Le gouvernement actuel, amputé de ministres qui avaient critiqué l’adoption par Valls de mesures d’austérité négociées avec Berlin malgré l’opposition massive de la population, n’a gagné le vote que de justesse, par 269 voix contre 244, 53 députés s’étant abstenus. Il était donc à 20 voix au-dessous du seuil symbolique des 289 voix, qui constitue la majorité absolue des 577 sièges à l’Assemblée.
Le vote marque la banqueroute complète de la démocratie bourgeoise en France et de ce qui passe faussement pour la “gauche” française. Le Parti socialiste (PS) est en chute libre – la cote de popularité du président François Hollande est à 13 pour cent, un record historique, tandis que celle de Valls est passée de 34 pour cent au moment de la chute de son premier gouvernement à 22 pour cent maintenant – mais il poursuit néanmoins sa politique avec un mépris affiché envers la population.
Elu en 2012 avec le soutien de partis de la pseudo-gauche tels le Nouveau parti anticapitaliste et le Front de gauche, le gouvernement PS se prépare à imposer les attaques sociales sans précédent dictées par le patronat. Celles-ci comportent non seulement les €50 milliards de mesures d’austérité du Pacte de responsabilité avancé par Hollande, mais de nouvelles attaques massives contre les droits sociaux des travailleurs.
Dimanche, le Medef a laissé filtrer pour le quotidien financier Les Echos un rapport selon lequel l’organisation patronale veut réduire le SMIC (actuellement à €9,53 de l’heure), éliminer les restrictions sur la durée hebdomadaire du travail, et éliminer deux des 11 jours fériés en France.
Dans un discours de politique générale aux relents militaristes et xénophobes tenu à l’Assemblée nationale mardi soir, Valls s’est adapté à l’influence grandissante du Front national (FN) néo-fasciste tout en promettant d’augmenter la compétitivité des entreprises françaises.