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  • http://www.lapresse.tn.html Jeudi 14 Août 2014

    Editorial
    Une nouvelle approche prometteuse

    IL semble que Mehdi Jomâa et les membres de la cellule de crise aient décidé de rompre définitivement avec l’approche suivie jusqu’à la démission du général Mohamed Salah Hamdi, en matière de lutte antiterroriste, plus particulièrement pour ce qui est de la coordination sur le terrain avec l’Algérie.
    La réunion, mardi 12 août, du Conseil national de sécurité a accouché d’une série de décisions dont la plus significative concerne l’instauration d’un commandement commun à la frontière tuniso-algérienne « afin d’enrayer plus aisément les risques sécuritaires et de combattre plus efficacement le terrorisme », comme l’a précisé Mongi Hamdi, ministre des Affaires étrangères, présent à la réunion.
    En plus clair, l’absence de coordination avec l’armée algérienne, dénoncée à juste titre par les spécialistes et les experts, relève désormais du passé.
    Et s’il y a un fait à saluer, c’est bien celui de voir les communiqués publiés à l’issue des réunions du Conseil national de sécurité rompre avec l’ancienne tradition où l’on se contentait de passer en revue l’identité des personnalités présentes et produire une phrase sur l’examen de la situation sécuritaire et sur les mesures prises sans en révéler le contenu.
    Mardi dernier, les langues se sont déliées, et l’on a vu Ridha Sfar, Mehdi Jomâa et Mongi Hamdi révéler aux Tunisiens les faits tels qu’ils sont, sans chercher à cacher les vérités que tout le monde connaît, des vérités qui commandent de nouvelles approches et qui imposent que la stratégie de lutte antiterroriste leur trouve les solutions les plus appropriées.
    Ainsi, la révélation selon laquelle les menaces terroristes sont encore présentes, en dépit des réussites engrangées ces dernières semaines par nos forces armées et de sécurité, la possible création d’une agence nationale de renseignements et le passage de l’intervention sécuritaire du stade de la réaction à celui de l’initiative montrent que les choses bougent. Tous les indicateurs montrent que le plan national de lutte antiterroriste, piloté désormais par les spécialistes agissant sur le terrain, est en train de gagner progressivement en visibilité en se libérant lentement mais sûrement de la contrainte des instructions émises par ceux qui conduisaient jusqu’ici les opérations dans leurs bureaux feutrés, attendant eux aussi les ordres d’en haut.
    Il reste que ces prémices annonçant une nouvelle approche en la matière soient consolidées et aboutissent le plus tôt possible à des réalisations concrètes.❞