Gaza : Les mots en guerre - Acrimed

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  • #Ban_Ki-moon et l’ONU sont minables sur ce coup, mais l’auteur du titre l’est encore plus,

    #Gaza : Ban Ki-moon demande la libération immédiate du soldat israélien enlevé
    http://www.charentelibre.fr/2014/08/01/gaza-ban-ki-moon-demande-la-liberation-immediate-du-soldat-israelien-e

    Le secrétaire général de l’ONU Ban Ki-moon « exige la libération immédiate et sans conditions du soldat (israélien) capturé » à Gaza, a indiqué ce vendredi son porte-parole Stéphane Dujarric. La rupture du cessez-le-feu à Gaza « remet en question la crédibilité des assurances données par le Hamas aux Nations unies », ajoute le communiqué de l’ONU lu par M. Dujarric.

    #Gaza : Les #mots en #guerre
    par Jacques-Marie Bourget, le 23 juillet 2014
    http://www.acrimed.org/article4410.html

    Les mots en guerre, je veux dire les mots que les médias utilisent pour parler de la guerre, perdent leur sens au premier coup de canon. La poudre met le feu aux dictionnaires et ce qui voulait dire noir signifie blanc. En ces heures les journalistes ont deux champs d’exercice pour leur sémantique, celui d’Ukraine où Poutine est « Hitler » et Svoboda « Gandhi », celui d’Israël où la politesse due à « un pays ami » a réussi à faire passer la langue militaire pour la vérité à répéter.

    Un exercice pratique, pris au hasard, mais qui est un échantillon de cet infini. Dimanche soir, le 20 juillet à 22 heures, face à la chaine i>Télé, j’apprends que des combattants, forcément du « Hamas », ont « enlevé » un soldat de Benjamin Netanyahou. Sur le plateau ils sont trois estampillés journalistes, et qui se renvoient cette information comme une boule de billard électrique. Si, pour l’un, le militaire a été « enlevé », pour un autre il a été « kidnappé ». En passant je signale que, par essence, ce mot qui contient « kid », ne peut être utilisé que lors de l’enlèvement d’un enfant. Le mieux est à venir, une jeune consœur évoque un « otage ». Ça y est ! Nous sommes dans un schéma connu, celui du soldat Shalit, capturé les armes à la main mais néanmoins « otage » pour la France.

    Pour une journaliste d’i>Télé, un soldat qui fait la guerre et se fait prendre, n’est donc pas un « prisonnier ». Mais un « otage » victime d’un « rapt », d’un « enlèvement » comme jadis le malheureux baron Empain [2].