Minorités

http://www.minorites.org

  • La culture, les pauvres, et nous, les gays | Guilhem Lautrec
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1606-la-culture-les-pauvres-et-nous-les-gays.html

    La tuerie d’Orlando, par sa violence réelle et la fausse simplicité des analyses qu’en ont servi les journaux force les gays à regarder de plus près, aussi bien collectivement qu’individuellement, les connexions existantes entre les oppressions qu’ils subissent, celles que subissent d’autres groupes sociaux et les luttes à mener pour lutter contre elles. Il faut se forcer à examiner plus précisément les liens entre les systèmes oppressifs dont nous sommes les victimes et les oppressions dont nous pouvons être nous - les agents et les arsenaux conceptuels de lutte indispensables pour envisager leurs abolitions. Ce travail est peut être d’abord celui de la mise en lumière de trois grands invisibles parmi tant d’autres. Source : (...)

  • Nous, nosotros, us, نحن, 私達 | Madjid Ben Chikh
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1595-nous-nosotros-us-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD.h

    Quand en France après près de deux ans d’une mascarade absurde la loi sur l’égalité devant le mariage des homosexuels et des hétérosexuels a été votée, contrairement aux USA, il n’y a eu aucune fête, aucune grande cérémonie, juste les tweets d’autosatisfaction d’une ministre qui s’était faite briller sur le sujet, sorte d’ersatz de Badinter, afin, peut être, de nous faire oublier tant de renoncements, droits des trans ou droit de vote des étrangers. Tant d’énergie gaspillée pour une loi qui non seulement figurait dans les propositions du candidat Hollande, et qui en plus bénéficiait dans toutes les enquêtes d’opinion d’un soutien de plus de 60%. Source : (...)

  • Minorités - après Orlando
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/parcourir/numero-191.html

    Une semaine après Orlando, c’est un besoin, celui d’exprimer notre colère. En deux ans, la situation des minorités n’a fait que se détériorer, en France comme à l’étranger. Orlando éclaire d’une manière évidente l’incompréhension française envers tout ce qui n’est pas blanc. De plus, dans tous ces textes surgissent les demandes des trans. Source : Minorités

  • #luttes - Minorités, dans le viseur n’effaçons rien.
    http://www.minorites.org/index.php/3-lagence/1608-minorites-dans-le-viseur-n-effacons-rien.html

    Tout le monde possède le DVD de Pride, ce film qui raconte la solidarité entre un groupe gay de Londres et des mineurs en grève. Vous avez vu l’interLGBT soutenir une grève ? Vous avez vu un quelconque groupe LGBT organiser une soirée pour soutenir une initiative ouvrière ?

    https://www.youtube.com/watch?v=khbz4ncVY9o

  • Du point G (dans L.G.B.T.Q.I)
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1607-du-point-g-dans-l-g-b-t-q-i.html

    Ce qu’il dit semble une évidence. Et pourtant ce que nous dit le traitement médiatique, associatif et politique du massacre d’Orlando c’est que quand on dit le mot homosexuel, c’est simple, ce que tout le monde voit, c’est un garçon gay, sortant dans les circuit parties. Et riche non ? Du genre qui plaît aux politiques, qui sortent, leur pot de miel pour les attirer, en City-trip dans leurs villes.

  • L’après #Orlando : repasser son drapeau
    http://www.minorites.org/index.php/3-lagence/1605-lapres-orlando-repasser-son-drapeau.html
    Où j’apprends un nouveau sigle - #dink - et qu’une boulette de papier, une bombe c’est la même chose.

    Dans une marrée de drapeaux arc-en-ciel, le premier ministre du Québec Philipe Couillard (dont le parti a un historique de corruption à faire pâlir certaines dictatures, à titre informatif), accompagné de ses ministres « de la diversité » (deux femmes blanches, cis et straight), s’est rendu à la vigile organisée conjointement par Fierté Montréal et le Collectif Carré Rose, sous un important dispositif de sécurité. Coupons court : un militant trans* et latino, que les organisateurs se félicitaient d’avoir invité « à faire un discours dans le but d’être le plus inclusifs possible » a lancé une boulette de papier sur le premier ministre. Prenez note, c’est important pour la suite : il a lancé une boulette de papier. Un « acte violent » pour le fondateur de Collectif Carré Rose, Louis-Alain Robitaille, « un geste qui fait reculer la cause », pour Éric Pineault, président de Fierté Montréal et carrément une « trahison » pour son vice-président.

    Cette totale désolidarisation de la soi-disant « communauté LGBT » (dont la voix médiatique est clairement mâle, cis, blanche, en santé et bien nantie) illustre à merveille l’agenda politique d’un mouvement qui a oublié Stonewall (et ses militant.es de première ligne trans, afro-américain.es et latinx), qui marche main dans la main avec un gouvernement qui mène des politiques hétérosexistes en matière de procréation assistée, qui se fout éperdument du traitement des personnes LGBTQI ailleurs dans le monde (Couillard est d’ailleurs plutôt fan de l’Arabie Saoudite)… La liste est longue, mais pour en revenir à l’incident de la boulette de papier (à laquelle la plupart des journaux mainstream et sensationnalistes continuent de référer comme « objet non identifié »), lancée par ce « jeune radical » qui s’est « abaissé au rang de tous ceux qui commettent des actes terroristes », cet « enfant soldat » autoproclamé qui eut un jour le malheur d’avoir « la haine dans les poumons », ce « coucou » qui a agi dans des « [circonstances similaires à celles dans lesquelles] le premier ministre israélien Yitzhak Rabin avait été assassiné »… Eh bien cet incident a brillamment éclipsé, à l’échelle du Québec, l’aval du forage pétrolier à l’île naturelle d’Antiscosti, l’octroi du droit d’expropriation aux pétrolières et les coupures de 242 millions en santé commandées par le premier ministre Couillard, qui par ailleurs se sentait plutôt bien ce matin-là, malgré le traumatisme de l’éventualité d’un paper cut meurtrissant sa peau de pêche.

    #québec #homonationalisme #queertrucs

  • La nation et la France postcoloniale
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1095-la-nation-et-la-france-postcoloniale.html

    La polémique sur « politique des quotas » envisagé par certains cadres de la Fédération Française de Football n’est pas terminée. L’équipe de France est, par nature, discriminante, puisque seul un petit nombre d’hommes peuvent y prétendre. Le milieu est fertile pour la ségrégation. Jusqu’au terme de « sélection nationale », qui évoque un cheptel labellisé qualité française au sein duquel le « sélectionneur » désigne les bêtes de concours les plus « méritantes ». Source : Minorités, mai 2011

  • Les Bleus, l’équipe de quelle #France ? ou la victoire posthume (ah non pardon) de Finkielkraut
    http://lemonde.fr/euro-2016/article/2016/06/02/les-bleus-l-equipe-de-quelle-france_4930696_4524739.html

    Dans un article publié par les revues Plein Droit et @Vacarme, le maître de conférences en sciences politiques précise que « l’équipe de France de #football est bien devenue le réceptacle de tous les fantasmes sur l’affaiblissement du sentiment patriotique et sur la hantise de double-nationaux “traitres à la nation” ».

    M. Blanchard s’interroge plus longuement sur la sous-représentativité des footballeurs d’origine nord-africaine en sélection tricolore, rappelant notamment qu’entre 1962, date de l’indépendance de l’Algérie, et 1994, soit la première sélection de Zinédine Zidane, un seul joueur ayant des racines algériennes – Omar Sahnoun en 1977-1978 – a évolué sous le maillot bleu.

    « La France black-blanc-beur de 1998 est un mythe », insiste le chercheur. L’obsession actuelle de la classe politique pour le patriotisme ou l’exemplarité des joueurs n’en serait que l’autre versant.

    http://lemonde.fr/euro-2016/article/2016/06/01/la-france-black-blanc-beur-de-1998-est-un-mythe_4930556_4524739.html

    La France Black-blanc, par François Bégaudeau
    http://lemonde.fr/euro-2016/article/2016/05/19/black-blanc-par-francois-begaudeau_4922575_4524739.html

    Il n’est pas écrit que la sélection doive représenter les minorités. Ce qu’on lui demande, c’est de gagner, et tant pis si cela se fait avec un échantillon de joueurs non représentatif de la totalité de l’humanité.

    Mais justement les seuls critères sportifs auraient dû conduire Deschamps à retenir Benzema et Ben Arfa, les deux joueurs français les plus doués de leur génération, bien que le second n’ait pas fait preuve de l’exceptionnelle constance du premier, avant-centre titulaire du plus grand club du monde depuis six ans.

    D’autres paramètres ont prédominé. Ce n’est pas nous qui faisons une fixette sur le sujet, c’est eux. C’est Manuel Valls, qui, alors qu’on ne lui demandait rien, a fait savoir qu’il s’opposait à la participation de Benzema à la fête. C’est son impayable ministre des sports qui, entre une sortie sur les prières à la mi-temps dans les vestiaires de banlieue et une autre sur les footballeuses voilées, a jugé ­préférable que le néodélinquant madrilène restât à la maison en juin.

    #race #racisme #identité_culturelle #football

    Rappel (2005) :

    « On nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est “black blanc beur”, en fait aujourd’hui elle est “black black black”, ce qui fait ricaner toute l’Europe. Si on fait une telle remarque en France, on va en prison, mais c’est quand même intéressant que l’équipe de France de football soit composée presque uniquement de joueurs noirs. »

    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2005-11-23-Qui-a-dit

    • Une petite nuance tout de même :
      le foot est un sport collectif, ce qu’on oublie trop souvent dans cette époque de glorification de la performance individuelle.
      Aussi bien savoir dribbler est une chose, mais l’apport global au groupe en est une autre.
      Cantona et Anelka, des joueurs les plus doués de leur génération, ont été écartés de l’équipe de France pour des problèmes disciplinaires. On peut parler de Ribéry aussi.
      Benzema est certes doué, mais a moins brillé en équipe de France que dans ses clubs. Et surtout il est impliqué dans une affaire de malveillance grave envers un coéquipier, ce qui dans un groupe peut nuire durablement au maintien d’un bon climat de confiance. Faudrait vérifier les stats, mais ce n’est peut être pas un hasard si l’Equipe de France marque plus de buts lorsqu’il ne joue pas.
      Ben Arfa avait aussi des problèmes de comportement dès le centre formation. Il s’est peut être assagi dans son club, mais les dernières polémiques sont encore assez récentes.
      J’apprécie pas spécialement Deschamps comme entraineur et j’ai pas envie de prendre sa défense. Mais son discours consistant à dire qu’il voulu construire une équipe sur la durée me semble cohérent et pertinent.
      Oui une bonne partie du pays est raciste (Valls en tête) et en veut viscéralement à Benzema de ne pas marquer son allégeance au drapeau français avec son attitude jugée nonchalante et en ne chantant pas la Marseillaise.
      Mais y a aussi une partie du pays qui est attachée aux valeurs collectives et qui comme moi ne comprendrait pas qu’on mette dans une équipe des individus qui ne vont pas dans le sens du collectif, juste parce qu’ils sont « techniquement » plus doués que les autres.

    • Et donc l’article d’Emmanuel Blanchard, « tenue correcte exigée »
      http://www.vacarme.org/article2896.html

      France, Euro 2016. Alors que les Bleus sont souvent présentés comme le modèle même de « l’intégration » française, une généalogie de l’équipe de France dévoile une toute autre réalité. Comme le remarque ici Emmanuel Blanchard, l’équipe de France n’a jamais été aussi « Black-Blanc-Beur » qu’on a voulu le dire.

      Sans oublier, @isskein, le « Plein droit » où est parue une première version de cet article, in. « Sportifs immigrés : le revers de la médaille »
      http://www.gisti.org/spip.php?article5308

      Et @mona a ressorti ce texte « La nation et la France postcoloniale »
      http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1095-la-nation-et-la-france-postcoloniale.html

      La polémique sur « politique des quotas » envisagé par certains cadres de la Fédération Française de Football n’est pas terminée. L’équipe de France est, par nature, discriminante, puisque seul un petit nombre d’hommes peuvent y prétendre. Le milieu est fertile pour la ségrégation. Jusqu’au terme de « sélection nationale », qui évoque un cheptel labellisé qualité française au sein duquel le « sélectionneur » désigne les bêtes de concours les plus « méritantes ».

  • Faut-il laisser Grindr au placard ?
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1573-faut-il-laisser-grindr-au-placard.html

    Oh, Grindr. Une success story 2.0, un conte moderne comme on les aime. Plus de six millions d’utilisateurs répartis dans à peu près tous les pays du monde (et encore, les nombres datent de l’année dernière), des fans qui écrivent des bouquins, des articles en veux-tu en voilà, une websérie et maintenant même une comédie musicale. Le Paradis Pédé Portatif n’en finit plus de faire couler de l’encre et, au delà des admirateurs et des sites communautaires, trouve aussi sa place dans les médias généralistes : Slate en parle. The Guardian en parle. Le Monde en parle. La série Girls en parle. France Culture en parle. Même Le Figaro en parle, c’est dire. Ainsi, les médias font du gay-friendly à (très) peu de frais, les auditeurs-téléspectateurs-lecteurs « progressistes » enviant ces joyeux pédés qui copulent du (...)

  • Gardien de la culture
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1568-gardien-de-la-culture.html

    Ma génération, celle des baby boomers, est modelée par l’idéologie. Nous avons grandi à travers les années 60 et 70 avec l’espoir d’un monde meilleur et, dans une certaine manière, ce monde EST réellement meilleur. Des pays entiers souffrent moins de faim ou de maladies et débordent d’énergie. Mais notre génération porte dans sa mémoire le souvenir de nombreuses luttes et réussites et ce documentaire en est un des témoignages. Peut-être que notre époque est le résultat du décalage vers d’autres régions du monde pour y chercher le futur. Peut-être que les nouvelles générations ne veulent pas s’engager. Ou peut-être notre temps est celui qui se trouve entre deux vagues et qu’un cycle est à naître. D’ailleurs, il est peut-être déjà né, mais nous ne le voyons pas encore. Source : (...)

  • Iannis Tsarouchis, l’œil allumé
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1567-iannis-tsarouchis-l-%EF%BF%BD-il-allume.html

    Lorsque j’eus passé mon bac, mes parents me firent un beau cadeau : un solex de luxe, celui peint en blanc. Je le méritais bien, j’avais surmonté un moment très dur : une crise maniaque en deux épisodes avec deux internements à répétition de quelques mois en HP. Après ça, avoir le bac avec mention (malgré des notes de math et de physique catastrophiques) tenait du miracle. Je ne sais plus comment, sans doute à la Cinémathèque, j’avais rencontré une jeune fille, un peu vendeuse en librairie, un peu théâtreuse ; nous nous faisions dans son studio des nuits blanches innocentes platoniques et exaltées, à parler poésie et cinéma, de tout et rien. Elle avait un visage de fée à la Monelle Valentin, elle était gracieuse. Elle me fit un joli cadeau : un diadème en laiton doré style 1880, qu’elle avait trouvé dans (...)

  • Ni rire de tout, ni rire avec tout le monde
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1569-ni-rire-de-tout-ni-rire-avec-tout-le-monde.html

    La poilade générale est terminée. Tant mieux. Ce temps d’avant, ce temps de mecs moustachus qui résistaient au pouvoir en faisant des blagues sur les putes, les pédés et les bourgeois – s’il a jamais existé – n’a historiquement plus de raison d’être. Alors peut-être qu’un jour, quand on aura guéri le cancer, et que les corps humains auront été remplacés par des gros bouts silicone sensori-moteurs, on pourra rire de tout avec tout le monde parce que plus rien ne sera grave. En attendant, on gagnerait à se sortir du crâne le leitmotiv que l’« on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ». J’ai vu trop de débats à la télé qui justifiaient qu’on dise tout et n’importe quoi au nom de ce seul précepte. Les comiques français tentent coûte que coûte de démontrer que Desproges avait raison. Et ils prouvent (...)

  • Arme de domination masculine
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1565-arme-de-domination-masculine.html

    Peut-on à partir d’une expérience personnelle, aussi douloureuse soit-elle, extrapoler sur de l’universel ? Ce texte n’a pas cette prétention ni cette vocation. Mais il arrive que des incidents de notre petite histoire résonnent avec des plus grands mouvements auxquels on assiste impuissants. Dans la genèse de Minorités, il y avait cette idée de pouvoir exprimer des points de vue à partir de son vécu, ce qui n’est pas l’apanage en règle général du journalisme, mais exige un léger décalage et un engagement dans son texte. C’est peut-être cet aspect qui a fait qu’écrire pour Minorités se révélait difficile, parce qu’il fallait se livrer. J’avais ce texte en brouillon depuis plusieurs semaines quand Didier Lestrade a annoncé la fin prochaine de Minorités. Je n’avais plus d’excuses, il fallait y aller ! (...)

  • Mandela ou l’absence
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1551-mandela-ou-l-absence.html

    Avec Didier Lestrade, nous sommes allés il y a quelques années en reportage en Afrique-du-Sud, un des premiers pays à avoir ouvert le mariage aux couples du même sexe, dès 2006. C’est d’ailleurs pendant ce voyage qu’a germé l’idée de faire repartir le site de Minorités, alors rendu obsolète par Google News, mais ça c’est une autre histoire. Nous y avons mené beaucoup d’interviews, la plupart dans le Gauteng, à la recherche d’explications sur le « miracle » sud-africain. Une grande partie de nos trouvailles a été publiée à l’époque dans Têtu (bien avant qu’il vire en un magazine pour idiotes superficielles). Il y a eu quelques personnages importants dans cette histoire exemplaire, mais le nom qui revenait le plus régulièrement était celui de Nelson Mandela. Source : (...)

    • Vu l’état d’avancement de nos sociétés, être créatif, moral, tolérant et spontané devrait être une obligation pour nos chefs d’État. Ce sont des qualités qu’on demande de façon standard aux enseignants, par exemple, et on ne peut pas dire qu’ils sont richement récompensés pour cela. Pourquoi ne devrait-on pas pouvoir exiger la même chose de nos dirigeants politiques, intellectuels et économiques ?

      Elle est là, la vraie question soulevée par la vie de Mandela : si un homme emprisonné, humilié, laminé par une dictature raciste a pu accéder à la sainteté, tendre la main en tant qu’homme noir hétérosexuel aux Blancs, aux femmes et aux homos, comment se fait-il que nos élites, pourtant choyées depuis le berceau, n’ont pas pu dépasser les premiers étages de la pyramide des besoins de Maslow et ont eu tant de mal à imaginer l’égalité homos-hétéros, des moyens de lutter contre le racisme et le sexisme ? Pourquoi la seule personne qui a vraiment tenu tête aux élus homophobes lors du « débat » sur le mariage pour tous est-elle une femme noire, issue d’une famille nombreuse pauvre de Guyane et non pas ces hommes blancs hétérosexuels issus de l’élite parisienne, programmés à justement pouvoir atteindre plus facilement le haut de la pyramide de Maslow ?

    • @fil
      la partie que tu relève me fait pensé aux affaires de « bizutages » qui ont à mon avis une fonction très importante dans la déshumanisation des « élites » via les « grandes écoles » qui brident la créativité, la moralité, la tolérance et la spontanéité pour couper tout ce qui depasse des rangs.

      voire par exemple l’ecole des mines qui a fait parlé d’elle recemment
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/22/mourir-aux-mines_3518991_3224.html

  • La santé des gays intéresse-t-elle Marisol Touraine ?
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1547-la-sante-des-gays-interesse-t-elle-marisol-touraine.html

    Dans la lutte contre le sida, on aime bien les anniversaires, pour se souvenir et mettre en perspective le présent. En 2013, ce sont les 30 ans de la découverte du VIH par l’équipe de l’Institut Pasteur dirigée par Luc Montagnier, dont faisaient partie Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi, et les 25 ans de l’ANRS . Ce sont aussi les 30 ans des « Principes de Denver » qui posèrent les bases de l’activisme sida, dont on n’a probablement pas assez parlé cette année. Le Premier décembre, ce seront les 20 ans de l’opération de la capote sur l’obélisque. En 2014, on célèbrera notamment les 30 ans de AIDES, les 25 ans d’Act Up-Paris et les 20 ans de l’association Sidaction en même temps que du premier événement télévisuel éponyme. Ce seront aussi les 20 ans du principe GIPA pour Greater (...)

  • Cathos/LGBT — Communautés en miroir
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1542-cathos-lgbt-%E2-communautes-en-miroir.html

    Non, promis, on ne va pas parler du mariage. Enfin, pas vraiment. Pourtant, ce papier commence il y a un an, quand le sujet se met à faire la Une de la presse suite aux manifs de Kiwitas et de l’association-au-nom-imprononçable de Mme Tellenne. L’égalité des droits, telle que la conçoit le gouvernement Hollande — Ayrault, passe par la réforme du mariage. Cela hérisse le poil des cathos. Pendant un an (et ça continue, en fait), on va les voir partout : sur les plateaux de télés, sur le pavé parisien, sur les Champs Élysées — malgré les ordres du pouvoir, place Vendôme, place de la Concorde, devant les tribunaux, à chaque sortie d’un(e) ministre. Impossible de louper leur petits drapeaux roses et bleus agités par de petits groupes très remontés, ou leurs sit-in-à-bougies les soirs où la météo est clémente.

    #
    #minorités

  • http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1536-le-pere-fouettard-la-colere-et-les-privileges.html

    (et aussi : http://www.slate.fr/tribune/79881/le-pen-racisme-pays-bas-Zwarte-Piet-Christiane-Taubira-minorites)

    Cette semaine, Marine Le Pen vient aux Pays-Bas rendre visite à Geert Wilders. La presse néerlandaise est au bord de l’hystérie et je passe mon temps libre à répondre aux journalistes, vu que l’année dernière j’avais sorti Marine ne perd pas le Nord, mon bouquin sur les échanges idéologiques, rhétoriques et humains entre les différents partis d’extrême droite d’Europe du Nord, FN inclus. Le but principal de cette visite est probablement de construire un groupe au Parlement européen après les prochaines élections, et de voir comment ils peuvent collaborer avec la droite néo-libérale. Cette visite a lieu justement au moment où, dans les deux pays, les électeurs d’extrême-droite sont en train d’occuper massivement le paysage médiatique. En France, il y a le mouvement contre le mariage pour tous, violemment anti-Taubira et difficile à distinguer des bonnets rouges, alors qu’aux Pays-Bas, la polémique autour de la Saint-Nicolas a des effets similaires. Je pense qu’il est donc grand temps de creuser la question.

    #discriminations #zwarte-piet #le-pen #fn #racisme #hollande #pays-bas #taubira

    • L’autre hypothèse, à laquelle je crois beaucoup plus, est celle des privilèges de naissance. La question des privilèges des hommes blancs hétérosexuels fortunés est un classique, à la fois parce qu’elle a été largement analysée par les féministes et les théoriciens des études ethniques, mais aussi parce qu’elle reste niée contre toute évidence par ceux qui en profitent le plus, c’est-à-dire les hommes blancs hétérosexuels fortunés.

      Cette question des privilèges est intéressante, parce que ce sont ceux qui en ont le moins qui y tiennent le plus. Les working class anglais sont d’autant plus racistes que leur privilège de blancs est bien la seule chose qui les distingue de leurs collègues noirs, tout aussi exploités et méprisés. Les prolos homophobes sont d’autant plus attachés à leurs privilèges d’hétérosexuels que c’est bien un des seuls dont ils peuvent encore jouir en 2013.

      (oui, ok, cet article a été moultement seenthisé avant que je ne le fasse... et alors ? :P )

  • Adèle bleu sec — lesbiennes en mode mineur
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1534-adele-bleu-sec-%EF%BF%BD-lesbiennes-en-mode-mineur.html

    Osons d’entrée cette donnée, je n’ai pas vu La vie d’Adèle. Et je n’ai pas l’intention de la voir. Pour des raisons qui me sont très personnelles et n’ont pas grand-chose à voir avec les polémiques. Il se trouve que je suis plutôt adepte d’un cinéma fondé sur l’art de l’ellipse aux antipodes de la méthode Kechiche. Qui plus est, là encore à titre individuel, si un scénario mettant en scène des lesbiennes adultes assumant leur sexualité m’aurait sans doute intriguée, je suis lasse des histoires d’enfants (...)

  • Tombeau pour W.B. ou comment la lecture de Dustan m’a aidé à rester séronégatif
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1508-tombeau-pour-w-b-ou-comment-la-lecture-de-dustan-m-a-aide-a-rester-s

    Pour moi, The Cure, The Metro, The Smiths, tout ça se passait dans le Kentucky. J’y avais appris le français jeune, à partir de dix ans, grâce à une certaine Madame Charron, une prof qui avait une énergie formidable et qui nous tirait les oreilles en cours s’il nous arrivait d’oublier de conjuguer nos verbes. Je être provoquait une ire qu’elle jouait à l’excès avec un sourire malicieux. J’ai donc appris à dire systématiquement Je suis. Ca faisait du bien de savoir que j’étais dans une autre langue, (...)

  • Vie de merde, bouffe de merde, corps de pauvres
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/716-vie-de-merde-bouffe-de-merde-corps-de-pauvres.html

    Un des bouquins essentiels de la décennie dont j’ai déjà parlé dans la Revue n°10 de Minorités est The Spirit Level, Why More Equal Societies Almost Always Do Better de Richard Wilkinson et Kate Picket. On y découvre un lien statistique direct entre les maladies et les #inégalités. Pour résumer rapidement, plus une société est inégale, plus les gens sont gros, dépressifs et violents. Plus une société est égalitaire, plus ses membres contrôlent leur propre vie : moins de #criminalité, moins de #violences, moins d’adolescentes enceintes, moins de #viols, moins d’#obésité, moins de #maladies, moins d’extrême-droite...
     
    Notre couple de sociologues anglais avoue cependant ne pas pouvoir vraiment expliquer dans les détails comment cela est possible : tout montre que les inégalités sont un facteur de #stress individuel et collectif qui a des conséquences dramatiques, mais ils ne parviennent pas vraiment à mettre la main sur des articles scientifiques qui expliqueraient pourquoi vivre dans une société inégalitaire produit de l’obésité.
     
    Finalement, je suis tombé sur un article de chercheurs, repris ensuite dans Slate, qui ont réussi à démontrer quelque chose de vraiment intéressant : l’obésité n’a pas de lien direct prouvable avec la quantité de nourriture ingérée, et elle n’est pas la cause de toutes les maladies en général associées à un important surpoids. L’obésité est en fait un symptôme d’empoisonnement alimentaire.
    Pour résumer, le corps humain se protège de la nourriture de merde en stockant les éléments qu’il ne sait pas dégrader ou transformer à l’extérieur du corps, dans la couche de gras externe. Plus on mange de la merde, plus on se retrouve à dégouliner de gras sur le ventre, les seins et les fesses. Et puis, au bout d’un dizaine d’années, quand le corps n’arrive plus à se défendre et n’arrive plus à stocker toutes ces horreurs dans le gras externe, les organes internes sont touchés, et les maladies associées à l’obésité se font sentir.