Des Nouvelles Du Front » Sur l’ antisionisme

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  • Lettre sur l’antisionisme
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    Sous les aiguillons de la restructuration générale des rapports de classes à partir des années 1970, dans les dernières 40 années, le capital a fait place nette, et il ne reste pas grand-chose de cette histoire. Dans Seconde après-guerre, le « tiers-mondisme » était légitimé, entre autres choses, dans son rôle de fournisseur de matières premières à bas-coûts du Tiers Monde. Mais à travers les deux « crises pétrolières » de 1973-74 et 1978-80, la restructuration déstabilisa la situation précédente : le pris du brut croît comme jamais dans l’histoire, et en Europe on commence à parler de centrale nucléaire. Dans cette situation, plus fondamentalement, agissent la successive intoxication de la rente pétrolière au Moyen-Orient (qui vient remplumer les caisses du Hamas par l’entremise de l’Arabie Saoudite), la fin du nationalisme arabe et l’ascension de l’islamisme. Parallèlement, même la structure économique et sociale de l’État d’Israël change radicalement. Le sionisme, dans son strict sens, fut la protection et la sauvegarde du « travail juif », soit pour le capital israélien, contre la concurrence internationale, soit pour la classe ouvrière contre les prolétaires palestiniens : ce fut en somme, un « compromis fordiste » post-1945, d’enracinement d’une fraction du capital dans dans un État-nation. Le sionisme impliquait qu’il donne alors à l’État et à la société civile une marque de « gauche ». C’est ce que le Likud a progressivement liquidé, et le réduction radical du rôle du kibbutz le démontre. Pourtant la définition d’Israël comme « État sioniste » résiste, et même dans ce quid pro quo sémantique se manifeste la fragilité de la situation actuelle. Agiter des mots comme « sioniste », « lobby », etc. – consciemment ou pas – sert à chargé l’existence d’Israël d’une aire d’intrigue, de mystère, de conspiration, d’exceptionnalité, dont il n’est pas difficile de saisir le message subliminal : les Israéliens, c’est-à-dire les Juifs, ne sont pas comme les autres. Alors que le seul secret qu’il y a dans toute cette histoire, c’est le secret de Polichinelle du capital : la concurrence, qui oppose entre eux « ceux d’en haut » et aussi « ceux d’en bas ». Quelle différence entre les actions terroristes du futur Mossad dans l’immédiate après-guerre (la bombe à l’ambassade britannique à Rome en 1946, et bien d’autres) et l’action de Septembre Noir à Munich (1972), le piratage du navire Achille Lauro (1985), les attentats sanglants dans les aéroports de Fiumicino et Vienne (1985). Souvent, les États se montrent d’autant plus terroristes qu’ils n’arrrivent pas encore à se constituer comme tels.

    #Israël #Palestine