ActuaLitté - Les univers du livre ActuaLitté

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  • Un quizz vraiment fun pour l’été : Cartoon, comics ou BD : reconnaîtrez-vous ces héros minimalisés ?
    https://www.actualitte.com/article/zone-51/cartoon-comics-ou-bd-reconnaitrez-vous-ces-heros-minimalises/96036

    En 2012, Lego lançait une campagne imaginée par Jung von Matt, agence allemande de communication : l’idée était de figurer, par des briques, des personnages de fiction célèbre, comme ici, deux Gaulois dont on devrait entendre prochainement beaucoup parler.

    L’idée de ce principe graphique a emballé Jybe, qui s’est lancé dans un exercice plaisant pour l’internaute : figurer de manière totalement minimaliste, des personnages de la pop culture. En voici quelques exemples :

    #Bande_dessinée #Design

  • “Bonjour, cordialement, votre correspondant à l’Agessa”
    https://www.actualitte.com/article/tribunes/bonjour-cordialement-votre-correspondant-a-l-agessa/95587

    Amis auteurs, amies autrices, vous le savez, contacter l’Agessa, notre sécurité sociale, tient souvent de la quête initiatique. Le 1er juin dernier, je me sentais une âme d’aventurière, alors je me suis donné pour mission d’éclaircir un des grands mystères de l’univers : comment toucher la « mesure de soutien » au pouvoir d’achat des artistes auteurs pour l’année 2019 ?

    Vous le savez si vous parcourez régulièrement nos murs : cette mesure de compensation de la hausse de la CSG, enfin proposée fin 2018, est logiquement prolongée pour cette année. Mais impossible, en fouillant sur le site de l’Agessa, de trouver quoi que ce soit à ce sujet. Qu’importe, le bouton « nous contacter » est là pour ça. Formidable, on me promet de me répondre dans les plus brefs délais.

  • Payer les dédicaces, “je trouve cela presque contre nature” (Jacques Glénat)
    https://www.actualitte.com/article/bd-manga-comics/payer-les-dedicaces-je-trouve-cela-presque-contre-nature-jacques-glenat/95620

    Face aux libraires réunis à l’occasion des Rencontres nationales de la librairie, Jacques Glénat est revenu sur un monde de la bande dessinée qu’il avait vu radicalement se transformer en 50 ans de métier, entre des lettres de noblesse acquises avec difficulté par ce mode d’expression et l’émergence de nouveaux publics, attirés par d’autres formats récents comme le manga.

    L’éditeur se devait aussi de saluer les libraires, dont certains se sont engagés rapidement pour défendre la bande dessinée : aujourd’hui encore, le format profite aux libraires, et ces derniers le lui rendent bien. La librairie réunit 34 % des acheteurs de BD, soit 2,2 millions de lecteurs, dont le panier annuel atteint 57 €. On compte d’ailleurs parmi ces acheteurs 45 % de moins de 40 ans avec, parmi eux, 24 % de 15-29 ans, une tranche d’âge souvent absente des librairies.

    Malgré des chiffres de vente impressionnants, avec 24,1 millions d’exemplaires vendus en 2018 pour un total de 337 millions € (en hausse de 9 % par rapport à 2016) pour la seule BD franco-belge, le secteur de la bande dessinée traverse une crise profonde, pointée du doigt par les auteurs depuis plusieurs années.

    La surproduction d’albums, au risque de noyer tous les albums au démarrage pas assez spectaculaire, fait notamment partie des explications données aux difficultés des auteurs contemporains. Interrogé, Jacques Glénat nous explique qu’il voit « le côté positif : avant, il n’y avait pas d’auteurs de BD. À présent, il y en a beaucoup, et cela représente une créativité extraordinaire. Que tout le monde n’arrive pas à en vivre, c’est un peu comme si un sculpteur ou un peintre expliquait qu’il arrêtait parce qu’il n’arrive pas à vendre ses œuvres. Oui, c’est embêtant, mais malheureusement, c’est le succès qui fait la différence. »

    Il reconnait cependant que la surproduction représente un problème, pour tous les éditeurs, « qui sont tous d’accord pour baisser les volumes... chez leurs concurrents », s’amuse-t-il. « Nous, nous avons réduit la voilure : au total, il y en a un peu plus chaque année, avec les catégories en croissance comme le manga, générateur de nombreuses parutions régulières et rapprochées. Mais, en BD, nous avons dû baisser d’une quinzaine de nouveautés par an environ, parallèlement à la baisse des tirages », souligne Jacques Glénat.

    L’une des pistes évoquées par les auteurs de bandes dessinées pour améliorer leurs conditions de vie porte sur la rémunération des dédicaces, étant donné que la réalisation d’un dessin original et personnalisé est monnaie courante lors de ces rendez-vous très prisés des lecteurs.

    Le rapport de Pierre Lungheretti sur le monde de la BD le soulignait, d’ailleurs : « La notion de “dédicaces” est très différente selon qu’il s’agit d’auteurs de littérature ou de bande dessinée, la dédicace réalisée par un auteur de BD s’assimile à un travail de création puisqu’il s’agit la plupart du temps d’un dessin personnalisé offert par l’auteur à son lecteur. »

    Et les auteurs eux-mêmes l’ont récemment souligné lors d’une discussion qui évoquait notamment l’année de la BD, en 2020 : « Mais de la même manière qu’on prévoit les frais de transport et d’assurance pour déplacer des planches originales dans le cadre d’une exposition, de même l’intervention d’un auteur devrait être financée », indiquait ainsi Denis Bajram.

    Une hypothèse de travail qui laisse Jacques Glénat dubitatif : « Comme l’a montré une étude présentée ce matin, un des freins des libraires à faire venir les auteurs, ce sont les coûts », rappelle l’éditeur, qui évoque aussi le cas des salons, y compris ceux dont l’entrée est payante. « Ces événements invitent déjà les auteurs : le budget invitations d’Angoulême, pour l’organisation et pour les éditeurs est déjà gigantesque. Si ces salons doivent en plus payer les auteurs pour leur temps de présence, je ne sais pas comment ils vont réussi à équilibrer leurs comptes. Finalement, c’est l’État qui va se retrouver à payer. »

    Sauf que l’État, par l’intermédiaire des aides que peut octroyer le Centre national du livre, apporte d’ores et déjà des subsides publiques aux manifestations, aux librairies, aux maisons d’édition.

    En 2020, une année de la bande
    dessinée en France

    L’éditeur estime que « l’auteur qui fait une conférence, cela me parait normal qu’il soit rémunéré, mais celui qui vient faire la promotion de son livre, rencontrer des gens, je ne vois pas pourquoi on le payerait, c’est déjà une opportunité. Qu’on soit payé pour signer un livre, je trouve cela presque contre nature, car l’auteur est content de partager son travail avec les gens, d’entendre des questions, des commentaires... Ce serait un rapport un peu bizarre », conclut-il.

  • @arno Rapide et écolo, cette librairie vous apporte vos livres à vélo | Actualitté
    https://www.actualitte.com/article/zone-51/rapide-et-ecolo-cette-librairie-vous-apporte-vos-livres-a-velo/95106

    À Montpellier, le groupe de librairies Sauramps propose depuis peu un nouveau service de livraison. Qualifié d’« innovant » et d’« écoresponsable », ce nouveau système permet aux librairies de vous amener l’ensemble de vos ouvrages commandés à vélo.

    https://youtu.be/cXKSGm6dt1c

  • Susan Sontag, véritable auteure du livre phare de son mari
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/susan-sontag-veritable-auteure-du-livre-phare-de-son-mari/94876

    Benjamin Moser, l’auteur de cette nouvelle biographie, ne se contente pas de vagues suppositions. D’après le Guardian, il a mené une enquête très fouillée pour établir les faits avec certitude. En effet, il a obtenu un accès privilégié aux archives de l’auteure entreposées à UCLA, y compris des pièces qui ne seront pas accessibles au public avant plusieurs années. Par ailleurs, il s’est entretenu avec des personnes de l’entourage proche de Susan Sontag.

    Résultat des courses, Moser est certain que c’est Susan Sontag qui a rédigé le livre, en plus de l’important travail de recherche qu’elle a mené pour en constituer le contenu. « Susan passait toutes ses après-midi à tout écrire à partir de rien », explique Minda Rae Amiran, une amie de l’intellectuelle. Plusieurs éléments de sa correspondance permettent également d’affirmer qu’elle est l’auteure du livre de son mari.

    Un cas d’école d’effet Matilda (le fait de minimiser la contribution de femmes scientifiques à la recherche) appliqué à la littérature. L’auteur de la biographie lui-même reconnaît que s’il connaissait la rumeur qui faisait de Sontag la véritable auteure du livre, il avait quelques doutes, notamment étant donné l’âge de Sontag à l’époque. En effet, elle a épousé Rieff en 1950, à l’âge de 17 ans ; l’ouvrage sur Freud est quant à lui paru en 1959, quand elle n’avait donc que 26 ans.

    Et, lors de sa parution, le Guardian de l’époque parlait d’un « évènement à célébrer… un livre véritablement brillant sur l’importance culturelle de Freud… une contribution aux sciences humaines dont la valeur sera permanente » ! Clairement, on a vu critique plus acerbe…

    Étudiante brillante et précoce (elle termine le lycée à 15 ans avant d’intégrer les rangs de l’université), Susan Sontag a donc écrit le livre qui allait lancer la carrière de son mari… Pourquoi la vérité est-elle restée cachée ? C’est là que l’on bascule de l’injuste au tragique.

    Selon Moser, c’est au moment de son divorce que Susan Sontag a promis à Rieff d’abandonner ses droits légitimes à se revendiquer publiquement comme l’auteure de l’ouvrage. En échange de quoi, il aurait laissé la garde de leur fils à son ex-épouse.

    C’est à se demandé si un seul homme à écrit lui même l’œuvre qui lui est attribué.
    Benjamin Moser est-il marié ?

    #invisibilisation #femmes #hétérosexualité #couple #amour #haine #domination #spoliation #chantage #grand_homme

  • Une nouvelle vie se profile pour Harry Potter sur internet
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/une-nouvelle-vie-se-profile-pour-harry-potter-sur-internet/94765

    Internet et Harry Potter : quel avenir ?

    Nouveaux contenus en perspective, donc, mais également nouvelles formes d’exploitation – on peut aisément imaginer un système de streaming pour la lecture par abonnement, incluant les livres, les films et tout ce qui peut exister de production audiovisuelle ou jeu vidéo en ligne. Après tout, Marvel ou DC Comics se sont lancés dans des aventures similaires : ce serait bien dans l’ADN de Pottermore d’expérimenter une telle approche globale, dans un environnement propriétaire.

    Reste l’autre volet, pas du tout évoqué dans l’annonce, et qui concerne le comportement extrêmement agressif des avocats de la Warner. Au cours des dernières années, le studio a en effet ratissé large et tenté d’interdire — souvent avec succès — d’interdire des manifestations ou production où des fans exploitaient l’univers de Potter.

    Là où JK Rowling n’avait rien redit à ces événements — il serait amusant de tenter d’interdire les différentes ligues de Quidditch partout dans le monde — Warner Bros fait régulièrement les gros yeux, lettres recommandées à l’appui. Et ce, jusqu’au Danemark s’il le faut.

    Sans procès d’intention, toute la question est de savoir si les fanfictions, par exemple, ne seront pas attaquées, maintenant que Warner va pour partie mettre la main sur la création, diffusion et monétisation de contenus en ligne…

    #Culture_participative #Fanfiction #Harry_Potter

  • Sept femmes licenciées par Amazon pour grossesse contre-productive
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/sept-femmes-licenciees-par-amazon-pour-grossesse-contre-productive/94710

    Au cours des huit dernières années, l’entreprise de Jeff Bezos a fait face à sept poursuites menées par des femmes, pour qui leur résiliation de contrat était injustifiée. Ou du moins, leur grossesse n’aurait pas dû autoriser à la firme de les renvoyer.

    Trop de temps perdu

    Dans une enquête menée par CNET, on apprend en effet que plusieurs travailleuses ont été tout bonnement licenciées pour avoir simplement reconnu qu’elles étaient enceintes. L’une d’entre elles atteste que son responsable lui reprochait des pauses toilettes plus longues, ou encore des retards cumulés — et que sa grossesse ne saurait servir d’excuse.

    Une autre, également enceinte, consulte son médecin pour une grippe, lequel lui recommande trois jours de congés : les ressources humaines d’Amazon refusent le mot du docteur, et la femme se retrouve licenciée quatre jours plus tard.

    Une troisième indique charitablement à ses responsables qu’elle ne sera pas en mesure de porter des charges lourdes ni de réaliser des mouvements physiques trop importants. Non seulement ses demandes furent ignorées, mais elle fut renvoyée deux mois plus tard, relève sa plainte, suite à une forte fièvre.

    • Pour la couverture sociale (obligatoire).

      Pour avoir accès à certains boulots, notamment en cartographie, je dois fournir quelques paperasses dont mon attestation annuelle MDA (ou Agessa) : éditeurs, institutonnels (comme Cirad pour qui j’ai travaillé le mois dernier), ou même pour faire une intervention en fac (comme à Rouen le mois dernier aussi). Pour répondre aux appels d’offres comme graphiste, aux appels à projet artistique, demandes de bourses de journaliste.

    • @odilon Je fais tout ce que tu décris (confs, bouquins, commissariat d’expo, interventions institutionnelles etc, sauf demandes de bourses) avec un numero de siret comme seul outil. On me demande souvent si je suis inscrit à la mda, et ma réponse négative n’entraîne aucune difficulté supplémentaire. Tout ça depuis plus de trente ans. Du coup, qu’est-ce que la mda apporte vraiment à part un trou dans ton budget ?

    • @l_l_de_mars Les cotisations sociales (maladie, vieillesse, formation...) sont obligatoires pour les indépendant·es comme pour les dirigeant·es et salarié·es. Cela me parait normal puisque nous avons un système de protection sociale fondée sur la solidarité.
      Les artistes sont rattaché·es au régime général à partir de 9 000 € de revenus dans l’année.
      https://www.previssima.fr/question-pratique/quelles-sont-les-cotisations-sociales-obligatoires.html#liste-des-cotisat

    • @odilon bin oui, mais la gestion de l’agessa est intégralement prise en charge par mes éditeurs et autres interlocuteurs, galéristes ec (institutionnels ou pas) sans que j’aie jamais eu à m’inscrire à la mda. Du coup, je pige pas, je t’avoue...
      D’ailleurs, c’est combien, la cotisation annuelle à la mda ? (l’ircec, avant ton post, je n’en connaissais même pas l’existence)

    • Ah ok, en fait ça revient au même. Il y a soit le règlement des cotisations par précompte, c’est la formule qui te concerne, soit c’est l’artiste qui paye tous les trimestres, c’est ce que je fais.
      Agessa et MDA (c’est la même caisse au final et ont le même portail) appliquent les mêmes taux, lesquels dépendent de la tranche des revenus.

    • @odilon pour autant, je ne suis pas inscrit à la mda (dont j’apprends que ça a fusionné avec l’agessa, donc), ce qui fait au minimum ces frais là en moins (la cotisation), non ? Tu pourrais peut-être au moins t’épargner ce truc-là (d’où ma question sur le montant de cette inscription, cotisation) ; ou alors, est-ce que ça signifie que cette somme est également déduite (comment, du coup, pourrait-elle être calculée ?) de chaque contrat ? je n’ai jamais trouvé clair le mode de redistribution de la mda, sa mission, son véritable fonctionnement, sa compréhension de la notion d’artiste professionnel, d’oeuvres oude prestations artistiques ou pas (à l’époque où je m’en étais soucié, c’était tellement hors de tout contact avec la réalité de l’art que ça en était comique, mais j’espère que ça a changé) etc, et j’ai complètement laissé tomber cette asso apparemment aussi inutile que foireuse pour quiconque ne gagnait pas de fortes sommes régulières. Le fait que ça n’ait jamais freiné mon boulot me laisse quand même supposer que ce truc ne sert pas à grand-chose, du moins pas pour tout le monde.

      Tiens, en passant, je tombe là dessus : https://www.actualitte.com/article/tribunes/l-avenir-inacceptable-de-l-agessa-et-de-la-maison-des-artistes/89853

    • @odilon du coup, je fouine un peu, ne m’étant jamais vraiment soucié de tout ça jusqu’ici depuis très très longtemps, et je tombe sur des trucs : https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2018/06/29/protection-sociale-ce-qui-est-en-train-de-se-jouer-pour-les-artistes-en-3-po

      et j’apprends aussi que depuis le premier janvier de cette année, la distinction entre artistes affiliés et assujettis (à laquelle je n’avais jamais vraiment rien compris) est abolie à la mda

      des dialogues intéressants sur le sujet :
      https://graphism.fr/critique-rponse-de-graphistes-sur-la-maison-des-artistes-la-mda

    • Je ne paye pas d’inscription à la mda, je paye uniquement les cotisations de sécu, vieillesse, tout comme toi à l’agessa. Les cotisations sont calculées sur les revenus de l’année précédente. Si je ne peux pas payer dans les délais, c’est l’urssaf qui prend le relai.

    • je vois ça, oui (du coup, ça répond en grande partie à ma question, je n’avais en tête que la rencontre avec la mda asso il y a pas mal de temps, et le fonctionnement était assez peu clair). Comme ce sont mes commanditaires ou éditeurs qui calculent les soustractions pour les cotisations sociales, tout ça est invisible pour moi. Où est-ce que je pourrais voir apparaitre (puisque je ne paye pas d’impôts à cause de la faiblesse de mes revenus) ces cotisations ? (il n’y a jamais de détails de ce genre dans mes avances sur droits d’auteurs ou les cachets pour différents types d’interventions) .

    • Logiquement tu devrais recevoir une attestation annuelle de l’agessa avec le détail des cotisations que tu as payé dans l’année, notamment la csg (partiellement déductible) et la crds (non déductible). Que tu paye des impôts ou non, tu en as besoin pour remplir ta déclaration 2035 A et B.
      Tu devrais aussi recevoir un relevé de situation d’info retraite, genre tous les 5 ans.
      Il faudrait peut-être que tu contactes l’agessa pour clarifier ta situation.

    • je n’ai jamais rien reçu de la sorte (nos échanges te laissent l’imaginer). Pour les impôts, je me contente, en guise de travail administratif, de soustraite de la déclaration le pourcentage fixe correspondant aux frais de production (taux que je n’ai plus en tête, là) et de remplir un formulaire spécifique (un passage aux impôts il y a longtemps m’avait donné la démarche à suivre pour un artiste aux activités bordéliques après des conversations assez fantasques et marrantes sur ma dérisoire ontologie portative). Rien d’autre ne m’a été dit à ce moment-là. Pour la mda, lorsque le Bon Accueil (un petit centre d’art de rennes) avait été créé, c’était sur les bases d’un solide travail social, réunissant des acteurs institutionnels artistiques (Drac, Frac, le services de la mairie dévolu aux AP) et sociaux (services du RMI, CAF, d’autres que j’oublie). Parmi la trentaine d’artistes fondateurs, quasiment aucun n’était à la mda ; ça m’a pas vraiment aidé à m’intéresser à un organisme avec lequel les premiers contacts (années début 90) m’avaient plutôt fait fuir. Voilà le tableau, donc...
      Merci de tes réponses, en tout cas. Je vois plus clairement comment ce lointain truc s’articule à la vie de tant d’artistes.

    • Et pour finir :) J’adhère depuis quelques années à la mda asso à hauteur de 28 €/an parce qu’elle donne accès gratuitement aux musées nationaux (et tu fais pas la queue pour entrer) et 20% de réduction sur les fournitures beaux-arts. Pour moi c’est vite rentabilisé.

  • Des aquarelles pour documenter le monde : 80 000 peintures numérisées
    https://www.actualitte.com/article/patrimoine-education/des-aquarelles-pour-documenter-le-monde-80-000-peintures-numerisees/94045

    « Avant l’invention de la caméra, les gens utilisaient l’aquarelle pour documenter le monde. Au cours des siècles, les peintres professionnels ou amateurs ont créé des centaines de milliers d’images qui saisissent le monde tel qu’ils l’ont vu », peut-on lire sur le site web de Watercolor World.

    « Chacune de ces peintures a une histoire à raconter, mais beaucoup sont enfouis dans des archives, des albums et des institutions, trop fragiles pour être exposés. Watercolor World existe justement pour les faire renaître. »

  • Washington : les prisonniers américains désormais privés de lecture
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/washington-les-prisonniers-americains-desormais-prives-de-lecture/94203?origin=newsletter

    Alors que les études confirme le fait que la lecture de roman permet de développer l’empathie, voici une excellente politique à long terme. Comme toujours, les questions « budgétaires » servent à détruire du lien social et la construction réelle d’un futur vivable. Mais le budget, c’est tous les ans, n’est-ce pas ?

    C’est en toute discrétion que le Département de l’administration pénitentiaire de l’État de Washington (États-Unis) a adopté une nouvelle politique en mars 2019, visant à interdire le don de livres à des prisonniers via des organisations à but non lucratif. N’ayant pas été mise au courant, l’association Books to Prisoners, qui distribue des livres aux prisonniers depuis le début des années 1970, se dit « prêt à combattre » cette décision. Le Département assure pourtant avoir mis en ligne un communiqué sur leur site à ce propos.

    (Photo d’illustration : sammisreachers - Pixabay License)


    Un sous-effectif dans les salles de courrier

    L’une des raisons principales évoquées pour ce changement est le manque de personnel dans les salles de courrier. Avec un effectif restreint, il serait impossible de vérifier correctement le matériel envoyé aux prisonniers, qui pourrait cacher des produits de contrebande.

    Par conséquent, cette nouvelle politique limite les livres acceptés par la Washington State Library (WSL), l’organisme gouvernemental chargé de distribuer des collections de livres dans les prisons et les hôpitaux psychiatriques américains. Elle utilisait notamment des livres de la bibliothèque de la ville de Monroe (Washington), destinés pour la plupart aux établissements correctionnels du comté de Snohomoish et à ceux achetés par les prisonniers inscrits au préalable à des librairies de leur quartier.

    De plus, la Washington State Library (WSL) ne disposerait plus de fonds ou de ressources supplémentaires afin de continuer cette mission. Interrogés par le Book Riot à ce propos, les membres de l’association Books for Prisoners assurent avoir parlé aux membres de la WSL et confirment les rumeurs : « Ils ne disposent ni d’employés spéciaux ni de procédures de contrôle, et ils ne peuvent pas recruter du personnel supplémentaire car ils ne reçoivent pas d’argent pour faire face à l’afflux de livres. La politique les utilise comme un pion. »

    L’association souligne également qu’une telle décision pourrait limiter de manière considérable l’accès à la littérature pour les personnes incarcérées.

    12.000 prisonniers potentiellement privés de lecture

    Books to Prisoners envoie des livres gratuits à des prisonniers de tout le pays depuis 1973. Ils notent dans un tweet que « des tentatives d’interdiction arrivent parfois, comme tout récemment par le Département de l’administration pénitentiaire de Pennsylvanie en 2018, toujours en utilisant la même excuse approximative concernant la "sécurité". En 45 ans, nos livres n’ont jamais eu de contrebande ».

    « Étant donné que nous envoyons des livres sans numéro depuis 1973 et que nous sommes actuellement en contact avec 12.000 prisonniers dans presque tous les États du pays, il serait déconcertant, après 46 ans de travail en tant qu’organisation à but non lucratif primée, que nous ayons décidé de commencer à envoyer des produits de contrebande », a ajouté l’association.

    Des manuscrits écrits en
    prison exposés à la BnF

    Une pétition contre la nouvelle politique a été lancée le 31 mars 2019 par l’association américaine et aurait récolté à ce jour au moins 5000 signatures.

    D’autres États américains, dont New York, avaient déjà mis en place des interdictions similaires par le passé et ont réussi à être levés, notamment grâce à l’intervention de l’Union américaine pour les libertés civiles (ACLU). Le but de cette dernière est de veiller à ce que les prisonniers aient accès à la littérature et l’éducation malgré leur incarcération.

    #Lecture #Prisons

  • « Crépuscule », de Juan Branco, met l’oligarchie à nu | Hervé Kempf
    https://reporterre.net/Crepuscule-de-Juan-Branco-met-l-oligarchie-a-nu

    Un décorticage des mécanismes par lequel le système oligarchique a placé Emmanuel Macron au pouvoir : c’est ce qu’opère le livre de Juan Branco, en flagellant les médias serviles qui servent l’oligarchie. Ils répondent par le silence. Mais le public a adopté un livre utile et qui mérite d’être lu.

    Voici un livre politique qui est en tête des ventes ou à peu près, dès sa sortie il y a deux semaines, et dont pourtant personne — enfin, aucun « grand média » — ne parle. Il y a là un mystère. Ce livre est-il inintéressant ? Non. Manque-t-il d’originalité ? Point. Mal écrit ? La plume n’est pas des plus légères, mais on a lu largement pire. Serait-il abracadabrant, inepte, mensonger, idiot, benêt, déraisonnable, fade ? Que nenni, on vous dit.

    Il n’y a qu’une explication au lourd silence des Joffrin, Fressoz, Apathie, Barbier, Jeudy, Calvi, politologues de tout poil et éditorialistes de toute domesticité : le livre les dérange. Il dérange leur monde, leurs liens, leurs asservissements, leurs idées, leur subordination. Car Crépuscule n’y va pas de mainmorte. Dans l’entreprise, non pas de démolition, mais d’élucidation qu’il mène à propos du système macronien, il décrit avec précision les plus ou moins subtiles façons dont quelques oligarques — au premier rang desquels Xavier Niel, copropriétaire du Monde et de L’Obs, Bernard Arnault, propriétaire d’Aujourd’hui-Le Parisien et des Échos, Patrick Drahi, propriétaire (jusqu’à il y a peu) de Libération, de L’Express et de BFM-RMC —, dont quelques oligarques, donc, ont organisé la résistible ascension de leur brillante marionnette, Emmanuel Macron, en usant et abusant de leurs valets médiatiques. Signer une recension de Crépuscule dans un de ces désolants médias serait donc soit s’exposer à une douloureuse censure interne ou à quelque vicieuse réprimande, soit se livrer à des contorsions tartuffiennes dont ce qui reste d’honneur à l’un ou l’une de ces plumitifs leur interdit le ridicule de s’y livrer...

    • Fascinante campagne de délégitimation en cours dans les rédactions parisiennes, où les chefs justifient la non-couverture de Crépuscule, en tête des ventes, en inventant pêle-mêle séjours en HP, fortune cachée et autres délires que l’Express avait oublié de recenser.

      La première tentative d’éviction de l’espace social bourgeois, « l’enquête » de l’Express qui, suivant de quelques jours mon signalement par le pouvoir auprès de la justice, avait plongé dans les tréfonds de mon adolescence pour tenter de m’éliminer, n’avait rien donné.

      Alors sont venues les salissures pures et dures. Après l’accusation en homophobie, puis celle encore plus risible de néofascisme, on a basculé sur la question de l’intégrité personnelle, ironisant sur le RSA, harcelant pour alimenter l’excitation,multipliant les rumeurs infondées

      Ce qui est formidable, c’est que ça confirme mot pour mot le propos de l’enquête, qui dénonce un marché de l’information vérolé au sein du petit Paris, où tout est bon pour défendre ses intérêts. Les petits vassaux à la manoeuvre ont une source dont ils prétendront être déliés.

      Cela aurait pu suffire dans l’ancien monde, effrayant les grands éditeurs parisiens, de Laffont à Fayard (dont on appréciera la dernière compromission avec Emelien, et ce plan comm’ délirant organisé avec Lagardère... pour rien). Mais cela n’a, cette fois, pas suffit.

      Car les gens sont lassés. Lassés d’être instrumentalisés et manipulés. Lassés de voir que dès que quelqu’un a le courage de dénoncer les manœuvres de ceux censés les diriger, celui-ci se trouve immédiatement stigmatisé. Cette leçon, c’est Assange qui le premier me l’a partagée.

      A l’Elysée, d’où proviennent en fait ces rumeurs, l’heure est à la machination. La stratégie d’étouffement ne prenant pas, les faux comptes créés pour me harceler restant sans effet (coucou @winniah), le conseiller presse de Macron, commence à s’énerver.


      Leur obsession, s’assurer que l’ouvrage ne pénètre pas l’espace social bourgeois, quitte pour cela à tout détruire, commence à vaciller. La technique qui, depuis des décennies fonctionnait, l’omerta médiatique accompagnée de campagnes de dénigrement, se prend un mur violent.

      Eux qui sont arrivés au pouvoir en jouant de ces jeux de corruption passive, échange d’informations et de services qui vous permettent pas à pas de vous élever au prix de la vérité, se voient pris à contre-pied et savent plus comment avancer.

      Les chiffres parlent d’eux-mêmes : le livre est un carton. L’ouvrage, enfin publié, arrive à point nommé pour faire jonction entre ceux qui ne supportaient plus d’être instrumentalisés et ceux qui sont enfin prêts à leur donner les clefs.

      Ce qui ne leur était jamais arrivé, c’est-à-dire qu’un petit soldat du système gardant des entrées partout et continuant donc de recevoir les intox qu’autrefois ils s’amusaient à faire circuler, les rend fou. Eux qui complotent en permanence cherchent à me descendre.

      Les premiers concernés crient au complot, et continuent de comploter. Quelques erreurs seront peut-être signalées. Mais les mois d’enquête qui ont nourri ce livre, mes navigations allant de leurs amantes à leurs cousins en passant par leurs amis et employés, s’imposeront.

      Et cette vérité, publiée malgré leurs immenses résistances, ne pourra plus être étouffée. Pour la première fois, quelqu’un qui avait accès à leur espace intime, si violemment protégé jusqu’alors, vient de rompre les digues qui jusqu’alors les protégeaient.

      Le livre, dès lors restera, et la violence avec laquelle ils le recevront les humiliera. Chaque pas qu’ils feront, contre eux se retournera.

      A leurs entrailles, celles d’où ce texte est né. A ces entrailles, que ce texte achèvera.
      https://www.actualitte.com/article/livres/comment-les-fortunes-de-france-auront-invente-emmanuel-macron/94137
      https://twitter.com/anatolium/status/1114190000873201664

    • J’aime beaucoup les « checks news » de Libé. La première idée qui me vient quand je lis celle de ce matin, c’est qu’on ne peut pas avoir le beurre et l’argent du beurre. Autrement dit : on ne peut pas écrire un livre qui dénonce la censure et en même temps s’étonner ou communiquer sur cette censure une fois le livre sorti. Sauf que cette affaire mérite développement. J’en suis partie prenante, dans la mesure où j’ai aidé Juan à publier son livre. Dans la mesure où j’en ai écrit la préface. Dans la mesure où je touche un pourcentage sur les ventes. 2% jusque 40000. 3% au-delà. On pourra donc objecter que ce que j’écris est orienté et sujet à caution. Sauf que non. Mais vous n’êtes pas obligé de me croire. Sauf que je ne suis pas Juan. Là, vous êtes obligé de me croire. Et que je suis même en désaccord sur certains aspect de son (formidable) manuscrit. Ceux qui ont lu ma préface me comprennent. Ceci étant, je note que Juan, contrairement à ce qu’induit le texte, n’a pas directement invoqué une censure. Il parle « d’ostracisation » et évoque des interventions de la direction de plusieurs journaux quand des journalistes (de base) ont proposé un sujet le concernant. Plusieurs titres sont cités, de Mediapart au Quotidien, de l’Obs à Paris Match, de RTL à RMC… Juan ne mégote pas. Je ne vais pas les reprendre un à un. Mais pour avoir été le témoin et l’intermédiaire dans deux de ces histoires, je ne peux, contrairement aux cris d’orfraie poussés par mes congénères, qu’accréditer les propos de Juan. Effectivement, pour deux de ces titres, des journalistes -enthousiastes et préoccupés par le fait que le livre est en tête des ventes depuis trois semaines sans une ligne dans leurs journaux- ont proposé des portraits critiques sur le livre et sa saga et se sont faits jeter par leur rédaction en chef. C’est un peu parole contre parole. Et comme ces journalistes sont aussi des salariés, difficile d’aller plus loin… Peut-on pour autant parler de censure ? Non. D’autocensure ? Ben même pas. De connerie, d’erreur monumentale, d’absence totale de professionnalisme ? Euh, oui. Assurément. Dans les arguments qui, en coulisse, sont opposés pour ne pas évoquer le livre, j’ai entendu tout et son contraire. Style ampoulé, jargon de normalien, militantisme politique, aveuglement, mélenchonisme, absence d’infos, amalgames insupportables, erreurs à chaque page, etc… Pourquoi pas ? Mais dans ce cas, messieurs les non censeurs, qu’attendez-vous pour les écrire ces foutus papiers ? Qu’attendez-vous pour inviter Juan et le démonter, lui dire où il se plante ? Qu’attendez-vous pour en débattre ? Un dernier argument est opposé : « On ne va pas en plus lui faire de la publicité ». Ultime idiotie qui -elle- se pose là. Il suffit de regarder le classement data de Libé ce matin pour noter que « Crépuscule », en tête des ventes toutes catégories, n’a pas besoin de publicité. Ce serait même de la contre publicité que ces journalistes disent du bien (ou du mal) du livre. On peut surtout relever -et si j’étais à leur place, j’en serais inquiet- que le livre vit parce qu’ils n’en parlent pas. Surtout ne rien demander Juan, ne s’offusquer de rien. Individuellement, on peut entendre – d’Edwy Plenel à Bruno Jeudy, d’Yves Calvi à Olivier Truchot- ce que chacun dit. Ce qui fait sens pourtant, c’est l’effet de masse et cette très cruelle réalité. Cruelle pour eux, pas pour nous. « Crépuscule » dénonce le lien endémique, financier, de subordination entre ces stars du journalisme ou de la parlote avec leurs patrons ou sponsors. Il pose un problème de liberté publique, de détournement démocratique. Maintenant, relisez ce check news et entendez leur cacophonique défense : « On n’a pas le temps, on n’a pas que ça à foutre, maintenant qu’il a dit des méchancetés sur nous on ne va pas l’inviter, on est encore libre d’écrire ce qu’on veut, c’est pas parce que Xavier Niel nous file de la thune qu’on ne va pas le mettre en cause, etc… ». Je ne sais pas vous, mais moi je me dis que plus ils parlent, plus ils s’enfoncent. Laisse pisser Juan…

      Denis Robert

      https://www.liberation.fr/checknews/2019/04/13/juan-branco-a-t-il-ete-censure-par-plusieurs-grands-medias-francais_17210

      https://twitter.com/anatolium/status/1117022023270785026

    • Pour moi c’est très simple le Duc Geofrey de Lannerie faisant partie intégrante du système corrompu se fait le complice du macronisme car il va de soi que lui est un véritable « progressiste » qui se bat contre les « éléments de langage d’une perception fascisante »…
      Sans aucun doute il déborde d’intelligence et a choisi son camp.
      https://blogs.mediapart.fr/juan-branco/blog/140419/sur-le-fascisme-de-crepuscule-reponse-pascale-fautrier
      https://twitter.com/gdelagasnerie/status/1117028284984954886
      JB empêche tout le monde de dormir... https://www.facebook.com/deniroro57/posts/10155953902006960
      https://twitter.com/Denis_Robert_/status/1117566310043590656

    • Autant le dire d’entrée de jeu : j’ai de la sympathie pour Juan Branco, non pas parce qu’il a été mon étudiant à Sciences Po mais parce qu’il vise juste, pour Assange comme pour l’oligarchie française. Je dis bien « viser » parce que c’est cela qui semble insupportable à ceux qui voudraient qu’on se contente de parler de « structure » ( effets structurels), de « système », tous discours fort nobles et savants mais qui ne permettent jamais de nommer l’ennemi. Déjà parvenir à nommer la finance ( et non l’Europe, la mondialisation, l’individualisme ou je ne sais quoi sans parler des immigrés ou des illuminati), c’est déjà un bel effort que j’avais conseillé en 2003 dans mon bouquin « déboussolés de tous les pays » et en suivant Attac. Regardez tous les discours qui se débrouillent pour ne jamais mentionner la finance, et vous savez d’emblée que ce sont des discours qui organisent l’impuissance. Faiblesse de l’analyse et impasse du programme d’action.

      Dans le cas de Juan Branco, Crépuscule ( que j’ai lu dans sa version en ligne) permet de cibler des personnes, c’est-à-dire d’arrêter de jongler avec des abstractions comme l’oligarchie ou la caste, ou le 1% etc., et de donner les noms des personnes en chair et en os qui organisent cette politique de prédation massive des richesses et de confiscation du pouvoir. Mais ça , ça ne fait pas très poli, pas très convenable, parce qu’après tout, ces gens-là, dans l’entre-soi parisien, on va les côtoyer sur un plateau télé, dans une brasserie célèbre et on ne peut pas leur cracher à la gueule quand même... La bonne éducation des plus critiques finit par paralyser tout le monde et surtout par empêcher de nommer, de cibler. Or, il faut nommer, « name et shame » est la seule stratégie, celle qui reste aux plus faibles avant la violence directe. Et on voudrait leur enlever ça ? et on voudrait rapporter cela à des paroles d’avant guerre fascisantes ? Mais la guerre est commencée, elle est même gagnée comme disait Warren Buffett en parlant de la lutte des classes , gagnée par les ploutocrates. Mais non, en fait, elle continue. Et le levier de la réputation est essentiel, car toute l’économie financière repose sur des jeux de réputation amplifiés par le numérique qui mesure tout cela jusqu’à l’obsession. M. Feher l’a montré, on cherche tous des investisseurs, on vit tous à crédit, Macron le premier, devenu le larbin de ceux qui ont investi dans sa candidature. Et si on lui « fout la honte », internationalement (avec les Champs démolis), auprès de ses copains, si on met à jour ces connivences, comme le fait Juan Branco, oui, sa réputation en prend un coup.

      C’est aussi ce qu’Assange a toujours fait. Mais là, même rengaine, la personne n’est pas très convenable, regardez sa « déchéance » : voilà comment le libéralisme autoritaire organise le discrédit, casse la réputation et rend impossible toute solidarité traitée comme complicité, de quel crime d’ailleurs si ce n’est d’avoir saboté la réputation des menteurs et des tricheurs qui gouvernent ? Donc, oui il faut faire avec des personnes, en chair et en os, bien vifs comme dirait Damasio, qui donc ont des aspérités, des débordements, et ne sont pas toujours « dans la ligne » (je croyais les partis disqualifiés pour ça précisément), mais qui au moins osent nommer et humilier, car c’est bien le but , oui, humilier la caste qui nous gouverne, lui casser sa réputation, elle qui passe son temps à le faire avec les gilets jaunes que l’on traite de tous les noms.

      La bataille de la réputation est clé dans notre société de crédit généralisé en réseaux, il ne faudrait pas la perdre en sabotant la réputation de ceux qui sont au front contre une oligarchie qui a des noms et des visages désormais ( au cas où on l’aurait oublié !) grâce à Juan.

      Dominique G Boullier

    • Il s’agit d’un excellent commentaire 15/04/2019 14:35 Par Dominique G Boullier en réponse à Pascale Fautrier :
      https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/140419/crepuscule-de-j-branco-un-pamphlet-fascisant-reponse-geoffroy-de-lagasnerie/commentaires
      https://blogs.mediapart.fr/pascale-fautrier/blog/140419/crepuscule-de-j-branco-un-pamphlet-fascisant-reponse-geoffroy-de-lag
      https://seenthis.net/messages/774715 @sombre

      Dominique Boullier, sociologue français né à Rennes en 1954, rédacteur en chef de la revue Cosmopolitiques, professeur des universités est spécialiste des usages du numérique et des technologies cognitives.
      Il a mis en place durant l’année 2015 à la Fondation Maison des Sciences de l’Homme un séminaire sur les « sciences humaines et sociales troisième génération » qui rassemble des chercheurs soucieux de comprendre ce que le Big Data fait aux sciences sociales. L’invention de la société puis de l’opinion doivent être complétées par l’invention d’une théorie des répliques (ou vibrations en anglais) capables de traiter les traces innombrables désormais collectées sur les plates-formes du web. La comparaison avec l’époque de Durkheim et le triomphe des statistiques pour penser « la Société » (première génération) et avec l’époque de Gallup et le lancement des sondages pour produire « l’Opinion publique » (seconde génération) permet de fixer les tâches nécessaires pour produire une nouvelle convention pour la réinvention d’autres sciences sociales, qui complètent les précédentes.

  • Elsevier : un écart salarial de 40% entre les femmes et les hommes
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/elsevier-un-ecart-salarial-de-40-entre-les-femmes-et-les-hommes/94108?origin=newsletter

    L’argumentation d’Elsevier est touchante : c’est justement ça le problème : pas de femmes aux postes de responsabilité. Mais ils ne veulent pas entendre... Brotopia !

    En vertu de The Equality Act de 2010 au Royaume-Uni, les sociétés qui emploient plus de 250 personnes sont tenues de publier les chiffres sur les écarts de rémunérations entre leurs employés femmes et hommes. Le groupe éditorial Elsevier, qui emploie environ 1300 personnes en Grande-Bretagne, a donc publié ses données. Et l’écart salarial atteint près de 40 %...

    Elsevier a récemment publié un bilan sur les écarts de rémunérations entre ses employés femmes et hommes sur l’année 2018. Et les chiffres révèlent que les femmes employées par l’entreprise britannique sont payées en moyenne 27,5 % de moins que les hommes, pour un écart de salaire médian allant jusqu’à 39,4 %.

    Pour expliquer ces différences, le groupe éditorial s’appuie sur la répartition inégale des postes au sein de l’entreprise. « L’écart salarial chez Elsevier Limited s’explique par le fait que beaucoup plus d’hommes que de femmes ont des fonctions plus haut placées et gagnent donc un salaire plus important. » En effet, 76,9 % des salariés à occuper un poste important, et donc mieux rémunéré sont des hommes.

    Ainsi, si l’on calcule les écarts salariaux selon les quartiles, ces derniers ne dépassent pas les 6,5 %.

    Autre donnée et non des moindres, celle des différences portant sur les primes bonus. Les salariés qui en reçoivent le plus sont les hommes, sans surprise, à 60,8 %. De plus, les hommes recevraient en moyenne une somme annuelle de 17,8 % plus élevée que celles des femmes, pour un écart de prime médian allant jusqu’à 29,3 %.

    Une donnée que le groupe tient à expliquer : « Les statistiques sur l’écart de rémunération des primes s’expliquent par le fait que les hommes occupent davantage de postes plus élevés que les femmes, et que ce sont ces postes-ci qui sont les plus susceptibles de recevoir des primes, liées à la performance (commissions de ventes, primes trimestrielles). »
    ​​​​​​​
    La British Library réduit l’écart
    salarial entre hommes et femmes

    Mais pas de panique, Elsevier a mentionné dans le rapport qu’il mettrait en place des actions pour réduire cet écart, comme célébrer la Journée internationale des droits des femmes le 8 mars...

    Par rapport à l’année dernière, on peut noter une petite réduction de l’écart salarial au sein du groupe éditorial. En effet, sur l’année 2017, l’écart médian s’échelonnait à 40,4 %. Celui des primes bonus connaît, lui, une plus grande baisse puisque l’année dernière, il s’élevait à 47,5 % contre 29,3 % sur l’année 2018.

    #Féminisme #Inégalité #Elsevier

  • Demain 21 mars 2019, sortie de Crépuscule, le livre de Juan Branco.

    http://anneetarnaud.com/juan-branco-crepuscule

    Diffusé sur Internet dans un état original et brutal, il a généré un buzz considérable et des dizaines de milliers de téléchargements. Il parait aujourd’hui en librairie, après bien des péripéties liées à son caractère subversif et emporté, dans une version différente du document diffusé sur le net.Introduit, chapitré différemment, le livre contient une enquête originale et des éléments inédits sur la banque Rothschild, le ministère des finances et les liens de journalistes avec Emmanuel Macron.

    La préface de Denis Robert (source : FB)

    Ma préface au livre de Juan Branco/ Crépuscule/ en vente partout avant épuisement des stocks dès ce matin.

    C’était au début du mois de novembre 2018. Le Président de la République achevait sa tournée mémorielle par une visite à Pont à Mousson, une ville en bord de Moselle. Il devait y clôturer un colloque qui usait d’anglicismes pour « inventer » son monde de demain : Choose France Grand Est. J’y ai un ami médecin. Je le soupçonne d’avoir voté pour Emmanuel Macron aux deux tours de la Présidentielle. Entendons-nous bien, j’ai fait comme lui au second tour, sans état d’âme particulier. Donc cet ami que je soupçonne de toujours voter à droite m’envoie un long mail quelques jours plus tard avec une dizaine de photos édifiantes. C’était comme si un gaz mortel avait anéanti toute une ville. Pas un seul mussipontains dans les rues. La place Duroc complètement fermée à la population. Idem pour l’Abbaye des Prémontrés où étaient enfermés les cinq cent invités du colloque, des élus et des décideurs triés, fouillés, encravatés. En cet après-midi, la ville est anesthésiée. On a écarté la population. Dans un cercle d’environ un kilomètre de diamètre autour d’Emmanuel Macron, pas un seul habitant libre et vivant. Rien que des barrières métalliques, des gendarmes et des compagnies républicaines de sécurité, patientant dans des dizaines de cars garés le long des berges. Le soir, à la télévision et le lendemain dans la presse, on relevait la réussite du voyage présidentielle, sans faire état de la mise à l’écart du peuple importun. « Je n’ai jamais vu ça, c’est complètement dingue » commentera mon ami à propos de la peur visible de voir le Président confronté à des opposants.

    C’était le 5 novembre et les gilets jaunes étaient encore pliés dans les coffres des fourgonnettes. Juan Branco ajoutait une dernière touche à son manuscrit « Crépuscule » qu’il venait de mettre en ligne sur son blog. Il était encore confidentiel.

    Une semaine plus tard, les gilets jaunes vont commencer à râler sur les réseaux sociaux, puis sur les ronds-points. Cette taxe carbone pour les voitures diesel fait hurler les pauvres. Et se cacher les riches. Le pays se fragmente, le pouvoir joue la montre. Les commentaires médiatiques minimisent à l’unisson le mouvement qui se dessine et s’enracine. L’écart se creuse, bientôt abyssal, entre la France de tout en haut et celle d’en bas. Au milieu, s’ouvre un gouffre que cherchent à combler les corps dits intermédiaires et les préposés aux commérages politiques. Personne n’y parvient. Les corps intermédiaires ont été pulvérisés par Emmanuel Macron et sa République en marche. Les médias restent pour l’essentiel indulgents à l’égard du pouvoir et développent des théories fumeuses pour masquer leur incompréhension face à cette révolte. J’ai les photos de mon ami médecin en tête. Un Président qui se cache à ce point de sa population est un président qui triche et qui a peur. Quelles autres explications ?

    Juan, qui n’est alors qu’une relation sur Facebook, poste un message en m’invitant à lire son texte. Ce que je ne fais pas tout de suite, rebuté par le propos apocalyptique : « Le pays entre en convulsions diverses où la haine et la violence ont pris pied. Cette enquête sur les ressorts intimes du pouvoir macroniste, écrite en octobre 2018, vient donner raison à ces haines et violences que l’on s’est tant plu à déconsidérer. » On en voit tellement passer sur le net. Pourtant, malgré le style abscons, la longueur des phrases et l’âpreté d’une lecture sur écran, quelque chose m’accroche dans le ton, ce Juan Branco semble connaître son sujet et tenir la distance. J’enregistre le document.

    Je suis entouré d’amis, journalistes, voisins, parents qui, pour la plupart, minimisent le mouvement des gilets jaunes. Sur Facebook, l’incendie se propage, mais dans les médias mainstream, on avance pépère, traitant les manifestants au mieux d’olibrius ou de beaufs (Jacques Julliard), au pire de « racailles cagoulées » (Pascal Bruckner), « de salopards d’extrême droite ou d’extrême gauche qui viennent taper du policier » (Luc Ferry) ou de « hordes de minus, de pillards rongés par le ressentiment comme par les puces » (F-O Giesbert). Chaque samedi, tandis que le Président se terre, les gilets jaunes occupent pourtant de plus en plus d’espace. Mes interlocuteurs reprennent souvent l’acmé des commentaires médiatiques, s’effraient de la violence de la rue, critiquent l’absence d’organisation et de revendications claires, amalgament les gilets jaunes à l’extrême droite. Ces raisonnements m’apparaissent étriqués, dupliqués et in fine dénués de fondement. Ils expriment une peur de l’inconnu et de l’insurrection qui couve.

    Je viens de publier une enquête qui décrit la façon dont les milliardaires, aidés par les banques d’affaires et les cabinets d’avocats, pillent les États (« Les prédateurs », avec Catherine Legall, Le Cherche-midi, 2018). J’ai beaucoup réfléchi, écrit des livres, réalisé des documentaires autour de la question de ces inégalités croissantes, de la prégnance de la finance sur l’économie, et de la paupérisation de nos économies : comment un pays aussi riche que les nôtre peut-il produire autant de pauvreté ? Je prends le parti sur les réseaux sociaux, comme lors de débats publics, des gilets jaunes. Ils expriment une révolte salutaire, essentielle. Ils nous rendent honneur et fierté malgré les excès et les bavures. On me relance alors régulièrement : « Tu as lu Crépuscule ? Tu as vu la vidéo de Juan Branco chez Mermet ? ». Un soir de la fin décembre 2018, je me tape les deux. Je découvre d’abord un jeune homme calme et fougueux, à la pensée structurée qui développe une critique argumentée et originale du macronisme. Puis je me plonge dans « Crépuscule ». J’en sors fatigué mais emballé. Je n’ai pas lâché son manuscrit. Malgré les digressions et la posture parfois emphatique, c’est la première fois que je lis une histoire aussi fouillée et convaincante de ce que pourrait être le macronisme qui apparaît ici comme une splendide arnaque démocratique.

    Le macronisme n’est ni un humanisme, ni une idéologie. C’est – à l’évidence, à la lecture de Crépuscule- une invention d’oligarques. C’est un système de préservation et d’optimisation des acquis d’une (grande) bourgeoisie qui ne savait plus à quels saints se vouer après la déconfiture des deux précédents mandats présidentiels.

    Emmanuel Macron est passé par là. Il a conquis les foules. Il marche sur l’eau. Il consolide et perpétue le rapport de domination des élites sur le peuple. Il ne cherche pas à s’enrichir ou à enrichir précisément sa famille tel le tyran classique et âpre au gain. Mais, il est dur au mal, travaille pour sa caste, ses amis, ceux qui l’ont aidé à conquérir le pouvoir. Il cherche à préserver et à faire prospérer leurs intérêts. Le macronisme est une forme élaborée, moderne et high tech de despotisme. Un despotisme éclairé certes mais un despotisme quand même.

    Rien que ça ?
    Rien que ça.

    Le manuscrit dans sa première version – Juan intervient régulièrement sur son blog pour peaufiner son texte- se divise en deux parties. La première -une centaine de feuillets- est un monologue sur la prise de pouvoir d’Emmanuel Macron. La seconde plus courte -une quarantaine de feuillets- est un portrait du nouveau secrétaire d’État chargé de la Jeunesse et des Sports, Gabriel Attal. Les deux sont réunis sous la bannière d’un « Crépuscule » promis au jeune président et à ses affidés (dont le méconnu Gabriel Attal). La rumeur autour du texte et les téléchargements vont bon train. Juan devient assez vite une star des réseaux sociaux et multiplient les vidéos et interventions sur Facebook et Twitter. Fin décembre, son texte a été téléchargé plus de cent mille fois et certaines de ses vidéos comptent deux millions de vues.

    Nous entretenons une courte relation épistolaire. J’invite Juan à reprendre son texte, à le densifier, à le fluidifier en pensant à son lecteur. Je le pousse à faire un travail journalistique et pédagogique et lui propose de chercher un éditeur. Je le fais sans calcul, par passion pour cette histoire et ce manuscrit en devenir. Je n’avais encore jamais lu ni compris à ce point les raisons profondes du macronisme. J’avais bien compris que les médias faisaient la promotion d’Emmanuel Macron. J’avais lu ça et là qu’il copinait avec Xavier Niel. Je m’étais étonné de voir la reine des paparazzis Mimi Marchand s’occuper en exclusivité de l’image du Président. J’avais relevé que Brigitte Macron ne portait que des fringues appartenant à des entreprises de Bernard Arnault. Mais je n’avais jamais fait de lien entre ces événements et d’autres contés par Juan Branco.

    Je baignais dans un bain d’eau tiède, à peine énervé de lire et d’entendre, à longueur d’éditoriaux ou d’apparitions télévisées, des commentaires laudatifs sur la jeunesse et la l’intelligence d’Emmanuel Macron. Quelle chance nous avions ! J’avais fermé les écoutilles. Je somnolais. J’étais comme ces grenouilles qui ne se rendent jamais compte qu’elles vont finir ébouillantées. Les pauvres…

    Les gilets jaunes nous ont réveillés. Juan, par son parcours et sa position dans l’appareil d’État, par son âge et ses relations avec les leaders de cette République en marche, participe à ce réveil de nos consciences endolories. Il nous permet de mieux appréhender la chose macronienne. Et de cerner l’horreur naissante.

    – Horreur, tu veux dire « aurore » ?
    – Non, je veux dire « Horreur ».
    – Tu déconnes ?
    – Non, rien de ce qui est proposé n’est défendable. Ce qui est horrible, c’est autant le programme économique et fiscal que la manière avec laquelle on nous l’enrobe et la lutte des classes qui profile…

    Juan Branco est un pirate et un insider. Il raconte, de l’intérieur, l’avènement d’Emmanuel Macron et des trentenaires qui l’entourent et l’encouragent. Tous ont le même profil : dents longues, ambition dévorante, pensée aseptisée et dénuée d’affect pour tout ce qui concerne le « peuple ». L’idée même du peuple. Le mot est banni de leur vocabulaire. « Ils ne sont pas corrompus. Ils sont la corruption » écrit Juan avec affectation et un certain réalisme. A les voir travailler et communiquer, on peut lui donner raison.

    Juan a vingt-neuf ans. Il a été le directeur de cabinet d’Aurélie Filippetti avant qu’elle ne devienne ministre et le vire. Il a côtoyé, à ce titre, les patrons de chaînes de télé et de journaux. Il a été dragué par les adeptes de la République en marche et par Xavier Niel. Il est normalien, a fréquenté l’école alsacienne à Paris où il a partagé la scolarité de Gabriel Attal qu’il a connu sarkoziste, socialiste et maintenant macronien pur sucre. Cet Attal est une sorte de quintessence de la philosophie présidentielle. La description qu’il en fait est glaçante et sert détonateur au livre. Ce jeune homme bien mis, ministre à 29 ans, symbolise à la perfection le triomphe du vide politique et du progressisme libéral. Cette modernité constamment mise en avant évacue toute idée d’intérêt général et déifie l’absence de scrupules. Seule compte la marche en avant vers nulle part, la victoire individuelle, le Rolex à trente ans et le nouveau smartphone.

    On est ici dans la saga d’un gouvernement qui court pour ne pas tomber, qui cache des accords passés. A lire Branco, on déchiffre et on réalise la trahison. On la voit. C’est de cela qu’il s’agit. D’une perfidie. D’une tromperie sur la qualité de l’offre politique. Le président qui veut légiférer sur les fake news est lui-même le produit d’une immense fake news. Celle d’un jeune provincial supérieurement intelligent qui œuvrerait pour le bien de tous et se serait levé un matin en rêvant à son destin présidentiel. A lire Branco, l’histoire devient plus grise, intéressante, secrète, chaotique, compromettante. Et crépusculaire.

    Emmanuel Macron transparaît dans ce récit comme le produit d’une manipulation de l’opinion. Grâce au raisonnement mis en place, aux faits énoncés et sourcés, Emmanuel Macron, aussi brillant soit-il, est dévoilé comme le candidat d’un système oligarchique à bout de souffle qui avait intérêt à se trouver une vitrine et un storytelling sous peine de disparaître.

    Comme manifestation incontestable de cette scénarisation de la vie politique, prenons l’exemple du 10 décembre 2018. Ce soir-là, en pleine crise des gilets jaunes, Emmanuel Macron, dans une allocution télévisée millimétrée, annonçait que tous les employeurs qui le pouvaient devraient verser une prime de fin d’année à leurs salariés. Cette prime ne serait pas soumise à l’impôt. Le Président, acculé par la colère des gilets jaunes, lançait un appel aux entrepreneurs. Help-me. Le 11 au matin, dans un improbable mimétisme, les PDG d’Altice, de Free, de LVMH, d’Orange et quelques autres annoncèrent qu’ils allaient tous lâcher autour de mille euros pour chacun de leurs employés, en vertu d’un « nécessaire effort de solidarité nationale ». Patrick Drahi, Xavier Niel, Bernard Arnault, Stéphane Richard, pour ne citer que quatre des principaux supporters d’Emmanuel Macron, répondaient présents. Tout était à l’évidence prévu, prémédité. Il fallait réagir vite et lâcher un peu de cash. Les amis et les sponsors de la campagne d’Emmanuel Macron ont répondu présents. Comment pouvait-il en être autrement ?

    En cette fin d’année 2018, les actionnaires du Cac 40 se distribuaient 47 milliards de dividendes, la fortune de Bernard Arnault doublait, Emmanuel Macron s’arcboutait sur le maintien de l’ISF. Il l’avait promis à ceux qui avaient financé sa campagne, à toutes ces familles, qui, à coups de chèques de 7500 euros, avaient exigé plus de justice fiscale… pour elles. En cette fin d’année, curieux paradoxe, le nombre d’individu vivant sous le seuil de pauvreté dépassait en France les neuf millions.

    Et les amis du Président, sous la pression des gilets jaunes, lâchaient leur obole. De même l’État, inquiet de voir chaque samedi le peuple des ronds-points s’approcher des centre villes, réglait ses primes à la police en leur offrant des flash-balls flambant neufs et très performants. Plus tard, ils feront voter une loi anticasseur et assumeront sans faillir leur dérive autoritaire.

    Je profite de la fin d’année et du début janvier pour faire la tournée des popotes en invitant plusieurs de mes amis éditeurs à lire le texte de Juan. Je suis d’un naturel confiant. Juan multiplie les followers et les libraires s’emballent pour la version numérique et si littéraire de Crépuscule. Je préviens mes amis éditeurs que le texte sera complété et amélioré. J’explique qu’on est dans la tradition très française des pamphlets. Que celui-ci est une œuvre salutaire. Depuis le livre de Christian Eckert où l’ancien ministre du Budget racontait comment Emmanuel Macron, alors ministre de l’économie, avait abusé de son passage à Bercy, pour bâtir sa campagne des présidentielles (« Un ministre ne devrait pas dire ça, Robert Laffont, 2018) , personne ne s’était attelé à dire, avec autant de précision, d’où venait le Président, ni comment il avait construit son succès... Je vais essuyer cinq refus. La plupart du temps, la première lecture -celle de l’éditeur- est positive. C’est ensuite -quand on monte dans l’organigramme de la maison d’édition- que les choses se gâtent. Malgré les dizaines de milliers de téléchargement sur Internet, malgré la crise des gilets jaunes et le lien évident entre celle-ci et le livre de Juan, aucun éditeur important ne veut prendre le risque de le publier. La question est, à l’évidence, moins judiciaire que politique. Même si, curieuse conjonction des temps, le 9 janvier 2019, Aurore Bergé, la porte-parole de LREM, annonçait avoir porté plainte contre Juan (et le chroniqueur Thomas Guénolé) pour incitation à la haine et à la violence. « Il y a pire que celui qui menace, que celui qui tabasse, que celui qui intimide, il y a ceux qui arment les esprits pour légitimer ces violences dans notre pays », indiquait la députée des Yvelines (à Paris-Match).

    Le refus du manuscrit et les attaques contre Juan me dépriment au point qu’avec un ami j’envisage de participer à son édition à titre personnel. J’en étais là quand deux éditeurs un peu plus indépendants et enthousiastes que les autres ont pris contact.

    Ce que vous avez entre les mains, cette chronique d’un effondrement qui peut advenir, est le fruit d’une courte maturation. Sa lecture permet de mieux comprendre comment et pourquoi, ce président a si peur du peuple et compte tellement sur la police pour sauver sa réputation et celle de ses amis. Les grandes messes macroniennes, érigées en débats, occupent en ce mois de février finissant, à temps quasi complet, les écrans. Elles retardent une échéance qui semble, à lire Juan Branco, inéluctable. J’aurais pu dire « espérée ». Je n’en suis pas sûr. Contrairement à l’auteur de Crépuscule, je ne suis pas persuadé que l’effondrement puis la destitution d’Emmanuel Macron soit la seule issue au conflit qui agite le pays. Ni la meilleure.

    Jamais des politiques fiscales et économiques n’ont été autant construites, vendues et inventées pour bénéficier aux classes supérieures déjà si riches et dominantes. L’absence de contre-pouvoir médiatique et d’offre politique crédible à opposer sont désespérantes. Nous nous sommes laissés endormir et berner. Mais nous avons été des électeurs consentants. Et ce qui profile n’est pas la fin d’un monde, juste son déclin, sa nuit. Son tumulte. Son désordre. Sa confusion. Pourquoi croire au pire ? Espérons l’aube, le calme, le silence et la justice. Espérons des hommes debout, déterminés et lucides.

    Contrairement à la vision sombre et sans autre alternative qu’une révolution forcément sanglante, développée par Juan, il reste un peu de temps et des espoirs. Il reste aussi des journalistes dans les médias mainstream, comme dans la presse alternative et indépendante, pour poursuivre le travail d’enquête autour du macronisme. Et inverser la tendance lourde qui voudrait enterrer les gilets jaunes sous les gravats du ressentiment des managers en place.

    Ce livre est différent de ce qui s’édite et se lit usuellement sur Emmanuel Macron, ceux qui l’ont amené à l’Élysée et ceux qui vivent grassement aux crochets de cette République en marche vers leur néant. Son auteur assume pleinement et courageusement une forme de trahison. Juan vit à Saint Germain des Près. C’est un jeune bourgeois qui rompt avec sa classe, ses maîtres, certains de ses amis, ses collègues de Normale Sup et de Science po. Il vit depuis près d’un an grâce au RSA. Gageons que cela lui sera reproché. Il a aussi rompu avec sa vie d’avant et ses salaires de banquiers pour entreprendre ce travail pour lui-même, sur lui-même et pour nous. Il n’a rien prémédité. Il s’est levé un matin et s’est mis à écrire. À prendre ce risque parce que le reste -tout le reste- lui paraissait insupportable.

    « Crépuscule » nous éclaire – c’est son paradoxe- sur la face obscure de ce pouvoir déliquescent. C’est d’abord un exercice de lucidité.

    Le « cadeau pour les fêtes » (publié le 21/12/2018) : vidéo de l’entretien de Daniel Mermet avec Juan Branco : https://la-bas.org/la-bas-magazine/entretiens/Juan-Branco-desosse-Macron

    Juan Branco vient de ce monde-là. Avocat, philosophe, chercheur, diplômé des hautes écoles qui fabriquent les élites de la haute fonction publique, à 30 ans il connaît ce monde de l’intérieur. Sur son blog, il publie « CRÉPUSCULE », une enquête sur les ressorts intimes du pouvoir macroniste et ses liens de corruption, de népotisme et d’endogamie, « un scandale démocratique majeur : la captation du pouvoir par une petite minorité, qui s’est ensuite assurée d’en redistribuer l’usufruit auprès des siens, en un détournement qui explique l’explosion de violence à laquelle nous avons assisté.

  • Le Cartographe des Indes boréales d’Olivier Truc : l’ebook enrichi d’un voyage
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/le-cartographe-des-indes-boreales-d-olivier-truc-l-ebook-enrichi-d-un-voyage/93699

    Le Cartographe des Indes boréales est un époustouflant roman d’aventures. La version numérique EPUB ne le sera pas moins. Pour la première fois aux éditions Métailié, c’est un ebook enrichi qui sera proposé. Avec pour projet de faire voyager le lecteur entre les cartes et suivre les déplacements du personnage.

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    Le cartographe des Indes boréales de Olivier Truc
    https://chapitres.actualitte.com/extrait/le-cartographe-des-indes-boreales-olivier-truc/7068
    https://chapitres.actualitte.com/images/facebook

    tockholm, 1628. Alors que le magnifique Vasa s’enfonce dans les eaux sombres du Mälaren, Izko est témoin d’une scène étrange : un homme est tué, une femme en fuite met au monde un enfant. Elle fait un geste. Malédiction ou prémonition ?

    Comme tous les jeunes Basques, Izko rêvait de chasse à la baleine dans les eaux glacées des confins du monde sur les pas de son père, un harponneur de légende. Mais une force mystérieuse a changé le cours de son destin, le vouant au service de Dieu et du roi : il sera espion de Richelieu.

    L’enrichissement du #roman d’#Olivier_Truc plonge le lecteur dans l’univers d’Izko du Cap Saint Vincent, tout au Sud de l’Europe, au Spitzberg, dans le Grand Nord. Les cartes introduites dans la version numérique permettent de se repérer et des illustrations d’époque plongent dans l’ambiance d’un roman d’aventures qui prend place au temps de Richelieu et de Louis XIV.❞

    #littérature #cartographie

  • Lire : revue littéraire mensuelle aux réseaux de plagiats réguliers
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/lire-revue-litteraire-mensuelle-aux-reseaux-de-plagiats-reguliers/93618?origin=newsletter

    imprimer

    Il reste commun qu’entre confrères, on se reprenne des papiers significatifs — un procédé de bonne intelligence, où un hyperlien fait office de reconnaissance, autant que de sourcing. Mais à l’heure des réseaux sociaux, les procédés évoluent tristement. Pour exemple, le magazine Lire, qui sans trop de scrupules, alimente ses comptes avec des extraits d’articles repompés chez les collègues. Sans source, évidemment. Ni rien, d’ailleurs.

    crédit Humanoides Associés

    Chaque média le sait bien : les réseaux apportent tous une part d’image, voire de trafic, à condition de bien les travailler. Pour ce faire, chacun son approche et sa méthodologie — en somme, les Community Managers derrière les comptes œuvrent de leur mieux. Depuis quelque temps, le respectable magazine Lire s’efforce de développer sa communauté, avec les moyens à sa disposition.

    Considérant que Facebook est l’outil qui permet d’apporter le plus de trafic, et que la valeur montante reste Instagram, c’est fort logiquement à travers ces deux plateformes que la publication concentre ses efforts. En réalité, leur Twitter sert avant tout à renvoyer vers l’un ou l’autre — stratégie assez commune.

    Sauf que le community manager de Lire s’efforçant de faire prospérer les abonnés à l’un ou l’autre de ses outils a instauré une approche des plus douteuses. ActuaLitté en est victime, au même titre que d’autres parutions – nous vous laissons le plaisir de découvrir qui. Le principe est simple : pomper des extraits d’articles, réutiliser le visuel dudit billet, et s’attribuer le mérite de l’information. Brillant. Brillantissime, si ce n’était que cette pratique s’effectue sans aucun sourcing, et qu’elle relève donc du plagiat, purement et simplement.

    Si les bons empruntent et que les grands volent, alors Lire vient d’être dans la cour des IMMENSES.

    Un exemple, parmi d’autres

    À plusieurs reprises, que ce soient nos articles ou ceux d’autres médias, on retrouve sur les réseaux de Lire des emprunts non sourcés, littéralement pillés, sans vergogne ni remord. Bernard Pivot, son fondateur, n’avait certainement pas imaginée pareil comportement...

    Que ce soit sur Instagram ou sur Facebook — lequel permettrait a minima de partager un lien — la revue Lire s’approprie joyeusement la prose de tiers, et les internautes qui ne prêtent nulle attention à ces procédés distribuent Like et autres commentaires, en toute innocence.

    Nos différentes tentatives pour faire entendre raison au CM n’ont jamais abouti — nous ne saurions imaginer que ce soient des journalistes qui s’amusent à ce genre de plaisanterie !

    autre exemple...

    Comment faire alors cesser une pratique qui dépasse largement la malhonnêteté intellectuelle, pour verser dans la contrefaçon organisée ? Eh bien, solennellement, nous en appelons à ce qui peut demeurer de cette respectable marque : la revue Lire ne saurait être entachée par des procédés aussi déplorables. C’est votre travail et le sérieux d’une rédaction qui sont ici mis en cause.

    Stéphane Chabenat, repreneur de Lire avec Jean-Jacques Augier, quand les parutions furent vendues par Patrick Drahi, promettait en juin 2017 « de belles, de très belles choses à venir ». On n’en attendait pas tant !

    Sérieusement : stop.

    #Plagiat #Magazine_Lire

  • #Chine : la #censure des guides touristiques et des atlas renforcée
    https://www.actualitte.com/article/monde-edition/chine-la-censure-des-guides-touristiques-et-des-atlas-renforcee/93516

    Le gouvernement de Xi Jinping a renforcé la censure pour tous les livres imprimés dans le pays. Il a notamment resserré sa politique de contrôle pour les livres contenant des cartes géographiques, qu’il examine désormais minutieusement. Cela a entraîné des retards d’impressions pour les éditeurs qui impriment leurs livres en Chine, pouvant aller jusqu’à huit semaines dans certains cas.

    Cette politique ne concerne pas seulement les ouvrages qui renferment des cartes de la Chine, mais elle s’adresse aux livres qui contiennent tout type de cartes du monde.

    #cartographie #manipulation

    • « Nous faisons imprimer beaucoup de nos ouvrages en Chine, et ce depuis des années, par exemple nos guides de voyages au Royaume-Uni. Nous en étions très contents. Il n’y a rien de controversé ou de polémique à l’intérieur, mais ils doivent être maintenant vérifiés par le gouvernement chinois parce qu’ils incluent des cartes... » confie un chargé de production britannique, resté anonyme, au Bookseller.

      et surtout :

      La maison d’édition australienne Hardie Grant avait choisi de faire imprimer son atlas pour enfants en Chine. L’impression de livres, en particulier ceux comportant des illustrations en couleurs, et donc des cartes, y est nettement moins chère.

      Mais les autorités chinoises ont écarté plusieurs cartes qu’elles n’avaient pas approuvées, jugées trop divergentes de la vision du monde du Parti communiste. Elles se sont par exemple opposées à une carte parce que le Tibet était étiqueté sur l’une des pages. La maison d’édition a été obligée d’abandonner le projet.

  • Des chercheurs effrayés par la qualité des textes de leur robot auteur
    https://www.actualitte.com/article/lecture-numerique/des-chercheurs-effrayes-par-la-qualite-des-textes-de-leur-robot-auteur/93407

    Si elles paraissent encore maladroites et risibles, les intelligences artificielles apprennent vite. Trop vite, même, au point d’effrayer leurs créateurs. L’association à but non lucratif OpenAI a développé une intelligence artificielle capable de générer des textes à partir d’une phrase rédigée par un humain. Generative Pre-trained Transformer-2, ou GPT-2 de son petit nom, s’est révélée tellement douée que ses créateurs ont préféré conserver une partie de son mécanisme secret, afin d’éviter les dérives.

    Impressionnant

    #Intelligence_artificielle #Ecriture #Inquiétude