Calenda - Traductologie et géopolitique

/298513

  • Annonce de colloque. C’est la première fois que je vois ça, et j’ai trouvé que l’approche était intéressante, donc, je la partage. Ce qui me plait dans l’idée, c’est qu’ici, les traducteurs sont des acteurs à part entière, des créateurs de nouvelles formes sémantiques, éventuellement de savoir...

    Traductologie et géopolitique

    Depuis l’époque des drogmans, traduction et géopolitique sont indissociables, mais les bouleversements qu’a connus ce début de siècle (guerre contre le terrorisme, guerre d’Irak, printemps arabe, guerres en Libye, en Syrie, en Ukraine et autres conflits aux enjeux internationaux, mais aussi la montée des extrêmes en Europe) ont considérablement affecté et modifié les conditions d’exercice des métiers langagiers en général et de celui des traducteurs en particulier.

    Depuis toujours, les langues servent aussi à parler des ennemis et avec les ennemis. On assiste notamment à une politisation accrue des acteurs et à une instrumentalisation des produits de la traduction et de la communication multilingue à des fins politiques ou idéologiques, à la fois sur le terrain réel et virtuel.

    Les phénomènes issus de cette collision inattendue entre traductologie et (géo)politique sont variés et complexes, mais ils concernent des questions fondamentales telles que celles de la neutralité et de l’indépendance, de l’interculturalité et de l’intercompréhension, de la tolérance et de la paix. Entre les enjeux éthiques et politiques de la traduction, les langagiers éprouvent de plus en plus de difficultés à gérer des situations souvent inextricables.

    Dans ce contexte de conflits médiatisés et mondialisés, plusieurs problématiques méritent une attention particulière de la part des spécialistes en traduction et en communication multilingue.

    Tout d’abord, le rôle et la place des traducteurs et des médiateurs langagiers dans cette multitude de conflits et de crises politiques : leurs fonctions, leurs missions, leurs actions et l’impact sur leur travail de leurs positions politiques et idéologiques.

    Ensuite, le type et la nature des productions langagières et des traductions diffusées en temps de crise, de conflits ou de campagnes électorales, en particulier lorsque les enjeux sont internationaux : manipulation de la traduction, d’idées ou d’objets culturels, usages langagiers et rhétoriques, procédés de communication orientée, biais cognitifs impliqués, décontextualisation et resémantisation de notions du passé, transferts idéologisés, etc.

    Enfin, les enjeux éthiques, sociétaux et culturels des phénomènes liés à la rencontre entre traductologie et géopolitique, sur le plan de la théorie comme de la pratique : respect de la différence, défense de la diversité, promotion de la tolérance, contribution au dialogue des cultures et à la paix dans le monde.

    C’est pour tenter de répondre à ces questions essentielles de notre temps que nous lançons une série de rencontres scientifiques qui visent à initier une réflexion renouvelée et actualisée des problématiques de la traductologie en lien avec la géopolitique et le contexte international en général.

    Ces rencontres pluridisciplinaires traiteront de faits contemporains mais qui ont des référents dans un passé parfois lointain, ils réuniront aussi bien des traductologues (spécialistes de la traduction théorique et pratique), des linguistes, des historiens que plus précisément des sémanticiens, sémioticiens ou politologues, intéressés aux enjeux de la traduction en contexte géopolitique, en diachronie comme en synchronie.

    Elles donneront lieu à une publication chez un éditeur français et/ou canadien.

    Les propositions émanant de jeunes chercheurs sont les bienvenues.
    Le Comité scientifique du colloque examinera les propositions de façon anonyme.

    – Tenue du colloque : Printemps 2015 (date communiquée ultérieurement)

    Comité d’organisation :
    James ARCHIBALD (Université de McGill)
    Lynne FRANJIE (Université Stendhal Grenoble 3)
    Mathieu GUIDERE (Université Toulouse 2 Jean Jaurès)
    Astrid GUILLAUME (Université Paris IV Sorbonne)
    Comité scientifique :
    James ARCHIBALD (Université de McGill)
    Lynne FRANJIE (Université Stendhal Grenoble 3)
    Nicolas FROELIGER (Université Denis Diderot)
    Mathieu GUIDERE (Université Toulouse 2 Jean Jaurès)
    Astrid GUILLAUME (Université Paris IV Sorbonne)
    Marianne LEDERER (Université Paris 3 Sorbonne nouvelle)
    Michaël OUSTINOFF (Université de Nice Antipolis)
    Jean PEETERS (Université de Bretagne)
    François RASTIER (CNRS)
    Cécile VAISSIE (Université Rennes 2)

    Contact : traducto.geopol@gmail.com