Les archéologues ont peur d’ouvrir la tombe du premier empereur de Chine | Slate.fr
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Nous ne sommes ni dans une nouvelle aventure d’Indiana Jones, dans dans un épisode de La Momie ou de Benjamin Gates, et pourtant, la nouvelle relatée par Insider a quelque chose d’éminemment cinématographique. Elle concerne la tombe de Qin Shi Huang, premier empereur de l’histoire de la Chine, mort il y a environ 2.200 ans.
Considéré comme celui qui a standardisé l’écriture, la langue, la monnaie et les mesures utilisées en Chine, également resté dans l’histoire comme le père de la Grande Muraille, Qin Shi Huang a toujours été décrit comme un homme cruel et autoritaire, et les archéologues le voient visiblement comme quelqu’un de supérieurement retors. À ce jour, si sa tombe n’a toujours pas été ouverte, c’est en effet parce que les spécialistes craignent que celle-ci soit piégée.
Le mausolée de l’empereur, qui a dirigé la Chine entre 221 et 210 avant notre ère, se trouve à Xi’an, capitale de la province du Shaanxi. Il est mondialement connu pour ses milliers de soldats en terre cuite, qui fascinent autant le monde de l’archéologie que le grand public. C’est la fameuse armée de terre cuite, découverte en 1974 et qui fait partie du patrimoine mondial de l’Unesco depuis 1987.
Arbalètes, flèches et mercure
Ces gardiens inanimés étaient censés assurer la protection métaphorique du repos éternel de l’empereur ; mais les archéologues supposent que ce dernier ne s’est pas arrêté là, et qu’il a très probablement mis en place d’autres mesures plus concrètes. Cette théorie est née de l’analyse des écrits de l’historien Sima Qian, mort en l’an 86, qui affirmait lui-même croire en l’existence de pièges installés à l’intérieur de la tombe.
« Des arbalètes et des flèches ont été commandées à des artisans ; elles étaient destinées à cibler toute personne tentant d’entrer dans la tombe, écrivait l’historien. Du mercure était utilisé pour simuler les cent rivières [...] et disposé de façon à couler mécaniquement. »
Imaginez des archéologues de 2023 qui ouvriraient la tombe sans précautions et se retrouveraient criblés de flèches et empoisonnés par des flots de mercure. Cette vision peut sembler irréaliste, mais une partie des spécialistes la trouvent en partie crédible –tandis que d’autres n’y croient pas franchement, tempère Discover Magazine.
Pourtant, des analyses ont montré que le taux de mercure était significativement plus élevé aux alentours de la tombe de Qin Shi Huang qu’ailleurs... « Du mercure hautement volatil est peut-être en train de s’échapper par des brèches s’étant développées dans la structure avec le temps », peut-on lire dans le rapport des scientiques ayant effectué ces mesures.
Selon la BBC, le mercure est justement l’élément qui aurait tué l’empereur, dont on suppose qu’il a été empoisonné par l’intermédiaire d’un verre de vin, à l’âge de 49 ans. Il serait tristement ironique que, plus de deux millénaires après sa mort, ce métal liquide puisse altérer la santé de celles et ceux qui se risqueraient à pénétrer son tombeau.