« Un revenu de base pour tous et sans condition ? Une idée au service de l’esprit d’entreprise »

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  • De l’absolue nécessité d’un revenu universel
    http://blog.monolecte.fr/post/2014/08/12/de-labsolue-necessite-dun-revenu-universel
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    Comme dirait Coluche : il parait qu’il y a cinq-millions de personnes qui veulent du #travail. C’est pas vrai, de l’argent leur suffirait ! Je crois bien, mais je ne suis pas sure, que nous n’avons jamais été aussi riches qu’en ce…Lire la suite →

    #Pol-éthique #économie #inégalités #libéralisme #liberté #pauvreté #politique #RdB

    • Comment, dans cette société qui est la nôtre (je rappelle : caractère extrêmement sélectif du marché du travail et monde associatif offrant peu de gratifications), promouvoir le revenu garanti sans même se poser la question de ses possibles effets secondaires ?

      Un an après l’interpellation que je faisais, force est de constater que la seule personne qui a pris la peine de m’engueuler était un chômeur de longue durée, engagé dans des collectifs de chômeurs et précaires. Les autres, les inclu-e-s qui rêvent de revenu garanti mais n’abandonneraient peut-être pas leur boulot, n’avaient-ils et elles donc pas le temps de se pencher sur les questions que je posais ?

      Le problème, c’est que emploi = travail + revenu.
      Mais que déjà, la majorité du travail se fait sans revenu.

      Et pour les

      Dix ans de « malgré tout l’intérêt que présente votre candidature »

      Nous sommes jumelles, comme tu le sais.

      Tu sais que tu travailles sans relâche depuis 10 ans, je ne vois pas pourquoi tu devrais te passer de revenu !

    • Dans l’exemple que je donne de La nuit des temps , ils sont passés à l’étape suivante, qui est l’abolition de l’argent. Tout comme dans le modèle de civilisation intergalactique de La Culture, présentée tout au long de l’œuvre de Iain M. Banks. À partir du moment où tu as un droit de tirage sur les biens et services produits par la collectivité, l’argent devient vachement moins important.
      Pour moi, le Revenu universel n’est qu’un outil de transition sociale, rien d’autre.
      Une transition de civilisation qui élimine le concept même de surnuméraires.

      Bien sûr, il nous reste l’épineux problème des ressources limitées, mais si la plupart des gens qui gâchent leur talent dans les circuits économiques actuels d’exploitation se mettent à y penser sérieusement, je pense que ce ne devrait pas rester un problème très longtemps.

    • Effectivement, on ne devrait pas parler d’un revenu de base, mais des revenus universels . Déjà, de base , je n’aime pas trop, ça modère tout de suite les ambitions.
      Ensuite, il y a un fort consensus autour de l’idée principale : un revenu pour tous, mais absolument aucun autour des modalités d’application.

      Il y a un courant libéral assez fort qui voit le revenu de base comme une sorte d’ aumône automatique qui remplacerait tous les autres revenus sociaux et qui serait ainsi moins onéreuse à gérer, qui dédouanerait le corps social de toute responsabilité envers les pauvres (" fais pas chier, coco, tu as le revenu de base "), qui serait suffisamment peu élevé pour que tout le monde soit obligé de continuer à travailler, mais dont la seule existence permettrait de rogner encore plus sur les salaires.
      C’est une version de socialisation supplémentaire des bas salaires , tout bénef pour les patrons.

      Tu as une autre version, plus centre-gauche, d’un montant un peu plus élevé, mais pas trop, pour éviter d’avoir la honte collective d’avoir des miséreux, tout en étant bien certain de ne pas « dé-inciter » au sacrosaint travail , parce que la gauche productiviste reste, quelque part, le bras armé du patronat.

      Et puis, il y a la version « hard », la mienne, celle de Barjavel que je cite dès le début : le fait que l’argent cesse de créer artificiellement la pénurie dans un monde d’abondance , que chacun puisse couvrir à sa convenance et selon son mode de vie l’ensemble de ses besoins, celle où le travail retourne à sa vraie place, c’est à dire très périphérique dans un monde dominé par les machines qui nous affranchissent de l’effort.
      Dans cette version, l’émancipation de la nécessité change forcément profondément les rapports sociaux . Si, dans un premier temps, tu as l’impression que les riches vont rester riches, même si la pauvreté de privations disparait, assez rapidement, on devrait se rendre compte que ce qui rend les riches aussi riches, c’est le pouvoir de coercition que leur argent exerce sur les « nécessiteux » , c’est à dire ceux dont l’existence est subordonnée à la nécessitée de la survie.
      Dans cette version (assez minoritaire, je le conçois), le revenu de base n’est que l’instrument du changement, pas une fin en soi.

    • Et un contre-exemple pour bien avoir à l’esprit que le revenu universel, ce n’est pas ce qu’on en retient chez latribune.fr

      http://www.latribune.fr/opinions/tribunes/20140827tribf44e00996/l-allocation-universelle-europeenne-une-idee-pas-si-saugrenue.html

      Une réponse : la politique budgétaire contra-cyclique, via l’allocation universelle

      Face à cette politique monétaire pro-cyclique au niveau national, il faut que la zone euro réponde par une politique budgétaire contra-cyclique (qui freine l’économie en période de surchauffe et l’aide en période de contraction) adaptée à chaque pays. L’allocation universelle européenne mérite en cela d’être observée.
      Un outil simple, efficace, et stabilisateur

      Il est très facile d’imaginer une allocation universelle européenne, ou du moins de la zone euro, qui ne serait pas redistributive l’année de sa création, mais qui ensuite le serait en cas de choc économique touchant une ou plusieurs économies de la zone euro. Une telle allocation doit être fondée sur le Produit Intérieur Brut, ou plutôt sur sa variation d’une année à l’autre, qui est la seule mesure totalement transparente et unifiée au sein des pays membres de l’eurozone.

      Sous la dictature des marchés, on abrège la vie des bonnes idées pour les recycler en merde infâme.

      Voir aussi :
      http://seenthis.net/messages/288102
      http://seenthis.net/messages/288007

    • Les néolibéraux causent pas de revenu garanti mais de revenu de base, ou de revenu universel. Et, comme il se doit, la quantité se transforme en qualité. Et leur « revenu universel » est universellement bas, alors que l’exigence d’un revenu garanti vise à pouvoir (non seulement vivre mais aussi) refuser des emplois (quant à se flinger par manque d’estime de soi, c’est encore une autre affaire, surtout si l’estime de soi est si pauvrement liée à la « reconnaissance » de... nawak, la plus normopathe.).

      Nul hasard donc qu’en vertu des normes supposées en vigueur, cette revendication d’un revenu garanti situe son montant à un niveau au moins égal au SMIC mensuel (ou, tout comme l’ancien « nouveau » modèle des coordinations des intermittents et précaires dise Allocation Journalière minimum = *Smic/jour* , pour tenir compte de l’annualisation du temps de travail et lui opposer une garantie concrète, c’est à dire journalière).

      Oui, ce qui compte c’est qui cause et d’où. Depuis l’"expertise" et au nom d’un soit disant « intérêt général » (Boutin, revenu de base, salaire à vie à la Friot) ou depuis un point de vue de classe, depuis un point de vue de lutte, c’est à dire un point de vue qui se fonde sur des comportements de refus (des formes de révoltes et de ruse/contournement face à la logique du capital) et cherche, à partir de là, à organiser une lutte politique d’ensemble contre cette société.

      Mais qui ne veut pas le voir ne le voit pas.

      L’intermutin, matériaux pour le précariat - Précaires associés de Paris (PAP), 2003
      http://www.cip-idf.org/article.php3?id_article=7333

    • Eh bien c’était du temps perdu. Ces gens du Bien sont d’un irénisme absolument hors de propos (on joue à gouverner « mieux » dans la paix et l’harmonie).

      La guerre est mère de toute chose et la richesse de tous n’a rien à voir avec le baratin habermassien sur le « débat démocratique », rien à voir non plus avec le soit disant bon sens, même élevé à la supposée dignité de la philosophie analytique. N’en déplaise à tous les bisounours (qui rationalisent l’impuissance qui leur est accordée de droit). Comme dit Warren Buffet : « il y a une lutte de classes et c’est la mienne qui est train de la gagner » et ceux qui passent leur temps à désarmer les précaires (honte, culpabilité, envie de se flinguer parce que pas reconnue, et qui plus est, selon les normes de cette société) sont soit des abrutis, soit des ennemis. Comme toute chose, rien de tout cela n’est immuable, camarade, encore un effort...