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  • On parle très mal des vieilles et des vieux, c’est même le gros malaise | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/189960/covid-19-parler-vieillesse-personnes-agees-autres-individus-humanite-langage

    Si nous affirmons le principe de notre égalité, c’est-à-dire l’égalité entre tous et toutes, sacrifier les vieilles et les vieux revient à sacrifier l’humanité entière. Hiérarchiser les individus, établir des catégories qui vaudraient moins, c’est risquer de nous perdre tous et toutes.

    Le féminisme, parce qu’il combat ce qu’on nomme le patriarcat, et parce que le patriarcat désigne la domination d’une certaine catégorie, catégorie qui s’est arrogé au fil du temps le fait même d’être un humain, ne peut pas se contenter de faire entrer les femmes dans le groupe humain. Il exige par nature que soit également considéré·es les racisé·es, les porteurs et les porteuses de handicap, les vieilles et les vieux, les lesbiennes, gays, trans, etc.

    #vieillesse #discrimination #féminisme #Titiou_Lecoq

  • La gauche ne tolère de quiconque la moindre critique des penchants sexuels des autres.

    par Sarah Ditum, sur UnHerd.com, le 24 février 2020.

    Rien ne sape plus cruellement l’image de soi d’un progressiste que l’accusation d’être puritain. Pouah, les puritains — dégoûtants. Qui voudrait faire partie de ce groupe ?

    Les progressistes ont pris le parti du sexe dans les guerres culturelles du XXe siècle, et à juste titre pour la plupart — en réclamant la déstigmatisation des rapports sexuels extraconjugaux et du divorce, l’acceptation des relations gaies et lesbiennes, la liberté d’accès à la contraception et à l’avortement. (Il faut cependant reconnaître que le flirt avec la promotion des droits des pédophiles a fait moins bonne figure.)

    Lorsque ces causes ont abouti, c’est grâce à de solides arguments concernant la vie privée, le consentement et les droits des femmes. Mais la plupart de ces arguments sont aujourd’hui pratiquement oubliés, remplacés par le principe fourre-tout de « tolérance ».(...)

    https://tradfem.wordpress.com/2020/02/26/pourquoi-autant-dhypocrisie-a-gauche-en-matiere-de-sexe

    • Oui, très bof comme article, dès qu’il y a ce genre d’assertion

      Il existe une théorie favorite des progressistes, selon laquelle le conservatisme est une sorte de pathologie, nourrie par un surcroît de susceptibilité au dégoût.

      ça me questionne sur la rigueur intellectuelle.
      Dès que le préalable ne s’est pas inquiété de circonscrire ce qu’est la morale ou le cadre dans lequel va se repenser le sexe et le politique, il me semble que le propos est sûr de glisser vers une psychologie perceptive totalement vague qui me met plus que mal à l’aise et dans l’incapacité de suivre les termes employés comme dégoût, pathologie, malsain. Peut-être est-ce pour cela que je perçois ce qu’elle écrit comme une sorte de fourre-tout dangereux.

      J’ai peut-être trouvé le mot pour ce #medico_morphisme_politique que j’abhorre.

    • bé pour le coup @martin4 là c’est toi qui répond ça sans aucun acte de réflexion, alors que @touti argumente le pourquoi ça la met mal à l’aise

      @touti c’est bizarre car j’avais plutôt compris exactement l’inverse, je vais relire… que c’est justement l’autrice de ce texte qui critique le médico morphisme des « gentils de gauche », qui pathologisent et insultent de « phobes » toutes les personnes qui critiquent certains choix, avec le prétexte qu’il faudrait tout tolérer

    • Ce n’est pas tant qu’il faudrait tout tolérer, c’est aussi qu’il faudrait tout confondre avec la nouvelle et indispensable radicalité politique et respect pour cette politique en actes ultra-subversives alors qu’en fait on est des cochons individualistes occupé·es à se faire plaisir avec plus ou moins d’imagination ! Mais je crois que je sors du cadre de cet article qui est un peu court et frustrant, d’où mon « Bof... »

    • J’ai en effet réagi un peu sèchement au « très bof » pour un article que j’avais trouvé très novateur, malgré sa brévité. Heureusement, on peut trouver sur TRADFEM des analyses beaucoup plus détaillées sur une foule d’autres aspects de ces enjeux.

    • Sarah Ditum écrit «  Il existe une théorie favorite des progressistes, selon laquelle le conservatisme est une sorte de pathologie, nourrie par un surcroît de susceptibilité au dégoût. »
      Avez-vous une autre explication du dédain de la « nouvelle radicalité » pour toute critique des comportements sexués ? Ma propre réaction est plutôt de dire « Bien vu » ! et j’attends une critique plus « rigoureuse ».

    • Le champ demeure ouvert à des réflexions critiques de la léthargie (pour ne pas dire complicité) des milieux progressistes avec le saccage actuel des droits des femmes au nom des libertés sexuelles, dont celle de s’intituler femme pour un homme.

    • @martin4 La déconstruction de la culture du viol et l’oppression des femmes passe par la critique de ceux qui, se réclamant de la gauche et des libertés, ont mis en place ce qui semblait être une libération. Et là dessus il commence déjà à y avoir de sacrés doutes, (cf Dworkin) car la libération sexuelle semble s’être faite sous le seul prisme de celle des hommes et de l’industrie du sexe.
      Si l’on considère la contraception et l’avortement comme la libération des femmes on peut aussi l’analyser comme un argument pour la mise à disposition de leurs sexes, de leurs utérus et de leurs embryons.
      https://www.lemonde.fr/societe/article/2005/08/02/351-f-tus-et-corps-d-enfants-mort-nes-decouverts-dans-un-hopital-parisien_67
      Il y a un continuum de ces courants politiques et philosophiques dans la déshumanisation (cf Hocquenghem et ses propos sur le sexe machine) et la réification voire la haine* des femmes, continuum qui s’active à se détourner de la nécessité que les femmes existent en tant que force politique égale et qui promeut un asservissement des corps. *assez long d’historiciser ici cf Foucault qui omet les femmes dans son histoire de la sexualité (’sauf dans le cadre institutionnel du mariage’) et voulait les traiter sous l’angle de l’hystérie maternelle cf https://seenthis.net/messages/820542#message824895
      https://www.erudit.org/fr/revues/cd1/1995-v36-n1-cd3802/043329ar.pdf
      D’où mon sentiment que la mode d’attaquer la pudibonderie et de créer la confusion xxphobe pour tout opposant·e ne date pas d’aujourd’hui. La gauche prouve qu’elle navigue toujours sous couvert de défense des libertés (sexuelles ou électroniques).

    • Merci de ce commentaire. Je ne connais pas les écrits d’Hocquenghem. Pour ce qui est de la parade que l’avortement et la contraception peuvent constituer « un argument pour la mise à disposition de leurs sexes, de leurs utérus et de leurs embryons », ce que la droite a souvent clamé (cf. « Les femmes de droite ») pour tenir les femmes en respect, il me semble pertinent que les féministes ont, en quasi-totalité, choisi de cibler ces systèmes pour s’en libérer, justement, contre cette « mise à disposition » instituée non par des techniques mais par l’appauvrissement systémique des femmes, l’interdit de la contraception et l’impunité masculine quelles que soient les lois. Qu’en pensez-vous ?

    • Ce ne sont pas tant des techniques que des lois instaurant des droits justes mais où l’impunité masculine est toujours en pleine essort.
      Je maintiens que la liberté des femmes, notamment à ne pas concevoir d’enfant, a été un argument de chantage piégé, non pas parce que les femmes ont gagné le droit d’avorter ou de prendre la pilule mais parce que leurs revendications restaient circonscrites à leurs fonctions biologiques, sous contrôle étatique … et masculin.

      Merci de me donner la possibilité de développer pour ne pas laisser planer de doutes quant à ce que j’avance, et pour distinguer ce qui tient vraiment de l’émancipation des femmes.
      Pour reprendre une certaine vue de l’article (conservatisme et progressisme) le simple fait de devoir écarter dans les combats féministes contraception, avortement ce qui semble relever d’une assertion de « femmes de droite, Dworkin », empêche parfois de questionner ou de se saisir de ce qu’il faudrait pouvoir considérer en premier lieu : les femmes comme sujet principal subissant et leurs revendications d’êtres politiques. Il est peut-être temps de voir que les femmes se sont faites berner par des idéaux menés à bien en patriarcat un peu comme les nordistes avaient besoin de main d’œuvre agricole. Pff, on va encore dire que je suis pas positive.

      Vu tout les écrits érudits et la pluralité des féminismes, il faut tenter de conserver une certaine naïveté, que je vais essayer de tenir, pour requestionner ce qui apparait critique. Je ne vais parler que de la france : pourquoi, au niveau étatique, n’y a-t-il jamais eu de remise en question et d’éducation des garçons et des hommes, pourquoi est-ce que ce sont les femmes qui doivent se protéger, modifier leur comportement, leur habillement et assumer seule de se retrouver enceintes, quels peuvent-être les intérêts d’une société de domination patriarcale à accorder certaines revendications aux femmes, et pas d’autres ? pourquoi dans des revendications simples comme le non consentement des mineur·es n’est-il toujours pas inscrit dans la loi ? (Arf, j’en ai des tonnes de ce type)

      En préambule, et puisqu’apparemment ce n’est pas clair :/ il est bien évident que les femmes doivent disposer de leur corps et choisir d’avoir ou pas un enfant, soit par la contraception soit par l’avortement ou par tout moyen qu’elles souhaitent.
      J’élude la question de l’existence possible d’autres revendications jamais abouties (exploser le plafond de verre, parité obligatoire, retraites …, pension correcte des enfants versée par l’état, égalité salariale, prise en compte des victimes, sexualité sans pénétration, jours de congés pour règles…) pour tenter de questionner le prix qui a été imposé aux femmes en échange de ce droit de contraception et d’avortement, je vais essayer d’être brève (pas facile).

      La pilule contraceptive est légalisée depuis 1972, tout devrait aller bien, sauf qu’en 2020 toujours aussi peu d’hommes choisiront la vasectomie tandis que la grande majorité des femmes devra gérer « sa » contraception. Cette responsabilité continue d’incomber à la femme et non au couple, encore moins à son partenaire masculin, il peut se dédouaner de tout soin envers sa partenaire, la société le protège et elle est censée s’en préoccuper. Les deux prostituées que j’ai prises en stop il y a quelques années sur la route de Narbonne m’ont expliqué qu’elles sont souvent violées sans capotes parce que les clients le veulent, elles ont peur de se retrouver enceintes ou malades, mais ils s’en moquent totalement. Une femme qui « tombe enceinte » fera souvent le parcours d’avortement sans le géniteur et sans que cela soit répréhensible. L’industrie pharmaceutique a fabriqué des pilules contraceptives à base d’hormones qui ont pour certaines femmes détruit leur libido, ou pour d’autres provoqués des cancers et cela sans qu’elles aient été mises au courant auparavant des risques induits par la prise de ce médicament. Aucun homme n’aurait pu subir un tel traitement dégradant sa santé sans être indemnisé, d’ailleurs, aucun de ce type de traitement ne lui aurait été prescrit.
      Pourquoi cette responsabilité partagée est ignorée, n’est pas enseignée aux hommes, revendiquée par les femmes comme un nécessité ? Il y a peut-être d’autres moyens (souvent non remboursés) mais moins dangereux pour ne pas avoir d’enfant, ne seraient-ce que les capotes devenues pratiquement obligatoires avec le sida. Pourtant les jeunes femmes ( est-ce parce qu’elles voient leurs mères crever de cancers ?) semblent requestionner (de façon toujours aussi isolée) non leurs drois à la contraception mais cette pratiques des hormones contraceptives que l’OMS a déclaré cancérigènes depuis 15 ans ! https://seenthis.net/messages/617973
      Le droit des femmes à ne pas avoir d’enfants est juste, mais pourquoi cela leur coutent la santé, pourquoi cela semble ne pas pouvoir après tant de luttes féministes être requestionné ?
      https://seenthis.net/messages/771958


      Concernant l’avortement, il y a eu différentes motivations politiques pour légiférer et une mobilisation féministe nécessaire pour aider les femmes.
      L’article « La méthode Karman, une histoire oubliée de l’avortement illégal en France » (https://www.slate.fr/story/146337/avortement-histoire
      ) permet de comprendre que les femmes s’entraidaient dès 1970 pour apprendre à avorter sans douleur et sans anesthésie avec succès et sororité bien avant la loi Veil de 1975.
      Avorter aujourd’hui, je me base sur mon expérience et celles d’amies, relève toujours en france d’un parcours d’humiliation et de maltraitance morale et médicale pour beaucoup de femmes.
      Voir https://seenthis.net/messages/810150#message810182 où je parle de différentes méthodes d’avortement légales qui mettent toutes en danger la santé morale et physique des femmes.
      Comment expliquer que ces « droits des femmes » si durement obtenus par les féministes se retrouvent le lieu de tels maltraitances envers les corps des femmes ?

      Sous prétexte d’avoir obtenu le privilège de ces droits, j’ai le sentiment que chaque femme se retrouve à payer beaucoup trop cher la possibilité de disposer de son corps et d’avoir un enfant quand elle veut si elle veut, alors qu’il existe des méthodes moins violentes.

      Quand à la question de ce que deviennent les embryons, mis à part l’article du monde, il n’y a pas de réponse puisque c’est toujours absolument opaque et dans la même omerta confortable, mieux vaut ne rien savoir.

      Dans un contexte social et législatif français qui reste d’une grande hostilité envers les femmes, où les maltraitances sexuelles et les assassinats sont nombreux, dans tous les milieux, je cherche seulement à comprendre d’où viennent les bases de ce contrat d’asservissement.

  • Les règles des femmes, sujet d’un rapport inédit à l’Assemblée nationale | Le Huffington Post LIFE
    https://www.huffingtonpost.fr/entry/les-regles-des-femmes-sujet-dun-rapport-inedit-a-lassemblee-nationale

    Déplorant une “connaissance insuffisante” des filles et des femmes sur ce sujet, notamment concernant la “diversité des produits de protection”, les “précautions d’usage et d’hygiène” ou les “risques sanitaires”, les deux députées préconisent que le cycle menstruel soit systématiquement abordé dès la classe de 6e, et qu’un site internet public soit créé pour délivrer des “informations ludiques et accessibles”.

    “Informer au plus tôt c’est le mieux, dans un premier temps en abordant cette question de l’éducation à la sexualité”, a indiqué à l’AFP Laëtitia Romeiro Dias.

    C’est bien, sauf que l’éducation à la vie affective et sexuelle à l’école est prise en charge par des associations sous-dotées (et que personne à l’école n’est formé pour les remplacer).

    Baisses de financements des établissements d’information, de conseil conjugal et familial : on vous explique ! | Le planning familial
    https://www.planning-familial.org/fr/vie-du-mouvement/baisses-de-financements-des-etablissements-dinformation-de-consei

    Pour le Planning, sur l’ensemble du territoire, au vu des besoins, il n’y a pas de régions sur-dotées, il n’y a que des régions sous-dotées ! Comment poursuivre un travail de qualité et garantir l’égalité d’accès avec des moyens en baisse alors qu’ils ne suffisent déjà pas à couvrir les besoins ? Les besoins des populations et l’état des lieux des ressources pour y répondre devraient être les seuls critères recevables.
    Plutôt qu’une « répartition » des actions sur les territoires à moyens constants, démunissant les uns pour mal munir les autres, il est urgent d’augmenter la ligne budgétaire nationale affectée aux missions des EVARS EICCF : 2,8M€ pour toute la France métropolitaine et DROM, avec une moyenne de 800 000 jeunes par classe d’âge, c’est largement insuffisant !

    Ici aussi : https://twitter.com/KarinePlassard/status/1228048932619636737

    Je vais être obsessionnelle !
    Le planning familial du Puy de Dôme risque de fermer bientôt parce que l’état leur a retiré une subvention importante.
    Alors je sais Twitter c’est le Puy de Dôme loin des préoccupations de beaucoup d’entre vous mais pour nous ça veut dire beaucoup
    👇

    Le PF 63 intervient dans les collèges dans tout le département pour faire de la prévention. Pour cela l’asso était financé depuis des années.
    Il y a quelques mois, on leur a annoncé que désormais l’éducation nationale pourrait le faire seul, sauf que

    Sauf que les établissements continuent de solliciter le planning, car personne n’a été formé à quoique ce soit et que du coup, cette année aucun élève de collège n’aura d’intervention.
    Je rappelle que la loi prévoit 3 séances par an par classe d’âge ! C

    C’est une vrai mise en danger des jeunes...
    Par ailleurs ce manquement financier met en péril la structure même, la fermeture du planning 63 ça veut dire la fermeture du plus gros centre de planification du département

    Ça veut dire la fin des consultations pour des jeunes filles mineures qui venait avoir un suivi contraceptif, ça veut dire la fin de la prise en charge des femme victimes de violences, ça veut dire la fin des interventions auprès des migrantes, des détenues...

    La liste est longue de toutes les actions essentielles que mènent l’équipe du Planning familial, les attaquer en leur supprimant leur financement, c’est nous attaquer toutes !
    Il faut nous mobiliser, parce qu’aujourd’hui c’est ici et demain ce sera ailleurs !

    Même les capotes manquent... On le rappelle, c’est des investissements minuscules au regard de ce que leur manque peut coûter à la société en matière de santé, de violences à l’égard des femmes et de recul de leurs droits et de leur présence dans la sphère publique.

    Des pénuries de préservatifs gratuits inquiètent les associations | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/180273/penurie-preservatifs-planning-familial-mst-jeunes-prevention?amp

    Cet été, le Planning familial soulève pourtant une inquiétude. Il commence à s’alarmer d’un début de pénurie de préservatifs gratuits dans certains départements. Une préoccupation que l’association souhaite partager, notamment à travers une plateforme d’appels à témoignages, afin d’évaluer l’ampleur de la problématique sur les territoires.

    #santé #femmes #éducation_sexuelle #avortement #contraception #violences_sexuelles #IST #règles #préservatifs #Planning_familial

  • Comment savoir si des sujets d’étude ont réellement consenti à l’utilisation de leurs données ?
    https://www.slate.fr/story/185396/comment-savoir-si-des-sujets-detude-ont-reellement-consenti-lutilisation-de-le

    À la suite de révélations sur des études exploitant des données recueillies auprès de Ouïghours, des éditeurs scientifiques voudraient mettre en place de nouvelles directives éthiques. Aux alentours de 2014, le gouvernement chinois allait intensifier sa campagne de « désextrémisation » des Ouïghours musulmans de la province du Xinjiang, un immense territoire à l’extrémité nord-ouest du pays. Ces dernières années, l’emprise de la Chine sur la région s’est resserrée et le pays fait désormais l’objet d’une (...)

    #algorithme #biométrie #éthique #génétique #sciences #facial #reconnaissance #data #Islam (...)

    ##consentement

  • J’accuse Roman Polanski (et les réactions face à l’affaire) | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/184194/roman-polanski-j-accuse-affaire-agression-sexuelles-culture-viol

    Ah oui, mais les gens, ils ne savent pas ça, ils ne sont pas au courant de ces détails. Bah non. Pour une raison toute simple : ça ne les intéresse pas. Ils ne veulent pas les connaître, ces détails. La vérité, c’est qu’ils veulent pouvoir aller voir un bon film tranquillou. Alors franchement, les violences sexuelles versus un bon film… Bah, c’est le bon film qui l’emporte. Et ça, ça veut dire qu’ils s’en foutent des viols perpétrés à l’encontre des jeunes filles.

    Dans le fond, je suis convaincue qu’ils s’en foutent même de la présomption d’innocence. Elle ne leur sert que de parapluie. Ils ont envie de voir ce très bon film qui a des très bonnes critiques. Pourquoi donc ils se priveraient de deux heures et douze minutes de plaisir cinématographique ? Tout le reste, ça ne les concerne pas.

    Il faut se regarder en face deux secondes et admettre la vérité : on s’en fout des viols. Enfin… ça devient très grave –à condition qu’il s’agisse d’un réalisateur moyen. En matière de pédocriminalité, on n’a pas le droit à la médiocrité. Faut pas déconner, ça se mérite le droit de violer. Mais un grand réalisateur, bah il a le droit. C’est tout. Le plaisir qu’on va tirer à regarder un film se situe bien au-dessus de nos soi-disant valeurs absolues selon lesquelles le viol, notamment sur mineure, c’est très mal.

  • J’accuse Roman Polanski (et les réactions face à l’affaire) | Titiou Lecoq | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/184194/roman-polanski-j-accuse-affaire-agression-sexuelles-culture-viol

    Ce que dit de nous l’affaire Polanski, c’est qu’on s’en branle des violences sexuelles. Malgré tous nos beaux discours, la main sur le cœur, l’air dégoûté par ces monstres, en réalité, ça ne nous dérange pas tant que ça. Ça ne nous empêche ni de dormir, ni d’aller au cinoche. Tant qu’il ne s’agit pas de nos propres filles, évidemment. Les violences sexuelles sont partout dans notre société, à un degré sans doute largement sous-estimé, et quand on voit l’état actuel de l’affaire Polanski, on ne peut plus s’en étonner. Les violences sexuelles sont partout, parce qu’on les tolère, parce qu’on est complètement prêts à négocier avec elles, à négocier même une place de cinéma. Source : (...)

  • A priori, la plupart des gens seront d’accord pour dire que la pédocriminalité est une horreur, qu’ils sont résolument choqués par le viol et qu’ils condamnent avec la plus grande fermeté les violences sexuelles.

    En même temps, le film de Roman Polanski, J’accuse, fait le troisième meilleur démarrage de l’année pour un film français.


    On va arrêter de tourner autour du pot, de couper les cheveux en quatre, de se triturer les neurones. Ce succès signifie une chose toute simple : la plupart des gens s’en contrefoutent des violences sexuelles. Pour beaucoup de gens, la pédocriminalité, ou l’hébécriminalité, ce n’est pas grave. On peut violer une fille de 13 ans. Elle l’aura bien cherché d’une manière ou d’une autre.

    Bien sûr, ils ne le formulent pas comme ça. Ils sont sans doute nombreux à affirmer qu’on ne sait pas ce qu’il s’est vraiment passé. Qu’ils ne sont pas juges. Ils laissent la place au doute, et le doute bénéficie à l’accusé. Sauf que Polanski n’a jamais nié les rapports sexuels avec Samantha Geimer. Rappelons que, en l’occurrence, on parle non seulement d’un rapport vaginal mais également anal. On parle de sodomiser une fille de 13 ans. Je vois mal comment on peut soutenir qu’elle en avait vraiment envie. Quand les faits avérés sont : une pénétration anale sur une fille de 13 ans à qui l’on a filé des barbituriques et de l’alcool, j’ai un peu de mal à situer le doute.

    Ah oui, mais les gens, ils ne savent pas ça, ils ne sont pas au courant de ces détails.
    Bah non. Pour une raison toute simple : ça ne les intéresse pas. Ils ne veulent pas les connaître, ces détails. La vérité, c’est qu’ils veulent pouvoir aller voir un bon film tranquillou. Alors franchement, les violences sexuelles versus un bon film… Bah, c’est le bon film qui l’emporte. Et ça, ça veut dire qu’ils s’en foutent des viols perpétrés à l’encontre des jeunes filles. On peut leur expliquer que Polanski n’a pas nié les faits, on peut leur sortir une vieille interview vidéo dans laquelle il évoque son attirance pour les jeunes filles de 14 ans de manière totalement décomplexée. On peut leur donner la liste de celles qui se disent victimes, douze au total quand même.

    Ils s’en foutent.

    Dans le fond, je suis convaincue qu’ils s’en foutent même de la présomption d’innocence. Elle ne leur sert que de parapluie. Ils ont envie de voir ce très bon film qui a des très bonnes critiques. Pourquoi donc ils se priveraient de deux heures et douze minutes de plaisir cinématographique ? Tout le reste, ça ne les concerne pas.

    Il faut se regarder en face deux secondes et admettre la vérité : on s’en fout des viols. Enfin… ça devient très grave –à condition qu’il s’agisse d’un réalisateur moyen. En matière de pédocriminalité, on n’a pas le droit à la médiocrité. Faut pas déconner, ça se mérite le droit de violer. Mais un grand réalisateur, bah il a le droit. C’est tout. Le plaisir qu’on va tirer à regarder un film se situe bien au-dessus de nos soi-disant valeurs absolues selon lesquelles le viol, notamment sur mineure, c’est très mal.

    Ces gens me rappellent la réaction de certains catholiques face aux viols dans l’Église. Pour eux, la religion et l’Église sont des valeurs absolues, et ça leur est extrêmement difficile d’affronter les révélations des victimes. Le prêtre accusé est toujours décrit comme tellement gentil, serviable etc. Qu’est-ce qu’on peut se moquer de ces gens, les tourner en ridicule parce qu’ils sont obtus, aveugles, de mauvaise foi, qu’ils refusent de voir l’évidence, leur prêtre est pourri, leur Église est pourrie, c’est tout. Mais quand votre religion, c’est l’art, quand vos prêtres sont les artistes (et je n’écris rien de très neuf, le critique Paul Bénichou l’a analysé dans Le sacre de l’écrivain, et cela s’applique parfaitement aux cinéastes), eh bien là, brusquement, on a droit à des discussions quasi théologiques sur la suprématie de l’art, sur l’homme et l’artiste qu’il faudrait distinguer –soit, grosso modo, l’ancienne dichotomie entre l’âme et la chair. La chair est faible, mais l’âme est belle.

    Ce que dit de nous l’affaire Polanski, c’est qu’on s’en branle des violences sexuelles. Malgré tous nos beaux discours, la main sur le cœur, l’air dégoûté par ces monstres, en réalité, ça ne nous dérange pas tant que ça. Ça ne nous empêche ni de dormir, ni d’aller au cinoche. Tant qu’il ne s’agit pas de nos propres filles, évidemment.

    Les violences sexuelles sont partout dans notre société, à un degré sans doute largement sous-estimé, et quand on voit l’état actuel de l’affaire Polanski, on ne peut plus s’en étonner. Les violences sexuelles sont partout, parce qu’on les tolère, parce qu’on est complètement prêts à négocier avec elles, à négocier même une place de cinéma. Comme le faisait remarquer je ne sais plus qui sur Twitter, il faut peut-être différencier l’homme de l’artiste, mais ils ont tous les deux le même compte en banque. Eh bah, c’est pas grave.

    Dans notre société, on peut gagner le droit de violer. Il y aura toujours une pléthore de personnes pour vous trouver des excuses, pour minimiser, pour chipoter. On n’a qu’à dire qu’elles mentent toutes, qu’à 13 ans on peut parfaitement avoir très envie de se faire sodomiser par un homme de 43 ans, que de toute façon il a lui-même tellement souffert que ça lui donne bien le droit de s’autoriser quelques plaisirs, que c’était une autre époque (une époque où, malgré tout, le soir même, Samantha Geimer écrit dans son journal « il m’a violée, merde ! »), que ce qui compte vraiment, c’est l’art, ce sont les films, que tout ça, c’était il y a tellement longtemps, que ce sont de vieilles histoires.

    Ce qui n’est pas une vieille histoire, ce qui est extraordinairement d’actualité, c’est la culture du viol dans laquelle baigne notre société, cette culture que Valérie Rey-Robert a décryptée. Le présent, c’est notre infinie indulgence envers ces violences.

    Pourquoi pas ? Mais arrêtons d’être hypocrites. Assumons. Disons clairement les choses : dans notre culture, le viol est excusable. On ne demande pas aux hommes de ne pas violer. On leur demande de faire de belles œuvres. Pleines de sensibilité et d’intelligence. C’est notre valeur absolue à nous. On placera toujours la parole de l’accusé au-dessus de celle de la victime, tant pis pour elle, tant pis pour nous toutes et tous qui vivons dans cette société destructrice.

    Chez nous, mesdames et messieurs, l’art autorise tout. Amen.

    Titiou Lecoq pour Slate.fr
    #violophilie #culture_du_viol #déni

  • Des pénuries de préservatifs gratuits inquiètent les associations | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/180273/penurie-preservatifs-planning-familial-mst-jeunes-prevention?amp

    Fin novembre 2018, Agnès Buzyn, ministre des Solidarités et de la Santé, annonçait le remboursement partiel des préservatifs masculins Eden, des laboratoires Majorelle. Délivrés sur ordonnance, ces préservatifs sont pris en charge par l’assurance maladie à 60% du coût. Depuis mars dernier, une seconde marque, Sortez Couverts, est elle aussi remboursable sur prescription médicale.

    L’initiative gouvernementale insistait, dans un communiqué, sur les « 6.000 nouveaux cas de séropositivité découverts chaque année ». Le communiqué précisait que « cette mesure ne se substitue aucunement à la mise à disposition de préservatifs gratuits par les pouvoirs publics (plus de cinq millions de préservatifs). L’accès large sur le territoire et au plus près des publics clés reste un impératif ».

    Cet été, le Planning familial soulève pourtant une inquiétude. Il commence à s’alarmer d’un début de pénurie de préservatifs gratuits dans certains départements.

    #prévention #sida #IST

  • La justice peine à dépasser le mythe de la « victime idéale » dans les cas de viol | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/181692/mythe-victime-ideale-viol-justice-unbelievable-marc-patrick-o-leary-netflix

    « L’erreur » de Marie est simple : elle n’a pas réagi comme la société l’attend de la part d’une victime de viol. Elle a pourtant porté plainte immédiatement, elle présentait des traces physiques du viol et pleurait —mais pas assez. La jeune femme aurait dû être visiblement traumatisée, effondrée, couverte d’hématomes ou de fractures. Elle aurait dû se souvenir des moindres détails et se montrer catégorique sur le déroulé des événements. Pour être crédible et digne de la protection de l’État, Marie aurait dû être une « victime idéale ».

    La victime idéale (ou parfaite) se comporte de manière irréprochable et infaillible. Elle porte plainte immédiatement (plusieurs années après, c’est suspect), a été tabassée, elle peut prouver qu’elle a essayé de se défendre et résister ; elle ne boit pas une goutte d’alcool, a des relations sexuelles –mais pas trop–, ne se drogue pas, ne drague pas, ne sort pas, en somme ; elle ne doit surtout pas revoir ni recontacter son violeur, encore moins lui préparer son petit-déjeuner ; elle doit avoir l’air faible et fragile, surtout pas en colère, elle doit pleurer, crier, trembler, ne pas supporter la promiscuité.

    « Une victime idéale, c’est une victime morte. »

    Valérie Rey-Robert, autrice

    #culture_du_viol #viol #victime #victime_blaming

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    Edit - Violences conjugales : vers la levée du secret médical
    https://www.nouvelobs.com/societe/20191030.OBS20498/violences-conjugales-vers-la-levee-du-secret-medical.html

    La levée du secret médical, en cas de violences conjugales, pourrait bientôt être effective. C’est la recommandation phare du groupe de travail « justice », créé dans le cadre du Grenelle lancé le 3 septembre dernier à Matignon.

    Ce groupe, présidé par une ancienne magistrate, Isabelle Rome, en charge des questions d’égalité femmes-hommes au côté de la garde des Sceaux Nicole Belloubet, propose de permettre « au médecin et à tout soignant de porter à la connaissance des autorités, sans l’accord de la victime, des faits de violences conjugales en cas de risque sérieux de renouvellement de celles-ci ».
    « Non, ce n’est pas un “drame familial”, c’est un féminicide commis par un policier »
    Révéler les faits sans l’avis de la victime ?

    Actuellement, le Code pénal n’autorise les soignants à le faire que si la victime est mineure ou en incapacité physique ou psychique. La victime n’aurait donc plus à donner son accord mais devrait être informée de la démarche engagée par les soignants auprès du procureur de la République.

    Cela constituerait une véritable avancée tant les femmes violentées et sous emprise hésitent à dénoncer leur conjoint ou ex-conjoint, surtout s’il est le père des enfants. Cette mesure devrait faire partie des conclusions du Grenelle contre les violences conjugales qui seront annoncées le 25 novembre prochain. Elle nécessiterait alors de modifier l’article 226-14 du Code pénal.

    C’est d’une hypocrisie totale. D’abord les médecins sont celleux qui dénoncent le moins les violences faites aux femmes et aux filles, le droit le leur permet deja, illes ne s’en servent pas. Maintenant les femmes ont perdu le droit au secret médicale et elles ont retrouvé le statu légal de mineur à vie. Les médecins ont de leur coté un nouveau moyen de les torturé et de les humilier. Résultat des courses, les victimes n’iront même plus chez le medecin puisqu’elles y risquent la dénociation et vont se retrouvé contrainte de répondre aux blagues salaces des flics et se prendre l’impunité de l’agresseur accrédité par les juges dans la gueule.

    La mesure suscite toutefois des réserves, notamment auprès de membres de la profession médicale, qui s’interrogent sur l’impact qu’elle pourrait avoir sur la confiance entre praticien et patient. Dans « La Croix », le Dr Muriel Vergne, urgentiste à Toulon et membre du groupe de travail de la Haute autorité de santé (HAS), estime ainsi qu’agir sans le consentement risque d’être « contre-productif ». « Si elles savent qu’on peut alerter la justice contre leur gré, elles risquent de ne plus venir consulter », estime-t-elle.

  • Comment l’impératif écologique aliène les femmes | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/180714/ecologie-feminisme-alienation-charge-morale?amp

    L’écoféminisme tisse des liens entre l’oppression de la nature et celle des femmes, toutes deux exploitées et soumises par le patriarcat et le capitalisme. Cette double éthique revêt plusieurs formes à travers le monde : mouvement des femmes semencières dans le Sud, antinucléaires dans le Nord, spiritualistes, matérialistes, antispécistes…

    Concrètement, l’écoféminisme milite pour la réhabilitation de la place des femmes dans la société, la réappropriation de leur corps, de leur travail et la préservation de la nature. En 1992, la troisième Conférence des Nations unies sur l’environnement et le développement organisée à Rio de Janeiro adopte un texte dont voici le principe n°20 : « Les femmes ont un rôle vital dans la gestion de l’environnement et le développement. Leur pleine participation est donc essentielle à la réalisation d’un développement durable. »

    Dans les pays en développement, ce sont les femmes qui subissent de plein fouet les conséquences du changement climatique. En cas de catastrophe naturelle, « les décès chez les femmes sont jusqu’à quatorze fois plus élevés », relève Médiaterre.

    D’après le Programme des Nations unies pour l’environnement, parmi les 200.000 mort·e·s du tsunami de 2004 dans l’océan indien, 80% des victimes en Indonésie étaient des femmes, 73% en Inde et 65% au Sri Lanka. Tandis que les hommes se trouvaient en ville pour travailler, les femmes, elles, étaient restées en zone rurale « pour s’occuper de leur famille ou gagner leur vie, souvent en déchargeant les bateaux de pêche ». Des femmes dont « peu savaient nager ou pouvaient grimper aux arbres pour échapper à la montée des eaux ».

  • Cinquante ans après Stonewall, la mise en garde de Yuval Noah Harari sur les droits des LGBT+ | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/179514/yuval-noah-harari-cinquante-ans-apres-stonewall-mise-en-garde-droits-lgbt-surv

    Faisons une analogie historique et considérons la situation des Juifs en Europe dans les années 1920 et au début des années 1930. Pendant cette période, les Juifs européens furent libérés de siècles de lois discriminatoires et dans de nombreux pays, ils avaient obtenu une totale égalité juridique, économique et politique. À l’image des communautés LGBT+ aujourd’hui fières des chefs de gouvernement de Serbie et d’Irlande, il y a presque un siècle, les Juifs prenaient acte avec satisfaction que Walther Rathenau, ministre des Affaires étrangères allemand, et Léon Blum, Premier ministre français, étaient juifs. Tout comme des personnes gays, lesbiennes et transgenres revendiquent aujourd’hui le droit d’intégrer l’armée pour servir leur pays –marqueur ultime de l’intégration nationale–, pendant la Première Guerre mondiale, 100.000 Juifs ont loyalement servi dans l’armée allemande et 12.000 d’entre eux ont perdu la vie pour leur patrie.

    Certains signaux indiquent de façon alarmante que l’ère de la libération des LGBT+ pourrait être suivie par une période de persécutions sans précédent.

    Même les gays et les lesbiennes qui se sentent aujourd’hui sûrs de leur position au point de soutenir des partis d’extrême droite, comme l’AfD en Allemagne et la Ligue du Nord en Italie, ont eu leurs homologues juifs dans l’entre-deux-guerres. Au départ, le parti fasciste de Mussolini avait pris ses distances avec l’antisémitisme, et des milliers de Juifs ont soutenu le Duce et même rejoint les rangs du parti fasciste. La maîtresse de Mussolini était juive, tout comme son ministre des Finances dans les années 1930. Nous savons tous comment cette histoire s’est terminée. Blum a survécu de justesse à Dachau et les vétérans juifs de la Grande Guerre ont retrouvé les fascistes juifs à Auschwitz.

    Certains signaux indiquent de façon alarmante que l’ère de la libération des LGBT+ pourrait être suivie par une période de persécutions sans précédent. Plus particulièrement, les LGBT+ pourraient devenir les cibles privilégiées de chasses aux sorcières ultranationalistes. En Europe de l’Est, par exemple, les dirigeants nationalistes que les terribles souvenirs de la Shoah empêchent de se livrer à l’antisémitisme choisissent à la place d’effrayer les populations avec des histoires de complot gay mondial.

    Les gouvernements de Pologne et de Hongrie ont pris l’habitude de désigner les gays comme des agents étrangers, menaçant la survie non seulement de la nation, mais aussi de la civilisation occidentale tout entière. Ces régimes réussissent même à établir un lien entre la communauté LGBT+ et l’immigration, en avançant que le complot gay espère faire chuter le taux de natalité afin de pouvoir ouvrir les portes à des flots d’immigrés.

    #surveillance #homophobie #discrimination #LGBT

  • #Hopsyweb & #FSPRT : gravissime entaille au secret médical.
    (Gérard Collomb c’est vraiment degueulasse)

    Radicalisation et psychiatrie : les données de deux fichiers pourront être consultées par les préfets
    https://www.lemonde.fr/societe/article/2019/05/07/radicalisation-et-psychiatrie-les-donnees-de-deux-fichiers-pourront-etre-con

    Ce texte a « pour objet la prévention de la radicalisation ». Il autorise le croisement de deux fichiers de données à caractère personnel (identité, date de naissance, etc.). L’un, nommé Hopsyweb, concerne les personnes subissant des « soins psychiatriques sans consentement », et l’autre est le Fichier des signalements pour la prévention et la radicalisation à caractère terroriste (FSPRT).

    Le décret en question : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=JORFTEXT000038442383&dateTexte=&categorieLie
    /.../

    Ce décret s’accompagne d’un avis de la CNIL (Commission nationale de l’informatique et des libertés), organisme chargé de s’assurer du bon usage des données personnelles. L’autorité « souligne la différence profonde d’objet entre les deux fichiers en présence, l’un faisant état d’antécédents psychiatriques d’une certaine gravité, l’autre ayant la nature d’un fichier de renseignement ».

    L’avis en question : https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do;jsessionid=8466993850EE662404573215C63A3DCF.tplgfr32s

    On peut retrouver les origines de tout ça dans cet article de août 2017 alors que Gérard Collomb avait affirmé

    /.../ en matière de terrorisme, certains actes viennent de « gens qui se radicalisent brutalement avec souvent des profils psychologiques extrêmement troublés ». « À peu près un tiers » des personnes signalées pour radicalisation « présentent des troubles psychologiques », selon une autre de ses déclarations. Il a dit souhaiter « mobiliser l’ensemble des hôpitaux psychiatriques et les psychiatres libéraux de manière à essayer de parer à cette menace terroriste individuelle » et mettre en place des protocoles « lorsqu’un certain nombre de gens ont des délires autour de la radicalisation islamique ».

    L’article lui répond clairement :
    Psychiatrie et terrorisme : quand les patients miment les symptômes d’une société
    https://www.slate.fr/story/150297/psychiatrie-terrorisme-patients-miment-symptomes-societe

    #psychiatrie #terrorisme

  • Avec Locatio, le gouvernement va (encore) emmerder les plus #pauvres | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/176004/locatio-start-up-logement-location-dossiers-pauvrete

    Je me demandais parfois comment les propriétaires pouvaient croire que si j’avais eu un CDI payé 2.300 euros nets je louerais 20 mètres carrés au fin fond du XIXe arrondissement avec une moquette marron et une cuisine-placard – le coin cuisine était littéralement dans un placard. Mais attention, je ne falsifiais pas mes dossiers pour obtenir un appartement dont je n’aurais pas pu payer le #loyer. J’ai toujours réglé mes mensualités en temps et en heure. Je vais vous révéler un scoop : la plupart des gens sont prêts à ne manger que des pâtes pour pouvoir payer leur loyer.

    Qui contrôle les abus des propriétaires ?

    Ce n’est pas nous qu’il faut contrôler. Ce sont les propriétaires qui exigent tout et n’importe quoi, limite s’il ne s’en trouve pas qui nous demandent de pisser sur un test de grossesse avant de daigner louer leur appart à 700 boules par mois. Tous les appartements que j’ai loués l’étaient officiellement en tant que meublés, alors qu’ils étaient vides, mais ça permettait aux proprios de payer moins d’impôts. Alors franchement, m’inventer un boulot de rêve, ça ne me posait pas le moindre problème.

    #logement

  • Plusieurs musées refusent les dons de la famille Sackler, propriétaire d’un laboratoire d’opioïdes | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/174966/musees-refusent-dons-sackler-laboratoire-opioide?amp

    Après le National Portrait Gallery et le Tate à Londres, le musée Guggenheim de New York a lui aussi annoncé qu’il ne recevrait plus de dons de la part de la famille Sackler, révèle ABC News

    https://www.insidephilanthropy.com

    #PURDUE #mundiPHARMA #OxyContin #opioïde

  • Les femmes, ces criminelles (presque) comme les hommes | Slate.fr
    https://www.slate.fr/story/174153/societe/les-femmes-et-le-crime-episode-1-criminelles-comme-hommes

    Minoritaire dans les statistiques pénales, la criminelle reste une exception, confortant le cliché de la femme douce, victime… et celui de l’homme mauvais par essence.

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    La justice est moins sévère lorsque les criminelles se conforment aux stéréotypes de genre
    https://www.slate.fr/societe/les-femmes-et-le-crime-episode-2-criminelles-justice-xixe-siecle-steretoypes-g

    Plutôt que de traiter à égalité hommes et femmes, la justice paternaliste du XIXe siècle préférait voir en elles des déviantes ou hystériques pour maquiller des réalités sociales inégalitaires.

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    Le djihadisme et les mafias ne pourraient pas exister sans les femmes | Slate.fr
    http://www.slate.fr/societe/les-femmes-et-le-crime-episode-3-djihadistes-mafieuses-amoureuses

    Parce que pendant longtemps, la vie d’une femme ne pouvait se définir qu’à travers un homme, l’amour a été un bouclier qui protégeait les criminelles.

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    Au cinéma, si la criminelle tue, c’est toujours pour une (bonne) raison | Slate.fr
    http://www.slate.fr/story/174288/les-femmes-et-le-crime-episode-4-criminelle-cinema-heroine-conditions-stereoty

    Échappées de la rubrique faits divers ou non, les tueuses se transforment à l’écran en héroïnes justicières, mais pas à n’importe quel prix.

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    #femmes #crime #historicisation

  • Le non-renouvellement des élites françaises contribue à leur détestation (Olivier Galland / Telos, Slate.fr, 17.02.2019)
    https://www.slate.fr/story/173334/elites-reproduction-mobilite-sociale-grandes-ecoles-assemblee-haute-fonction-p

    En fait, ce #processus_sélectif se construit tout au long de la #scolarité et souvent très tôt, par des #stratégies_familiales permettant de choisir les bons établissements, les lycées d’élite dont chaque grande capitale régionale est pourvue. Ces stratégies ne sont évidemment pas aléatoirement distribuées, et les familles qui ont une longue connaissance des arcanes du système scolaire peuvent les mettre en place bien plus efficacement que les autres. À résultats équivalents, les familles modestes ont par ailleurs, par un processus bien connu d’auto-sélection, des ambitions moins élevées et ne visent que rarement ces établissements d’élite.
    L’animosité si forte à l’égard des #élites tient sans doute pour une part à ce sentiment confus que le monde des élites économiques, politiques et administratives n’est en France que faiblement irrigué par des nouveaux membres issus de #classes_sociales qui n’y avaient jusque-là que faiblement accès. Ce sentiment peut alors en favoriser un autre : celui que ces élites forment une caste jalouse de ses #privilèges et décidée à les perpétuer.
    Combattre l’anti-élitisme qui s’exprime souvent de façon si virulente en France devrait conduire à réformer le processus de sélection des élites pour réduire son caractère #héréditaire. Mais la tâche n’est pas simple. D’une part, elle dépend des élites politiques, dont une bonne part bénéficie du système actuel. D’autre part, il faut bien reconnaître que ce système, pour être socialement injuste, n’en est pas moins performant : la France forme par ses grandes écoles d’excellents ingénieurs et hauts cadres administratifs.
    […]
    Mais il existe au moins deux autres problèmes importants qui entretiennent le #ressentiment : celui du manque de #renouvellement et de #diversité des élites politiques et celui de l’opacité qui entoure les carrières politiques ou administratives, supposée masquer des avantages indus.
    […]
    Un autre problème de taille concerne la #haute_fonction_publique, les 600 hauts fonctionnaires dont la nomination s’effectue en Conseil des ministres […]. Ces personnes bénéficient de #rémunérations élevées, souvent très supérieures à celle du président de la République, mais –aussi invraisemblable que cela puisse paraître– qui restent secrètes ! Cette #opacité est choquante, car il s’agit d’argent public dont les citoyennes et citoyens devraient pouvoir connaître à quoi il est employé et s’il l’est utilement.