La crise ne rend pas les riches plus riches et les pauvres plus pauvres, sauf en France

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    • La France qui va mal est populaire et celle dont on entend la plainte est aisée. Elle croule sous l’« assommoir fiscal », paraît-il. En réalité, les impôts ont augmenté entre 2011 et 2013, dans une proportion très inférieure à la baisse enregistrée entre 2000 et 2010 [7]. L’opération de construction du ras-le-bol fiscal a réussi au-delà des espérances de ses promoteurs avec le soutien de la majeure partie des journalistes français [8]. La démagogie des baisses d’impôts n’a pas attendu longtemps avant de faire son retour, faisant passer au second plan la réponse aux besoins sociaux.

      Le Monde : retour du ras-le-bol fiscal ?
      http://www.arretsurimages.net/breves/2014-09-09/Le-Monde-retour-du-ras-le-bol-fiscal-id17897

      Finalement, on découvre que le nombre de foyers qui ont vu leurs impôts augmenter cette année a baissé : ils sont 37% contre 44% l’an passé. À l’inverse, précise le quotidien, « 35 % ont vu leur impôt baisser, contre 24,5 % en 2013. Au total, 8 % des foyers fiscaux imposables en 2013 ne le sont plus en 2014, tandis que 4 % des foyers non imposés en 2013 le sont devenus ». Mais ces contribuables n’ont – pas encore – été interrogés par Le Monde.

  • Projet » Islande : sortir de la #crise autrement
    http://www.revue-projet.com/articles/2014-08-thorsteinsson-islande-sortir-de-la-crise-autrement

    Ce choix, qui s’avéra judicieux, montre bien qu’il existe différentes options pour résoudre une crise bancaire. Rien n’oblige un État à sauver à tout prix des #banques menacées de faillite. Il peut, au contraire, en profiter pour réduire leur taille et éliminer leurs dettes toxiques. Une analyse approfondie pour décider ce qui doit être préservé est alors bienvenue. Quand un établissement fait faillite, ce n’est pas sans raison et un gouvernement doit s’assurer qu’il ne dépense pas son argent pour rien.

    Dans le cas islandais, des mesures ont été mises en place, dans un programme du FMI, pour contrôler les mouvements de capitaux. Ceci a contribué à stabiliser la monnaie et à stopper l’énorme fuite des capitaux spéculatifs qui avaient été placés en Islande par des investisseurs étrangers avant la crise. En effet, l’Islande appartient à l’Espace économique européen et le pays a adopté la plus grande partie de la législation relative au marché unique, y compris la libre circulation des capitaux.

    Pour résoudre la crise, aucune entreprise publique ni aucun service public n’ont été privatisés. À l’inverse, de nouveaux services publics ont été introduits : les soins dentaires universels pour les enfants, le large développement des #transports publics… Les emprunts dont les taux étaient liés aux devises étrangères ont été déclarés illégaux par la Cour suprême, entraînant une réduction considérable des créances pour les banques. De même, le gouvernement a engagé l’annulation de créances pour les maisons sur-hypothéquées, plusieurs mesures en faveur des personnes endettées et des réductions considérables de la dette des sociétés.

    En gros, pile poil l’inverse de ce dans quoi nos gouvernants s’entêtent, alors que chaque jour, les faits leur prouvent qu’ils ont tort.

    Un ensemble de mesures sociales à caractère incitatif a été introduit en 2011, parallèlement à l’augmentation des salaires et des prestations sociales. D’où ce constat de l’OCDE : « Les inégalités de revenus ont considérablement reculé en Islande, permettant au pays de descendre de onze places sur l’échelle des pays les plus inégalitaires et de devenir le pays de l’OCDE où le niveau d’inégalité est le plus faible. Les politiques de consolidation semblent avoir été conçues d’une manière globalement égalisatrice[2]. »

    On comprend que cela fasse peur : réduire les #inégalités !