Qui soutient l’État islamique ?

/Les-soutiens-de-l-Etat-islamique-2014-0

  • En moins de 24 heures, je viens de voir passer deux (très sérieuses) estimations : l’État islamique compterait 10.000 combattants… ou 50.000.

    On est en train de bombarder des gens dont les estimations du moment varient du simple au… quintuple ? La grande classe américaine.

    Par analogie, se demander à quel point toutes les estimations dont nous sommes abreuvés depuis trois ans sur la Syrie sont très précises, un peu précises, pas très précises ou carrément calculées au doigt mouillé…

    • Et toujours le même jour, je viens de découvrir la nouvelle fulgurance de Caillet (désormais « consultant en affaires islamiques » – oui, ça existe… je crois que c’est un peu le même genre de travail qu’Antoine Sfeir) :
      http://www.la-croix.com/Actualite/Monde/Les-soutiens-de-l-Etat-islamique-2014-08-18-1193483

      « Ils ne représentent pas plus de 5 % de ses fonds », estime Romain Caillet, consultant en affaires islamiques basé au Liban. « Il s’agit maintenant d’une structure bien établie, avec environ 250~000 hommes », insiste-t-il.

      Bon, ben donc c’est 10.000, ou 50.000, ou 250.000. Yallah !

    • Romain Caillet en 2012, en collaboration avec son directeur de thèse François Burgat publiait un article sur Jabhat al-Nusra, qui venait de proclamer sa naissance, pour expliquer qu’il y avait tout lieu de penser qu’il s’agissait d’une création des services syriens. Le tout sur le site de l’IFPO. On a donc tout lieu de faire entière confiance en l’expertise de ce monsieur :
      http://ifpo.hypotheses.org/3540

      Le 17 mars 2012, alors que se développaient les offensives de « l’armée syrienne libre » regroupant les partisans, militaires ou civils, de la lutte armée contre le régime, et que des individualités mobilisées dans la frange salafie du paysage régional avaient sans doute rejoint, mais sans en affecter significativement la structure, les rangs de la rébellion1, un groupe « jihadiste » a effectivement annoncé sa création sous l’appellation du « Front du secours des Mujâhidîn du Shâm aux Syriens dans l’arène du Jihad » (Jabhat an-Nusra li-ahl ash-Shâm min mujâhidî ash-Shâm fî sâhat al-Jihâd). Quelques semaines plus tard, ce Front a revendiqué un premier attentat à la voiture piégée visant les locaux d’une branche des services de sécurité damascènes. Depuis lors, nombre d’opérations de ce type ont été revendiquées par le même groupe. Les communiqués, usant d’une rhétorique sectaire particulièrement radicale, confortent opportunément la thèse du régime. Ils ont logiquement suscité de multiples interrogations. Les milieux de l’opposition, rejoints par plusieurs analystes occidentaux, ont estimé que ce mode opératoire relevait d’une mise en scène du pouvoir. Les auteurs des premiers attentats ont, en effet, évité de causer de vrais dégâts à la cible sécuritaire supposée. Ils auraient utilisé, pour crédibiliser la tuerie, des corps de manifestants tombés plusieurs jours plus tôt en prenant soin de rendre impossible toute identification des victimes. Muhammad Abû Rumân, un spécialiste jordanien réputé des groupes jihadistes, a dit lui aussi son scepticisme.
      Les notes qui suivent entendent se faire écho des termes d’une analyse identique, mais dont l’intérêt tient à ce qu’elle soit venue des rangs, au demeurant divisés sur le sujet, de la mouvance jihadiste internationale. Dans un texte posté par ses partisans sur le forum muslm.net, un activiste syrien vivant à Londres, ‘Abd al-Mun‘im Mustafâ Halîma, plus connu sous le nom d’Abû Basîr at-Tartûsî4 et qui aurait lui-même rejoint récemment les rangs de l’armée syrienne libre, expose les raisons qui le conduisent à douter de la réalité de ce « Front du secours » qui rappelle à ses yeux d’identiques créations du régime syrien dans les années 1980.

    • Quand les billets de @nidal donnent des idées aux journalistes du Monde :

      Sur l’appel de Une, à l’instant :

      Les effectifs du groupe djihadiste présent en Syrie et en Irak varient entre 10 000 et 50 000 hommes selon les sources. Toutes soulignent un recrutement en hausse.

      L’Etat islamique, combien de combattants ?

      http://www.lemonde.fr/proche-orient/article/2014/08/22/l-etat-islamique-combien-de-combattants_4475352_3218.html