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  • Climat : « On ne mesure pas l’ampleur du danger »

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/12/18/climat-on-ne-mesure-pas-l-ampleur-du-danger_5231300_1652612.html

    Pour Jerry Brown, gouverneur de l’Etat de Californie et responsable politique emblématique de la lutte contre le réchauffement, le risque que pose le dérèglement climatique est « existentiel ».

    Dans la foulée du One Planet Summit organisé par la France, le gouverneur de Californie Edmund G. Brown – mieux connu sous le nom de Jerry Brown – a été fait, mercredi 13 décembre, docteur honoris causa de l’Ecole normale supérieure. L’institution de la rue d’Ulm saluait ainsi l’un des responsables politiques américains les plus emblématiques de la lutte contre le changement climatique et qui, depuis quarante ans, a mis la préservation de l’environnement au cœur de son action et de sa réflexion. A l’occasion de son passage à Paris, il a répondu aux questions du Monde.

    Que retenez-vous du One Planet Summit, organisé le 12 décembre par la France, pour les deux ans de l’accord de Paris ?

    Ce qui m’a le plus frappé, c’est la prise de parole du président Macron et des autres chefs d’Etat sur le danger existentiel que représente le réchauffement. Je viens des Etats-Unis, je n’ai pas l’habitude d’entendre cela de la part du président Trump.

    J’étais récemment à un forum à Vladivostok en Russie, où se sont exprimés le président Poutine, le président sud-coréen [Moon Jae-in], le premier ministre japonais [Shinzo Abe] et le président de Mongolie [Khaltmaagiyn Battulga]. Tous ont parlé des activités économiques de leurs pays sans dire un mot du changement climatique ou des émissions de CO2. Au sommet de Paris, au moins, j’ai entendu des dirigeants concernés par le sujet, même si cette prise de conscience est insuffisante face à la réalité du danger décrit par les scientifiques.

    Au Sommet de la Terre, à Rio de Janeiro en 1992, des propos forts avaient été tenus, les grands traités environnementaux ont été adoptés, mais rien n’a jusqu’à présent entravé le réchauffement. Croyez-vous dans l’efficacité de la gouvernance climatique ?

    J’étais à Rio, j’ai assisté à ces discours. Mais depuis, les preuves scientifiques se sont accumulées sur les effets du dérèglement climatique : l’acidification des océans, l’élévation des températures, la sécheresse, les feux de forêts… Au moment où je vous parle, la Californie est en proie à des incendies. La compréhension des mécanismes du changement climatique s’est largement répandue, mais les responsables politiques, les patrons d’entreprises sont-ils à la hauteur pour répondre à cette urgence ? Non.

    Les acteurs non étatiques mènent des politiques climatiques souvent volontaristes. Est-ce eux qui vont « sauver la planète », laissant les gouvernements à la traîne ?

    Une chose est sûre, la Terre sera sauvée. Mais l’espèce humaine, elle, ne mesure pas clairement l’ampleur du danger. Aujourd’hui, 204 acteurs non étatiques, représentant plus d’un milliard d’habitants et 40 % du PIB mondial, réunis dans le collectif Under2 Coalition, se sont engagés à maintenir la température sous le seuil des 2 °C. Mais l’un de ces acteurs vient d’approuver un projet de centrale pour l’exportation de charbon. On ne peut pas à la fois parler de décarbonation et prendre une telle décision !

    L’effort que nous avons à faire pour réduire notre empreinte carbone est immense : on approche du camp de base mais on n’a pas encore débuté l’ascension du mont Everest. Une transformation de notre regard et de nos comportements s’impose. Le dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie indique que le monde consomme 96 millions de barils de pétrole par jour et que l’on en consommera 80 millions dans les prochaines années. Quitter la civilisation basée sur une économie carbonée pour un monde totalement décarboné revient à parcourir le chemin qui sépare la Rome païenne de l’Europe chrétienne, à cette différence près qu’on dispose seulement de quelques décennies pour y arriver !

    En pointe dans les renouvelables, l’Etat de Californie est aussi le troisième plus gros producteur de pétrole et de gaz des Etats-Unis… N’est-ce pas un paradoxe ?

    La Californie produit en effet du gaz, mais importe 77 % de ses besoins en énergie fossile pour faire tourner les moteurs des voitures. La contradiction la plus notable, c’est que la Californie a 32 millions de véhicules, à essence pour la plupart. Ces véhicules parcourent 345 milliards de miles [555 milliards de kilomètres] par an. Notre objectif est de réduire la consommation de pétrole de 50 % d’ici 2030, en privilégiant les véhicules et les bus électriques, car si nous nous contentons de baisser notre production de pétrole, nous devrons en importer, par bateau ou par train.

    Nous essayons de nous extraire de cette dépendance pétrolière, mais cela prend du temps. Pendant plus de 20 000 ans, la Californie n’a compté que 300 000 habitants, elle n’avait pas de centrale au charbon et pas de voiture. Mais comment fait-on avec 40 millions d’habitants, la population actuelle de notre Etat ? C’est une vraie question. Nous n’avons pas d’autre choix que de faire évoluer nos technologies et la manière d’organiser nos vies.

    Comment expliquez-vous que les Etats-Unis ont la plus forte proportion de climatosceptiques au monde, jusqu’au sommet du pouvoir ?

    Peut-être est-ce la tradition de l’Ouest américain, où prévaut un profond scepticisme sur l’action de l’Etat, voire sur l’existence même de l’Etat fédéral. Les républicains et les intérêts économiques conservateurs sont si profondément attachés à la libre entreprise que l’idée d’une régulation gouvernementale pour infléchir les émissions de dioxyde de carbone représente une menace qu’ils combattent par le déni. Je ne sais pas si l’on peut expliquer cela autrement : la plupart des membres du Parti républicain assurent qu’il n’y a pas de changement climatique anthropique.

    Le monde politique est totalement contaminé par le court terme et l’émotion du moment. Le changement climatique n’est une préoccupation que pour un petit nombre de personnes, alors que tout le monde a un avis sur le système de santé, sur la violence de certains faits divers, sur l’immigration mexicaine.

    Les Californiens sont-ils conscients que les épisodes de sécheresse et les incendies en série qu’ils subissent sont liés au dérèglement du climat ?

    La moitié de la population en est consciente. Mais cette prise de conscience pousse-t-elle à agir, à opérer les changements nécessaires ? Je mentionnerai un signe positif, le programme de reconduction des quotas de carbone pour 2020-2030, qui devrait permettre de réduire entre 20 % à 25 % de nos émissions de gaz à effet de serre. Nous avons obtenu le vote favorable de 8 représentants républicains à la Chambre. C’est sans précédent, mais c’est un pas modeste… Même chez les démocrates, la volonté de réaliser ces changements reste faible !

    Estimez-vous, comme Michael Bloomberg, que le choix de Donald Trump de sortir de l’accord de Paris permet d’encourager le reste de l’Amérique à remplir les engagements de la COP21 ?

    Je suis d’accord. Trump produit des dégâts réels sur la politique de réduction des émissions engagée par Barack Obama et renvoie une image épouvantable du déni climatique. C’est particulièrement effrayant lorsqu’il explique que le changement climatique est un canular chinois. Dans la culture qui est la nôtre – la culture du shopping, du sport, de la fragmentation du pouvoir –, ce qui est diffus et lointain est difficile à prendre en compte. Il y a tant de choses qui nous mobilisent qu’un danger cataclysmique mais apparemment lointain nous semble moins important. Moi j’y réfléchis depuis longtemps, mais ce n’est pas le pain quotidien du monde politique.

    Quel pays pourrait compenser ce retrait américain et s’affirmer comme le nouveau leader de la lutte contre le réchauffement ?

    La France, ou l’Allemagne peut-être. Mais c’est très difficile de trouver un pays leader, car aucun pays n’est seul responsable du réchauffement de la planète. Le climat n’a pas de patron. C’est à chacun d’entre nous de se restreindre. Nous allons organiser, en septembre 2018, à San Francisco, un sommet de la Under2 Coalition, où seront invités tous les acteurs non étatiques, patrons, gouverneurs, maires de grandes villes. Comme à Paris le 12 décembre, cette réunion internationale permettra encore aux gens de se rencontrer, de se parler et, j’espère, d’avancer.

    Hors du climat, quelle décision, prise par l’administration Trump, a le plus nui à la protection de l’environnement aux Etats-Unis ?

    Trump réduit la taille des parcs nationaux, il réduit les capacités de l’Agence de protection de l’environnement à faire respecter les réglementations environnementales en vigueur, il réduit les taxes destinées à subventionner l’achat de voitures électriques, pour les éoliennes, il cherche à réduire l’effort de recherche qui nous est vital… Il fait beaucoup de dégâts. Le changement climatique est loin d’être le seul problème auquel nous devons faire face.

    La prolifération nucléaire est une menace majeure, les ventes d’armes aussi. L’espèce humaine développe des technologies toujours plus puissantes mais ne s’améliore pas en termes de sagesse et de tempérance. La courbe des capacités de destruction s’élève rapidement, tandis que la courbe de notre sagesse et de notre tempérance reste plate. Il y a là un inquiétant hiatus.

  • La Norvège attaquée en justice sur le climat
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/11/14/la-petromonarchie-norvegienne-attaquee-en-justice-sur-le-climat_5214472_1652

    Si des actions similaires ont été tentées ailleurs, c’est la première fois en #Norvège que des ONG attaquent l’Etat en #justice pour lui demander des comptes sur sa politique climatique et contraindre ainsi la « pétromonarchie » scandinave à faire face à ses contradictions : un des premiers pays à signer l’accord de Paris dès le 22 avril 2016, mais aussi le septième exportateur d’émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

    #Greenpeace et #Natur_og_ungdom (« Nature et jeunesse », une des organisations écologistes les plus puissantes du pays) accusent le gouvernement d’avoir violé la Constitution du royaume ainsi que l’#accord_de_Paris sur le climat en autorisant, le 18 mai 2016, la prospection pétrolière dans une zone jusque-là inexploitée, en mer de Barents. Trois licences couvrant au total 40 blocs ont été attribuées à treize compagnies, dont le norvégien Statoil, dans une région longtemps disputée à la Russie, jusqu’à la signature d’un accord en 2010.

    #pétrole

  • Réchauffement climatique : la bataille des 2 °C est presque perdue

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/10/31/rechauffement-climatique-la-bataille-des-2-c-est-presque-perdue_5208255_1652

    Les Nations unies sonnent l’alerte sur les efforts très insuffisants des Etats pour contenir le réchauffement. Après 2030, il sera trop tard.

    La bataille du climat n’est pas encore perdue, mais elle est très mal engagée. A ce stade, il existe un « écart catastrophique » entre les engagements pris par les Etats pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre et les efforts nécessaires pour respecter l’accord de Paris adopté lors de la COP21, en décembre 2015 – à savoir contenir la hausse de la température planétaire « nettement en dessous de 2 °C par rapport aux niveaux préindustriels », en essayant de la limiter à 1,5 °C. C’est la mise en garde qu’adresse l’ONU Environnement (ex-Programme des Nations unies pour l’environnement), dans un rapport publié mardi 31 octobre.

    La solution la plus radicale est connue : elle consiste à laisser sous terre entre 80 et 90 % des réserves de charbon, la moitié de celles de gaz et environ un tiers de celles de pétrole. Ce qui suppose, en première priorité, de ne plus construire de nouvelles centrales à charbon et de programmer l’arrêt de près de 6 700 unités actuellement en service.

    Mais, poursuivent les rapporteurs, d’autres leviers doivent aussi être actionnés. En agissant avec volontarisme dans tous les secteurs économiques, ce sont de 30 à 40 Gt par an qui pourraient être soustraites à l’atmosphère. A eux seuls, la promotion des filières solaire et éolienne, l’amélioration de l’efficacité énergétique, le développement de modes de transports alternatifs, l’arrêt de la déforestation et le reboisement pourraient faire chuter les émissions annuelles de 22 Gt. L’humanité n’a pas encore brûlé toutes ses cartouches. Mais elle est entrée dans la zone de tous les dangers.

  • Changement climatique : le double discours d’Exxon Mobil

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/08/24/changement-climatique-le-double-discours-d-exxon-mobil_5175970_1652612.html

    Dès 1979, le pétrolier connaissait les effets des énergies fossiles, mais prétendait le contraire vis-à-vis du grand public

    Le document a beau dater de 1979, il n’a rien à envier aux textes les plus anxiogènes publiés aujourd’hui sur le changement climatique : « Au rythme actuel de leur combustion, les ressources fossiles provoqueront des effets environnementaux dramatiques avant 2050. » Qui produisait ce genre de littérature voilà près de quatre décennies, dix ans avant la création du Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (GIEC) ?

    Ce n’est ni une organisation écologiste, ni un gouvernement, ni une agence des Nations unies, mais les scientifiques du pétrolier Exxon – célèbre pour avoir financé, des années durant, le mouvement climatosceptique américain. Le texte en question n’était pas destiné à être rendu public : il fait partie des dizaines de documents internes de l’entreprise révélés en 2015 par le site InsideClimate News et le Los Angeles Times, montrant que les cadres de la société avaient une connaissance fine du risque climatique dès le début des années 1980.

    Dans une étude publiée mercredi 23 août par la revue Environmental Research Letters, Geoffrey Supran et Naomi Oreskes, deux historiens des sciences de l’université Harvard (Cambridge), ont comparé ces documents confidentiels – ainsi que d’autres textes rédigés par des chercheurs d’Exxon pour des colloques ou des revues savantes – à ceux que le pétrolier destinait au grand public sur le réchauffement. Ils ont ainsi étudié plus de 150 documents scientifiques produits entre 1977 et 2014 par Exxon, Mobil ou ExxonMobil – le fruit de la fusion des deux entreprises en 1998 – et les publirédactionnels publiés par ces sociétés dans le New York Times au cours de la même période.

    Publi-rédactionnel publié par la société Mobil en 1996 dans le New York Times.

    Selon les auteurs, « en tenant compte des expressions de doute raisonnable, 83 % des articles scientifiques et 80 % des documents internes [de l’entreprise] reconnaissent que le changement climatique est réel et causé par l’homme, contre seulement 12 % de ses publirédactionnels, dont 81 % expriment au contraire des doutes » sur la réalité du phénomène ou sur sa cause anthropique. « Etant donné cette divergence, nous concluons qu’ExxonMobil a trompé le public », ajoutent les auteurs.

    Le double langage est parfois saisissant. Ainsi, en 1982, un document interne d’Exxon, faisant état des débats en cours dans la communauté scientifique sur le sujet, indique : « Notre meilleure estimation est que le doublement de la concentration atmosphérique actuelle [de CO2] pourrait élever la température moyenne d’environ 1,3 °C à 3,1 °C. » Or, en 1997, alors que le réchauffement anthropique n’est déjà plus une simple projection mais une réalité mesurable, Mobil fait paraître un communiqué assurant, entre autres : « Les scientifiques ne peuvent pas prédire avec certitude si les températures augmenteront, ni de combien, ni où les changements se produiront. »

    Publi-rédactionnel publié en mars 2000 par la société Exxon Mobil, dans le New York Times.

    Dans les années 1990 et 2000, ExxonMobil s’offre avec régularité ces publi-informations, évoquant systématiquement la science climatique comme « incertaine », trop en tout cas pour justifier des mesures. « Il ne faut pas mettre la charrue politique avant les bœufs scientifiques », argumentait l’un de ces textes.

    Pour ExxonMobil, jamais des travaux d’histoire des sciences n’ont eu un enjeu aussi considérable. En effet, la révélation des documents internes du pétrolier a déclenché en 2015 l’ouverture de plusieurs enquêtes aux Etats-Unis. L’agence fédérale de contrôle des marchés financiers, de même que l’Etat de New York, cherche à savoir si l’entreprise a délibérément trompé les investisseurs en leur cachant certaines informations dont elle avait connaissance. D’autres plaintes ont été récemment déposées, en particulier par des communautés touchées par l’élévation du niveau de la mer, estimant que le pétrolier a contribué à dissimuler la réalité des risques climatiques.

    Pour sa défense, ExxonMobil a mis en ligne, voilà plus d’un an, une série de documents scientifiques produits par ses propres chercheurs, arguant que la compagnie avait au contraire contribué à la connaissance du climat. « Nous ne contestons pas cela, mais il y a très peu de monde qui dispose d’un accès à la littérature scientifique et très peu disposant des compétences pour comprendre cette littérature, rétorque Geoffrey Supran. Au contraire, les publirédactionnels étaient destinés à toucher des millions de personnes et manifestaient la volonté de l’entreprise de maintenir le public et les responsables politiques dans l’ignorance des résultats de la science. » ExxonMobil n’a pas donné suite aux sollicitations du Monde.

  • La France pourrait connaître des pics de chaleur à 50°C à la fin du siècle
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/07/21/la-france-pourrait-connaitre-des-pics-de-chaleur-de-plus-de-50-c-a-la-fin-du

    C’est une véritable fournaise que nous annonce, à l’horizon de la fin du siècle, une étude publiée mercredi 19 juillet dans la revue Environmental Research Letters. Les températures estivales maximales pourraient alors dépasser en France, par endroits, les 50 °C. Selon les régions, elles surpasseraient de 6 à près de 13 degrés les records historiques.

    #collapsologie #climat
    cc @sinehebdo

  • #Mourir de chaud, un risque pour 30 % de la population mondiale
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/06/19/mourir-de-chaud-un-risque-pour-30-de-la-population-mondiale_5147554_1652612.

    Alors qu’une partie de la France est placée en vigilance orange pour la #canicule, une étude se penche sur le risque de « mourir de chaud », au sens propre. […] Une équipe américano-britannique de dix-huit chercheurs, dont la plupart travaillent à l’université de Hawaï, a compilé la #littérature_scientifique documentant les cas de #mortalité supplémentaire associée à des #vagues_de_chaleur, entre 1980 et 2014. Elle en a identifié 783, observés dans 164 villes de 36 pays. […] Les auteurs ont ensuite croisé ces données avec les paramètres climatiques enregistrés lors de ces épisodes : température de l’air, taux d’humidité relative, ensoleillement, vitesse du vent… Ils en ont déduit que le facteur déterminant, pouvant altérer la capacité de #thermorégulation de l’organisme humain et provoquer un état d’#hyperthermie, était le couple température-humidité, cette dernière renforçant la chaleur ressentie. Ils ont alors calculé un seuil à partir duquel l’association de ces conditions ambiantes peut devenir fatale. […] À l’aune de ce critère, l’équipe a établi qu’en 2000, le seuil fatidique de température et d’humidité a été franchi, pendant au moins vingt jours, sur environ 13 % de la surface continentale de la planète, abritant 30 % de la population mondiale. Qu’en sera-t-il demain ? La menace ne va faire que s’amplifier, répondent les auteurs. Son niveau dépendra toutefois de celui des émissions futures de gaz à effet de serre.

    […] Face au risque de surchauffe, tous ne sont cependant pas égaux. Bien que les modèles des climatologues prévoient des hausses de température plus marquées aux latitudes élevées, les régions tropicales seront « exposées de façon disproportionnée à davantage de jours avec des conditions climatiques potentiellement mortelles », prédisent les chercheurs. La raison en est l’humidité importante qui y prévaut toute l’année, ce qui fera dépasser la cote d’alerte même avec une moindre montée du thermomètre. Partout, en revanche, la menace sera aggravée par le vieillissement de la population et sa concentration croissante dans les zones urbaines, sujettes au phénomène des îlots de chaleur

    […]_Sans doute ces résultats reposent-ils sur des modélisations. Les auteurs en pointent eux-mêmes certaines limites : les données ont été collectées sur une période relativement courte (trois décennies) et ne sont peut-être pas exhaustives, les incertitudes sont plus grandes pour les hautes latitudes et, surtout, de multiples facteurs (démographique, socioéconomique, urbanistique…) peuvent influencer la vulnérabilité future des populations.

    C’est précisément sur l’importance des politiques d’atténuation du changement climatique et d’adaptation à ses conséquences que les chercheurs mettent l’accent.

    #tropiques #vieillissement #changement_climatique

  • « Grave erreur », « faute » : les dirigeants mondiaux sévères après le retrait américain de l’accord de Paris
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/06/01/climat-l-europe-regrette-une-grave-erreur-apres-le-retrait-americain_5137410

    L’annonce faite par Donald Trump, jeudi, a provoqué une onde de choc mondiale, notamment pour les 194 autres pays signataires.

    Cet accord, qui était déjà un accord "à minima", qui ne résolvait rien, qui n’était même pas ambitieux... est donc sur le point d’être déclaré caduc.

    J’y vois au moins un point positif :
    – Trump a le mérite de la franchise et il dévoile clairement ce que tout le monde économique qui compte pense franchement : ils se foutent de l’avenir de nos conditions de vie collectives, et seul compte pour eux la taille du coffre-fort et son niveau de remplissage.

    Les autres dirigeants peuvent se montrer effondrés, ils n’en restent pas moins des complices tout aussi ridicules que Trump... Les pays ayant décidé de bonne foi d’agir contre nos comportements collectifs les plus prédateurs se comptent sur les doigts d’une main, et ils ne font pas partie du G7...

    Après les +5°C pour 2050, on pourra enfin vérifier la véracité des réserves de méthane du fond des océans... et regarder le thermomètre prendre 10°C de plus. Ça aussi, c’est parfaitement documenté, connu de tous. Mais nan... C’est un complot des jaunes pour nous empêcher de nous conduire comme des porcs à brûler du charbon qui provoque de l’asthme et à extraire du méthane qui empoisonne nos nappes phréatiques.

  • Pour la première fois, une accélération de la montée des océans est observée

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2017/04/29/pour-la-premiere-fois-une-acceleration-de-la-montee-des-oceans-est-observee_

    Des travaux scientifiques suggèrent que le niveau marin est monté, entre 2004 et 2015, 25 % à 30 % plus vite qu’entre 1993 et 2004.

    La hausse du niveau des mers s’accélère. C’est la conclusion majeure de l’étude d’une équipe franco-suisse conduite par Anny Cazenave, du Laboratoire d’études en géophysique et océanographie spatiales, à Toulouse, et publiée dans la dernière édition de la revue Geophysical Research Letters. C’est la première à déceler une accélération du rythme d’élévation des océans depuis le début des observations satellites, en 1993.

    Ces travaux suggèrent ainsi que le niveau marin est monté, entre 2004 et 2015, 25 % à 30 % plus vite qu’entre 1993 et 2004. Ils permettent de réconcilier deux types d’observations : les mesures d’élévation du niveau des mers d’une part, et les mesures de perte des glaciers continentaux d’autre part. Car, jusqu’à présent, le compte n’y était pas. Depuis une décennie, du fait du changement climatique, la perte de masse des calottes glaciaires ne cesse d’accélérer, mais cette observation ne se traduisait pas, comme attendu, par une accélération de la montée des océans.

    Selon les chiffres les plus consensuels, le seul inlandsis du Groenland a perdu en moyenne quelque 35 milliards de tonnes de glace par an dans les années 1990, contre environ 215 milliards de tonnes par an en moyenne entre 2002 et 2011. Autant de glaces censées faire grimper toujours plus vite le niveau marin. Pourtant, en dépit de cette accélération, les observations satellites assuraient que, si les océans montaient, ils le faisaient à la même vitesse depuis le début des années 1990.

    A qui la faute ? A un appareil défectueux, l’altimètre Topex B, embarqué sur le satellite américano-européen Topex-Poséidon, lancé en 1992. « On savait que l’instrument était sujet à une dérive et il a été remplacé en 1999, raconte Anny Cazenave. Mais pendant plusieurs années, cette dérive n’a pas été quantifiée et on pensait que son effet était mineur. »

    Bonne et mauvaise nouvelle

    Ce n’était pas le cas. Il faut attendre 2012 pour que des chercheurs français de la société Collecte localisation satellites montrent que la dérive de Topex B est significative, en comparant les mesures satellitaires avec les enregistrements des marégraphes. En clair : l’instrument Topex B exagère ses mesures, chaque année, de quelques dixièmes de millimètre. Trois ans plus tard, une équipe australienne donne une première estimation de ce biais : le défaut de l’appareil ajoute artificiellement, chaque année, entre 0,9 mm et 1,5 mm.
    Pour en avoir le cœur net, Anny Cazenave et ses coauteurs ont rassemblé toutes les données disponibles sur les différentes contributions à l’élévation du niveau marin : dilatation thermique des océans, fonte des glaces continentales, perte de glace des calottes glaciaires du Groenland et de l’Antarctique, volume des retenues d’eau douce (barrages, etc.).

    « Or, après avoir fait des moyennes d’ensemble, nous trouvons que la somme de toutes ces composantes présente un très bon accord avec les mesures satellites de hausse du niveau moyen des mers, mais seulement à partir de 1999 », explique Mme Cazenave.
    Sur la période précédente, entre 1993 et 1998, le hiatus qui intriguait tant les scientifiques est donc vraisemblablement attribuable à la dérive instrumentale de Topex B. Un hiatus qui correspond, dit la chercheuse française, « à la fourchette haute de l’estimation publiée en 2015 par nos collègues australiens ». Soit une dérive instrumentale de 1,5 mm par an environ. Ce n’est presque rien pour le béotien, mais largement suffisant pour biaiser significativement les mesures.

    Une fois le biais de Topex B pris en compte, la hausse du niveau marin doit être révisée à la baisse pour les années 1990. Au final, elle aurait donc été de l’ordre de 2,5 mm par an au cours de la première décennie d’observation (1993-2004) et d’environ 3,3 mm dans la décennie suivante (2004-2015). La bonne nouvelle est que la tendance globale sur l’ensemble de la période d’observation doit être légèrement révisée à la baisse – de l’ordre de 3 mm par an, en lieu et place de la valeur qui fait jusqu’à présent consensus, soit 3,3 mm par an. La mauvaise est qu’une accélération de la hausse du niveau marin sur les deux dernières décennies n’augure rien de bon pour les projections de hausse des océans, d’ici la fin du siècle.

  • La Chine prête à investir 460 milliards d’euros dans des centrales à charbon qu’elle n’utilisera pas

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/11/28/la-chine-prete-a-investir-460-milliards-d-euros-dans-des-centrales-a-charbon

    La Chine pourrait investir 460 milliards d’euros dans la construction de centrales à charbon dont le pays, déjà premier émetteur mondial de gaz à effet de serre, n’a aucun besoin, selon un rapport publié, lundi 28 novembre, par l’association britannique Carbon Tracker Initiative.

    En juillet, les capacités des centrales à charbon existantes s’élevaient en Chine à 895 gigawatts (GW), mais les 2 689 sites ne seraient « utilisés que la moitié du temps », explique les auteurs du rapport. La situation n’a pas empêché le lancement de deux chantiers par semaine au cours de l’année 2015. Les constructions en cours ajouteraient 205 GW à la production du pays.

    Il s’agit « d’une mauvaise allocation du capital, d’une ampleur jamais vue auparavant », dénonce l’organisation non gouvernementale (ONG) alors qu’un autre rapport de Greenpeace faisait état en juillet de 300 GW de capacités excédentaires dans les centrales à charbon.

    « La Chine n’a plus besoin de centrales à charbon supplémentaires, résume l’ONG. Cette mauvaise allocation d’investissements est symptomatique d’écueils structurels ». Cette surcapacité s’explique par le désir des gouvernements locaux de maintenir l’emploi, même si de grands groupes miniers survivent en grande partie grâce au soutien financier de l’Etat.

  • En Arctique, la température excède de 20 °C la normale
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/11/24/en-arctique-la-temperature-excede-de-20-c-la-normale_5037359_1652612.html?xt

    Les relevés de l’Institut météorologique danois montrent qu’en novembre les températures journalières de l’air en Arctique ont excédé de 15 °C à 20 °C la moyenne de la période 1958-2012. Des niveaux de – 5 °C ont ainsi été mesurés, au lieu des – 25 °C habituels en cette saison. Les cinq dernières années à la même époque, le thermomètre s’écartait déjà de la courbe de la période de référence, mais avec un différentiel beaucoup moins important (de quelques degrés seulement).

    ... / ...

    Dans le même temps, la banquise arctique, qui, après avoir atteint son minimum en septembre, se reconstitue ordinairement en cette période, ne regagne que très lentement du terrain, comme le met en évidence le National Snow and Ice Data Center américain. Le 22 novembre, elle couvrait une superficie de 8,73 millions de kilomètres carrés, contre un peu plus de 11 millions de kilomètres carrés en moyenne pour la période 1981-2010. Sa progression marque cette année des temps d’arrêt et elle connaît même des phases de rétractation.

    #réchauffement_climatique #arctique

  • Sols, forêts, poissons... A partir de lundi, l’humanité vivra à crédit
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/08/07/sols-forets-poissons-a-partir-de-lundi-l-humanite-vivra-a-credit_4979389_165

    La « #journée_mondiale_du_dépassement » ne se célèbre pas, elle résonne comme un cri d’alerte. A partir du lundi 8 août, l’humanité va vivre à crédit, puisant au-delà de ce que la planète peut lui procurer comme ressources naturelles en une année. C’est la date – un peu approximative, mais édifiante – qu’a arrêtée, pour 2016, le #Global_Footprint Network (GFN).

    #environnement

  • Les acteurs de la #pêche du #cabillaud s’accordent sur un moratoire en #Arctique
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/05/25/les-acteurs-de-la-peche-du-cabillaud-s-accordent-sur-un-moratoire-en-arctiqu

    L’association environnementale Greenpeace s’est réjouie, mercredi 25 mai, de la signature d’un accord gelant les aires de pêche au chalut autour de l’archipel du Svalbard (mers de Barents et de Norvège) et exigeant, avant toute ouverture de nouvelles zones, une cartographie précise de leurs fonds marins afin de déterminer leur fragilité.

  • Au Canada, une société veut capturer le CO2 pour en faire du combustible

    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/04/27/au-canada-une-societe-veut-capturer-le-co2-pour-en-faire-du-combustible_4909

    L’air semble si pur sur la route côtière, sinueuse, qui mène de North-Vancouver à Whistler, en Colombie-Britannique. A mi-chemin, le village de Squamish est niché au fond d’une large baie, encadrée de sommets enneigés. Passé le yacht-club, un chemin se faufile entre le terrain d’une compagnie forestière et le terminal portuaire. Carbon Engineering a posé ses pénates juste avant la plage : le hangar et les quelques installations extérieures de son unité pilote réussissent déjà, après moins d’un an, à retirer de l’air ambiant 1 tonne de CO2 par jour, l’équivalent d’un vol Paris-New York aller-retour pour un passager.

    Plus de 90 millions de tonnes de CO2 sont émises chaque jour dans le monde. La petite société de Calgary (Alberta), dont le projet a été financé – entre autres – par Bill Gates, figure parmi les onze finalistes du prix Virgin Earth, récompensant les meilleures solutions d’élimination des gaz à effet de serre. Elle a de grandes ambitions : « aspirer » directement de l’atmosphère, d’ici à 2020, 1 million de tonnes de CO2 par an et le recycler pour produire 400 millions de litres de carburant synthétique, principalement pour le transport lourd (avions, camions, camionnettes…) avec de bons revenus à la clé, incluant la vente de crédits carbone.

    « La machine du progrès est en marche »

    Dans l’éventail des mesures de lutte contre les changements climatiques, celle-ci aurait l’avantage d’être facile à mettre en place, n’importe où, à grande échelle et à coûts raisonnables, affirme Geoffrey Holmes. Le directeur du développement de Carbon Engineering fait le constat qu’il sera « encore pour longtemps difficile de contrôler à la source les émissions de gaz à effet de serre qui ne proviennent pas de grandes industries polluantes mais du transport, de l’agriculture... » Autant, ajoute-il, capter ce carbone dans l’air, mais sans l’emprisonner sous terre, comme le font les unités de captage de carbone existantes.

    De nombreux scientifiques sont aussi convaincus que le retrait massif de CO2 dans l’atmosphère sera nécessaire. Ce que fait Carbon Engineering est « un premier pas démontrant que la machine du progrès est en marche », estime Klaus Lackner, directeur du Center for Negative Carbon Emissions de l’université d’Arizona. Et Alan Robock, professeur en climatologie à l’université Rutgers du New Jersey, voit d’un bon œil le projet canadien : « C’est l’une des premières tentatives pour capter le carbone dans l’air et l’utiliser pour faire un nouveau produit plutôt que l’enfouir. J’espère que de tels projets se développeront à grande échelle », déclare-t-il, tout en craignant que les coûts actuels, élevés, refrènent les ardeurs. Expert de l’atmosphère à la Carnegie Institution for Science de Stanford, Ken Caldeira s’interroge aussi sur la « viabilité commerciale du projet, expérimental pour l’instant ».

    Carbon Engineering a, en tout cas, déjà commencé à recycler le CO2 capté pour produire un carburant synthétique. Elle n’a pour l’heure que deux concurrents (le californien Global Thermostat et le suisse Climeworks) mais affirme « avoir une meilleure technologie ».

    Dans la cour de l’unité-pilote, qui a coûté 7 millions d’euros, trône la pièce majeure du système. Le contacteur est une boîte de 4 mètres de côté, dont 2 mètres d’entrées d’air, avec un gros ventilateur au-dessus. « Son design est celui d’une tour de refroidissement », souligne l’ingénieur chimiste Kevin Nold. Ici s’arrête la comparaison : au lieu d’eau chaude, le système utilise une solution d’hydroxyde de sodium ou potassium qui absorbe les trois quarts du dioxyde de carbone aspiré. Son prototype a été développé par David Keith, professeur de physique à l’université de Calgary qui a créé l’entreprise. Aujourd’hui enseignant à Harvard, il a été sacré « héros de l’environnement » par le magazine Time pour ses travaux sur les changements climatiques.

    Objectif : capter 100 000 tonnes de CO2 par an

    Du contacteur, le gaz carbonique est transféré dans le hangar adjacent pour être soumis à différentes réactions chimiques. A l’état de solide, il forme des boulettes beiges, comme de gros grains de sable. Avec 1 tonne de CO2 capté, on obtient 2 tonnes de boulettes. L’idée est de
    valoriser le produit. « L’unité-pilote a démontré qu’on peut capter le carbone, puis en chauffant les boulettes à 900 degrés Celsius, obtenir par réaction avec de l’hydrogène un combustible synthétique », note M. Holmes.

    La société a déjà récolté 7 millions d’euros d’investissements privés et autant de subventions publiques. Fin 2016, elle prévoit de se doter de son unité de production de carburant synthétique. « Le plan est de sortir un baril par jour avant d’entamer la vraie phase commerciale, souligne M. Holmes. Dès 2018, nous aurons une usine de captage de carbone et de recyclage en carburant. » Objectif : capter 100 000 tonnes de CO2 par an et produire 40 millions de litres de carburant pouvant alimenter en essence 25 000 véhicules par an. Puis multiplier par dix les volumes captés et le carburant produit.

    Sa mise en marché rapporterait 28 millions d’euros par an, à 1 dollar le litre de carburant. Sans compter les revenus tirés de la vente de crédits carbone. A 84 euros la tonne, 100 000 tonnes de CO2 retirées de
    l’atmosphère donneraient droit à 8,4 millions d’euros. « A terme, on pourra capturer dix fois plus de CO2 avec une seule unité, estime M. Holmes. Imaginez si l’on commence à en installer partout sur
    la planète ! »

  • Près d’un million d’enfants souffrent de grave malnutrition à cause de la sécheresse en Afrique
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/02/17/pres-d-un-million-d-enfants-souffrent-de-grave-malnutrition-a-cause-de-la-se

    Près d’un million d’#enfants en #Afrique de l’Est et australe sont atteints de #malnutrition aiguë sévère en raison de la #sécheresse qui touche le continent, s’est alarmé mercredi 17 février l’Unicef, le fonds des Nations unies pour l’enfance.

    La situation devrait s’aggraver à cause du phénomène climatique El Niño : « [Celui-ci] va décliner, mais l’impact sur les enfants va être ressenti pendant des années », souligne Leila Gharagozloo-Pakkala, la directrice de l’Unicef pour la région. Et cette dernière d’appeler à la prise immédiate de décisions.

    et à cause surtout des #salauds qui les laissent mourir #faim #alimentation #climat

  • Les forêts d’Europe ne tempèrent pas le réchauffement climatique
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2016/02/04/les-forets-d-europe-ne-temperent-pas-le-rechauffement-climatique_4859759_165

    Kim Naudts et ses collègues ont reconstruit 250 ans d’histoire de la gestion des forêts européennes, du milieu du XVIIIe siècle à nos jours, et fait tourner un modèle reproduisant leur croissance ainsi que les interventions humaines qui les ont fait évoluer. Plusieurs paramètres ont été intégrés. L’augmentation de la superficie boisée du continent qui, après un recul de 190 000 km2 entre 1750 et 1850, a bénéficié ensuite de 386 000 km2 de reboisement, soit un gain net de 196 000 km2. La conversion de peuplements de feuillus (comme le chêne), qui ont perdu 436 000 km2 depuis 1850, en populations de conifères (pin sylvestre et épicéa) au marché plus porteur, qui ont gagné 633 000 km2. La conversion encore de 218 000 km2 de taillis en futaies. Mais aussi le remplacement des forêts naturelles par des forêts gérées, qui représentent aujourd’hui plus de 85 % du couvert boisé européen.

    Les résultats de cette modélisation sont pour le moins surprenants. Sur les deux siècles et demi écoulés, les forêts d’Europe ont stocké environ 10 % de carbone de moins (précisément 3,1 milliards de tonnes) que si elles étaient restées gérées comme en 1750, c’est-à-dire majoritairement peuplées d’essences feuillues et proportionnellement moins exploitées. « Les forêts gérées séquestrent temporairement davantage de carbone que les forêts non gérées, mais le stock de carbone accumulé sur le long terme y est largement inférieur », explique Aude Valade, chercheuse à l’Institut Pierre-Simon Laplace et cosignataire de ce travail.

    #climat #forêt #feuillus #conifères

  • Pourquoi fait-il si doux pour un mois de décembre ?
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/12/17/pourquoi-fait-il-si-doux-pour-un-mois-de-decembre_4834262_1652612.html

    2015 est aussi l’année du puissant El Niño. Ce phénomène climatique naturel, qui revient tous les trois à sept ans et fait grimper le thermomètre du Pacifique tropical, tire les températures mondiales vers le haut, en plus de la tendance lourde au réchauffement. Or, selon un bulletin de l’OMM daté du 16 novembre, l’anomalie chaude du Pacifique tropical va excéder 2 °C. Ce qui placera l’actuel El Niño au rang des épisodes les plus intenses observés depuis 1950 – avec ceux de 1972-1973, 1982-1983 et 1997-1998.

    #El_Niño est sûrement boosté par le réchauffement global.

  • Météo : 22 degrés en décembre, nouveau pic de douceur dans les Pyrénées-Atlantiques - SudOuest.fr
    http://www.sudouest.fr/2015/12/17/meteo-nouveau-pic-de-douceur-dans-les-pyrenees-atlantiques-2220407-4018.php

    Mercredi, malgré le ciel voilé, le thermomètre affichait 19°C à Biarritz. Et ce jeudi 17 décembre, la barre des 20°C devrait être largement franchie puisque Météo France prévoit 22 à 23°C.

    C’est la fin du monde

    • Il fait fort doux pour un mois de décembre
      http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/12/17/pourquoi-fait-il-si-doux-pour-un-mois-de-decembre_4834262_1652612.html#6OC2X

      Températures dignes d’un printemps des plus agréables, neige artificielle dans les Alpes : le mois de décembre s’annonce des plus chauds, en France, mais aussi dans le monde. Et peut-être même le plus chaud depuis le début des relevés météorologiques il y a plus d’un siècle. Retour sur une anomalie de chaleur, qui interroge sur le rôle du changement climatique.
      Des températures records en France…
      Des records de températures ont été battus en France, jeudi 17 décembre. Avec 16,2 °C au Touquet, 16,2 °C à Calais, 15,6 °C à Charleville-Mézières ou encore 15,4 °C à Ouessant, le thermomètre a atteint des niveaux inégalés depuis l’année 2000. Le mercure n’est pas descendu en deçà de 12,6 °C à Boulogne-sur-Mer dans la nuit de mercredi à jeudi, du jamais vu depuis 1985.
      Une douceur « remarquable » qui perdure depuis fin octobre, à l’exception de quelques jours de fraîcheur fin novembre. « La situation est due à un anticyclone centré sur le sud de l’Europe, qui pousse les dépressions au nord, vers l’Islande, explique Marion Pirat, prévisionniste à Météo France. Des masses d’air chaud remontent alors du Maghreb vers l’Europe de l’Ouest. »
      Cette vague de chaleur devrait perdurer jusqu’à la fin de l’année. « 2015, avec une anomalie de chaleur de + 0,8 °C, se classe pour l’instant au 4e rang des années les plus chaudes en France depuis le début des relevés en 1900, derrière 2014, 2011 et 2003, précise Anne Pineaud, climatologue à Météo France. Mais si la douceur persiste, 2015 pourrait passer au 3e rang, devant 2003. Dans ce cas, les trois années les plus chaudes jamais enregistrées le seraient toutes depuis 2010. »

    • du coup faut semer plus tard (par ex. les fèves quand il y a un minimum de boue et de frais), et si cette tendance d’automnes longs et chauds se maintient/accentue, en profiter pour y développer des cultures de cycle court. peut-être une seconde récolte de patates sur une même année ?
      Si les hivers deviennent inexistants et les étés rudes, la saison de pause agricole sera peut-être bientôt l’été, comme c’est le cas en Crête.

    • Ce dont j’ai peur, c’est que le déréglement modifie les moyennes mais aussi les pics. Donc automnes+hivers plus doux en moyenne, ce qui peut retarder l’hivernation des plantes (moins de lignification par ex), mais des pics de froids soudains et intenses qui pourraient tuer les fèves comme les arbres.
      J’ai l’impression que ça va devenir la loterie, avec certains semis opportunistes qui survivront ou pas selon les années

  • La #Chine brûle beaucoup plus de #charbon qu’elle ne le disait
    http://www.lemonde.fr/climat/article/2015/11/04/la-chine-brule-beaucoup-plus-de-charbon-qu-elle-ne-le-pensait_4802632_165261

    La Chine, premier émetteur mondial de #gaz_à_effet_de_serre, brûle encore plus de charbon que ce qu’elle ne disait : au moins 17 % de plus par an, selon de nouvelles données gouvernementales publiées récemment. D’après le New York Times, cette révision à la hausse des chiffres officiels signifie que la Chine a produit près d’un milliard de tonnes de plus de dioxyde de carbone par an par rapport aux calculs initiaux, soit plus que ce que l’économie allemande émet chaque année à partir de combustibles fossiles.

    Les nouvelles données, qui sont apparues récemment dans un annuaire des statistiques de l’énergie publié sans fanfare par l’agence statistique de la Chine, montrent que la consommation de houille a été sous-estimée depuis 2000 et que le décalage s’est accentué au cours des dernières années.

    #changement_climatique