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  • La culture, les pauvres, et nous, les gays | Guilhem Lautrec
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1606-la-culture-les-pauvres-et-nous-les-gays.html

    La tuerie d’Orlando, par sa violence réelle et la fausse simplicité des analyses qu’en ont servi les journaux force les gays à regarder de plus près, aussi bien collectivement qu’individuellement, les connexions existantes entre les oppressions qu’ils subissent, celles que subissent d’autres groupes sociaux et les luttes à mener pour lutter contre elles. Il faut se forcer à examiner plus précisément les liens entre les systèmes oppressifs dont nous sommes les victimes et les oppressions dont nous pouvons être nous - les agents et les arsenaux conceptuels de lutte indispensables pour envisager leurs abolitions. Ce travail est peut être d’abord celui de la mise en lumière de trois grands invisibles parmi tant d’autres. Source : (...)

  • Nous, nosotros, us, نحن, 私達 | Madjid Ben Chikh
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1595-nous-nosotros-us-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD-%EF%BF%BD.h

    Quand en France après près de deux ans d’une mascarade absurde la loi sur l’égalité devant le mariage des homosexuels et des hétérosexuels a été votée, contrairement aux USA, il n’y a eu aucune fête, aucune grande cérémonie, juste les tweets d’autosatisfaction d’une ministre qui s’était faite briller sur le sujet, sorte d’ersatz de Badinter, afin, peut être, de nous faire oublier tant de renoncements, droits des trans ou droit de vote des étrangers. Tant d’énergie gaspillée pour une loi qui non seulement figurait dans les propositions du candidat Hollande, et qui en plus bénéficiait dans toutes les enquêtes d’opinion d’un soutien de plus de 60%. Source : (...)

  • Minorités - après Orlando
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/parcourir/numero-191.html

    Une semaine après Orlando, c’est un besoin, celui d’exprimer notre colère. En deux ans, la situation des minorités n’a fait que se détériorer, en France comme à l’étranger. Orlando éclaire d’une manière évidente l’incompréhension française envers tout ce qui n’est pas blanc. De plus, dans tous ces textes surgissent les demandes des trans. Source : Minorités

  • Du point G (dans L.G.B.T.Q.I)
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1607-du-point-g-dans-l-g-b-t-q-i.html

    Ce qu’il dit semble une évidence. Et pourtant ce que nous dit le traitement médiatique, associatif et politique du massacre d’Orlando c’est que quand on dit le mot homosexuel, c’est simple, ce que tout le monde voit, c’est un garçon gay, sortant dans les circuit parties. Et riche non ? Du genre qui plaît aux politiques, qui sortent, leur pot de miel pour les attirer, en City-trip dans leurs villes.

  • La nation et la France postcoloniale
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1095-la-nation-et-la-france-postcoloniale.html

    La polémique sur « politique des quotas » envisagé par certains cadres de la Fédération Française de Football n’est pas terminée. L’équipe de France est, par nature, discriminante, puisque seul un petit nombre d’hommes peuvent y prétendre. Le milieu est fertile pour la ségrégation. Jusqu’au terme de « sélection nationale », qui évoque un cheptel labellisé qualité française au sein duquel le « sélectionneur » désigne les bêtes de concours les plus « méritantes ». Source : Minorités, mai 2011

  • Les Bleus, l’équipe de quelle #France ? ou la victoire posthume (ah non pardon) de Finkielkraut
    http://lemonde.fr/euro-2016/article/2016/06/02/les-bleus-l-equipe-de-quelle-france_4930696_4524739.html

    Dans un article publié par les revues Plein Droit et @Vacarme, le maître de conférences en sciences politiques précise que « l’équipe de France de #football est bien devenue le réceptacle de tous les fantasmes sur l’affaiblissement du sentiment patriotique et sur la hantise de double-nationaux “traitres à la nation” ».

    M. Blanchard s’interroge plus longuement sur la sous-représentativité des footballeurs d’origine nord-africaine en sélection tricolore, rappelant notamment qu’entre 1962, date de l’indépendance de l’Algérie, et 1994, soit la première sélection de Zinédine Zidane, un seul joueur ayant des racines algériennes – Omar Sahnoun en 1977-1978 – a évolué sous le maillot bleu.

    « La France black-blanc-beur de 1998 est un mythe », insiste le chercheur. L’obsession actuelle de la classe politique pour le patriotisme ou l’exemplarité des joueurs n’en serait que l’autre versant.

    http://lemonde.fr/euro-2016/article/2016/06/01/la-france-black-blanc-beur-de-1998-est-un-mythe_4930556_4524739.html

    La France Black-blanc, par François Bégaudeau
    http://lemonde.fr/euro-2016/article/2016/05/19/black-blanc-par-francois-begaudeau_4922575_4524739.html

    Il n’est pas écrit que la sélection doive représenter les minorités. Ce qu’on lui demande, c’est de gagner, et tant pis si cela se fait avec un échantillon de joueurs non représentatif de la totalité de l’humanité.

    Mais justement les seuls critères sportifs auraient dû conduire Deschamps à retenir Benzema et Ben Arfa, les deux joueurs français les plus doués de leur génération, bien que le second n’ait pas fait preuve de l’exceptionnelle constance du premier, avant-centre titulaire du plus grand club du monde depuis six ans.

    D’autres paramètres ont prédominé. Ce n’est pas nous qui faisons une fixette sur le sujet, c’est eux. C’est Manuel Valls, qui, alors qu’on ne lui demandait rien, a fait savoir qu’il s’opposait à la participation de Benzema à la fête. C’est son impayable ministre des sports qui, entre une sortie sur les prières à la mi-temps dans les vestiaires de banlieue et une autre sur les footballeuses voilées, a jugé ­préférable que le néodélinquant madrilène restât à la maison en juin.

    #race #racisme #identité_culturelle #football

    Rappel (2005) :

    « On nous dit que l’équipe de France est adorée par tous parce qu’elle est “black blanc beur”, en fait aujourd’hui elle est “black black black”, ce qui fait ricaner toute l’Europe. Si on fait une telle remarque en France, on va en prison, mais c’est quand même intéressant que l’équipe de France de football soit composée presque uniquement de joueurs noirs. »

    http://www.monde-diplomatique.fr/carnet/2005-11-23-Qui-a-dit

    • Une petite nuance tout de même :
      le foot est un sport collectif, ce qu’on oublie trop souvent dans cette époque de glorification de la performance individuelle.
      Aussi bien savoir dribbler est une chose, mais l’apport global au groupe en est une autre.
      Cantona et Anelka, des joueurs les plus doués de leur génération, ont été écartés de l’équipe de France pour des problèmes disciplinaires. On peut parler de Ribéry aussi.
      Benzema est certes doué, mais a moins brillé en équipe de France que dans ses clubs. Et surtout il est impliqué dans une affaire de malveillance grave envers un coéquipier, ce qui dans un groupe peut nuire durablement au maintien d’un bon climat de confiance. Faudrait vérifier les stats, mais ce n’est peut être pas un hasard si l’Equipe de France marque plus de buts lorsqu’il ne joue pas.
      Ben Arfa avait aussi des problèmes de comportement dès le centre formation. Il s’est peut être assagi dans son club, mais les dernières polémiques sont encore assez récentes.
      J’apprécie pas spécialement Deschamps comme entraineur et j’ai pas envie de prendre sa défense. Mais son discours consistant à dire qu’il voulu construire une équipe sur la durée me semble cohérent et pertinent.
      Oui une bonne partie du pays est raciste (Valls en tête) et en veut viscéralement à Benzema de ne pas marquer son allégeance au drapeau français avec son attitude jugée nonchalante et en ne chantant pas la Marseillaise.
      Mais y a aussi une partie du pays qui est attachée aux valeurs collectives et qui comme moi ne comprendrait pas qu’on mette dans une équipe des individus qui ne vont pas dans le sens du collectif, juste parce qu’ils sont « techniquement » plus doués que les autres.

    • Et donc l’article d’Emmanuel Blanchard, « tenue correcte exigée »
      http://www.vacarme.org/article2896.html

      France, Euro 2016. Alors que les Bleus sont souvent présentés comme le modèle même de « l’intégration » française, une généalogie de l’équipe de France dévoile une toute autre réalité. Comme le remarque ici Emmanuel Blanchard, l’équipe de France n’a jamais été aussi « Black-Blanc-Beur » qu’on a voulu le dire.

      Sans oublier, @isskein, le « Plein droit » où est parue une première version de cet article, in. « Sportifs immigrés : le revers de la médaille »
      http://www.gisti.org/spip.php?article5308

      Et @mona a ressorti ce texte « La nation et la France postcoloniale »
      http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1095-la-nation-et-la-france-postcoloniale.html

      La polémique sur « politique des quotas » envisagé par certains cadres de la Fédération Française de Football n’est pas terminée. L’équipe de France est, par nature, discriminante, puisque seul un petit nombre d’hommes peuvent y prétendre. Le milieu est fertile pour la ségrégation. Jusqu’au terme de « sélection nationale », qui évoque un cheptel labellisé qualité française au sein duquel le « sélectionneur » désigne les bêtes de concours les plus « méritantes ».

  • Faut-il laisser Grindr au placard ?
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1573-faut-il-laisser-grindr-au-placard.html

    Oh, Grindr. Une success story 2.0, un conte moderne comme on les aime. Plus de six millions d’utilisateurs répartis dans à peu près tous les pays du monde (et encore, les nombres datent de l’année dernière), des fans qui écrivent des bouquins, des articles en veux-tu en voilà, une websérie et maintenant même une comédie musicale. Le Paradis Pédé Portatif n’en finit plus de faire couler de l’encre et, au delà des admirateurs et des sites communautaires, trouve aussi sa place dans les médias généralistes : Slate en parle. The Guardian en parle. Le Monde en parle. La série Girls en parle. France Culture en parle. Même Le Figaro en parle, c’est dire. Ainsi, les médias font du gay-friendly à (très) peu de frais, les auditeurs-téléspectateurs-lecteurs « progressistes » enviant ces joyeux pédés qui copulent du (...)

  • Gardien de la culture
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1568-gardien-de-la-culture.html

    Ma génération, celle des baby boomers, est modelée par l’idéologie. Nous avons grandi à travers les années 60 et 70 avec l’espoir d’un monde meilleur et, dans une certaine manière, ce monde EST réellement meilleur. Des pays entiers souffrent moins de faim ou de maladies et débordent d’énergie. Mais notre génération porte dans sa mémoire le souvenir de nombreuses luttes et réussites et ce documentaire en est un des témoignages. Peut-être que notre époque est le résultat du décalage vers d’autres régions du monde pour y chercher le futur. Peut-être que les nouvelles générations ne veulent pas s’engager. Ou peut-être notre temps est celui qui se trouve entre deux vagues et qu’un cycle est à naître. D’ailleurs, il est peut-être déjà né, mais nous ne le voyons pas encore. Source : (...)

  • Iannis Tsarouchis, l’œil allumé
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1567-iannis-tsarouchis-l-%EF%BF%BD-il-allume.html

    Lorsque j’eus passé mon bac, mes parents me firent un beau cadeau : un solex de luxe, celui peint en blanc. Je le méritais bien, j’avais surmonté un moment très dur : une crise maniaque en deux épisodes avec deux internements à répétition de quelques mois en HP. Après ça, avoir le bac avec mention (malgré des notes de math et de physique catastrophiques) tenait du miracle. Je ne sais plus comment, sans doute à la Cinémathèque, j’avais rencontré une jeune fille, un peu vendeuse en librairie, un peu théâtreuse ; nous nous faisions dans son studio des nuits blanches innocentes platoniques et exaltées, à parler poésie et cinéma, de tout et rien. Elle avait un visage de fée à la Monelle Valentin, elle était gracieuse. Elle me fit un joli cadeau : un diadème en laiton doré style 1880, qu’elle avait trouvé dans (...)

  • Ni rire de tout, ni rire avec tout le monde
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1569-ni-rire-de-tout-ni-rire-avec-tout-le-monde.html

    La poilade générale est terminée. Tant mieux. Ce temps d’avant, ce temps de mecs moustachus qui résistaient au pouvoir en faisant des blagues sur les putes, les pédés et les bourgeois – s’il a jamais existé – n’a historiquement plus de raison d’être. Alors peut-être qu’un jour, quand on aura guéri le cancer, et que les corps humains auront été remplacés par des gros bouts silicone sensori-moteurs, on pourra rire de tout avec tout le monde parce que plus rien ne sera grave. En attendant, on gagnerait à se sortir du crâne le leitmotiv que l’« on peut rire de tout mais pas avec n’importe qui ». J’ai vu trop de débats à la télé qui justifiaient qu’on dise tout et n’importe quoi au nom de ce seul précepte. Les comiques français tentent coûte que coûte de démontrer que Desproges avait raison. Et ils prouvent (...)

  • Arme de domination masculine
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1565-arme-de-domination-masculine.html

    Peut-on à partir d’une expérience personnelle, aussi douloureuse soit-elle, extrapoler sur de l’universel ? Ce texte n’a pas cette prétention ni cette vocation. Mais il arrive que des incidents de notre petite histoire résonnent avec des plus grands mouvements auxquels on assiste impuissants. Dans la genèse de Minorités, il y avait cette idée de pouvoir exprimer des points de vue à partir de son vécu, ce qui n’est pas l’apanage en règle général du journalisme, mais exige un léger décalage et un engagement dans son texte. C’est peut-être cet aspect qui a fait qu’écrire pour Minorités se révélait difficile, parce qu’il fallait se livrer. J’avais ce texte en brouillon depuis plusieurs semaines quand Didier Lestrade a annoncé la fin prochaine de Minorités. Je n’avais plus d’excuses, il fallait y aller ! (...)

  • Mandela ou l’absence
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1551-mandela-ou-l-absence.html

    Avec Didier Lestrade, nous sommes allés il y a quelques années en reportage en Afrique-du-Sud, un des premiers pays à avoir ouvert le mariage aux couples du même sexe, dès 2006. C’est d’ailleurs pendant ce voyage qu’a germé l’idée de faire repartir le site de Minorités, alors rendu obsolète par Google News, mais ça c’est une autre histoire. Nous y avons mené beaucoup d’interviews, la plupart dans le Gauteng, à la recherche d’explications sur le « miracle » sud-africain. Une grande partie de nos trouvailles a été publiée à l’époque dans Têtu (bien avant qu’il vire en un magazine pour idiotes superficielles). Il y a eu quelques personnages importants dans cette histoire exemplaire, mais le nom qui revenait le plus régulièrement était celui de Nelson Mandela. Source : (...)

    • Vu l’état d’avancement de nos sociétés, être créatif, moral, tolérant et spontané devrait être une obligation pour nos chefs d’État. Ce sont des qualités qu’on demande de façon standard aux enseignants, par exemple, et on ne peut pas dire qu’ils sont richement récompensés pour cela. Pourquoi ne devrait-on pas pouvoir exiger la même chose de nos dirigeants politiques, intellectuels et économiques ?

      Elle est là, la vraie question soulevée par la vie de Mandela : si un homme emprisonné, humilié, laminé par une dictature raciste a pu accéder à la sainteté, tendre la main en tant qu’homme noir hétérosexuel aux Blancs, aux femmes et aux homos, comment se fait-il que nos élites, pourtant choyées depuis le berceau, n’ont pas pu dépasser les premiers étages de la pyramide des besoins de Maslow et ont eu tant de mal à imaginer l’égalité homos-hétéros, des moyens de lutter contre le racisme et le sexisme ? Pourquoi la seule personne qui a vraiment tenu tête aux élus homophobes lors du « débat » sur le mariage pour tous est-elle une femme noire, issue d’une famille nombreuse pauvre de Guyane et non pas ces hommes blancs hétérosexuels issus de l’élite parisienne, programmés à justement pouvoir atteindre plus facilement le haut de la pyramide de Maslow ?

    • @fil
      la partie que tu relève me fait pensé aux affaires de « bizutages » qui ont à mon avis une fonction très importante dans la déshumanisation des « élites » via les « grandes écoles » qui brident la créativité, la moralité, la tolérance et la spontanéité pour couper tout ce qui depasse des rangs.

      voire par exemple l’ecole des mines qui a fait parlé d’elle recemment
      http://www.lemonde.fr/societe/article/2013/11/22/mourir-aux-mines_3518991_3224.html

  • La santé des gays intéresse-t-elle Marisol Touraine ?
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1547-la-sante-des-gays-interesse-t-elle-marisol-touraine.html

    Dans la lutte contre le sida, on aime bien les anniversaires, pour se souvenir et mettre en perspective le présent. En 2013, ce sont les 30 ans de la découverte du VIH par l’équipe de l’Institut Pasteur dirigée par Luc Montagnier, dont faisaient partie Jean-Claude Chermann et Françoise Barré-Sinoussi, et les 25 ans de l’ANRS . Ce sont aussi les 30 ans des « Principes de Denver » qui posèrent les bases de l’activisme sida, dont on n’a probablement pas assez parlé cette année. Le Premier décembre, ce seront les 20 ans de l’opération de la capote sur l’obélisque. En 2014, on célèbrera notamment les 30 ans de AIDES, les 25 ans d’Act Up-Paris et les 20 ans de l’association Sidaction en même temps que du premier événement télévisuel éponyme. Ce seront aussi les 20 ans du principe GIPA pour Greater (...)

  • Cathos/LGBT — Communautés en miroir
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1542-cathos-lgbt-%E2-communautes-en-miroir.html

    Non, promis, on ne va pas parler du mariage. Enfin, pas vraiment. Pourtant, ce papier commence il y a un an, quand le sujet se met à faire la Une de la presse suite aux manifs de Kiwitas et de l’association-au-nom-imprononçable de Mme Tellenne. L’égalité des droits, telle que la conçoit le gouvernement Hollande — Ayrault, passe par la réforme du mariage. Cela hérisse le poil des cathos. Pendant un an (et ça continue, en fait), on va les voir partout : sur les plateaux de télés, sur le pavé parisien, sur les Champs Élysées — malgré les ordres du pouvoir, place Vendôme, place de la Concorde, devant les tribunaux, à chaque sortie d’un(e) ministre. Impossible de louper leur petits drapeaux roses et bleus agités par de petits groupes très remontés, ou leurs sit-in-à-bougies les soirs où la météo est clémente.

    #
    #minorités

  • http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1536-le-pere-fouettard-la-colere-et-les-privileges.html

    (et aussi : http://www.slate.fr/tribune/79881/le-pen-racisme-pays-bas-Zwarte-Piet-Christiane-Taubira-minorites)

    Cette semaine, Marine Le Pen vient aux Pays-Bas rendre visite à Geert Wilders. La presse néerlandaise est au bord de l’hystérie et je passe mon temps libre à répondre aux journalistes, vu que l’année dernière j’avais sorti Marine ne perd pas le Nord, mon bouquin sur les échanges idéologiques, rhétoriques et humains entre les différents partis d’extrême droite d’Europe du Nord, FN inclus. Le but principal de cette visite est probablement de construire un groupe au Parlement européen après les prochaines élections, et de voir comment ils peuvent collaborer avec la droite néo-libérale. Cette visite a lieu justement au moment où, dans les deux pays, les électeurs d’extrême-droite sont en train d’occuper massivement le paysage médiatique. En France, il y a le mouvement contre le mariage pour tous, violemment anti-Taubira et difficile à distinguer des bonnets rouges, alors qu’aux Pays-Bas, la polémique autour de la Saint-Nicolas a des effets similaires. Je pense qu’il est donc grand temps de creuser la question.

    #discriminations #zwarte-piet #le-pen #fn #racisme #hollande #pays-bas #taubira

    • L’autre hypothèse, à laquelle je crois beaucoup plus, est celle des privilèges de naissance. La question des privilèges des hommes blancs hétérosexuels fortunés est un classique, à la fois parce qu’elle a été largement analysée par les féministes et les théoriciens des études ethniques, mais aussi parce qu’elle reste niée contre toute évidence par ceux qui en profitent le plus, c’est-à-dire les hommes blancs hétérosexuels fortunés.

      Cette question des privilèges est intéressante, parce que ce sont ceux qui en ont le moins qui y tiennent le plus. Les working class anglais sont d’autant plus racistes que leur privilège de blancs est bien la seule chose qui les distingue de leurs collègues noirs, tout aussi exploités et méprisés. Les prolos homophobes sont d’autant plus attachés à leurs privilèges d’hétérosexuels que c’est bien un des seuls dont ils peuvent encore jouir en 2013.

      (oui, ok, cet article a été moultement seenthisé avant que je ne le fasse... et alors ? :P )

  • Adèle bleu sec — lesbiennes en mode mineur
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1534-adele-bleu-sec-%EF%BF%BD-lesbiennes-en-mode-mineur.html

    Osons d’entrée cette donnée, je n’ai pas vu La vie d’Adèle. Et je n’ai pas l’intention de la voir. Pour des raisons qui me sont très personnelles et n’ont pas grand-chose à voir avec les polémiques. Il se trouve que je suis plutôt adepte d’un cinéma fondé sur l’art de l’ellipse aux antipodes de la méthode Kechiche. Qui plus est, là encore à titre individuel, si un scénario mettant en scène des lesbiennes adultes assumant leur sexualité m’aurait sans doute intriguée, je suis lasse des histoires d’enfants (...)

  • Tombeau pour W.B. ou comment la lecture de Dustan m’a aidé à rester séronégatif
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1508-tombeau-pour-w-b-ou-comment-la-lecture-de-dustan-m-a-aide-a-rester-s

    Pour moi, The Cure, The Metro, The Smiths, tout ça se passait dans le Kentucky. J’y avais appris le français jeune, à partir de dix ans, grâce à une certaine Madame Charron, une prof qui avait une énergie formidable et qui nous tirait les oreilles en cours s’il nous arrivait d’oublier de conjuguer nos verbes. Je être provoquait une ire qu’elle jouait à l’excès avec un sourire malicieux. J’ai donc appris à dire systématiquement Je suis. Ca faisait du bien de savoir que j’étais dans une autre langue, (...)

  • Vie de merde, bouffe de merde, corps de pauvres
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/716-vie-de-merde-bouffe-de-merde-corps-de-pauvres.html

    Un des bouquins essentiels de la décennie dont j’ai déjà parlé dans la Revue n°10 de Minorités est The Spirit Level, Why More Equal Societies Almost Always Do Better de Richard Wilkinson et Kate Picket. On y découvre un lien statistique direct entre les maladies et les #inégalités. Pour résumer rapidement, plus une société est inégale, plus les gens sont gros, dépressifs et violents. Plus une société est égalitaire, plus ses membres contrôlent leur propre vie : moins de #criminalité, moins de #violences, moins d’adolescentes enceintes, moins de #viols, moins d’#obésité, moins de #maladies, moins d’extrême-droite...
     
    Notre couple de sociologues anglais avoue cependant ne pas pouvoir vraiment expliquer dans les détails comment cela est possible : tout montre que les inégalités sont un facteur de #stress individuel et collectif qui a des conséquences dramatiques, mais ils ne parviennent pas vraiment à mettre la main sur des articles scientifiques qui expliqueraient pourquoi vivre dans une société inégalitaire produit de l’obésité.
     
    Finalement, je suis tombé sur un article de chercheurs, repris ensuite dans Slate, qui ont réussi à démontrer quelque chose de vraiment intéressant : l’obésité n’a pas de lien direct prouvable avec la quantité de nourriture ingérée, et elle n’est pas la cause de toutes les maladies en général associées à un important surpoids. L’obésité est en fait un symptôme d’empoisonnement alimentaire.
    Pour résumer, le corps humain se protège de la nourriture de merde en stockant les éléments qu’il ne sait pas dégrader ou transformer à l’extérieur du corps, dans la couche de gras externe. Plus on mange de la merde, plus on se retrouve à dégouliner de gras sur le ventre, les seins et les fesses. Et puis, au bout d’un dizaine d’années, quand le corps n’arrive plus à se défendre et n’arrive plus à stocker toutes ces horreurs dans le gras externe, les organes internes sont touchés, et les maladies associées à l’obésité se font sentir.

  • Aux riches qui se marièrent et eurent beaucoup d’enfants journalistes
    http://www.minorites.org/index.php/2-la-revue/1495-aux-riches-qui-se-marierent-et-eurent-beaucoup-denfants-journalistes

    Aujourd’hui, le 29 mai 2013, la France vient de célébrer le premier mariage de personnes de même sexe. Le peuple lui, travaillait. L’histoire aurait pu être belle, elle aurait pu être joyeuse, intéressante, nous apprendre des choses, être symbolique mais je dois être trop idéaliste. À la place, je sens ce soir comme un goût amer dans la gorge et pourtant je ne suis ni enrhumé ni n’ait fait quelque chose qui pourrait prêter à confusion… Source : (...)

  • Tumblr absorbé par Yahoo : aspects juridiques de la tectonique des plateformes - :: S.I.Lex ::
    http://scinfolex.wordpress.com/2013/05/26/tumblr-absorbe-par-yahoo-aspects-juridiques-de-la-tectonique-de

    Il y a cependant peu de chances que Tumblr et Yahoo subissent de leurs côtés de tels désagréments. Une décision de justice – qui a été fort peu commentée, alors qu’elle est très importante – est intervenue en avril 2012, qui a créé un précédent susceptible de bloquer cette voie de contestation. Suite au rachat du Huffington Post par le groupe AOL pour 105 millions de dollars, un groupe de 9000 blogueurs, qui avaient bénévolement contribué à l’enrichissement du site par leurs contenus, avaient formé une class action, afin de réclamer un dédommagement financier. Mais la Cour d’appel américaine qui a examiné l’affaire a rejeté leurs prétentions, en estimant que ces utilisateurs "ne pouvaient ignorer que le Huffington Post poursuivait un but lucratif" et que "la seule forme de compensation qu’ils recevaient était une meilleure exposition et visibilité pour leurs contenus".

    Cette jurisprudence est essentielle, car elle entérine le fait pour les plateformes en ligne de pouvoir bénéficier du « travail gratuit » des internautes. Elle va permettre à Yahoo de dormir sur ses deux oreilles, sans risquer un retour de flammes en justice de la part des utilisateurs du site. Mais Tumblr ne sera peut-être pas pour autant une plateforme de tout repos à gérer à l’avenir…

    #internet #droit_d'auteur

    • Excellent, je ne connaissais pas l’histoire de Alidanslebaba et les 9000 blogueurs ! Ce modèle économique est dénoncé depuis longtemps, c’était quand même assez évident, mais tout le monde s’en fout à la grande joie de ces multinationales qui récoltent le magot collectif. Ceux qui ont participé à construire la ruche pleine de miel n’en mangeront pas une goutte. Oui, certes, certaines personnes influentes ont bien raconté que c’est si formidable d’être accro à tous ces sites de partages fantastiques, on peut mettre ses images en ligne facilement (maintenant un To, super !) et les partager avec tous ses amis d’internet bisounours, bouhouou.
      Les petites mains ouvrières du contenu web personnel en réseau capitaliste ont trouvé trop pénible de s’intéresser à qui tirait les ficelles, trop occupées à s’amuser, elles ont préféré ignorer l’engrenage et les atteintes aux libertés.
      Voila pourquoi il est toujours essentiel de fabriquer ses propres outils, ses propres serveurs, ses propres applications et de dépendre le moins possible de ce modèle là.
      Ah, mais l’habitude, Mr La Boëtie, ça tue la liberté !
      http://fr.wikipedia.org/wiki/Discours_de_la_servitude_volontaire

    • L’internet bisounours dont je parle ressemble à cette attraction irrésistible que tu décris malgré les multiples pièges. J’ai juste du mal à comprendre cette contradiction.

      Je fais partie de ces internautes qui ont des idées politiques affirmées, et qui sont contrariés des décalages qu’ils peuvent constater entre ces idées et leur mode de vie, mais qui, quand il s’agit des réseaux sociaux, bien qu’avertis de leurs multiples pièges, se retrouvent face à une force d’attraction irrésistible.

    • La différence blog / réseau social ne me parait pas si évidente à délimiter ; mais j’imagine que tu pense, dans ton cas, à des textes pensés et travaillés d’un côté, et des choses vite écrites et balancées de l’autre. Je ne sais pas si cette frontière est si claire pour tout le monde.
      Par ailleurs, @touti, pour la question des blogs, à travers Tumblr et autres, la question de la facilité et de la même simplicité des outils de partage me parait centrale. S’il était aussi aisé de créer un Spip (ou autre) et de partager des photos avec qu’un Tumblr, ça marcherait peut être aussi bien… excepté qu’en fait non, parce que comme dans d’autres réseaux, l’aspect partage joue un rôle majeur (sur Tumblr, notamment, le partage est presque premier).
      Par ailleurs ailleurs, c’est assez facile pour nous, webmestres, de dire qu’il suffit de s’approprier les outils ; une couturière pourrait nous dire pareil sur les fringues et ce serait tout aussi juste.

    • Ben si, pour moi il y a une grosse différence. Pour moi les réseaux sociaux type Facebook ou Twitter n’exploitent pas des contenus produits par les utilisateurs, ils offrent un service, essentiellement la mise en relation et les outils pour la faire fonctionner. Le contenu n’est que la trace du fait que les utilisateurs apprécient ce service, en lui-même il me semble avoir un intérêt limité, voire nul, mais ça doit être parce que je suis totalement inconsciente. Je vois bien l’utilisation potentiellement dangereuse qui peut être faite de ces traces, mais c’est toujours dans un futur incertain, et c’est difficile de renoncer à un avantage immédiat en raison d’un risque hypothétique (les « multiples pièges »). Je sais bien que ça peut tout à fait arriver, et que ce jour-là on pourrait être très mal, mais pour l’instant, les dangers ne s’actualisent pas vraiment. OK, Facebook m’envoie des publicités ciblées : pour des sites de rencontres parce que je n’ai pas indiqué ma situation amoureuse, pour des régimes, ou encore, en suggestion de page : « J’aime Israël ». Ils ont encore une marge d’affinage, on va dire. L’algorithme d’Amazon me paraît bien plus flippant.

      En revanche, aller bloguer gratuitement pour un site d’info, en produisant un contenu qui aurait une valeur en lui-même, indépendante de son contexte, j’aurais beaucoup plus l’impression de me faire avoir. Quand j’ai accepté que Rue89 reprenne des « larges extraits » ("larges extraits" d’un article de Périph = un article pour eux) de l’article sur Pinterest, l’expérience m’a laissé un sentiment... mitigé. Je leur ai fourni du contenu gratuit, et en retour j’ai eu de l’audience (seul argument de ces sites-là, alors que les réseaux sociaux te fournissent un service), mais même ça, l’avantage n’était pas évident : ils avaient pas mal réanglé l’article, donc mon article a été beaucoup plus lu que s’il n’était resté que sur Périphéries, mais sous un angle que je n’avais pas choisi.

    • @baroug Je considère que ceux qui fabriquent les outils de nos échanges se rendent maitres de nos pensées et de notre organisation parce que nous en sommes devenus dépendants. Rien que l’exemple de google devrait suffire.

      @mona semble dire que le déluge n’est pas encore là, car vu individuellement rien n’est très grave, donc on continue à alimenter les bases de #données_personnelles, à donner nos textes, nos amis, nos images sans se rendre compte qu’on participe par là à renforcer la société de contrôle et de surveillance.

      On pourrait prendre l’analogie avec les hypermarchés, qui sont beaucoup plus faciles et rapides pour y faire ses courses quand on a peu de temps et où les prix sont moins chers. Mais moins chers que où quand toutes les épiceries ont finies par fermer ? et quand tout le territoire est maillé ? Que finalement il n’y a plus que les supermarchés pour nous dire ce que l’on doit manger et comment il faut vivre ?

      Personnellement ça me déprime de participer à cette destruction, j’essaie tant que faire se peut de défendre les paysans et les outils différents pour des échanges différents.
      Et c’est aussi pour cela que mon petit slogan est la permaculture web. (ce qui voudra dire quelque chose dans dix ans, peut-être)

      Il y a quelques années le Gixel publiait son livre bleu qui anticipait l’avènement de cette société technologique qui nous pousse vers notre propre aliénation, et cette grande manipulation a été écrite noir sur blanc par et pour le plus grands biens de ces industries.
      http://bigbrotherawards.eu.org/GIXEL-Groupement-des-industries.html
      Pour que les parents s’habituent aux technologies de contrôle, l’idée était de commencer par habituer les enfants dès l’école avec des technologies ludiques comme la biométrie à la cantine… Je crois que les chiffres sont éloquents car 10 ans après, 90% des enfants de 12 ans sont sur facebook et expliquent à leurs parents comment s’aliéner sur ce réseau. C’est comme s’il n’y avait plus aucune réticence, les barrières de méfiance face à l’informatique qui existaient en 70/80 sont tombées et nous y avons contribué, et la CNIL s’est pliée face aux industriels de la surveillance. On trouve même des personnes qui défendaient les libertés électroniques pour écrire des livres en traitant les militants de cette époque de vieux cons !
      Peut-être suis-je une parano dépressive, tant pis, je ne veux pas voir une seule des images que j’ai faites sur flick’r, Tumbl’r ou Facebook, parce que je suis écoeurée de leurs méthodes.

      Je prône l’autonomie technologique parce qu’elle nous assure, en théorie, des espaces de libertés dans lesquels nous pouvons, un peu, nous mouvoir. Peut-être est-ce encore un leurre, pmo me tuerait pour moins.
      Ceux qui se sont battus pour un web indépendant, qui avaient l’argent et les connaissances politiques pour le faire, ont renoncé. Google nous indique maintenant vers ou chercher et au-delà nous sommes responsables de technologies que nous seront bientôt incapables de maitriser.

    • Fondamentalement, le Web reste une architecture très archaïque dans son fonctionnement avec sa logique centralisée par site, ayant chacun « leur nom », etc. : les dérives d’appropriation et de fichage qui en découlent sont en partie les raisons de son succès, tant s’imaginant pouvoir en tirer profit.

      Mais ces mêmes raisons interdisent à tout individu sensé de voir dans le Web un outil d’émancipation individuel ou collectif.

      Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que tant de communautés ne voient dans le Web qu’un appendice, une façade publique, et organisent leur activité sur des systèmes plus décentralisés, au premier rang desquels la messagerie.