour, l’égalité étant insuffisante à valider le processus. L’ensemble de la gauche, qui a tout fait pour enterrer cette commission « indigne », a aussi pu compter in extremis sur l’abstention de quelques députés macronistes, à commencer par le président de la commission des lois Florent Boudié.

    Ils ont pourtant été nombreux à défendre l’initiative. Le député Droite républicaine Vincent Jeanbrun, qui prenait la parole pour son chef de groupe – lequel a brillé par son absence –, a ainsi dénoncé, à l’instar de l’extrême droite, les acteurs politiques qui seraient les « relais » de « l’idéologie islamiste qui s’infiltre dans nos institutions ».

    Loin de s’opposer à la criminalisation manifeste d’un adversaire politique, le camp présidentiel – qui a laissé liberté de vote à ses commissaires – est même allé encore un cran au-dessus, Sébastien Huygue s’indignant d’une prétendue « complaisance entre élus et réseaux islamistes, voire terroristes ». Feignant d’imaginer que cette commission d’enquête pourrait être autre chose qu’un « règlement de comptes politiques », le MoDem ne s’est pas opposé non plus. De même que les députés Horizons, le parti d’Édouard Philippe, qui ont voté en faveur de la #recevabilité.

    La gauche s’est finalement retrouvée bien seule à dénoncer un « procès politique », une entaille grave dans la séparation des pouvoirs, et l’« agenda islamophobe » de Laurent Wauquiez. Ancien macroniste, le député Paul Molac, aujourd’hui membre du petit groupe centriste Liberté, indépendants, outre-mer et territoires (Liot), a résumé cette « cabale politicienne » d’une saillie : « Ça me rappelle le maccarthysme ou la révolution culturelle. Je proposerais bien [à Laurent Wauquiez] de se mettre au vert à Saint-Pierre-et-Miquelon. »

    –-

    Après la parution du numéro Frontières sur le « parti de l’étranger » – expression maurrassienne utilisée pour qualifier LFI –, certain·es ont fermé leurs comptes sur les réseaux sociaux et ont pris pour habitude de créer des boucles Telegram pour signaler la présence de ces journalistes qui militent activement pour l’« union des droites ».

    « Certains d’entre nous étaient tétanisés, et on avait tous remarqué que 90 % des collabs cités étaient racisés », se souvient Manon Monmirel. « Dans leur matrice, parce qu’on est arabe ou noir, on a une proximité avec le terrorisme islamiste », résume Aziza Nouioua, collaboratrice parlementaire de Thomas Portes, ciblée par Frontières pour avoir relayé des posts d’Urgence Palestine – que le ministère de l’intérieur veut dissoudre –, de l’Association France Palestine solidarité (AFPS) ou encore de la campagne BDS.

    Ismaël El Hajri, collaborateur parlementaire de Louis Boyard, a fait l’expérience de cet amalgame raciste avant même la parution de Frontières. Après un portrait dans Le Journal du dimanche (Le JDD) en septembre 2024 signé Alexis Bergeron – un pseudonyme selon toute vraisemblance –, s’appuyant sur un thread du compte X « Les Corsaires » – un collectif « pro-liberté d’expression » marqué à l’extrême droite –, son nom a été mentionné par Le Figaro Magazine dans un article qui posait cette question : « Si LFI profite de la communauté musulmane pour obtenir des votes, ce parti est-il devenu un cheval de Troie pour les islamistes afin d’exercer une influence politique et sociale ? »

    Sans avoir été contacté, il y était décrit comme « proche » de l’imam Iquioussen et « ancien militant engagé pour la défense de Baraka City et du CCIF [Collectif contre l’islamophobie en France – ndlr] ». « Sous mes yeux, un mensonge devient vérité journalistique », écrivait-il alors sur X, ajoutant : « Si l’on m’attaque aujourd’hui, c’est pour ce que je suis : un enfant de l’immigration maghrébine, militant antiraciste qui travaille à l’Assemblée nationale. »

    Le Figaro Magazine n’avait pas publié son droit de réponse mais avait supprimé le passage contesté en ligne, « dans un souci d’apaisement », selon un courrier du directeur général du groupe Marc Feuillée, consulté par Mediapart. « C’est la preuve absolue que c’était répréhensible du point de vue du droit de la presse », affirme Simon Peteytas, avocat d’Ismaël El Hajri. Celui-ci en était resté là, faute de moyens. « La diffamation est une procédure coûteuse, et ce sont des infractions difficiles à caractériser », convient l’avocat.
    Un cas emblématique

    Le mal est en tout cas fait pour le militant de Villeneuve-Saint-George (Val-de-Marne). « Si on tape mon nom sur Google, on tombe sur des dizaines d’articles qui me disent “islamiste” sans aucune preuve factuelle, dit-il. On a essayé d’alerter sur cette dérive : comment un mensonge a pu devenir une vérité dans un magazine mainstream ? Nous sommes victimes des jeux d’influence et de surenchère entre les macronistes, LR et le Rassemblement national. Et cela n’avait jamais pris une forme aussi sérieuse que la possibilité d’une commission d’enquête. »

    Pour le député insoumis Antoine Léaument, membre de la commission des lois, il y a en effet « un franchissement de seuil ». Le cas le plus emblématique de cette dérive est celui de Mohamed Awad, collaborateur parlementaire de Paul Vannier. Quand il a lu l’exposé des motifs de la commission d’enquête, celui-ci s’est immédiatement reconnu – il était lui aussi parmi les personnalités ciblées par Frontières pour avoir été responsable de la section locale des Jeunes musulmans de France à La Courneuve (Seine-Saint-Denis).

    Le trentenaire, petites lunettes sur le nez et crâne déjà dégarni, a été investi par LFI en 2024 dans la quatrième circonscription du département francilien, fief de Marie-George Buffet, pour croiser le fer avec la sortante communiste, Soumya Bourouaha, qui a été élue. Depuis son joli score de 40 % à La Courneuve, son nom circule pour les municipales de 2026. Et cette percée coïncide aussi avec le début d’un harcèlement médiatique intense.

    Deux jours avant le second tour, Le JDD avait lancé les hostilités : « LFI a-t-elle investi un ancien responsable d’une organisation islamique cofondée par Hassan Iquioussen ? » Le magazine de Vincent Bolloré se basait sur les propos du militant d’extrême droite Damien Rieu, qui en voulait pour preuve un journal municipal daté de 2016. Page 11, on aperçoit Mohamed Awad, présenté comme un « président de l’association JMF de La Courneuve ».

    « Jeune Musulman de France » : cette association de quartier, de loi 1901, avait alors pignon sur rue, bénéficiant de plus de 50 000 euros de subventions publiques émanant de l’État, de la région, du département et de la ville. Mohamed Awad, originaire de la commune, l’a rejointe après avoir suivi sa scolarité à Paris, à l’école des enfants du spectacle, où il a été envoyé pour ses talents de pianiste.

    Au programme : soutien scolaire, actions culturelles ou organisation de forums de l’orientation… « C’était un peu l’esprit de la JOC [Jeunesse ouvrière chrétienne – ndlr] par où sont passées Sophie Binet ou Marie-George Buffet. Je m’y suis investi pleinement », raconte celui qui est devenu trésorier de l’association.
    Monde parallèle

    Mais avec les attentats de janvier 2015, les choses changent. Toutes les subventions de l’État sont coupées brutalement, au motif que l’association serait un « terreau de radicalisation ». Le jeune homme de 22 ans obtient alors un rendez-vous avec le préfet de l’égalité des chances de l’époque, Didier Leschi. « Autour de la table, il y avait une personne chargée de la radicalisation : j’ai compris que c’était fini », se rappelle Mohamed Awad, qui dit avoir découvert ce jour-là ce qu’est « l’islamophobie d’État ».

    Diplômé de droit, il s’engage ensuite au sein de LFI dans le XVIIIe arrondissement de Paris, où il milite avec Paul Vannier, qui lui fait rapidement gravir les échelons. En 2020, il est propulsé sur la liste des municipales, puis devient secrétaire général du groupe insoumis à la région Île-de-France. Il est ensuite recruté en janvier 2023 comme assistant parlementaire du député du Val-d’Oise.

    Il déplore aujourd’hui qu’on le ramène « à une appartenance religieuse supposée ». « Je suis tout le contraire : ma vie militante repose sur l’idée de dire que les musulmans sont des citoyens français à part entière. Je sais que je cristallise un truc d’intégration que l’extrême droite déteste. On me refuse le droit d’avoir des aspirations politiques et de les mettre en œuvre », dit-il à Mediapart.

    « Ils veulent qu’on ait peur, qu’on ne puisse plus s’engager. Ils ne supportent pas qu’au cœur d’une institution qui représente le pouvoir, des gens défendent des positions antiracistes et anticolonialistes », abonde Aziza Nouioua.

    Cette ambiance de « chasse aux sorcières » n’étonne guère les Insoumis·es : l’enchaînement du rapport sur l’influence des Frères musulmans en France et de la commission d’enquête demandée par Laurent Wauquiez, ou encore la sortie de Bruno Retailleau sur les « barbares », voilà qui indique, à leurs yeux, le cap bien sombre du moment.

    « Tout cela participe à accréditer l’idée qu’il existe un complot musulman. Une réalité alternative est en train de passer pour une réalité tout court. Et dans ce cadre, LFI, conseillée dans l’ombre par des Noirs et des Arabes, ne peut être que le parti de l’étranger », décrypte Ismaël El Hajri, qui espère, comme ses collègues, sortir bientôt de ce monde parallèle.

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/030625/l-assemblee-une-atmosphere-de-chasse-aux-sorcieres-contre-les-collaborateu
    #FI #France_insoumise #islamophobie #racisme #irrecevabilité

  • À l’Assemblée, une atmosphère de « chasse aux sorcières » contre les collaborateurs insoumis

    La commission d’enquête de Laurent Wauquiez sur les « liens » entre La France insoumise et les « réseaux propageant l’idéologie islamiste » a été jugée irrecevable après un vote très serré. Mais les collaborateurs parlementaires ciblés, tous racisés, dénoncent le fantasme d’un « complot musulman » dont ils font les frais.

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/030625/l-assemblee-une-atmosphere-de-chasse-aux-sorcieres-contre-les-collaborateu

    #islamophobie
    #racisme
    #extrême_droite
    #LFI

  • Palestine, une cause universelle
    2 juin 2025 à 16h46 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/020625/palestine-une-cause-universelle

    Dimanche 1er juin, une nouvelle « Flottille de la liberté » a quitté le port de Catane, en Sicile, en direction de Gaza avec à son bord, outre des figures de la cause palestinienne dont l’eurodéputée La France insoumise (LFI) Rima Hassan, des personnalités internationalement connues comme l’activiste écologiste Greta Thunberg et l’acteur irlandais Liam Cunningham. Le 2 mai, la précédente flottille humanitaire avait été attaquée par des drones israéliens, alors qu’elle naviguait dans les eaux internationales.

    Cette nouvelle tentative militante survient alors qu’un soulèvement croissant de la société civile s’affirme, porté par une jeunesse pour qui la Palestine devient une cause fondatrice comme le furent, pour les générations précédentes, les guerres d’Algérie et du Vietnam. (...)

  • Le bureau Ovale à l’heure de la téléréalité, Trump en animateur harceleur 1 juin 2025 | Par François Bougon

    https://www.mediapart.fr/journal/international/010625/le-bureau-ovale-l-heure-de-la-telerealite-trump-en-animateur-harceleur

    De retour à la Maison-Blanche, le magnat de l’immobilier a mis des dorures au plafond. Et transformé la pièce emblématique du pouvoir en plateau de télévision, où les visites des responsables étrangers peuvent tourner au bizutage diplomatique.

  • Une sénatrice arrêtée à l’aéroport de Roissy avec 22 kilos de tabac de contrebande
    https://www.mediapart.fr/journal/france/280525/une-senatrice-arretee-l-aeroport-de-roissy-avec-22-kilos-de-tabac-de-contr

    Annick Petrus, sénatrice Les Républicains de Saint-Martin, a été contrôlée par la douane le 4 mai avec 110 cartouches de cigarettes non déclarées. Elle a dû régler une amende de 4 900 euros et s’est vu confisquer ses 14 250 euros de marchandise.

    #à_l’insu_de_son_plein_gré

  • #Démarchandisation, c’est quoi encore ce truc ?
    Les acteurs qui portent ce sujet sont les « louches » de la gauche (Autain, Castets, Ruffin, Vallaud), les même qui voudraient une primaire.
    La théorie de la valeur, ça, je vois bien. Si ca s’inscrit là-dedans, je peux entendre. Mais si c’est encore un contre feu alors pas besoin.

    https://www.mediapart.fr/journal/politique/260525/demarchandisation-cette-idee-qui-federe-discretement-la-gauche

    #théorie_de_la_valeur
    #paywall

  • Les désillusions d’un jeune policier prometteur confronté aux #dérives de sa brigade

    Fils de policier, major de sa promotion, Evan L. était promis au plus bel avenir. Jusqu’à ce qu’il découvre les excès et les méthodes quotidiennes de ses collègues, parfois au mépris de la loi.

    Tout avait si bien commencé. Evan L., fils de policier, rêvait d’exercer le même métier que son père. Au printemps 2023, il sort major national de sa promotion de gardiens de la paix. Premier sur 530. Le ministre de l’intérieur Gérald Darmanin se déplace en personne jusqu’à Nîmes pour le féliciter. À la fin de la cérémonie, Evan L. s’agenouille devant sa petite amie et la demande en mariage.

    L’avenir s’annonce radieux pour ce jeune policier de 21 ans. En tant que major national, il bénéficie d’une création de poste où il le souhaite. Ce sera l’unité de lutte contre l’économie souterraine et le trafic de stupéfiants (Uses), au commissariat du Havre, où il a fait un stage pendant sa scolarité. « Il y a des sacrifices à faire et je suis prêt à les faire », disait-il alors, « conscient des risques et des difficultés de [son] métier ».

    Deux ans de désillusions plus tard, Evan L. hésite à quitter la police. « Mis à l’écart » dans son groupe en quelques mois, il a changé de brigade et s’est vu imposer le redoublement de son année de stage, une décision qu’il conteste aujourd’hui devant le tribunal administratif.

    Début avril, il a également adressé un signalement au parquet du Havre, au titre de l’article 40 du Code de procédure pénale, pour dénoncer les pratiques « illégales » de ses anciens collègues des « stups ». Contactée par Mediapart, la procureure Soizic Guillaume indique avoir ouvert une enquête, confiée à l’Inspection générale de la police nationale (IGPN). Evan L. a été entendu comme témoin par les enquêteurs de la délégation rennaise, mardi 22 avril.

    La liste de ses reproches est longue : des « blagues » à caractère raciste, homophobe et sexiste dans le groupe WhatsApp de l’unité ; le partage d’informations touchant à la vie privée des suspects, sans lien avec les enquêtes ; l’usage de techniques « limites », voire interdites : réquisitions téléphoniques sans autorisation du magistrat, perquisitions « mexicaines » (sans témoin), faux « marquages positifs » du chien spécialisé en détection de drogues.

    Sollicité par Mediapart, le service de communication de la police nationale n’a souhaité faire aucun commentaire, invoquant l’enquête judiciaire en cours.
    Messages racistes, sexistes, homophobes…

    Dans le groupe WhatsApp de l’Uses, une dizaine de policiers s’envoient quotidiennement des messages à caractère professionnel : ils s’échangent en temps réel des informations sur les affaires en cours, se coordonnent pendant les filatures, demandent des volontaires pour une vérification ou une perquisition matinale. Le ton est volontiers convivial. Il leur arrive aussi de se souhaiter un bon anniversaire ou de s’inviter à un apéro.

    Comme dans beaucoup de groupes d’enquête en France, les policiers postent aussi des photos de leurs suspects, des extraits des fichiers TAJ (Traitement d’antécédents judiciaires, plus grand fichier de police de France) et des immatriculations de véhicules. Une pratique très répandue, bien qu’elle pose de gros problèmes de confidentialité.

    Ce qu’Evan L. reproche à ses collègues, c’est surtout leur « humour raciste, sexiste, homophobe et humiliant », qu’il juge « en dehors de la déontologie policière ». Dans ces messages consultés par Mediapart, un suspect est appelé « le négro ». La photo d’une femme, tirée du TAJ, suscite le commentaire suivant : « la tête de pute ».

    « Quelqu’un le reconnaît ? », demande aussi un policier en avril 2023, en postant la photo d’un homme noir qui porte un bonnet. L’un de ses collègues lui répond par l’image d’une pâtisserie recouverte de copeaux de chocolat. C’est l’un des mis en cause d’une affaire baptisée « Girafe » par les enquêteurs. Une autre photo de son visage, prise lors d’une filature, est partagée dans le groupe. Un commandant commente : « La girafe ressemble quand même à un [émoji singe]. »

    Ce commandant, qui dirigeait le groupe et a quitté Le Havre depuis, est décrit par Evan L. comme celui qui tenait les propos les plus « provocateurs », « racistes » et « homophobes », employant « volontairement des mots choquants, comme “nègre” ». Sur le fil, il multiplie les « plaisanteries ». « Mohamed Mallow… substitut général… Ça ressemble à une blague quand même », commente-t-il au sujet d’un magistrat.

    Le même policier partage une image de King Kong perché sur un immeuble, avec le commentaire suivant : « F. [le nom d’un suspect noir] sur l’église Saint-Joseph [une église du Havre – ndlr]. » Ou qualifie de « propagande » une affiche de l’association Flag ! contre les LGBTphobies.

    À l’occasion d’un déplacement en Israël, le commandant envoie à ses collègues la photo d’une jeune militaire endormie. « Ma voisine de bus vers Jérusalem (18 ans, en uniforme, seule avec un fusil mitrailleur) me dit : félicitations à l’USES, ça fait quelques arabes de moins… [émoji clin d’œil] Ensuite elle a fait une petite sieste… » Cinq membres du groupe réagissent par des émojis rires et cœurs dans les yeux. « À partir du moment où il est parti, ça s’est calmé, commente aujourd’hui Evan L. Certaines personnes du groupe adhéraient mais l’exprimaient surtout quand il était là. »

    Plus largement, le policier considère que ses collègues n’avaient « aucune considération pour les gens placés en garde à vue », traités couramment de « pouilleux » et de « bâtards », vus comme « des nuisibles de la société, irrécupérables » : « Pour eux, c’étaient tous des coupables. Le but, c’était de les détruire pénalement, de les pourrir. »

    « Ce n’est pas la première fois que des propos inadmissibles et qui tombent sous le coup de la loi pénale, notamment racistes, sont tenus dans des groupes de discussion entre policiers », rappelle Yaël Godefroy, l’avocate d’Evan L., regrettant que « malgré des précédents ayant donné lieu à des procédures pénales, des condamnations et des révocations, ces pratiques et les idées persistent ».
    Vidéos intimes

    D’autres messages WhatsApp relèvent clairement d’une violation de la vie privée : on y voit l’intérieur des domiciles perquisitionnés, un interpellé en caleçon, un enfant en bas âge sur un lit, la photo d’une passante en brassière immortalisée par un dispositif de surveillance. Un policier partage même dans le groupe une vidéo intime d’une jeune femme.

    Selon Evan L., ces images ont été extraites du téléphone d’une suspecte, finalement relâchée sans poursuites à l’issue de sa garde à vue en juillet 2023. Il rapporte qu’au moment où elle patientait dans les locaux, juste avant d’être libérée, les fonctionnaires s’amusaient à diffuser tout fort et en sa présence la chanson utilisée comme musique de fond dans sa propre vidéo intime, « sans qu’elle comprenne parce qu’elle ne voyait pas l’image ».

    Une autre vidéo partagée sur le fil WhatsApp montre un commandant de police dans son bureau, face à un ordinateur, en train de regarder des images pornographiques tirées du téléphone d’un autre suspect.

    « Ces personnes ne sont pas au courant que leur vie privée a été partagée dans un groupe à une dizaine de personnes, et on ne sait pas où ces images peuvent finir », commente Evan L. D’après lui, ces vidéos ont été récupérées par ses collègues à l’insu des mis en cause, parce que l’exploitation de leur téléphone portable est en partie réalisée sans qu’ils y assistent, pour gagner du temps, et ce au mépris des règles de procédure, qui imposent pourtant leur présence pour cet acte d’enquête assimilé à une perquisition.

    En réponse à certains messages problématiques, il arrive qu’un policier poste le logo de l’IGPN. « Signe que la violation des règles a minima déontologiques et parfois pénales était parfaitement connue », estime l’avocate d’Evan L. dans son signalement au parquet. Le jeune policier compare cet usage de WhatsApp à « une maladie au sein du service » et rappelle qu’au groupe d’atteinte aux biens, qu’il a rejoint par la suite, « il n’y a aucun groupe WhatsApp ».

    Pour Yaël Godefroy, ces pratiques « sont très inquiétantes ». « La loi et la jurisprudence sanctionnent sévèrement le refus pour un mis en cause de donner son code de déverrouillage, s’interroge-t-elle. Comment rester sur cette ligne et accepter que des enquêteurs aient de plus en plus accès à des données personnelles, voire intimes (téléphones portables, drones…) quand on voit le détournement que certains en font ? »
    Perquisitions « fantômes »

    Outre ces messages, le signalement d’Evan L. au procureur s’attarde sur des méthodes de travail potentiellement illégales, consistant à effectuer certains actes d’enquête hors procédure et à les régulariser seulement a posteriori, s’ils donnent un résultat positif.

    Il affirme ainsi que de nombreuses réquisitions sont faites auprès des opérateurs téléphoniques, sans autorisation préalable du magistrat, pour obtenir les factures détaillées (fadettes) de suspects. Si le résultat intéresse les enquêteurs, le magistrat est alors sollicité a posteriori et une nouvelle réquisition envoyée aux opérateurs, pour que la date colle.

    « Un collègue m’a formé à “travailler à l’envers” sur les fadettes, explique Evan L. Il m’a dit : “Tu vérifies avant, et si c’est probant, tu fais la demande et tu mentionnes en procédure.” » Dans les cas où la recherche est infructueuse, elle n’apparaît jamais dans l’enquête, bien qu’elle ait été effectuée par les policiers et facturée à l’administration. Le parquet a accès à ces requêtes, mais son contrôle reste la plupart du temps théorique.

    Dans le même esprit, le jeune policier dénonce des perquisitions « mexicaines », c’est-à-dire illégales car effectuées hors de la présence du mis en cause (généralement placé en garde à vue) ou de deux témoins, contrairement à ce qu’exige la loi. Il indique avoir personnellement participé à l’une de ces perquisitions « officieuses » pour fouiller la chambre d’hôtel louée par « un petit trafiquant » près de la gare du Havre, à l’initiative et en la seule présence de son supérieur hiérarchique.

    Selon Evan L., son chef « ne voulait pas se galérer à faire un aller-retour » aux heures de pointe pour « prendre le mec et revenir ». « On est rentrés dans l’hôtel, on a dit bonjour de loin à la dame à l’accueil, on a pris l’ascenseur et on est rentrés directement dans sa chambre avec la clé. On a fouillé dans ses affaires. C’était très rapide, dix, quinze minutes au total. »

    Cette recherche étant restée infructueuse, il aurait été décidé de ne pas la faire apparaître en procédure. Dans le cas contraire, explique Evan L., les policiers seraient retournés dans la chambre de manière « officielle », en compagnie du suspect. Celui-ci n’a jamais su que des policiers avaient fouillé ses affaires. Si une telle façon de faire est interdite, c’est parce qu’elle permet toutes les irrégularités : quand ils étaient seuls dans sa chambre, les policiers auraient pu faire disparaître certains objets ou en déposer.

    « Rien n’a été volé, déposé, modifié ou altéré », assure cependant le gardien de la paix. « J’avais cinq mois de boîte et je ne voulais pas aller à l’encontre du chef, donc je l’ai fait, dit Evan L. J’ai quand même dit après coup que je n’étais pas d’accord. C’est quand j’ai commencé à contester qu’ils ont vu que je n’allais pas tout accepter. »
    Le « coup du chien »

    Evan L. décrit une autre méthode contestable, surnommée « le coup du chien ». Il raconte que lorsque des informateurs renseignent les policiers sur un potentiel vendeur de drogues, ils doivent ouvrir une enquête préliminaire qui limite leurs pouvoirs coercitifs. Il existe toutefois une parade : lorsqu’un chien policier, dressé à détecter les stupéfiants, « marque » devant une porte fermée, la procédure bascule en flagrant délit. Les agents peuvent alors perquisitionner le logement sans le consentement de l’occupant des lieux.

    Selon le récit d’Evan L., quand les policiers de l’Uses sont déterminés à franchir une porte, ils écrivent donc sur procès-verbal que le chien a « marqué », même quand ce n’est pas le cas. D’après des fonctionnaires exerçant en police judiciaire consultés par Mediapart, cette pratique mensongère est assez répandue dans les services d’investigation.

    Le jeune policier dit en avoir été témoin à trois reprises pendant ses quelques mois à l’Uses. L’un de ces épisodes l’a particulièrement marqué. Il s’est produit « à la campagne, aux abords de Gonfreville-l’Orcher ». « Mes collègues ont écrit que le chien avait marqué alors qu’il y avait un portail extérieur, la maison était à 20 ou 25 mètres, raconte-t-il. C’était impossible pour lui de sentir à une telle distance. On a frappé à la porte en disant : “Bonjour madame, le chien a marqué, est-ce que vous avez des armes, des stups, de l’argent ?” Tout de suite elle nous a dit oui, dans le garage. »

    Il poursuit : « C’était un couple de quinquagénaires qui cultivait du cannabis parce qu’ils avaient eu un accident de voiture. Ils étaient tous les deux très marqués par la douleur. Ils avaient un plant dans une cachette, derrière une plaque fixée au mur. Je me souviens qu’il y a eu une réponse pénale, mais je ne pourrais pas vous dire laquelle. La consommation personnelle est illégale, certes, mais ce n’étaient pas des criminels. Atteindre des gens comme ça avec des moyens de triche, c’est dégueulasse. »
    La peur d’être « blacklisté »

    Avec quelques mois de recul, Evan L. raconte avoir subi une « placardisation » progressive, qu’il attribue à ses désaccords sur « la façon de travailler » de ses collègues. Il s’inquiète aujourd’hui de savoir s’ils « vont tous rester unis » ou se désolidariser les uns des autres.

    Selon son récit, moins de six mois après son arrivée, ses chefs commencent à lui reprocher son « manque d’intégration » et « d’implication » dans le groupe, sans pour autant critiquer la qualité de son travail, sur laquelle il soutient être « très pointilleux ». « Je n’ai pas adhéré du tout à leurs techniques d’enquête, à leurs blagues, leur façon de penser et de dire les choses, dit-il. Mais je suis resté professionnel de A à Z, même quand ça se passait mal. »

    Tout au long de son année de stage, il reçoit d’ailleurs plusieurs lettres de félicitations, et ses notes sont bonnes. Les échanges WhatsApp montrent qu’il se porte régulièrement volontaire pour diverses missions.

    Au fil du temps et de ses « contestations » sur les méthodes employées dans les enquêtes, Evan L. estime pourtant avoir été « mis à l’écart », jusqu’à être assigné à des tâches répétitives et rébarbatives, une manœuvre qui confine au « harcèlement ». Sa mère dit l’avoir vu « dépérir » et « s’éteindre » petit à petit, alors qu’il était entré dans la police « motivé, plein d’envie et d’entrain ».

    « Evan a des valeurs, explique-t-elle. Moralement il ne se sentait pas bien. Il a arrêté le sport, s’est mis à prendre du poids, ça n’allait plus avec sa conjointe. Il a alerté sa hiérarchie et rien ne s’est passé. Ils ont tout fait pour foutre en l’air sa carrière. » L’un de ses anciens collègues, qui a souhaité garder l’anonymat, le qualifie de fonctionnaire « droit » et « courageux ». En avril 2024, moins d’un an après son arrivée, Evan L. demande à changer de groupe et rejoint la brigade d’atteinte aux biens du même commissariat, un service où il se dit « rassuré » de n’avoir rencontré « aucun problème similaire ».

    Les reproches « officiels », c’est-à-dire couchés sur papier, n’ont pourtant commencé qu’après ce changement de service. Alors que sa titularisation se fait attendre, Evan L. apprend qu’il va devoir redoubler son année de stage. Ses supérieurs hiérarchiques multiplient alors les écrits sur son « manque d’implication », son « dilettantisme ». Ses « carences » professionnelles lui valent même un « rappel à la règle » à la suite d’une erreur de date sur un formulaire officiel.

    Après l’échec de ses recours amiables, le jeune policier a récemment saisi le tribunal administratif pour contester son redoublement, qu’il interprète comme des représailles. Aujourd’hui, il a « peur d’être blacklisté un peu partout ». « Quand j’ai voulu rejoindre la police, c’était pour être dehors, aider les gens et me sentir utile auprès de la population, dit-il. Forcément, ça m’amène à réfléchir : est-ce que j’arrête, est-ce que je continue ? Mais je ne veux pas accabler la police dans son ensemble. »

    https://www.mediapart.fr/journal/france/230425/les-desillusions-d-un-jeune-policier-prometteur-confronte-aux-derives-de-s
    #désillusion #police #métier #résistance

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    ajouté à la métaliste, mais pour l’instant tout à fait incomplète, de #témoignages de #forces_de_l'ordre, #CRS, #gardes-frontière, qui témoignent de leur métier. Pour dénoncer ce qu’ils/elles font et leurs collègues font, ou pas :
    https://seenthis.net/messages/723573

  • En Ukraine, les anarchistes sur le pied de guerre

    https://www.mediapart.fr/journal/international/250525/en-ukraine-les-anarchistes-sur-le-pied-de-guerre

    Anarchistes mais aussi écoféministes ou punks : les différentes sensibilités de la galaxie antifasciste ukrainienne se sont unies, depuis l’invasion russe de février 2022, pour soutenir matériellement leurs militantes et militants partis au front. Y compris en fabriquant des drones.

    [...]

    Les anarchistes engagé·es en Ukraine regardent avec pragmatisme les débats qui divisent les gauches d’Europe de l’Ouest à propos du « réarmement ». « Ne pas penser sa sécurité, c’est un luxe. Pour vivre comme les gens vivent aujourd’hui en France et ailleurs, il faut une armée et une défense – mais c’est un trou noir pour une partie de la gauche », estime Anton, qui prend le temps d’exposer son raisonnement autour d’un thé, à la cafétéria d’un centre commercial du coin – pour « ne pas déranger ceux qui bossent ».

    Pour le quadragénaire, les milieux progressistes de l’Ouest doivent décentrer le regard. « Bien sûr, si tu es en France, rejoindre l’armée, c’est potentiellement devoir prendre part à des opérations néocoloniales. Mais la critique sur le réarmement est une critique un peu floue qui pense que ce raisonnement est valable partout. » Or, expose-t-il, « dans d’autres pays, les armées sont des forces de défense, qui ne participent qu’à des opérations de maintien de la paix. Les gens à l’Est ne se posent pas les mêmes questions parce que leurs armées n’ont pas les mêmes histoires ».

  • Cannes : l’hôtel Le Majestic annule une conférence de presse sur Gaza
    Samia Dechir | 23 mai 2025 à 19h55 | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/international/230525/cannes-l-hotel-le-majestic-annule-une-conference-de-presse-sur-gaza

    Organisée par la réalisatrice franco-iranienne Sepideh Farsi, qui consacre un documentaire sélectionné par le festival à la photojournaliste palestinienne Fatma Hassona, la rencontre a dû être délocalisée.

    Les organisateurs l’ont appris la veille au soir. L’hôtel Le Majestic, à Cannes (Alpes-Maritimes), a tout simplement annulé la réservation d’un salon où devait se tenir une conférence de presse sur la situation à Gaza. L’établissement cinq étoiles aurait jugé l’événement « incompatible avec [sa] clientèle », selon les informations obtenues par la réalisatrice franco-iranienne Sepideh Farsi. (...)

    #IsraelCannes

  • Le département de l’Isère sanctionne un festival pour avoir programmé Médine | Mediapart
    https://www.mediapart.fr/journal/france/230525/le-departement-de-l-isere-sanctionne-un-festival-pour-avoir-programme-medi

    Le président LR du département de l’Isère a fait rejeter une subvention de 4 000 euros au festival Bien l’bourgeon, toujours accordée les années précédentes. En cause : la présence du rappeur Médine. La décision a reçu le soutien de l’opposition de gauche, hormis quatre élus écologistes.

    Voilà des gens sérieux sur les vrais principes.

    • « C’est tout de même une défaite morale de la gauche, cette histoire, réagit Fabien Givernaud [directeur artistique de l’association qui organise le festival]. Elle ne combat plus les idées de l’extrême droite et de la droite, elle va désormais dans leur sens. Les citoyens visés par l’extrême droite, ce sont les classes populaires, la culture… Si la gauche ne les défend plus, à qui se référer ? »