• 1914-1944 : des célébrations racoleuses qui légitiment les guerres (Journal d’un prof d’histoire)
    http://blogs.rue89.nouvelobs.com/journal.histoire/2014/08/14/1914-1944-des-celebrations-racoleuses-qui-legitiment-les-guer

    Défendre leur patrie, leur liberté ? Ou plutôt partir à la guerre parce qu’on ne leur en avait pas laissé le choix : endoctrinés par des années d’école dont l’objectif clairement affiché était de faire d’eux des soldats, les jeunes de 1914 se sont trouvés piégés par un système de conscription qui ne leur laissait d’autre alternative que le champ de bataille ou la prison pour désertion, en attendant le poteau d’exécution pour les mutins.
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    De fait, à travers le rapprochement factice de dates – 1914 et 1944 – arbitrairement réunies, cet épisode mémoriel à grand spectacle a en réalité plus à voir avec une mise en scène du passé qu’avec l’histoire. Car dans le cas présent, il ne s’agit pas de faire comprendre, d’instruire, ni même de témoigner, mais de susciter dans le public – car c’en est un – avec une admiration béate pour le clinquant des parades militaires, l’adhésion au caractère inéluctable des guerres, à leur légitimité.

    #éducation #histoire #mémoire #guerre #commémoration

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    De fait, à travers le rapprochement factice de dates – 1914 et 1944 – arbitrairement réunies, cet épisode mémoriel à grand spectacle a en réalité plus à voir avec une mise en scène du passé qu’avec l’histoire. Car dans le cas présent, il ne s’agit pas de faire comprendre, d’instruire, ni même de témoigner, mais de susciter dans le public – car c’en est un – avec une admiration béate pour le clinquant des parades militaires, l’adhésion au caractère inéluctable des guerres, à leur légitimité.

    Dans cette optique, le recentrage prioritaire de la commémoration sur un petit nombre d’épisodes militaires, sortis de leur contexte, au détriment du reste, n’est pas le fait du hasard. Il résulte pour une bonne part du choix, évidemment politique, qui a été fait en France, de donner au ministère de la Défense le premier rang dans l’organisation de l’épisode commémoratif, ce qui fait de lui, par exemple, le partenaire privilégié de l’Education nationale pour tout ce qui s’y rapporte.

    On notera de la même façon que la Mission du centenaire de la Première guerre mondiale se trouve placé directement sous l’autorité du secrétaire d’Etat « aux anciens combattants et à la mémoire », une titulature pour le moins curieuse qui fait des anciens combattants des guerres coloniales les dépositaires du souvenir d’épisodes historiques – les deux guerres mondiales – auxquels ils n’ont jamais participé.

    Une commémoration, finalement, pour quoi faire ? Tout simplement, banaliser les guerres du passé pour détourner hypocritement l’attention de celles qui se déroulent aujourd’hui sous nos yeux. Ici, des enfants massivement réquisitionnés se divertissent du spectacle de la guerre reconstituée ; de l’autre côté de la Méditerranée, des enfants meurent pour de vrai dans de vraies guerres.

    #guerres #commémoration un nouveau tag #culture_de_la_guerre