« Français de souche » : généalogie d’un concept manipulé par l’extrême droite | Les mots démons

On remarquera au passage la généalogie coloniale du terme...

Il en est de même pour celui d’#islamophobie lors un débat interne au pouvoir colonial « opposant » intellos ("scientifiques") et administrateurs.
Je ne sais si l’article dont suit un extrait suit est la meilleure approche à ce sujet, mais la chose est attestée.
Islamophobie : la fabrique d’un nouveau concept. État des lieux de la recherche
▻http://www.cairn.info/zen.php?ID_ARTICLE=SOCIO_051_0013

... les premières apparitions du terme d’islamophobie remontent au tournant du XXe siècle, et s’inscrivent dans l’histoire coloniale française. Le mot a été utilisé par un groupe « d’administrateurs‑ethnologues » spécialisés dans les études de l’islam africain, pour décrire d’une part, une « islamophobie de gouvernement » fondée sur une différenciation des musulmans dans le système d’administration colonial français, et d’autre part, une « islamophobie savante et cléricale », qui véhicule des préjugés sur l’islam et une méconnaissance des réalités de cette croyance (Quellien, 1910 ; Delafosse, 1910).

#pouvoir_de_nommer #langue_du_pouvoir

▻https://fr.news.yahoo.com/fran%C3%A7ais-souche-expression-ancienne-bannie-langage-politique-093

#racisme #extrême-droite
cc @le_bougnoulosophe

La tournure séduit surtout la Nouvelle droite, un courant insufflé par l’écrivain Alain de Benoist, qui aime tisser l’image d’une Europe blanche, fécondée par les Indo-européens – supposés pères génétiques de la « race blanche ».

Du « Français de souche », on glisserait alors vers l’« Indo-européen »

C’est ironique à deux titres. D’abord parce-que dans les termes posés par les identitaires ces Indo-européens ne sont de fait pas des Européens « de souche » mais des immigrés venus d’Asie.
Ensuite parce-que le seul peuple non immigré d’Europe, à savoir le peuple Basque, a une identité constructiviste, qui ne se définit ni selon la « souche » parentale, ni selon « la terre et les morts » de Barrès, mais uniquement selon sa langue, Euskaldun ("Basque") signifiant simplement « locuteur de l’euskara ».
Je trouve que c’est un beau pied de nez à de Benoist et aux identitaires qui entendent se réclamer des « Européens d’origine ».

faut beaucoup d’énergie, une ardeur peu commune ou une grande fraicheur d’esprit pour relever toutes les débilités de la vieille droite et lutter contre

pourtant c’est de plus en plus nécessaire à l’heure de la #dépolitisation généralisée et du #confusionnisme

La crapulerie de la vieille droite qui prétend défendre la pureté « d’origine » ne peut faire oublier le « confusionnisme » de gauche.

le concept à se taper la tête contre les murs du jour : « Montalbanais de souche » ▻http://www.mediapart.fr/journal/france/160914/lump-brigitte-bareges-et-les-ecoles-pour-les-montalbanais-de-souche?onglet
le Tarn et Garonne, une zone déculturée parmi d’autres, où la mort de la vie locale profite toujours aux mêmes idées ►http://seenthis.net/messages/264639

En même temps ça a l’air d’être un truc sorti du chapeau pour mal cacher le racisme derrière tout ça, car je pense pas que ça la dérange d’inscrire des enfants de parents blancs qui viennent d’autres régions, et je me demande si certain.e.s se reconnaissent dans ce concept ?

Si, si... il y a aussi de la xénophobie interrégionale, la culture du clocher, de l’entre soi.
Xénophobie à la Lepen : mon cousin avant mon voisin, mes enfants avant mes cousins...

On déteste les blancs pauvres qui rappliquent dans les petites villes de province, et leurs enfants font chier...On aimerait mieux ne pas les avoir dans les mêmes écoles. On n’oublie pas non plus que les politiciens locaux devancent les bassesses éventuelles de leurs électeurs.

Oui, @paulo, tu as parfaitement raison. Aujourd’hui toute la haine et la frustrations se déversent sur les Casso’s , ceux que l’on peut mépriser même (et surtout) quand on est soi-même pas très bien lotis, avec, effectivement, des élus qui n’ont que les CSP+ à la bouche, qui souhaitent attirer des familles aisées dans leurs trous du cul du monde sans services publics, ni écoles, ni transports, ni hôpitaux.
Parce que les familles aisées ont beau gerber sur les services publics, ils sont très attentifs à avoir une offre maximum dans leur environnement immédiat... ce qui n’est pas le cas dans les banlieues pauvres ou les cambrousses reculées.

Ayant vécu plus de cinq ans dans une « cité », je peux dire que certains petits-blancs-victimisés, ceux que prétend défendre VA, cherchent aussi les coups : il suffit juste d’entendre leurs sous-entendus infects sur certains de leurs voisins ayant la peau un peu trop sombre. Moi, « français de souche » comme ils disent, n’ai jamais eu l’ombre d’un problème dans le quartier : il suffit de s’adresser aux gens avec respect et amabilité. Et quand il y a des problèmes, en parler honnêtement sans stigmatiser.

Pour @monolecte qui rappelle que aujourd’hui, « toute la haine et les frustrations se déversent sur les casso’s », je remets le lien qui renvoie sur une discussion où l’on évoque la problématique : ▻http://seenthis.net/messages/293755

Normal, Hermano, les « petits blancs » ( white trash en Anglais, çad : raclure) ont besoin, eux aussi, de boucs émissaires...

des nouvelles de Brigitte Barèges, inventeuse du concept de « Montalbanais de souche » ▻http://www.liberation.fr/politiques/2014/10/21/la-maire-ump-de-montauban-declaree-ineligible-pour-un-an_1126306

Il faudrait que l’#UMP édite des petites plaquettes claires pour faire comprendre à leurs candidats les caisses dans lesquelles ils peuvent taper ...