Le crétin, sa fabrique et ses racines (Blog)
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De nombreux articles ces dernières semaines ont pointé la responsabilité de l’Ecole dans les récents succès électoraux du Front National. On y évoque la panne de l’ascenseur social, les défaillances du système qui nourrirait les désoeuvrements de jeunes privés d’horizon d’attente ; ou encore l’impuissance des programmes et des enseignants à lutter contre le racisme et l’antisémitisme. Un aspect de cette quête indiciaire a cependant été laissé dans l’ombre. Il n’est pourtant pas anecdotique. Il est même sans doute l’un des maillons de la lepénisation des esprits et l’une des courroies de transmission les plus efficaces de ce que d’aucuns considèrent comme la transmutation républicaine du front National. Il s’agit de toute une nébuleuse d’intellectuels médiatiques qui bénéficient depuis des années des canaux journalistiques et éditoriaux pour déverser leur haine de l’Ecole phagocytée par les “pédagogistes”, ces êtres malfaisants progressant pas à pas dans un système qui s’est ouvert à leurs théories avec mai 1968 et subit depuis quarante ans leur vaste entreprise de démolition programmée. Derrière cette rhétorique complotiste bien huilée se niche toute une pensée réactionnaire, au mieux pleurnicheuse, au pire violente, méprisante, passant au crible de l’idéologie de la décadence tout ce que l’Ecole traverse depuis des décennies, à savoir la massification, la diversification sociale et culturelle des publics, les remaniements incontournables des programmes scolaires et les réflexions pédagogiques qui en découlent naturellement. Parmi ces tenants de la déploration permanente, Jean-Paul Brighelli, on le verra, tient une place de choix.
Le hussard bleu-marine : coming-out d’un réac publicain antipédago par Grégory Chambat